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Critique de Lencreuse


Lorsque Åsa intègre une école d'art, c'est comme une renaissance. Loin de sa famille et de son lycée, elle n'est plus le vilain petit canard, plus cette « fille en noir » qui a du mal à se faire des amis. Ici ses piercings et son look gothique la placent plutôt du côté des gens cool, de ceux qui ont une vraie identité. C'est une artiste en devenir, parmi d'autres. A l'école, elle se fait naturellement des amis et puis il y a Nils : le « beau gosse » sûr de lui l'a choisie, elle. Cela lui paraît incroyable mais c'est pourtant vrai. Il ne cesse de lui répéter combien il la trouve belle et intelligente et talentueuse, combien avec elle, il veut « tout recommencer à zéro », « avancer ensemble, sans jamais regarder en arrière ». Que pouvait-elle rêver de mieux : le dessin, les amis, les soirées et un amoureux.
Mais peu à peu, Nils se révèle bien moins charmant qu'il n'y paraît. Derrière le couple parfait qu'ils affichent et que tous semblent envier se cache une autre histoire : celle de la violence. Psychologique d'abord lorsque Nils commence à insulter Åsa, à lui reprocher son apparence vestimentaire, sa coupe de cheveux, son maquillage, ses sorties sans lui. Et pourquoi continue-t-elle à fréquenter ses amis, Nils ne lui suffit-il pas, leur vie ne la satisfait-elle pas ? Pourquoi se réjouit-elle de la visite de son amie d'enfance ? Nils ne lui avait-il pas dit qu'il voulait avec « avancer ensemble, sans jamais regarder en arrière » ? Et « tout recommencer à zéro », c'est oublier ce qu'on est, mettre de la distance entre eux et tout ce qui a pu constituer le passé. Åsa change de look, vit sans cesse dans l'angoisse du » que dois-je faire ? Va-t-il s'énerver ? », elle apprend à « respirer sans faire de bruit », en cachant ses bleus et pas seulement ceux qu'elle a à l'âme…
Elle a songé plus d'une fois à sauter de la fenêtre de leur appartement au 7ème étage mais trouvera finalement la force, après une énième et terrible scène de violence dans la voiture, de s'en aller. Auprès de sa famille, soutenue par ses professeurs, elle porte plainte, réapprend à vivre. Mais certaines blessures laissent à jamais des traces…
Une BD piochée complètement au hasard et assez glaçante dans la description de la longue descente aux enfers d'Åsa. D'autant plus lorsqu'on comprend (assez rapidement) que c'est l'histoire vécue par l'auteur et que cette BD a été justement son travail de fin d'étude dans cette école d'art. Des vignettes en noir et blanc, un dessin presque enfantin (qui contraste avec le contenu grave et dur et de ce fait rend le tout encore plus percutant) pour dire une histoire déjà malheureusement trop entendue, celle de la violence conjugale. Un récit-témoignage, cru, sans pathos, dénué de fioritures qui ne peut pas laisser indifférent.
Lien : https://31rstfloor.wordpress..
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