La femme accident, tome 1

Belle histoire sentimentale et sociale que celle de Julie que ce premier tome présente surtout à travers son enfance et son adolescence, même si elle est adulte et emprisonnée dans l'attente d'un jugement pour meurtre.

Les dessins et leurs couleurs confèrent à ce drame de l'humain une dimension sociologique plutôt intéressante. Que du classique dans l'histoire de Julie, elle a toujours aimé jouer avec le feu, dès l'enfance sur les terrils, elle continue adolescente et poursuivra en tant que femme.

Ses réflexions et ses espérances au coeur de la prison sont assez lucides et peuvent laisser espérer une issue, des issues pour une vraie vie à laquelle elle aspire, malgré les "accidents".

Julie, une jeune maman, attend impatiemment la visite de son fils. Deux fois par semaine, elle ne le voit qu'entre les murs de la prison. Mais, combattante et sûre d'elle, elle se le promet, autant pour elle que pour son fils, que d'ici trois jours, elle sera sortie de tout ça. Sans crainte et la tête haute, elle se rend devant le juge qui va statuer sur son affaire. Elle se rappelle ainsi ses années d'enfance et d'insouciance. Elle se souvient de Théo lorsqu'ils étaient adolescents, leur rencontre, leur premier baiser, leur première fois. Très vite, ils sont tombés amoureux et Julie a emménagé chez les parents de ce dernier. Il faut dire que sa mère, une fille-mère, ne s'est jamais occupée d'elle et a été élevée par ses grands-parents. Quant à son père, elle ne l'a jamais connu. Malheureusement, alors que tout semblait aller pour le mieux pour elle, un petit accident va venir perturber le cours de sa vie...

Lapière nous offre ici une bien belle histoire. Julie est une fille réellement attachante et son parcours atypique. Malmenée durant son enfance, en manque d'amour et de reconnaissance, elle se battra coûte que coûte contre les aléas de la vie. Lapière nous dresse le portrait d'une femme forte, en quête de liberté et d'amour. Alternant brillamment passé et présent, laissant planer le doute quant à l'identité de la personne assassinée tout au long du premier tome, ce diptyque au dessin des plus réalistes, à l'intrigue judiciaire captivante et aux personnages attachants est une jolie réussite. Olivier Grenson nous offre des planches de toute beauté, aux couleurs directes et au trait travaillé, le tout finement ciselé.

La femme accident... je m'suis pris un coup!

Julie a déjà connu le pire malgré son jeune âge, elle est la femme accident.

Du fond de sa cellule, elle se raconte.
Son adolescence passée à Charleroi.
Sa bande de potes, les escapades sur les terrils abandonnés, anciens vestiges d'une région minière alors florissante.
Les premiers émois, les premières emmerdes, jusqu'à la sortie de route...

Un premier volet sombre et mystérieux, le tout servi par un graphisme travaillé aux couleurs étincelantes.
Ma vie, mes amours, mes emmerdes ou l'itinéraire d'un enfant gâté ( niveau galères ), les deux fonctionnent, c'est vous qui voyez...

Alternant avec brio passé difficile, plaidoiries et incarcération ( petit indice de ce que donnera le procès ), les époques défilent, terribles, augurant constamment du pire pour cette jeune femme qui n'aura eu, au final, d'autres choix que de subir sa vie.
De mauvaises rencontres en décisions malheureuses, le sablier de sa vie s'écoule au ralenti, rythmé par les accrochages à répétition responsables de son malus en bien-être ad vitam æternam.
Condamnée au point mort, en panne des sens, sur la bande d'arrêt d'urgence, voilà le triste constat journalier de la femme accident.

Un premier tome convaincant, à fond de cinquième vers le second, chaud devant !

J'ai lu avec intérêt ce premier tome de diptyque se déroulant dans les milieux ouvriers carolorégiens. Entre sidérurgie sur le déclin et terrils, nous suivons la jeunesse et l'éveil aux sens de Julie dont nous savons que l'histoire la mènera en prison.
Comment en est-elle arrivée là? C'est ce que nous découvrons petit à petit, les clés pour le comprendre ne nous étant pas encore toutes données.
L'histoire est prenante sans être addictive et est très bien servie par le dessin très léché de Lapière. Je le trouve toutefois un peu trop posé.
J'ai hâte de connaitre la fin de cette histoire en espérant qu'elle ne soit pas trop convenue.

Cette première partie de diptyque nous présente Julie, une ravissante jeune femme qui se retrouve inculpée de meurtre et en profite pour faire le bilan d'une vie parsemée d'accidents de parcours.

Denis Lapière nous livre le portrait intéressant d'une femme, passant de son adolescence et ses premiers amours à son incarcération. Une jeune fille qui a grandi dans un contexte familial difficile, avec comme arrière-plan, le décor peu réjouissant d'une ville minière. Reposant sur une construction basée sur des flashbacks, le récit proposé par Lapière est parfaitement maîtrisé. La narration en voix-off alimentée par les pensées de Julie accentue encore un peu plus le côté intimiste du récit.

C'est le graphisme d'Olivier Grenson qui accompagne la longue descente aux enfers de cette séduisante jeune femme. Pour ce diptyque de la collection Aire Libre, le dessinateur de "Niklos Koda" s'essaye à la colorisation directe et s'en sort avec brio. Transmettant parfaitement l'atmosphère industrielle de sa ville natale, Charleroi, l'auteur livre une héroïne très attachante et des planches de toute beauté.

Un graphisme splendide, une mise en place parfaitement maîtrisée et une intrigue qui demeure encore dans l'ombre d'un deuxième tome très attendu.