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Critique de verobleue


Dans la tétralogie U4 (j'ai appris il y a peu qu'il fallait dire tétralogie et non pas quadrilogie !) Koridwen d'Yves Grevet m'avait beaucoup plu et j'ai recherché un autre des livres de cet auteur.
Voici « Nox ». Une série à deux tomes. le premier s'intitule « Ici-bas »

Le Nox est ce brouillard opaque qui enveloppe la ville basse et la plonge dans l'obscurité. Il sépare le monde en deux. La ville n'est pas découpée en quartiers mais en niveau d'altitude.
En haut vivent des familles riches comme celle de Ludmilla, avec tout le confort et les ressources nécessaires et même plus.
En dessous, point de lumière et un air difficilement respirable à cause des effluves des usines énergétiques. Lucen et Gerges y vivent depuis toujours et savent qu'ils devront reprendre le travail de leur père respectif, faire des enfants dès 17 ans pour que le plus grand nombre survive. Leurs prénoms perdent même une lettre pour prouver qu'ils ne sont qu'une malfaçon du monde d'en haut. Porter des chaînettes aux pieds pour récupérer l'énergie mécanique des efforts physiques fait partie de leur lot quotidien.
Chacun ignore la réalité de l'autre côté, jusqu'au jour où leurs chemins se croisent. Deux mondes qui s'opposent et se haïssent, deux jeunes héros, Ludmilla et Lucen, qui n'ont rien en commun et qui vont apprendre à se découvrir et entrevoir les secrets bien gardés par les adultes.

La couverture du livre combine le jaune et le noir et décrit bien le fond et la forme du roman.
Tout de suite, le décor est planté avec un côté steampunk, semblable à l'univers de Zola avec les ouvriers épuisés, les enfants à nourrir dans la misère, un peu beaucoup cliché. Yves Grevet parvient très bien à montrer l'étouffement ressenti par les habitants mais aussi et surtout les tensions sociales qui opposent les amis et les familles grâce à un récit à plusieurs narrateurs, qui montre le quotidien sous des angles différents. le lecteur comprend que ces deux mondes ne peuvent continuer à exister de cette façon. L'intrigue de ce roman réside sur ces adolescents mûris trop vite en raison de leurs conditions de vie, qui du haut de leur jeunesse, prennent conscience des mensonges, refusent la résignation et découvrent l'obligation de faire des choix, parfois difficiles.

Avec cette dystopie, l'auteur parle de corruption, d'amour, de hiérarchie, de survie, d'inégalités, de construction de soi-même... des thèmes universels sur lesquels on s'interroge après la lecture de ce roman. Car quelque soit le décor, le temps, le lieu, il faut s'interroger sur ce qui nous entoure et ce que nous voulons pour nous plus tard.
Pour moi, ce premier tome est prometteur, je suis curieuse de connaître la suite.


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