Un livre passionnant qui nous permet d'en découvrir un plus sur une grande personnalité politique
de la république de Rome dans une époque charnière et troublée :
Ciceron. Souvent décrié par les historiens comme étant un individu lâche et vaniteux,
Pierre Grimal va s'aider des écrits de
Plutarque et de
Ciceron lui-même pour nuancer ces propos et tenter de réhabiliter l'homme d'Arpinium
En effet, l'auteur nous dévoile toute la subtilité et toute la complexité de ce tribun connu pour ses joutes oratoires admirées par la société romaine. Véritable gladiateur du verbe qui ne put embrasser la carrière militaire à cause de sa mauvaise santé, et qui, pour compenser, développa son éloquence auprès des diverses écoles de dialectique hellénistique dans le but de servir Rome en tant que magistrat et gravir les échelons du pouvoir. On le suivra dans le début de sa carrière comme jeune avocat de province en quête de relations, jusqu'à son avènement en tant que jurisconsulte puis sa fin funeste. Tout se parcourt sera l'occasion de découvrir un homme tiraillé entre son sens moral, sa haute idée des valeurs républicaines et son ambition personnelle ainsi que ses diverses compromissions pour ménager ses amitiés, éviter des revers de fortunes. Il passera une bonne partie de sa carrière politique à éviter les pièges, procès et tentative d'assassinat échafaudés par ses adversaires et n'aura de cesse de développer ses connaissances philosophiques notamment stoïciennes. Ce livre nous permet également d'en découvrir un peu plus sur les arcanes du pouvoir politiques de l'époque et leurs acteurs principaux : les systèmes de castes, les alliances, les complots, les manoeuvres judiciaires, coup d'état, démagogie envers la plèbe, système d'alliance, le triumvir de César- Pompée et Crassus, les vertueux du sénat comme Caton, les ennemis haineux comme Clodius Pulcher. On découvrira une société en prise avec diverses contradictions : un système logique de loi, coutume et procédures écrites qui peuvent être chamboulé par la superstition sous forme d'augures, rêves funestes ; le besoin de démocratie et d'égalité et la tentation de confier l'état a des imperators, homme fort qui rétablirait l'ordre et rendrait à Rome sa gloire légendaire.
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