Nous pensons qu’aujourd’hui, il devient possible de porter sur l’homme qui fut le "ministre" de Néron, qui soutint pendant plusieurs années le fardeau du pouvoir réel, en des circonstances où les fondements du régime impérial chancelaient, et qui, dans le même temps, se préoccupait d’apporter des remèdes à tous les maux qui rongent l’âme humaine : l’ambition, l’avidité, la crainte de la mort, mais aussi la tristesse et l’angoisse inséparables de notre existence même – de porter sur Sénèque un jugement plus serein.
Sénèque ne songe pas à mettre en cause le principe de l'imperium, dans la mesure où il résulte de la nature des choses et matérialise la suprématie de la Raison sur la force brute et les instincts indisciplinés. Bien évidemment, il considère que l'homme ne reste fidèle à sa propre nature, qui est celle d'un être raisonnable, que dans un état de civilisation qui lui épargne la servitude de la force.
Pierre Grimal
Jacques CHANCEL s'entretient avec
Pierre GRIMAL, professeur d'histoire romaine à la Sorbonne : l'importance du
latin, comment lui est venu son intérêt pour la
civilisation antique, ce que représente la
culture antique, remarques sur l'
enseignement, ce que nous devons à
La civilisation romaine, la mentalité romaine, les
sciences ont permis l'évolution intellectuelle, s'est intéressé à la...