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4,19

sur 4753 notes
Quand un nouveau Grimaldi sort en librairie, cela donne à peu près le même effet que lorsqu'une petite vieille balance ses vieux morceaux de pain dans un parc rempli de pigeons : ils se ruent tous dessus ! le « Feel Good » n'a beau pas être mon genre de prédilection, quand un Grimaldi sort, et bien, moi aussi, inévitablement, je roucoule !

« Les possibles » ce sont à nouveau des personnages plus vrais que nature, emmenés par Juliane, la narratrice qui, suite à l'incendie accidentel de la maison de son père, se voit un peu obligée d'accueillir ce dernier chez elle. Fan de hard rock et passionné par les indiens, Jean s'avère assez original sur les bords et perturbe immédiatement l'équilibre et le quotidien parfaitement huilé du foyer de Juliane. Mais, ce qui l'inquiète encore plus, c'est qu'elle a l'impression que son père commence tout doucement à perdre un peu la boule…

Lire un Grimaldi, c'est s'installer en compagnie de ses personnages, que l'on considère très vite comme des proches. Comment ne pas s'attacher à cette mère de famille dont la chanson préférée s'avère être « Killing in the name » de Rage Against the Machine ? Comment ne pas fondre face à la relation quasi fusionnelle entre Jean et son petit-fils Charlie ? Comment ne pas pouffer de rire lors des joutes verbales entre Jean et son ex-femme ou face à la relation conflictuelle qu'il entretient avec Monsieur Colin, le voisin amère de Juliane ?

Malgré l'humour et la légèreté, lire un Grimaldi c'est également faire le plein d'émotions. Si Juliane décrit sa cohabitation avec ce paternel dont les souvenirs s'effacent inéluctablement avec énormément d'auto-dérision, elle le fait également avec beaucoup de tendresse et de justesse. D'une plume délicate et sincère, elle aborde des thèmes délicats tels que la maladie et la vieillesse, tout en nous parlant d'amour et de l'importance de la famille.

Virginie Grimaldi rend donc une nouvelle fois service en procurant à ses nombreux fans un moment de bonne humeur, léger et débordant d'humanité… et c'est en imaginant tous ces amateurs de « Feel Good » en train d'écouter la playlist de ce roman, une guitare électrique imaginaire à la main et en plein headbanging, que je referme également cet ouvrage le sourire aux lèvres, prêt à roucouler lors de la parution du prochain Grimaldi !
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A l'impossible, nul n'est tenu, surtout pas Virginie Grimaldi

Elle revient nous parler d'amour. de tendresse et d'infimes vérités qui font de ce roman, une fois encore, une perle d'humanité, entre un sourire et une larme d'émotion.

Jean. Juliane. Tel père, telle fille ? L'adage, ici, ne colle pas à la vérité en fait. Il est fantasque, un peu rebelle et véritablement barré. Elle aime l'ordre, l'organisation, et que tout soit à sa place.

La maison de Jean brûle et malgré les craintes de sa fille chérie, il va venir s'installer chez elle, dans son foyer si bien organisé.
Peu à peu, Juliane va s'apercevoir que tout ne tourne pas rond chez ce père, ce doux dingue plein de poésie …

Une nouvelle fois, j'ai trinqué avec Grimaldoche.

Et je lève mon verre, haut et fort. le verre à moitié plein, toujours. Celui que nous tend en riant, pour mieux cacher le trouble, une auteure majuscule du paysage français. Un verre à demi-plein, pour choisir de voir la somme des possibilités là où d'autres verraient la multiplication de ces regrets devant lesquels on s'incline.

Si c'est la faute à la vie, au malheur, alors il faut en prendre son parti et s'émerveiller encore de tout ce qui peut. de tout ce qui peut encore être. Ces possibles qui promettent tant de belles choses.

Un livre, comme souvent, qui mordille le coeur, titille nos émotions les plus simples mais les plus sincères. Comme un pansement sur nos genoux écorchés d'enfants grandis trop vite. La magie Grimaldi, c'est bien de ça qu'il s'agit. Faire naître du quotidien des romans à la fois poétiques, hilarants et inoubliables.

Si on me demande, encore aujourd'hui, quel est le roman de Virginie Grimaldi que je préfère, je ne saurai répondre, tant à chaque fois, le rendez-vous est fort. Marquant et inoubliable.

Avec Virginie Grimaldi, tout est possible.

Surtout le merveilleux.

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Les possibles deviennent l'impossible pour moi vers la page 200.
Au début j'ai trouvé cette lecture légère, agréable. 100 pages auraient été suffisantes pour rendre hommage au père, car c'est ici le leitmotiv de l'histoire.
A force, c'est lassant et sans intérêt. L'écriture est insipide. Pas vraiment d'histoire, comme beaucoup de livre feel-good à la mode !!
La couverture est jolie et fraîche. le feuillet accrocheur : il parait que Virginie Grimaldi est la romancière française la plus lue en 2019 et 2020. Perso, je n'y trouve absolument pas mon compte.
Je ferme et je passe à autre chose...
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Julianne est une jeune femme, épouse et mère angoissée. Des parents divorcés, une soeur exilée aux États-Unis. Elle aime le fait d'être propriétaire de sa maison, même si la maison en location était plus confortable, les rapports cordiaux avec les voisins. Elle déjeune une fois par semaine avec sa mère qui lui choisit ses plats pour ne pas aggraver ses problèmes de poids. Julianne ne contrarie personne, elle a peur du jugement des autres, l'approbation des gens détermine son comportement. Elle est terrifiée que l'on puisse penser du mal d'elle. Elle parle doucement, ne se fait pas remarquer mais dès qu'elle est seule dans sa voiture et victime d'une attaque d'angoisse, elle s'empiffre, se goinfre à s'en rendre malade et écoute du hard rock à fond, avant de rentrer sagement à la maison ou d'aller travailler, son boulot est ennuyeux et terne mais sans surprise, ce qui la rassure. Charlie, son fils est atteint de dysphasie et Julianne est régulièrement convoquée par l'institutrice qui la culpabilise énormément. Julianne ne sait pas comment réagir, la différence, le handicap lui fait peur.

Voici un beau portrait de femme réunissant toutes les peurs de la vie. Julianne est tout le contraire de son père, d'ailleurs elle ne ressemble à aucun membre de la famille. Elle en est là dans son parcours quand un matin elle reçoit un appel la prévenant de l'incendie de la maison de son père. Quelques mois qu'elle était sans nouvelles, un brin fâchée.

Jean va vivre avec sa famille le temps des réparations, le quotidien de Julianne va s'en trouver chamboulé. Jean est exubérant, toujours de bonne humeur, grande gueule et a beaucoup d'ami(e)s. Il est très proche de Charlie et lui apprend à garder et cultiver sa différence. Il se fâche avec le voisin, l'insultant à l'occasion, prend les CD de son gendre, celui qui apaise, pour les accrocher dans le cerisier et faire peur aux merles. Oui, mais, on est encore en hiver. de carte vitale perdue et toujours recherchée en mémoire défaillante et en colère quand on le contrarie, Jean a un problème et si Julianne préfère ne pas voir, les premiers temps, il va falloir qu'elle réagisse.

Les deux sont opposés et pourtant si semblables. Les fêlures de l'enfance bien présentes. L'un et l'autre vont apprendre à vivre dans deux mondes différents, entourés, aimés, mais quel choc ! Les deux soeurs, après l'acceptation de la maladie de Jean, vont réaliser le rêve de leur père, avant qu'il ne soit trop tard.

J'aime les romans de cette auteure. L'impression de rentrer dans un monde connu, de pouvoir mettre ses chaussons et se laisser vivre avec les personnages. Jusqu'ici, j'avais mon roman préféré, peut-être détrôné par celui-ci. Un beau parcours rempli d'amour, de peurs, de tolérance et de résilience. Et si on allait explorer le monde des autres au lieu de se cantonner à une illusoire normalité ?
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Juliane , 39 ans est surprise par un évènement de taille.
La maison de son père a brûlé et il vient habiter chez elle avec son mari et son fils.
La nature excentrique de son père atteint des niveaux étonnants si bien qu'elle commence à suspecter une maladie.
Jean, le père, 67 ans se laisse emmener à l'hôpital pour des tests.
Sa maladie, difficilement détectée amène à un verdict de dégénérescence mentale progressive.
Gaëtan, le mari est plutôt amusé par le beau-père fantaisiste. Son esprit de famille l'aide beaucoup.
Charlie, le petit-fils de Jean est enchanté de cette diversion.
Juliane affronte les faits avec courage et efficacité.
Sa soeur Adèle l'aide de là où elle se trouve, à Chicago, mais se montrera très active par la suite pour réaliser les rêves du père.
La mère assiste à tout cela avec distance car elle est séparée de Jean depuis des années.
J'ai beaucoup apprécié l'humour de Virginie Grimaldi et sa façon d'aborder le thème de la maladie la dédramatise.
Dans le roman, le mal dont souffre Jean n'est pas appelé maladie d'Alzheimer. L'auteure nous décrit cela comme une mauvaise irrigation du cerveau. Peu importe, le résultat semble être le même.
C'est vrai , pour l'avoir vécu avec mon père qui a commencé à nous quitter en présentiel vers l'âge de 83 ans , que certains moments sont très humoristiques au début. Par la suite, on ne peut pas dire la même chose.
Les évènements vécus dans le livre appartiennent plutôt au début de la maladie et Jean, on peut le dire, est un fameux personnage comique à souhait, même avant d'être malade.

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C'est mon quatrième Virginie Grimaldi, j'en ai apprécié deux et un autre beaucoup moins. Donc pour moi, du tout bon ou du "bof".
Cette fois-ci ce sera un autre "bof", mais l'histoire et l'écriture ne sont pas en cause, tout vient de moi.
"Les possibles" était mis en avant sur un présentoir de ma bibliothèque de quartier, et comme ce jour-là j'étais un peu pressée, je n'ai tout simplement pas pris le temps de lire la quatrième de couverture. Voilà, mon erreur !
L'humour est un des principaux attraits des livres de l'auteure, mais pas de chance... trop concernée, je ne ris, ni même ne souris avec les histoires de perte de mémoire ou de maladie d'Alzheimer.
Même la tendresse, très présente ici, me file le bourdon et perturbe un peu plus mon sommeil.

"La nuit est devenue le refuge de mes idées noires. Vers trois heures du matin, sous le règne de la pénombre et du silence, le sommeil se défile et le ballet des regrets commence. Les premiers rôles sont tenus par Nostalgie et Culpabilité, qui enchaînent les arabesque dans le passé." p 235

Mon avis ne servira pas la plupart des lecteurs, il peut être pris comme un avertissement pour ceux qui sont à fleur de peau sur le sujet comme moi.
Je ne suis pas inquiète pour le succès de ce livre, ma note médiocre sera rapidement diluée avec les nombreuses appréciations plus favorables qui vont vite s'accumuler.
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Alors, oui, l'histoire est belle et touchante ; oui, aussi, la plume est agréable et facile à lire, sans être exceptionnelle pour autant… mais tout au long de ma lecture je n'ai pu m'empêcher de me demander : les gens ont-ils à ce point besoin de feel good facile, pour ainsi propulser cette autrice et ce livre au firmament des ventes et des appréciations ? Ou bien c'est juste un effet de mode : le nom Virginie Grimaldi est désormais tellement vendeur qu'il suffit qu'elle sorte un nouveau livre, quelle qu'en soit la qualité, pour qu'aussitôt il atteigne des sommets, tant des ventes que des critiques ? Oh, je n'ai rien contre les auteurs « à best-sellers », je suis même ultra-fan d'un Michel Bussi par exemple – ou d'un Bernard Minier, qui a désormais peu à peu le même succès dans un autre genre.
Mais franchement, pour moi qui n'avais encore rien lu de Virginie Grimaldi, mais qui ai été attiré par ce livre à cause de sa jolie couverture toute gentille, son thème et son titre, j'ai trouvé cette lecture relativement mièvre, trop pleine de clichés, et incapable de susciter une vraie émotion.

Pour commencer, je n'ai trouvé aucun des personnages particulièrement attachant, la narratrice m'a même passablement irritée. Elle a quelque chose d'insipide, d'ailleurs elle se définit elle-même dans cet esprit : études sans gloire, boulot qu'elle fait sans réel intérêt ni enthousiasme mais qui lui suffit, mariage avec un homme qu'elle présente comme parfait mais sans passion, et son hyperphagie dans laquelle elle s'enfonce, pour ne citer que quelques exemples… Certes, tous ces éléments la rendent aussi humaine que crédible, mais en même temps on a envie de la secouer un bon coup, de lui dire : mais vis ta vie, bordel ! (désolée…) tu es mère de famille, ok (moi aussi), mais comment peux-tu prétendre aimer/aider (à une lettre près c'était facile !) tout ton entourage quand tu te complais toi-même dans une certaine non-existence ?!…

Pour bien accentuer la portée dramatique de l'histoire (je suppose), on a aussi le fils en difficulté à l'école : dysphasie… Bon, pourquoi pas, sauf que : non seulement je ne vois absolument pas ce que ça apporte à l'histoire, mais en plus ça m'agace. Allez voir sur les forums et autres réseaux sociaux, dans les divers groupes de (jeunes) mamans – j'ai fait partie de plusieurs groupes du genre pendant plusieurs années : à les lire, il y a un tel nombre d'enfants dys-quelque-chose et/ou HP et/ou TDA(H), pour ne citer que les plus courants, qu'on se demande s'il restera un seul adulte « normal », banal et sans histoire, dans la France de demain !? Je clarifie néanmoins tout de suite ma pensée : c'est évidemment une grande avancée pour tous ces enfants atteints de ce qu'on appelle « les handicaps invisibles », d'être de plus en plus reconnus, appuyés, aidés. Mais leur nombre croissant de façon exponentielle fait finalement douter du sérieux, et dès lors du réel intérêt (pour l'enfant en premier lieu), de ces diagnostics. Et quand ça devient une revendication à la limite de l'agressivité de la part des parents, une forme de distinction parce que ça fait bien sur les réseaux, ça devient tout de suite moins acceptable. Dès lors, retrouver ça dans ce livre, alors que ça ne sert à rien pour l'histoire même et qu'on a déjà bien assez à faire avec le père, pour moi c'est tout simplement « trop » ! et pourtant ça revient encore et encore, comme si l'autrice n'avait pas pu tout à fait décider si elle voulait raconter l'histoire du père et du fils (de la narratrice) ; comme si elle voulait accentuer le côté malheureux et terrible de sa situation…

Et le père ! le trait de son originalité, de son excentricité assumée, de son égoïsme aussi malgré son amour pour ses filles, est tellement forcé, exagéré, qu'on se demande si un tel père a vraiment existé : si l'autrice a pris l'exemple dans sa propre enfance, si elle s'est inspirée d'un quelconque père d'une femme-amie de son entourage, et/ou dans quelle mesure elle en a rajouté pour sa fiction… Comme si le fait d'être ainsi « différent », et de tomber malade d'un truc tellement courant (pas Alzheimer, mais des symptômes tellement proches qu'on patauge pour donner un nom à la maladie) et dur tout à la fois, rendait les choses encore plus graves. Mais avec tout ça, lui non plus n'est pas tellement sympathique finalement et, pire encore, sa dégénérescence semble bien un peu tristounette et touchante, mais surtout irréaliste, et en tout cas on n'est pas remué aux tripes, ça non, or c'était bien ce que l'autrice visait, il me semble. Pour ma part, à la limite, je me suis ennuyée par moments…

Pour tout dire, si j'ai choisi ce livre, c'est aussi parce que le 4e de couverture, que j'avais pourtant à peine survolé, parle d'un « père qui déraille ». Je ne pouvais qu'être tentée d'avoir le regard d'une autrice tellement célébrée ! car mon père à moi aussi a déraillé, les dernières années… Mon père à moi aussi a eu des troubles divers et variés qui ont fait penser à un Alzheimer, certes moins précoce que le Jean de l'histoire (mon père avait déjà plus de 70 ans quand sa maladie est devenue évidente), mais qui n'en était pas un, et qui s'est retrouvé catalogué « démence vasculaire »… car mon père à moi aussi a fumé toute sa vie (il a goûté à sa première cigarette à la Libération, « distribuées » par les soldats américains, il n'avait pas 10 ans !), au point d'avoir les artères complètement bouchées… Mon père à moi aussi, sans être aussi original que celui qu'on décrit ici, était anticonformiste et l'assumait tout à fait…
Et pour être complète : moi aussi j'ai toujours eu des envies d'écrire, pas entièrement réalisées jusqu'à présent, mais en tout cas mon père à moi m'y a toujours encouragée…

Or, malgré toutes ces similitudes, pas un seul instant je ne me suis « retrouvée » dans ces lignes, et n'y ai pas davantage retrouvé mon père à moi, pas même dans la description de la maladie ! Pour rappel : on parle bien de la même maladie, j'ai même tout à coup senti un noeud se former dans le creux de mon estomac quand j'ai lu ces mots tellement définitifs de « démence vasculaire » ! Certes, je peux concevoir que la perception et l'évolution de cette maladie puissent être différentes d'une personne à l'autre, mais il y a une différence marquante qui m'a choquée, et pour moi c'est un élément majeur: Jean, le père de l'histoire, est tellement enfoncé dans un certain égoïsme, qu'il est parfaitement inconscient de sa maladie, et quand il s'en rend compte peu à peu, c'est essentiellement pour la nier. Quant à sa fille, elle est tellement centrée sur ce père qu'elle va « perdre », on la sent pleurer surtout sa douleur à elle. Tout au contraire, mon père à moi, dès les premiers symptômes, a été conscient de son état, du moins dans les moments (qui allaient en se raréfiant) de lucidité. Et il en souffrait, véritablement, et cette conscience aiguë de sa dégénérescence progressive était presque plus poignante que la maladie même. On avait mal pour lui, et pas pour sa perte qu'on savait de toute façon inéluctable, et qu'il ne semblait pas redouter. Surtout quand il s'est mis à parler d'euthanasie (légale en Belgique) : il ne voulait plus être une charge pour maman... Or, dans ce livre, jamais Jean n'a eu un tel souci, exprimé de quelque façon que ce soit, pour sa famille ! Pourtant, mon père à moi n'était pas un être aussi exceptionnel que Jean, c'était juste mon père. Et la Faucheuse est finalement venue toute seule, plus tôt que prévu, mais de toute façon c'est toujours trop tôt…
Je ne souhaite pas approfondir davantage dans cette voie, car ça reste un épisode douloureux… mais justement : toute cette douleur que l'autrice décrit ne faisait aucun écho à la mienne, et je ne me suis pas retrouvée dans la sienne, comme un rendez-vous manqué alors que tous les ingrédients de base étaient pourtant bien là.

Roh je me sens presque coupable d'écrire un avis aussi négatif pour un livre qui a pourtant su séduire les foules. Et pourtant, pour moi, ce n'est pas tout : c'est aussi l'écriture qui ne marche pas ! Cette plume est reconnue, certes pas pour ses qualités littéraires exceptionnelles, ce n'est pas ça qu'on entend quand on parle de Virginie Grimaldi, mais bien davantage le fait qu'elle est parmi les auteurs les plus lus… on peut donc supposer que, pour le moins, elle écrit bien ?
Alors, soyons sérieux : ce n'est pas mauvais non plus ! L'écriture est plutôt agréable et légère, sans prise de tête, fluide et facile. Mais justement : l'écriture est trop facile. Au point d'en devenir insipide et sans relief, comme l'image que donne la narratrice – pour le coup, si cette impression de platitude est voulue, c'est très réussi ; sinon, c'est très malheureux…

En outre elle use et abuse de procédés que j'ai retrouvés dans divers autres romans du genre (je pense aux « Oubliés du dimanche » de Valérie Perrin). Je ne vais pas tout décrire, mais on a par exemple ces trop nombreuses « listes à virgules » : ce sont ces phrases qui font à près une page, alors qu'elles ne sont rien d'autres qu'une énumération de divers mots et mini-phrases à peine séparés d'une virgule, donnant ainsi l'impression que le narrateur porte le poids du monde sur son dos. Pour le coup, le lecteur aussi… Ou bien, dans un chapitre qui parle d'un thème / d'un épisode bien précis de la maladie du père, glisser tout à coup un élément qui n'a rien à voir et qui est sensé faire rebondir les choses, mais qui tombe complètement à plat – comme ici, où le chapitre entier parle (entre autres) de l'hyperphagie de la narratrice, « maladie » qui a tendance à ressortir depuis qu'elle héberge son père déficient, et paf tout à la fin alors qu'elle décide de chercher à s'en sortir peut-être, elle ajoute à sa liste de rendez-vous à prendre « Réfléchir frère ou soeur Charlie ». Gni ??? mais qu'est-ce que ça vient faire, quel est l'intérêt de cette phrase perdue, qui n'a été amenée en aucune façon, et qui ne ressortira pas davantage par la suite !?… Oh oui c'est une bonne intention, ça ferait presque sourire… mais en choisissant ce livre, je n'avais pas envie de sourire face à des facilités du genre ; j'avais envie –peut-être- de retrouver quelque chose de mon père, un petit rien qui me rapproche de lui, une douleur partagée comme on peut retrouver dans les groupes de parole qu'elle évoque… mais je n'ai rien ressenti de tout ça !

Bref, il y a plein d'éléments en commun (même s'ils sont toujours un peu différents quand même) entre ma vie réelle et ce livre au sujet touchant. Et pourtant, pas un seul instant je n'ai vibré, pas un seul instant je ne me suis sentie concernée, pas un seul instant je n'ai été seulement un peu émue !
Le rendez-vous de l'émotion a été manqué alors qu'il était plus que possible. En effet, hélas, outre la rencontre manquée avec des personnages exagérément stéréotypés, la forme ne marche pas non plus. Ce livre est un concentré ahurissant de clichés, de poncifs, d'idées reçues, de pseudo-solutions, de jolies phrases plus ou moins moralisantes. C'est trop connu, trop attendu, sans relief. Les recettes de mes livres de cuisine sont parfois plus pétillantes que cette écriture pleine de bons sentiments certes, mais qui laisse un goût vaguement amer d'une platitude désolante et sans limite.
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Et hop, un second V.G. pour bien continuer les vacances ! Après une grosse déception dont je n'ai pas encore parlé (mais ça viendra bientôt), j'ai ressenti le besoin de retourner vers une de mes valeurs-refuges. Comme j'avais "Les possibles" à portée de main, c'est tout naturellement qu'il a pris la suite.

Je n'avais pas lu la quatrième de couverture en l'empruntant, j'ai donc été un peu cueillie à froid par le sujet, auquel je suis très sensible : la dégénérescence cognitive des personnes disons "d'un certain âge". C'est une expérience à laquelle j'ai été confrontée avec ma grand-mère que j'aimais tellement, j'ai mis très longtemps à m'en remettre, cela fait maintenant 25 ans qu'elle est partie, mais Alzheimer nous l'avait prise bien avant. Je craignais donc de ne pas supporter cette lecture, même si ce n'est pas vraiment du même trouble dont souffre Jean, le père de Juliane.

Jean a toujours été un peu spécial, anticonformiste et n'hésitant pas à afficher haut et fort ses goûts musicaux (excellents à mon avis !) et surtout ses opinions. Une personne comme je les aime, on était faits pour s'entendre. Juliane l'adore, mais elle étant de tempérament plutôt organisé et cartésien, il leur arrive de ne pas avoir la même vision des choses. Justement, à la suite d'un désaccord, ils ne se sont pas vus depuis quelques mois, quand l'incendie de la maison de Jean va les contraindre à cohabiter. Charlie, le petits-fils de Jean, est ravi : il faut dire que lui non plus n'est pas vraiment "conforme", selon certains. Ces deux-là vont se retrouver comme larrons en foire, mais pour Juliane et son mari, il va falloir remettre en question leur vie bien ordonnée. Surtout que le comportement de Jean va vite dépasser la simple excentricité qui lui est propre pour dériver vers des actes plus fâcheux dont il ne mesure pas la portée.

Virginie Grimaldi sait comme personne traiter de sujets délicats en y amenant une dose d'humour qui, sans occulter la gravité du propos, aide à alléger la lecture. Un cocktail qui fonctionne parfaitement sur moi, mes appréhensions ont très vite disparu et j'ai souri très souvent au fil des 370 pages, lues presque d'une traite. Alors évidemment certains aspects plus difficiles de la maladie ne sont pas approfondis, parce que Jean n'en est qu'aux prémisses (mais on sait que plus ce genre de troubles commence tôt, plus ils progressent vite). Par exemple la détresse des aidants n'est qu'effleurée, Juliane doit certes adapter son emploi du temps et réparer les "bêtises" de son père, mais la famille partage encore de nombreux bons moments. Par contre, elle doit également faire face à ses propres démons, souffrant d'épisodes boulimiques et d'un manque total de confiance en elle dès qu'elle sort de sa routine rassurante. Et pour ne rien arranger, elle apprend que Charlie souffre de dysphasie, trouble qui engendre des difficultés d'apprentissage et lui vaut des moqueries en classe.

Bref, on est loin du feelgood sirupeux auquel je n'adhère pas du tout, et cela me fâche toujours quand on range Virginie Grimaldi dans cette case. Je sais que je me répète, mais avant de juger, on lit, et pas seulement les 20 premières pages ! Ce n'est pas parce qu'il y a des sentiments dans les mots que le roman est mièvre, c'est comme de croire que les hommes ne doivent pas pleurer ou qu'il y a des auteurs "pour les femmes" ! Quand je lis certaines critiques assassines, je me dis que certains sont bien trop prompts à mettre les lecteurs dans des cases dont il ne faut pas déborder. Moi qui lis (et écoute) des genres parfois diamétralement opposés, ce genre d'assertion me révolte. Mais laissons là la colère, c'est stérile et je préfère rester constructive, comme j'espère que les commentaires le seront (mais je n'ai aucun doute là-dessus !).

Dernière chose : la play-list de ce livre est absolument géniale !
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Ah, qu'il est doux de se plonger dans les romans de Virginie Grimaldi !
Un peu, beaucoup de tendresse, dans ce monde de brutes, quelle agréable étape après "Je suis l'abysse" de Donato Carrisi.
C'est avec beaucoup d'humour qu'elle décortique une situation qui n'a pourtant rien de drôle, surtout à la fin.
Juliane, qui a un mari , un enfant et une situation stable, accueille son père dont la maison a brûlé. Il est fantasque, c'est le moins que l'on puisse dire. Jusqu'à ce que ses actes fassent penser à quelque chose de plus grave.
Mais il peut compter sur l'amour indéfectible que lui portent ses deux filles qui vont tout faire pour le rendre heureux malgré l'apathie qui le gagne peu à peu.
Le mot de la fin, c'est TENDRESSE.
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Coup de coeur pour ce roman de Virginie Grimaldi qui a su autant m'émouvoir que me faire rire !
Le quotidien de Juliane est bouleversé quand son père Jean 67 ans vient s'installer chez elle après l'incendie de sa maison. Hard rock à fond, téléachat compulsif, posters d'Indiens, copains à la maison, un langage parfois fleuri. le papa est plutôt original.
Le papi est rock n roll, fantasque et souvent drôle (en tout cas pour nous lecteurs). Mais Juliane se rend à l'évidence la mort dans l'âme. Son papa déraille. L'excentricité et la fantaisie ne peuvent pas tout expliquer.
On suit Juliane avec son papa dans leur parcours médical. Et oui quand le diagnostique tombe, on a envie de pleurer et de tenir Juliane dans nos bras.
Comment composer avec ce nouveau papa qui ne se rend pas forcément compte de ce qui ne va pas? Et quand il a des éclairs de lucidité, comme c'est douloureux.
C'est un roman qui parle d'amour, de bienveillance. Les personnages sont super touchants. J'ai adoré la relation entre Jean et son petit fils Charlie. Les dialogues avec jean et son ex sont succulents. L'écriture est pleine de légèreté et d'humour et en même temps pleine d'émotions.
J'ai regretté de quitter ces personnages.
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