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Suzanne Kabok (Éditeur scientifique)Benjamin Lacombe (Illustrateur)
EAN : 9782745942210
48 pages
Milan (28/10/2010)
3.91/5   294 notes
Résumé :
« Miroir, miroir joli, qui est la plus belle dans tout le pays ? Ô ma reine, vous êtes très belle mais Blanche Neige est mille fois plus belle que vous.»À ces mots, la reine devint verte de jalousie. Désormais elle avait des haut-le-coeur dès qu'elle apercevait Blanche-Neige, tant elle la haïssait. Et l'envie et l'orgueil se développaient si fort dans son coeur qu'elle ne trouvait plus le repos, ni le jour ni la nuit. Elle devait trouver un moyen de la faire dispara... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
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Vanité des vanités, tout est vanité ! La beauté, peut-être plus encore que tout le reste… et pourtant, de nos jours encore…
J'aime bien de temps en temps revenir aux fondamentaux, remonter aux sources, trouver un fil et tirer dessus, le plus loin possible avant qu'il ne se rompe. Et s'il est vrai que tous les enfants occidentaux — ainsi que les enfants qui ont un peu vieilli — connaissent le conte de Blanche-Neige dans des versions plus ou moins modifiées, notamment sous l'influence des productions Disney, moins nombreux sont ceux qui connaissent l'original fixé par écrit par les frères Grimm.

Et ce que j'aime par dessus tout, c'est faire de la généalogie de texte. Quel plaisir pour moi de lire dans cette version allemande du début XIXème une déformation ou des inspirations issues de La Belle Au Bois Dormant de Charles Perrault, lequel Perrault avait lui aussi puisé l'inspiration de contes plus anciens encore en les déformant à sa sauce. On peut y voir aussi certaines relations avec plein d'autres contes, notamment le Conte Du Genévrier.

Quel plaisir aussi de constater que ce conte est à son tour le géniteur ou du moins le très fort inspirateur de la trame d'autres contes ultérieurs. Je pense bien évidemment à Boucle D'Or Et Les Trois Ours où la scène centrale est une recopie quasi intégrale de l'exploration de la maison des nains par Blanche-Neige. On sait encore la descendance qu'aura Boucle D'Or et même jusqu'à Babelio dont les créateurs se désignent eux-mêmes comme " les trois ours ".

Il est à noter qu'à chaque fois, les contes fils se teintent de nuances et de significations qui correspondent à leur époque et qui peuvent différer sensiblement du message délivré par leurs ancêtres textuels.

Ici, partant du principe que tout le monde connaît plus ou moins le dessin animé de Walt Disney, je vais m'attacher à souligner les différences entre cet original et la version la plus populaire actuellement.

Première différence : le chasseur qui épargne Blanche-Neige tue un marcassin (c'est moins glamour, il est vrai) et lui prélève non pas le cœur, mais le foie et les poumons (alors là, pour le glamour, c'est zéro pointé !). Ce faisant, la reine ne place pas l'organe dans un joli petit coffret mais se les fait cuisiner et les dévore elle-même. (Le cannibalisme n'était plus trop à la mode aux États-Unis à la fin des années 1930.)

Deuxième différence notable, Blanche-Neige arrive dans une maison des nains très propre et bien tenue. (Eh oui ! on est en Allemagne les enfants, et ça ne se fait pas de laisser une maison mal tenue.) La table est même déjà prête et la Blanche-Neige n'hésite pas à jouer les pique-assiettes et même à se siffler un peu de pinard avant d'aller piquer son roupillon dans le lit d'un des nains (en ayant défait au passage les pieux de tous les autres, bravo la ménagère ! Bon, il faut dire que dans cet original, Blanche-Neige n'a que sept ans et qu'elle n'est donc pas encore la charmante donzelle bonne à marier qu'on nous présente dans le film.)

Troisième différence notable, la reine est obligée de s'y reprendre à trois fois pour arriver à venir à bout de Blanche-Neige : à coup d'étouffement au lacet, à coup de peigne empoisonné et finalement seulement, à coup de demi-pomme empoisonnée. Et Blanche-Neige, pas finaude, ne reconnaît jamais la marâtre déguisée en paysanne ou en colporteuse bien que les nains lui aient si clairement spécifié de n'ouvrir à personne et de bien sagement faire bobonne à la maison.

Quatrième différence notable : ce n'est pas un prince charmant qui délivre Blanche-Neige du poison à coup de baisers enflammés mais les porteurs du cercueil qui, par maladresse et brusquerie, lui secouent tellement le prunier qu'elle finit par cracher la bouchée de pomme qui lui était restée en travers de la gorge. (Là encore, pour le glamour, c'est pas top l'histoire du renvoi par les soins délicats des déménageurs !)

Enfin, cinquième et dernière grosse différence notable, la méchante reine n'est pas entraînée vers l'abîme par un éclair bien senti mais est invitée sciemment au mariage de Blanche-Neige avec la ferme intension… de la torturer à mort en lui faisant porter des souliers de fer chauffés au rouge. (Eh oui, là encore, les méthodes de cuisson de la viande rouge avaient quelque peu évolué dans l'Amérique puritaine de la première moitié du XXème siècle.)

Que dire encore de la morale propre de ce conte ? Il me semble évident que le propos consiste à dénoncer la vanité (au moins celle de la beauté car celle du sang n'est pas remise en cause). Mais, ce qui m'interpelle et, pour être franche, me révulse un peu, c'est que derrière cette apparente sagesse morale se cache quelque chose de bien plus retors : Blanche-Neige doit rester bien sagement à faire bobonne à la maison et ne surtout pas s'émanciper. Elle doit toujours absolument écouter la parole sage et quasi parentale des nains qui savent tout mieux qu'elle. Et elle ne doit trouver l'amour que si les gentils " parents " nains y consentent parce que le monde est dangereux, plein de chausse-trappes, maléfique. Pouah ! que ça pue cette morale-là ! Quelle vision de la condition de la femme cela présuppose !

En somme, un vrai classique à découvrir, mais pas forcément un classique que je porte dans mon cœur de biche. Ceci dit, ce n'est qu'un nain d'avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Blanche-Neige vit le jour où sa maman trouva la mort. Petite fille à la peau blanche comme neige, aux lèvres aussi rouges que le sang et aux cheveux noirs d'ébène, on la prénomma Blanche-neige. Mais au bout d'un an, son père se remaria avec une vilaine femme. Fière, arrogante, très sûre d'elle et de sa beauté, elle se contemplait tous les matins dans son miroir magique et lui demandait qui était la plus belle femme du royaume. Celui-ci lui répondait inlassablement que c'était elle, évidemment, pour sa plus grande joie. Mais le jour où il lui révéla que Blanche-Neige était bien plus jolie qu'elle, elle ne le supporta pas et décida de se débarrasser de la jeune fille...

Evidemment, tout le monde connaît l'histoire de Blanche-Neige et des sept nains... Mais, illustrée par Benjamin Lacombe, ce conte prend toutes ses lettres de noblesse. le texte est le même que l'originel et l'original des frères Grimm mais l'auteur/illustrateur/coloriste a su créer une ambiance magique. Des pleine pages, le texte accolé, aux doubles pages, passant tout aussi bien d'une riche palette de couleurs au noir et blanc, cet album est tout simplement magnifique. Un graphisme maîtrisé, des visages expressifs, de superbes couleurs notamment ce rouge sang, une ambiance obscure et romantique à la fois, une mise en page et un format particuliers, un papier granuleux et une couverture somptueuse... que dire de plus pour vous inciter à croquer la pomme?

Entrez dans la magie de Blanche neige et les sept nains...
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de Blanche Neige, je ne gardais que l'image acidulée du film de Disney, du coup, ça m'a fait du bien de retrouver la Blanche Neige originelle, celle des frères Grimm avec cet album. Je ne me rappelais plus l'avoir lu étant enfant, je me rappelle l'avoir lu, adulte, mais je n'en avais pas gardé le souvenir. de fait, ce fut un réel plaisir de me replonger dans ce conte et de le découvrir à nouveau, il y a beaucoup de détails que j'avais oublié et qui m'ont surprise. Mais vraiment, je dois dire que j'ai eu un coup de coeur pour cet album, notamment grâce aux magnifiques illustrations de Benjamin Lacombe.

Tout d'abord, je dois dire que j'ai été comme aimantée par l'objet-livre en lui-même. Simplement superbe ! Déjà, la couverture est sublime, évocatrice, avec notre Blanche Neige étendue dans la forêt, une pomme rouge croquée à ses côtés et un corbeau sur sa poitrine, on est déjà dans l'ambiance avant même d'ouvrir le première page du livre. Et j'avoue que, ça m'a aussi rassurée sur le fait que cet album allait rester fidèle au conte originel, plus sombre que l'adaptation qui en a été faite par la suite. Parfait ! Ensuite, quand on ouvre ce bel album, il y a les pages ... Je ne saurais dire à quel point ce fut un régal que de toucher ces pages, de les tourner, de laisser mes doigts glisser dessus ... Elles possèdent un grain particulier, gaufré, on ressent quelque chose quand on pose sa main sur l'une de ses pages, elles ne sont pas lisses, elles sont à la fois rugueuses et douces, épaisses et légères, je ne sais pas quel grain a été choisi par l'éditeur mais c'est un choix judicieux car il est délectable de pouvoir admirer l'objet-livre en lui-même, sa matière, sa texture, qui vient en complément du texte en lui-même, à la fin, on a plus envie de le lâcher mais juste de tout reprendre depuis le début pour goûter à nouveau au plaisir de son admiration.

Ce qui m'a bien évidemment le plus plu dans cet album, ce sont les illustrations. Tout simplement magnifiques ! Comme à chaque fois que je vois les dessins de Benjamin Lacombe, je tombe en pâmoison et j'avoue que cet album-ci n'a pas fait exception ! Je trouve ses dessins tellement beaux, fins, ils collent parfaitement au texte et le mette en valeur d'une manière incroyable ! C'est la cerise sur le gâteau, le "petit" plus qui rend l'ensemble cohérent, puissant, parlant. Je ne suis pas douée pour parler des images, je préfère en général parler des mots, mais je vais essayer pour une fois, de décrire la beauté de ce qui se cache entre les pages de cet album. Il faut dire que les illustrations de celui-ci ne laisse aucunement le lecteur insensible et qu'elles permettent aux enfants qui lisent ce conte de parfaitement visualiser les scènes. Benjamin Lacombe alterne les dessins en noir et blanc, d'une pureté, d'une simplicité et d'une expressivité incroyables, et les dessins en couleur, qui reprennent habilement les trois couleurs thématiques du livre, à savoir le rouge, le noir et le blanc, symboles de Blanche Neige. Dans ces dessins, rien n'est superflu, rien ne vient "gâcher" la vision que l'on doit en avoir, tout est choisi et mis en avant avec soin, ils ne sont pas là pour voler la vedette au texte (même si c'est le cas ^^), ils le complètent, permettent sa visualisation, sa compréhension aussi. C'est un tout qui prend forme sous nos yeux et qui nous emporte dans un autre univers, féerique.

Et c'est justement sur la symbolique que joue Benjamin Lacombe, d'une manière très perspicace d'ailleurs. J'ai adoré ses représentations de la marâtre de Blanche Neige ! Au début, on la voit représenter en Méduse, qui se contemple comme dans un miroir, cette superposition de l'image est encore plus flippante et j'avoue que je n'aimerais pas être à la place de Blanche Neige pour le coup, qu'elle m'a fait peur cette Reine avec ces serpents qui lui entourent la tête ! J'avoue que j'ai été saisie par le fait que l'illustrateur reste fidèle dans son dessin à la description originelle de Méduse, un jeune femme aux yeux bleus qui avaient la clarté d'un lac et des cheveux blonds qui rappelaient les champs de blés. Ce n'est pas pour rien que Poséidon en tomba amoureux ! Mais cette représentation à surtout pour but, je pense, de poser son côté maléfique. et somme toute déterminé J'ai trouvé aussi une certaine tristesse dans ce dessin, notamment dans le "reflet" de la Méduse qui donne l'impression qu'elle pleure une larme de sang. Ça fait froid dans le dos ... Après l'annonce de la mort de Blanche Neige en première page, tombé ainsi sur cette femme froide, fière et arrogante n'est pas franchement rassurant !

Ensuite, il nous la représente sous la forme d'un paon. Ah, que j'ai admiré cette illustration ! Elle est juste magnifique ! Toute la symbolique du paon, cet animal majestueux, dévoile ici la vanité de la marâtre, celle de l'animal qui étend ses plumes en faisant la roue comme elle étalerait ses atouts, pour se mettre en valeur, pour faire la cour, pour se faire admirer et se pâmer. La vanité est au coeur du livre ... C'est parce qu'elle veut être la plus belle que la Reine s'en prend à Blanche Neige, parce qu'elle veut surpasser toutes les femmes de tous les royaumes en termes de beauté qu'elle veut la tuer. Cette image, où l'on voit tout son orgueil, sa jalousie, sa haine, qui emprisonne Blanche Neige dans son destin (ici, une Cage dorée) est très parlante. C'est la Reine qui a la clé dans la bouche, elle seule détient le pouvoir de décider du sort de Blanche Neige. On voit cette dernière effrayée par l'animal aux couleurs chatoyantes qui se penche au-dessus d'elle. Une fois de plus, la contradiction, la dualité sont à l'oeuvre. On n'ose imaginer qu'un animal aussi beau, aussi fier, puisse avoir un coeur aussi froid, aussi dur. Pourtant, en se basant sur la stricte mythologie, il est dit que la beauté des plumes du paon est basée sur la transmutation du venin qu'il absorbe en détruisant les serpents. Une belle leçon de morale, il faut se méfier des apparences ! Ce qui est beau n'est pas forcément ce qui est bon.

On voit toute la méchanceté, la cruauté de la marâtre à l'oeuvre aussi dans les illustrations qui annoncent ses tentatives pour détruire Blanche Neige, dont je ne me rappelais, pour être honnête, que l'histoire de la pomme ! Mais non, en tout, il y en a eu quatre ! Je ne compte pas vraiment celle avec le chasseur qui fut la première dans mon exposé, car je veux vous parler des trois tentatives directes, exécutées par la marâtre elle-même. Quelle imagination a cette sorcière ! Je n'aurais pas cru possible de trouver des manières si "simples" et si "originales" de tuer quelqu'un. Les frères Grimm ont vraiment, là encore, su m'intriguer. J'ai trouvé fort intéressant ces passages. D'un côté, parce qu'on y voit toute l'ingéniosité machiavélique de la sorcière à l'oeuvre, la magie noire, la sorcellerie, la fourberie, les masques (n'oublions pas que la marâtre se déguise en marchande ou en vieille femme pour approcher Blanche Neige). de l'autre, parce que je ne me rappelais pas que Blanche Neige fut aussi cruche ! Là encore, c'est l'illustration de Benjamin Lacombe qui m'a ramenée à l'ordre. Quand les nains conseillent à Blanche Neige de ne laisser entrer personne car sa marâtre n'est pas prête de lâcher l'affaire, il la représente en train de balayer - au sens strict du terme - ces mêmes mots. Quand je vous disais qu'elle était un peu cruche ! D'autant, qu'elle se laisse piéger à trois reprises ! Avec le lacet de corsage (encore une fois, une illustration sublime, on le retrouver la symbolique de la cage, de l'emprisonnement), le peigne et la pomme. Apparemment, elle n'a pas retenu la leçon. A la place des nains, je l'aurais tarté à la première incartade. La morale est pourtant claire : on ne parle pas aux inconnus, eussent-ils les apparences les plus innocentes. du coup, à chaque fois, Blanche Neige se retrouve dans la panade, et les deux premières fois, elle s'en sort par miracle, grâce aux sept nains qui l'ont recueillie ! Quelle chance elle a ! Mais pour la troisième c'est une autre histoire ... quoique, là aussi, elle s'en sort finalement bien (quand même, c'est un peu trop "facile", faut pas déconner, trop beau pour être vrai à la fin). Logique ! Nous sommes dans un conte "et ils vécurent heureux ...".

Mais, je me rends compte que je me suis allée un peu vite en besogne en m'attardant sur le personnage de la marâtre en en oubliant les autres ... il faut dire que c'est celle qui m'a le plus fasciné dans le texte ! Revenons-en à notre héroïne, Blanche Neige. Benjamin Lacombe lui a offert avec ses illustrations une beauté incomparable, simple, le trait est doux, non forcé, il esquisse juste, et ça suffit pour que le lecteur soit subjugué par Blanche Neige. Elle est vêtue d'une simple robe blanche, symbole de pureté, et ne porte d'autre ornement qu'une légère "couronne" sous forme de tour de tête. Son rang, n'apparaît pas vraiment et pourtant, il saute aux yeux. On sent, au travers des dessins qui la représente, toute sa grâce, son élégance. Les dessins sont superbes, tout simplement. Il la représente dans toute sa splendeur. Mon préférée étant celui avec la pomme. J'avais le souvenir d'une Blanche Neige figée en une unique expression, ici, l'illustrateur nous montre son visage, triste, apeuré, serein, tout est très expressif et l'on ressent facilement ses émotions. Pourtant, j'ai eu du mal à m'attacher à Blanche Neige. Non pas que je ne trouve son histoire terrible, le côté sombre du conte est à l'oeuvre et oeuvre bien, mais j'ai trouvé son personnage en totale contradiction avec ce que dénonce le conte, je m'explique ...

Tout d'abord, bien qu'elle soit jeune au début du conte, je l'ai perçue un peu trop naïve. Il faut dire que pour tomber trois fois dans le même piège, elle ne donne pas vraiment l'impression d'avoir beaucoup de jugeotte ! Voilà qui ne met pas en valeur l'intelligence de la petite fille ... Passons ! Ensuite, on nous rebat les oreilles durant le conte sur les dangers de la vanité, or, il me semble bien qu'on arrête pas non plus de nous dire à quel point Blanche Neige est jolie, qu'elle est la plus belle, etc. Hum, un peu contradictoire non ? C'est sans doute parce qu'elle est jolie que les nains lui passent ses incartades ... là aussi, il y a un peu de laxisme dans l'air qui laisse à penser qu'on pardonne tout, je ne sais pas si c'est très instructif pour de jeunes enfants. Sortez le fouet, que diable ! Passons ! Ensuite, ce qui m'a le plus "choquée" si je puis dire, c'est la fin ! le prince qui tombe amoureux de Blanche Neige juste à sa vue, sans lui avoir parlé, sans savoir qui elle est ... je ne sais pas, le coup de foudre, ok, j'admets, mais là, quand même ! Une fois de plus, c'est son physique qui lui vaut l'amour du prince, je ne sais pas si c'est une bonne leçon à retenir pour les petites filles de nos jours. Dans un monde comme celui dans lequel nous vivons, où l'obsession du physique et de la taille 36 sont permanentes, je ne pense pas que ce soit un bon exemple à suivre ...Oh, et celui de la parfaite petite ménagère non plus ! Non mais, les nains, z'aviez pas autre chose à lui faire faire que le ménage, la cuisine et la couture ? Machos, va ! C'est un personnage un peu rétrograde si je peux me permettre ...

Bref. Je voulais parler d'une symbolique qui poursuit le personnage de Blanche Neige dans tout le conte, c'est celle du corbeau, qui l'accompagne sur presque tous les dessins. le corbeau, c'est l'annonce de la mort, le mauvais présage, pourtant c'est aussi un symbole de la famille dans d'autre pays que le nôtre. J'ai trouvé vraiment fidèle la façon dont la menace de la mort pèse sur Blanche Neige en permanence, on ne la voit pas rire, danser, chanter, elle reste stoïque. Ca colle au thème, c'est super ! A côté de ça, le symbole de la colombe l'accompagne aussi beaucoup, elle représente la pureté, le deuil, la beauté. L'antithèse de ces deux volatiles complètent à merveille le personnage de Blanche Neige et lui apporte une dimension symbolique non négligeable. Ca rappellera à l'enfant qui lira ses lignes la manichéisme ambiant, tout est blanc ou tout est noir, il n'y a pas de gris dans le monde. Il y a le bon et le mauvais, et la morale de l'histoire c'est que le mauvais finit toujours par payer pour ses fautes. D'ailleurs, je ne me souvenais pas d'une fin si cruelle pour la marâtre ! Les frères Grimm n'y allaient pas de main morte à l'époque ! Mais, là aussi, c'est fidèle au côté obscur du texte, ce qui ne m'a que réjouie ! Les versions acidulées, très peu pour moi.

Je pourrais encore vous parler pendant des heures de ce conte, des nains, vieux, rabougris, aux verrues sur le nez (ce dont je ne me souvenais pas du tout), des animaux de la forêt, du prince (même pas charmant), de l'absence totale du père de Blanche Neige, mais, je vais m'arrêter là, le reste appartient à l'histoire ! En tout cas, une chose est sûre, c'est un conte aux multiples morales, aux multiples interprétations que nous offre là les frères Grimm, servi par des illustrations magnifiques. Un récit indémodable, qui passe sur les âges sans prendre une ride. Si vous voulez retomber en enfance pour quelques minutes et vous émerveiller un peu, n'hésitez pas à tourner les pages de ce livre.
Lien : http://coeurdelibraire.over-..
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J'ai toujours été gênée par le personnage de Blanche-neige, parce que version Disney, elle est tellement naïve, et "chochotte" (si vous êtes courageux, revisionnez le passage de la fuite dans la forêt: elle est tellement énervante avec ses petits cris)...
Dans cet album j'ai réussi à mettre mes apriori (un peu féministes aussi, j'admets) de côté grâce aux magnifiques illustrations de Benjamin Lacombe. Vers la fin du livre, certaines sont sur une double-page, le texte n'est plus nécessaire tant les images racontent les émotions.
Un seul regret peut-être (mais c'est mon côté romantique qui parle...): le prince! D'accord, il n'apparaît qu'une fois et sur un dessin non colorié, mais quand même, il a une tête qui fait peur! On dirait Gainsbourg mal rasé... en plus moche! C'est peut-être un message caché en même temps: toute cette beauté qui apporte tant de malheurs à Blanche-neige, pourquoi le prince serait-il forcément beau et fort? le bonheur ne vient pas de la beauté.
Mais quand même...
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Les nains, la pomme empoisonnée, le miroir : Blanche-Neige on connait tous. Surtout sa version Disney. Ici, c'est une version des frères Grimm que Benjamin Lacombe a illustré.
On redécouvre ainsi ce conte terrifiant, où comme dans beaucoup de conte, les enfants des familles recomposées n'ont pas la cote, surtout les filles de premières unions... qui ne sont rien de plus que des fardeaux encombrants.
Si Blanche Neige gêne sa marâtre, c'est à cause de sa beauté qui est une menace pour la vaniteuse et égocentrique belle-mère.

Bien sûr qu'on est totalement happé par les illsutrations aux pouvoirs hypnotiques du célèbre dessinateur français, mais quel plaisir aussi de redécouvrir le texte ! Grâce à Benjamin Lacombe, j'ai été frappée par les valeurs chrétiennes "cachées" dans le récit (chose qui me passait évidemment au-dessus de la tête lorsque j'étais enfant). Ce qui m'a frappé également, c'est le fait que cette version du 19ème siècle (probablement) est marquée par l'histoire de la chasse aux hérétiques et la peur de la sorcellerie qui ont traversé l'Europe aux XVIème et XVIIème siècle.
Des siècles où l'on ne s'embarassait pas de ne pas trop bousculer les enfants avec des images qui pourraient les traumatiser, mais où on se souciait de les préparer au fait que la vie est dure ... et à la morale aussi !!

Un récit à partager, découvrir et redécouvrir pour les petits et les grands !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
En rentrant, les nains trouvèrent Blanche-Neige étendue sur le sol. Plus un souffle ne franchissait ses lèvres. Elle était morte. Ils la soulevèrent, l'examinèrent pour trouver quelque objet empoisonné, la délacèrent, peignèrent ses chevaux, la lavèrent avec de l'eau et du vin, mais sans succès. La chère enfant était morte et le restait. Ils l'allongèrent sur un lit et s'assirent autour d'elle pour la pleurer. Ils pleurèrent ainsi trois longues journées. Puis ils voulurent la mettre en terre. Mais elle avait gardé ses belles joues rouges et paraissait aussi fraîche que de son vivant.
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La pomme avait été traitée avec tant d'art que seule une moitié était empoisonnée. Blanche-Neige regarda le fruit avec envie et quand elle vit que la paysanne en mangeait, elle ne put résister plus longtemps. Elle tendit la main et prit la partie empoisonnée de la pomme. A peine y eut-elle mis les dents qu'elle tomba morte sur le sol.
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- Miroir, miroir joli, qui est la plus belle dans tout le pays ?
Il lui répondit :
- Ô ma reine, vous êtes très belle, mais Blanche-Neige est mille fois plus belle que vous.
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Une petite fille qui avait la peau blanche comme neige, les lèvres aussi rouges que le sang et aux cheveux noirs d'ébène. Ainsi fut-elle nommée Blanche-Neige.
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Dame Ma reine, répondit le miroir, vous êtes ici la plus belle mais Blanche Neige sur ces monts, là bas chez les nains, est mille fois plus belle que vous.
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