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Critique de Nastasia-B


Je ne suis pas loin de penser que ce conte des frères Grimm est mon préféré, à tout le moins, l'un de mes préférés. Un conte ni trop simpliste, ni trop empreint de religion comme on pourrait le craindre au vu du titre et dont le thème s'appuie à la fois sur le destin et la confiance que l'on doit accorder à la jeunesse.

Un très joli conte, donc, et je ne suis pas surprise qu'il ait fortement inspiré des auteurs jeunesse actuels (je pense, entre autres, à Béatrice Tanaka et son album La Montagne Aux Trois Questions, par exemple). Alors je vous concède que si l'épisode de l'abandon du nouveau-né sur la rivière par décision du roi est un appel du pied évident au récit biblique de la jeunesse de Moïse, le reste du conte ne me semble pas trop contaminé par des influences religieuses exacerbées.

La destinée : un enfant est né " coiffé " (Je remercie Nathalie alias Nastie 92 de m'avoir expliqué que cela signifie " né avec un morceau de membrane fœtale collé sur la tête " et que c'était censé porter chance au nouveau-né.) et tout lui réussira jusqu'à obtenir la main de la fille du roi. Dit autrement, l'amour a ses raisons que la volonté parentale ne contrôle pas. Qu'il le veuille ou non, roi ou pas roi, ces deux-là se rencontreront et finiront ensemble, ça peut déplaire à certains mais c'est comme ça, c'est le destin.

Deuxième axe du conte : faire confiance à celui qui entre dans la famille. À plusieurs reprises dans l'histoire la question est posée au jeune homme « Que peux-tu ? » et lui de répondre : « Je peux tout. » Et malgré tous les freins et chausse-trappes que s'ingéniera à placer le roi sur le trajet de " l'enfant-coiffé ", celui-ci parviendra jusqu'aux bras de sa fille et une fois mariés, au lieu de se montrer beau joueur, le roi contrarié en rajoutera une couche en surimposant une ultime épreuve réputée insurmontable : prélever trois cheveux d'or au diable en personne.

Dit autrement, à peine le mariage célébré, le père dénie à son gendre toute possibilité de le surprendre en bien. Il ne lui laisse pas sa chance et souhaite l'écarter rapidement pour réparer ce qu'il considère être une mésalliance. N'est-ce pas une bien belle leçon à méditer pour nous autres qui avons ou qui auront des fils ou des filles à marier ?

Et, bien au-delà de l'institution discutable du mariage, n'est-ce pas une bien belle philosophie de vie encore plus générale ? Donnons la chance au nouvel associé ou collègue avant de le juger négativement, donnons la chance à l'étranger de montrer ce dont il est capable, donnons la chance au jeune et à sa façon de faire de surprendre notre vieille expérience, etc.

Bien évidemment, ceci n'est que mon avis de diablesse un poil tiré par les cheveux et j'aime autant vous laisser découvrir ce conte par vous-même si ce n'est déjà fait pour en savoir le fin mot et constater que tout bien pesé, ce que je viens d'en dire ne signifie pas grand-chose.
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