Notre cerveau est fait comme ça : il simule pour vivre. Nous sommes des simulateurs, pas au sens de tricher, mais au sens de nous représenter la vie, de la faire apparaitre. C’est notre façon de prendre connaissance du monde et d’en faire l’expérience. Tout le monde fait ça, même ceux qui ne sont pas comédiens. Chacune de nos simulations fait de nous des acteurs, qui réagissent à d’autres acteurs. Et tous ces acteurs sont inconscients de l’être.
Toutes nos pensées, nos décisions, y compris celles qui nous semblent les plus muries, rationnelles, tactiques, politiques, voire abstraites sont toutes rattachées à des émotions, des stratégies de survie qui nichent « en bas » de nous : quelque chose lié à l’Origine est toujours au cœur des buts que l’on poursuit. Comme avant et pour toujours, on se débat dans un milieu pour sauver nos corps et nos esprits.
Etonnamment, ce qui est le plus privé (nos émotions) est le plus public, puisque des petites choses se passent sur nos visages, changent notre voix, nos comportements, et les autres y ont accès (leur inconscient le voit). Alors que les sentiments, qui sont ce que nous mettons en partage, sont le plus trafiqués.
Être authentique, c’est plus interessant qu’être naturel.
Grégory Gadebois. - (…) En fait jouer, c’est trafiquer tellement son signal intérieur que les mots ou les gestes viennent sans y penser.