"Vous savez que dans notre religion le deuil c'est trois jours, pas un de plus, alors fermez la parenthèse et vous passez à autre chose, hein! Il y a, Dieu merci, beaucoup de jeunes femmes de bonne famille qui seraient heureuses de faire votre bonheur. Quant à la défunte, que Dieu ait pitié de son âme, et lui réserve une place au Paradis!"
Hamid Grine n'a clairement pas pris une épouse par complaisance. Il a passionnément aimé sa femme. Alors ces mots, en provenance d'un imam, l'ont choqué. Il venait d'enterrer sa chère femme...
Hamid Grine a été journaliste puis ministre de la Communication en Algérie entre 2014 et 2017.
Le 14 mai 2015, sa vie prend une tournure dramatique. Alors qu'il apprend à midi sa réélection politique, sa joie est de très courte durée puisque dans l'après-midi lui parvient cette terrible nouvelle : son épouse vient de décéder. Un accident domestique. Comme il en arrive des milliers chaque année.
L'auteur raconte, à la manière d'un journal intime, les jours qui ont suivi le décès de sa femme. Avec pudeur, il dévoile ce qu'il ressent, ce qu'il pense, ce qu'il vit. Il essaie de jongler entre sa vie publique d'homme politique et sa vie privée d'homme fracassé. Entre la douleur de ses deux enfants et les remarques maladroites de son entourage, aussi. Un défi.
Au fil des jours qui défilent et des pages qui se tournent, il nous offre le plaisir de faire connaissance avec sa femme, sa personnalité, ses qualités, leur rencontre, leur joie, leur peine.
Cette femme, qu'il aimait tant, qu'il chérissait, qu'il respectait.
La femme...cet objet si convoité quand il est jeune et si encombrant quand il prend de l'âge...
Dans son malheur, l'auteur est surtout heurté et blasé par les remarques des chefs politiques et religieux de son entourage qui l'encouragent à voir en son veuvage la chance de pouvoir se remarier avec une femme plus jeune, plus fraiche. Coutumes et traditions obligent...
Cher
Hamid Grine, merci d'accorder à la femme sa dignité qui lui revient de droit. C'est le message que je retiendrai de ce récit.
Le fond est tragique sans être pathétique. du côté de la forme, je n'ai pas totalement adhéré au style d'écriture.
Je ne mets pas de note car je ne m'en sens pas légitime quand il s'agit d'un récit autobiographique.