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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Encore un livre sur la Shoah me direz-vous ? Oui, mais pas seulement.

J'ai pas pleuré est le témoignage d'une femme qui a vécu la Shoah. Avant, pendant et après. Un livre comme il devrait y en avoir autant que de personnes qui ont été victimes de cette entreprise de déshumanisation. Un par voix qui s'est éteinte dans les camps de la mort.

Un livre pour écrire les lendemains dont ils avaient rêvés, et qu'ils n'ont pu vivre jusqu'au terme fixé par la volonté supérieure qui leur avait donné le jour. Parce que des volontés inférieures, si basses, si viles se sont arrogé le droit sur leur vie. Un droit qui ne leur revenait pas. C'est une caractéristique du méprisable que de s'arroger des droits sur les autres. Comme celui d'effacer le sourire d'un enfant et de faire entrer la peur dans ses yeux.

Chaque livre sur la Shoah apporte sa pierre à l'édifice de la mémoire. Cet édifice qui doit s'ériger sans cesse, s'élancer vers le haut, sa flèche se perdre dans les nuages et pointer de son faîte le souvenir de tous ces innocents privés de leur sourire par des imposteurs, des voleurs d'innocence.

Quelle plus grande innocence que celle de cette toute jeune adolescente que les gendarmes viennent chercher avant le lever du jour un matin de janvier 1944 au fond de sa campagne. Seule, ignorante de tout, des affaires des hommes, de ce nuage de haine qui assombrit le ciel de France. Innocente de ne pas savoir que sa seule naissance était un obstacle à la vie. Seule parce juive, accueillie par une famille de paysans qui la préservaient du tumulte du monde. Seule parce que ses parents étaient restés dans la capitale à la merci d'elle ne sait quel danger.

Elle ne pleure pas quand les gendarmes l'emmènent avec son maigre bagage. "Je vais revoir maman." Bien qu'inquiète, elle a la conviction d'aller la retrouver, elle qui avait été emmenée elle ne sait ni où ni pourquoi deux ans auparavant. Elle comprendra plus tard, bien plus tard, après avoir intégré dans la naïveté de ses quatorze ans que dans la montagne de cheveux aperçue à son arrivée à Auschwitz, il y avait à n'en plus douter ceux de sa mère.

Un livre pour ne pas oublier. Car la hantise de tous ceux qui ont vécu ça, Auschwitz et tant d'autres noms devenus tristement célèbres, est que cela ne serve pas de leçon, de vaccin pour l'humanité contre le fléau de la haine. Un livre pour que l'incrédulité ne gagne pas ceux qui n'ont pas vécu ça, quand les témoins auront disparu. Un livre pour que les gens qui nient tout ça ne soient ni écoutés, ni entendus et qu'un jour d'autres innocents ne comprennent ce qui leur arrive qu'à l'entrée de la chambre à gaz, ou de quelque chose qui y ressemble, et leur fasse comprendre qu'ils ne sont plus des hommes mais des lots comptabilisés, nuisibles et dont il faut se débarrasser. Nuisibles parce décrétés comme tels.

Un livre pour combattre la lâcheté de ceux qui savaient et n'ont rien fait pour tout arrêter. Un livre pour ne pas oublier que la haine n'a pas de frontière, pas de nationalité, pas de religion, pas de temporalité. La haine n'est pas morte. Elle est aux aguets, prête à ressurgir tout moment.

J'ai pas pleuré est un livre pour ne plus s'entendre dire "Ici, on entre par la porte, on ressort par la cheminée."
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Avec ce livre, Ida Grinspan aidée de Bertrand Poirot-Delpech, revient sur sa jeunesse durant la Seconde Guerre Mondiale brusquement interrompue par son arrestation par les gendarmes français sur dénonciation et sa déportation à l'âge de 14 ans à Auschwitz.
Elle échappera à la mort lors de la sélection grâce à son allure, à une coiffure qui la vieillissait.
Par la suite, sur les conseils d'une déportée française, elle dira systématiquement qu'elle a 16 ans, ce qui la sauvera, entre autres, d'une mort certaine.

Découpé en trois parties : la vie dans le Poitou où ses parents l'ont cachée dès le début de la guerre jusqu'à l'arrestation, la survie à Auschwitz et la "marche de la mort" et enfin l'après, Ida Grinspan se livre et se raconte à travers de courts chapitres, parfois guidée par des questions bien précises, avec comme volonté de faire connaître ce qu'elle a vécu :"Je n'oublie pas que j'ai reçu une mission sacrée. Je revois les femmes qui me l'ont confiée, en partant pour le Revier, antichambre de la mort : "Si vous rentrez, il faudra leur dire. Ils ne vous croiront pas, mais il faudraleurdire".", malheureusement elle le constatera elle-même ainsi que d'autres déporté(e)s :"Après la guerre, nous avons cru que le nazisme et ses méthodes étaient anéantis à jamais. Quand nous avons appris, plus tard, les massacres au Cambodge et au Rwanda, nous avons dû admettre que la leçon d'Auschwitz n'avait pas été tirée."
Ida Grinspan passera deux hivers à Auschwitz, elle reviendra malade et orpheline, parfois elle craquera mais jamais devant les gendarmes, les kapos, la faim, la mort, elle le dit elle-même : "J'ai pas pleuré".

Avec ce livre, elle ne fait pas que livrer son histoire mais partage aussi ses réflexions, ses pensées :"C'est simple : je pense qu'on ne revient jamais complètement d'Auschwitz. J'y ai laissé une partie de moi-même, la "petite Ida".", également ses doutes :"En me relisant, je ne suis pas certaine d'avoir insisté sur la déshumanisation des camps. N'être qu'un numéro, ne rien posséder de personnel qu'une gamelle et une cuillère, avoir constamment faim, toujours froid durant les longs hivers, être épuisée, battue et craindre le pire à chaque instant ..."
Ida Grinspan porte un regard juste et sans haine sur son passé et ce qu'elle a vécu pendant ces deux années, elle reconnaît que l'amitié y a joué pour beaucoup dans sa survie à Auschwitz-Birkenau : "Ida ne perd jamais de vue que l'amitié était leur planche de salut.", mais également des chances : une fragilité touchante au camp, une infirmière polonaise qui se battra pour la soigner et qu'elle ne reverra alors que celle-ci est sur le point de mourir.
C'est cette somme de tout et une immense fraternité entre déportées qui font qu'Ida a réussi à survivre et qu'elle est revenue des camps, ou en tout cas qu'une partie d'elle est revenue, l'autre y restant à jamais.
Ce témoignage est intéressant à plus d'un titre, tout d'abord Ida Grinspan était relativement jeune lorsqu'elle a été déportée, sa jeunesse a été brutalement interrompue et n'a jamais repris son cours, ensuite elle évoque la vie dans le camp de façon détaillée : les appels interminables, la faim, le froid, la soupe claire, la maladie, le travail dans les kommandos, les kapos, mais revient également sur des épisodes moins connus comme l'explosion d'un crématoire par une révolte des sonderkommandos et un qui m'a particulièrement touchée : Mala, une jeune femme très courageuse qui le paya de sa vie.
Le passage narrant la "marche de la mort" et l'arrivée à Ravensbrück est tout aussi intéressant et très poignant avec le dévouement de Wanda, cette infirmière polonaise qui luttât pour qu'Ida vive.
Mais l'intérêt de ce témoignage réside aussi dans la troisième partie où l'auteur revient sur "l'après", sa convalescence en Suisse en compagnie d'autres déportées, notamment Charlotte Delbo qui a elle aussi témoigné dans des livres de sa déportation, où elle découvre la Résistance, mais ce qui prévaut par dessus tout, c'est sa volonté de vivre, de fonder une famille et d'avoir des enfants.
Son plus grand regret est de ne pas avoir pu faire d'études, alors qu'elle était très bonne élève la déportation lui a ôté toute chance de faire des études supérieures pour avoir un bon métier, quand elle est revenue de convalescence elle n'a pas pu reprendre.
A notre époque faire des études supérieures est devenu une chose plutôt courante, cela m'a d'autant plus touchée et bouleversée, car c'est là l'un des regrets d'Ida, comme elle dit clairement dans son récit.

Il ne faut pas se méprendre, si Ida Grinspan témoigne de son histoire avec ce livre, ce n'est pas pour une thérapie personnelle mais bien parce qu'elle s'en est fait la promesse, et en cela je la remercie, car son témoignage est particulièrement touchant, sans aucune haine ni violence mais avec de la clairvoyance.
"J'ai pas pleuré" est un livre qu'il faut livre pour ne pas oublier, pour savoir "ce que des hommes ont été capables de faire à d'autres hommes, uniquement parce qu'ils étaient nés" et aussi pour qu'un jour, enfin, cela ne se reproduise plus.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Livre vraiment poignant surtout quand on a eu la chance comme moi d'avoir vu Ida Grinspan et d'avoir assister a son témoignage. Lorsque elle a témoigné devant moi elle avait 79 ans. Ce qui m'a le plus frappé c'est la force que cette femme dégage. On l'a sent marquée a vie mais elle fait preuve d'un grand courage, elle fait l'effort d'aller témoigner devant des jeunes, de revivre son supplice . Pour elle c'est voyage sont vraiment éprouvants mais elle sent qu'elle a le devoir de témoigner pour "ne jamais oublier". Elle a écrit ce livre pour que l'on oublie pas son histoire et pour que les générations suivantes ne laisse jamais de telle chose se reproduire. Cette femme est un véritable modèle combien de personne sont capable de croire encore à l'humanité après avoir vécu cela, après avoir perdu sa famille dans de telles conditions comment peut on se reconstruire. Mais elle arrive quand même a avoir la foi, elle croit à l'humanité ce qui est bien plus dur que d'avoir foi en Dieu (elle n'a jamais cru en Dieu) . Durant son témoignage elle ne cessait de dire "j'ai eu de la chance" de faire plus vieille que son âge ainsi elle a échapper a la chambre a gaz, de parler yiddish ainsi elle comprenait plus vite les ordres et cela lui évitait de se faire rouer de coup. Ce témoignage m'a marqué à jamais, c'est un témoignage bouleversant et c'est un grand témoignage d'espoir, ne jamais cesser de croire en l'humanité. Elle ne cesse de prôner les valeurs telles que la solidarité et l'amitié celles là même qui l'ont sauvée.
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J'ai entendu parler de ce témoignage par ma professeur d'histoire il y a quelques mois, puis une rencontre avec Ida Grinspan devait être organisée, il était donc important pour moi de lire ce témoignage avant de rencontrer Mme Grinspan. Annulée une première fois en raison des intempéries, j'avais donc plus de temps pour le lire, n'ayant pas eu le temps la première fois. La rencontre devait avoir lieu cette semaine, malheureusement celle-ci à encore été annulée, mais j'ai quand même pu découvrir son livre.

Ce livre est découpé en trois parties : la vie dans le Poitou où ses parents l'ont cachée dès le début de la guerre jusqu'à l'arrestation, la survie à Auschwitz et la "marche de la mort" et enfin l'après, Ida Grinspan se livre et se raconte à travers de courts chapitres, parfois guidée par des questions bien précises, avec comme volonté de faire connaître ce qu'elle a vécu.

Ce témoignage est vraiment touchant et poignant, c'est le premier que je lis sur ce sujet, j'avais commencé Si c'est un homme de Primo Levy, mais je n'ai pas pu le terminer. Les cours d'histoires nous apprennent bien l'horreur que fût toute ces périodes, mais le fait d'avoir le témoignage d'une personne l'ayant vécu, nous montre encore plus ce que c'était. J'ai vraiment été marquée par son livre, et la force dont elle à fait preuve pour nous raconter tous ces évènements. Ce livre est un témoignage qui restera dans ma mémoire.
Lien : http://livres-enfolie.blogsp..
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Un livre témoignage sur la déportation en janvier 1944 vers Auschwitz, de Ida alors âgée de 14 ans (en famille d'accueil dans le Poitou près de Melle). Arrêtée sur dénonciation (alors qu'elle placée en famille d'accueil), par la police-gendarmerie française aux ordres de Vichy, sans états d'âme. le gendarme terminera sa carrière au poste de général. Et on devrait pardonner !
Rentrée malade, elle séjournera 18 mois en Suisse ou elle rencontrera Charlotte Delbo et Geneviève de Gaulle. Aujourd'hui elle livre son témoignage aux élèves.

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Je lis ce livre dans le cadre de mes recherches sur les écritures mémorielles. Si Charlotte Delbo, nous a laissé une beauté poignante en héritage, Ida Grinspan nous offre un témoignage brutal et fort. En tant que livre d'histoire, je le conseille vivement, mais en tant qu'oeuvre litteraire, je peine à trouver une poétique propre à Ida Grinspan. J'entame une deuxième lecture pour mieux saisir le texte.
Le titre du roman J'ai pas pleuré, me communique à travers, cette antiphrase, un sentiment de gêne, mêlé de frustration. Personnellement, j'aurais préféré : J'ai pleuré, qui reste plus humain et plus mature.
La négation laisse entendre un fort sentiment de honte, une honte négative et non gérée. L'écriture devient beaucoup plus pulsionnelle que poétique.
Poétique de l'inhibition et de la paralysie.
Après une deuxième lecture de J'ai pas pleuré, j'ai pu comprendre l'origine de cette gêne qui s'est installée, de prime abord, en moi. C'est cette voix qui se fait double à travers un entrecroisement violent de deux vécus terriblement marqués par la fatalité des camps.
Ida Grispan qui avoue être intimidée par l'écriture, avait confié cette tâche à Bertrand Poirot-Delpech. Ce dernier s'est proposé à son tour d'être « le scribe de ce travail à quatre mains.»
Il faut noter que Bertrand n'avait pas vécu directement les barbaries nazies. Adolescent épargné, il a vécu la disparition d'un ami de classe avec beaucoup de honte et de culpabilité.
Un marquant sentiment de honte vient doubler en écho la voix de Ida Grispan : la honte d'être sortie en vie des camps et la honte d'avoir été épargné.
De cette voix double, surgit une poétique de l'inhibition et de la paralysie à travers la négation : «j'ai pas pleuré».
Un sentiment de honte et de culpabilité qui double la voix du scribe
Témoignage vs masochisme moral
Dans ce «travail écrit à quatre main » le devoir de mémoire et l'acte de témoigner peuvent être remis en question. Quelle est la réelle intention d'Ida et de Bertrand? Témoigner pour quelle raison? Pourquoi se remémorer les souffrances du passé avec cette négation : J'ai pas pleuré?
Ce titre est révélateur d'une attitude stoïque face à une extrême douleur paralysante, qu'on ne voudrait pas pour autant quitter. Il faut garder cette souffrance présente et la faire revivre autant que possible. La célébration de ce traumatisme se transforme chez Ida en rituel macabre où elle s'acharne à s'infliger les douleurs d'un passé qui la crucifie. Ses témoignages, répétés devant des lycéens de la région parisienne viennent soutenir cette hypothèse. L'expression se fait dans un vocabulaire quotidien, connu de tous, dans le but d'informer sur l'histoire de la Shoah mais la présence excessive de détails devient symptomatique : nous sommes face un traumatisme inconscient car le travail psychologique de distanciation avec la douleur ne s'est pas fait.
Le besoin et le désir de revivre la douleur dans ses moindres détails relève ici d'un certain masochisme moral.
En effet l'intensité de la douleur freine la prise de conscience; la souffrance reste donc intérieure, lointaine et inaccessible. C'est bien pour cette raison que l'expression verbale, dans le livre d'Ida, se fait hors des recours et des secours de la psyché. Elle ne reste qu'au stade de la mémoire intellectuelle et historique. le masochisme moral est là pour survivre à une douleur doublée d'une négation : J'ai pas pleuré.
Il ne s'agit pas pour Ida et Bertrand de vivre et d'exprimer la douleur, dans ce cas l'expression verbale serait thérapeutique et elle aurait permis de se purger et de se purifier à travers les mots.
Car exprimer la douleur, c'est la vivre différemment jusqu'au stade de la maturation psychologique où une poétique littéraire se façonne pour réussir en fin à faire la paix avec sa douleur.
Dans notre cas, la douleur est maintenue à distance et est constamment exprimée par le vocabulaire de celui qui n'a pas vécu Auschwitz. le témoignage de Ida est là pour informer, pour porter à la connaissance, mais ce témoignage ne porte pas à la conscience et au langage, comme est le cas dans l'écriture de Delbo ou de Duras. Ces dernières ont su, à travers la mémoire rétinienne et la mémoire des sens, relater le déroulement poétique des moments, ce qui nous a permis d'atteindre une fiction transcendante au réel.
Dans le récit de Ida, le témoignage ne se fait pas oeuvre littéraire car la douleur, restée au stade inconscient ne s'est pas laissée travailler par le langage et le langage ne s'est pas laissé hanter par la douleur.
Le masochisme comme gardien de la survie de l'égo s'exprime à travers le J'ai pas pleuré qui peut très bien être remplacé par «j'ai survécu» à la mort de l'ego.
Accepter la mort de l'ego demande un travail psychologique aussi douloureux que l'expérience concentrationnaire.
Enfin, j'aurais aimé trouver dans l'écriture de Ida Grispan un dépassement mature du narcissisme primaire qui aurait pu donner certainement à l'expression de la douleur une dimension plus intérieure et plus poétique.

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Ayant visionné déjà pas mal d'entretiens d'Ida Grinspan sur internet ces dernières années, où elle raconte son histoire et qui m'ont beaucoup touché, lorsque j'ai appris qu'elle en avait également écrit un livre j'ai naturellement eu envie de le lire.
On y retrouve le même récit poignant qu'elle n'a eu de cesse de diffuser durant des années ; celui d'une jeune adolescente, presque enfant, déportée et arrachée à sa campagne des Deux-Sèvres où sa mère l'avait caché pendant plus de 4 ans, pensant être en sécurité.
Un livre intéressant alternant entre les points de vue d'Ida elle même et de son co-auteur qui nous livre son ressenti et nous recontextualise les faits lorsque nécessaire.
On y apprend le détail de son parcours depuis l'arrestation jusqu'à la libération ainsi que l'après guerre. J'ai particulièrement apprécié le fait que soient abordées les questions de responsabilité, de culpabilité. Que l'auteur interroge Ida sur le ressenti que laisse une telle injustice, et si une quelconque justice est ne serait-ce qu'envisageable. Particulièrement concernant les gendarmes français, obéissant, parfois au delà de nécessaire, à l'occupant nazi.
La description de la vie concentrationnaire, comme dans chaque livre où je l'ai lu, donne encore et toujours peine à croire, et nous laisse un goût affreux au fond de la gorge. Mais Ida insiste beaucoup sur la solidarité, voir des amitiés, qui s'étaient nouées dans cette enfer, et que ce fut l'une des raisons principales qui a permit qu'elle en revienne.
Un ouvrage à ajouter à la liste, déjà nombreuse, des livres qui doivent être lus absolument.
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Trouvé dans une boite à livre
Un témoignage poignant d'une jeune fille déporté par la bêtise de quelqu'un et sauvée par le courage de quelques autres. La frontière entre lâcheté et courage est fine.
Au delà de son témoignage, ce qui est passionnant c'est comment elle vit avec ses souvenirs : ses parents, ses amies, ses proches, les Allemands qu'elle a eu à côtoyer... et aussi le travail de mémoire qu'elle fait en visitant inlassablement les écoles.
Remis dans la boite à livre : un livre à faire circuler
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Ida Fensterzab, petite parisienne, est née en 1929 dans une famille juive polonaise. Non croyante, peu consciente du fait d'être juive, sa famille et elle sont néanmoins en grand danger pendant la seconde Guerre mondiale. Cachée à la campagne, près de Melle, dans le Poitou, Ida est arrêtée et déportée (Auschwitz via Drancy) en 1944, par le zèle de gendarmes français.

Ce livre est le témoignage d'Ida, écrit en 2002 avec la complicité de Bertrand Poirot-Delpech pour la partie "rédactionnelle".

Personnage attachant, Ida décrit sa famille, l' attachement de celle-ci à la France, son expérience des camps, la survie grâce à la solidarité, les marches de la mort, et le retour à la vie ainsi que le difficile récit de la déportation. Elle évoque aussi les français, ceux qui ont contribué à son arrestation, mais aussi tous ceux qui ont tenté de la sauver. Et enfin le devoir de mémoire et les témoignages dans les lycées.

Récit émouvant et très humain, il est intéressant aussi par les nombreuses comparaisons qu'établit Ida entre son expérience et celles vécues par d'autres déportés. L'intervention d'un écrivain permet de donner une cohérence au récit.

D'un point de vue historique et humain, ce livre est donc très enrichissant. A conseiller dès le lycée et aux adultes.
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Aujourd'hui, demain, se rappeler, ne pas oublier ce que les gens ont subi au nom de la religion, de leurs pensées, de leurs origines....Comment ont ils pu survivre à tant de haine, tant d'inhumanité ? le devoir de mémoire ne doit pas disparaître, nos enfants doivent savoir... ne pas oublier qu'il ne faut pas que tout cela se renouvelle... PLUS JAMAIS.
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