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Critique de umezzu


John Grisham retourne à Clanton, ce comté imaginaire du Mississippi rural, où il a planté le décor de beaucoup de ses livres.

Pete Banning est un des propriétaires de champs de cotons. Une exploitation familiale, transmise de père en fils, et où les ouvriers agricoles noirs sont bien traités. Une vie agricole qui permet de vivre bon an, mal an, malgré les années de mauvaise récolte.
Mobilisé en 1941, il part sur le front du Pacifique. Annoncé mort aux Philippines en 1942, sa famille, sa femme Liza, son fils Joel et sa fille Stella, sa soeur Florry, et ses employés, l'ont pleuré. Son retour miraculeux en 1945 surprend tout le monde. Sa femme craque et se retrouve internée. Avant que Pete ne commette l'irréparable... Ayant apparemment tout prémédité, il va tranquillement abattre le révérend de l'Église méthodiste locale, Dexter Bell.
Que s'est-il passé dans la tête de ce vétéran, héros de guerre bardé de médailles ? Pourquoi refuse t-il d'expliquer son geste ?

La sentence est un roman un peu à part dans la bibliographie de Grisham. Certes, il y a quelques habituelles scènes dans les tribunaux, avec les jeux de prétoire qui sont la griffe de l'auteur. Mais l'essentiel est ailleurs.
La première partie détaille le geste fou de Pete Banning et ses conséquences ; les liens profonds qui attachent Banning à ce bourg agricole et à ses habitants.
La deuxième partie est un livre dans le livre : le récit des années de guerre de Banning aux Philippines. le point d'orgue en est la marche à mort de Baatan, lorsque une armée complète américano – philippine a du se rendre après des semaines de résistance, et de faim, aux envahisseurs nippons. L'empereur Hirohito avait refusé de signer la convention de Genève sur les prisonniers de guerre. Les Japonnais ont martyrisé leurs prisonniers en les amenant dans un gigantesque camp de regroupement, O'Donnell. Les pages dédiées à ces évènements tiennent du journal de guerre, tenu jour après jour. Très documentée (Grisham cite ses sources à la fin), cette partie historique est de loin la plus réussie du livre.
La troisième partie détaille les conséquences du meurtre commis par Pete Banning pour sa famille.
A l'arrivée, ce Grisham manque de ce qui habituellement porte le lecteur : cette petite lumière qui laisse deviner que, grâce à une quelconque argutie juridique, le héros va s'en sortir et bousculer les puissants. La Sentence n'entre pas vraiment dans la veine des thrillers juridiques qui ont fait la réputation de Grisham.
Ce qui reste en mémoire, ce sont ces chapitres assez éprouvants sur la guerre dans le Pacifique (une partie de la deuxième guerre mondiale que nous en connaissons guère en Europe).
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