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Critique de Derfuchs


Le but de Grisham dans ce roman est de dénoncer les abus liés aux effets pervers, secondaires, collatéraux et indésirables des produits de consommation. Ces effets qui font les choux gras de bon nombre d'avocats outre Atlantique et commencent à montrer le bout du nez par ici. Ce n'est pas un hasard si les notices de nos médicaments sont devenues aussi longues à lire et pleines d'effets indésirables. Ce n'est pas un hasard, non plus, et ça fait sourire, si le mode d'emploi d'un lave-linge attire l'attention de l'utilisateur sur le fait que le tambour n'est pas prévu pour y laver son enfant, ni son animal de compagnie. Les industriels se protègent en connaissance de cause. Bientôt, en cas de cholestérol, on attaquera le charcutier qui aura vendu du saucisson ou du boudin...Il y aura des avocats pour plaider cette cause;

Rappelez-vous ce vieux Bill qui faisait dire à Henry V (ou VI ?) : Il faut tuer tous les avocats !

J'ai l'intime conviction, qu'avocat, Grisham, fut intègre et honnête et qu'il a dû souffrir de ces débordements, savamment orchestrés, par des individus sans scrupules ayant, avec les indemnités de malheureux souffrants, corps ou âme, bâti une fortune colossale se chiffrant par centaines de millions de $. certains possédant yacht, avion personnel et nombre de résidences.
La forme employée est la chasse aux victimes par voie de pub télé ou dans la presse écrite, les plus démunis se contentant de panneaux sur les bus. Généralement celui qui possède le nombre le plus important de victimes devient le président d'une commission, regroupant plusieurs membres du barreau, proposant aux industriels une transaction plutôt que des milliers de procès. Des francs-tireurs résistent et arrivent à aller au procès, avec les risques que cela comporte et, le roman le décrit bien, ce qui nuira à Clay, de perdre sur tous les fronts.

Comme à son habitude Grisham dans une écriture toujours aussi brillante, si ce n'est plus au fil des romans, nous entraîne dans cette aventure où le héros aura beaucoup plus à perdre qu'à gagner. Chacun sait que si les marches de la réussite sont dures à gravir, la chute n'est qu'une simple glissade semblable à un toboggan de jardin. Son talent n'étant plus à démontrer, le lecteur que je suis en demande et en redemande, plus et toujours plus et, à force, devient difficile, délicat.

Mon propos n'est pas de bruler ce que j'adore, loin de là, simplement, la fin ou plutôt le seconde partie est téléphonée et je le regrette, car autant lorsqu'il s'agit d'un fait réel narré, la fin morale (si elle existe) est justifiée, autant une fiction mérite que l'on jette le politiquement correct par delà les moulins et que l'on s'offre une fin parfaitement immorale, voire amorale. Grisham n'a pas osé. Dans sa position, d'auteur bien assis, j'aurais tenté le coup. Il faut croire qu'il est moins tordu que moi et c'est, peut-être, aussi bien ainsi !

Ce roman mérite un coup de chapeau. Il est passionnant d'un bout à l'autre. Inconditionnels ou pas, vous serez subjugués par la maitrise de l'auteur.
Je me suis demandé si le fait d'avoir laissé se dessiner le dénouement n'était pas un appel du pied de l'auteur plutôt qu'un défaut de sa part, n'écoutant que ma raison et ma joie dans sa lecture je reste sur un coup de coeur!

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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