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Critique de theobservor


John GRISHAM connait très bien les états sudistes des Etats-Unis et ces petits travailleurs blancs chrétiens : ses parents sont de modestes baptistes .Son père travaille dans la construction et dans les champs de coton. La famille s'installe en 1967 dans la petite ville de Southaven, du comté de DeSoto au Mississippi. Il fera en grande partie ses études dans ce deep south et y débutera sa carrière professionnelle (il se joint à un bureau d'avocats oeuvrant dans la petite ville de Southaven. Après dix années à travailler pour celle-ci, il se concentre sur les cas criminels, tout en étant efficace dans les poursuites au civil. ).
GRISHAM connait donc bien le sud et le monde juridique .
S'inspirant en 1984, lors d'un procès, il entend du témoignage bouleversant d'une enfant de douze ans qui a subi un viol, il explore l'hypothèse que le père de la jeune fille a tué les violeurs.
À partir de 2001, il commence à écrire régulièrement sur le Sud rural des États-Unis.
Si certains s'insurgent que la question raciale apparaisse avec encore autant d'importance dans ce pays, que le Klu Klux Klan, puisse avoir le droit de manifester sans se faire immédiatement arrêter et passer les menottes ; il ne faudrait pas oublier ce qui se passe en France : certes la discrimination n'est pas aussi ouvertement affichée, mais sournoisement, elle est bien établie depuis des décennies : nos si charmantes banlieues, nos si charmantes émeutes, notre si charmant CV anonyme, nos si charmantes discriminations positives pour nos minorités si admirablement intégrées, nos si charmants plans pour les banlieues…et cette si charmante psychose dès qu'un virus est annoncé en provenance de l'Asie…
Non véritablement, notre système d'intégration n'a rien à envier aux Etats-Unis.
L'histoire du Sud des Etats-Unis est excrémement complexe et sensible.
Un même divers : abattre les meurtriers de son enfant n'a pas les mêmes conséquences au regard de la couleur de sa peau…
A travers ce procès vont s'opposer les vieilles rancunes, rancoeurs, les phantasmes des différentes minorités : par principe les blancs, quel que soit leur statut social, leur moralité, leur conscience vont se solidariser et jusqu'à légitimer l'action des plus extrémistes d'entre eux ( KKK).
Les noirs vont mettre en avant leurs brimades, mais pour autant, les représentants des différentes communautés noires ne sont pas dénués d'arrière-pensées, de corruption, de détournement de fond…Voir même suscite l'intérêt des « noirs du nord » qui n'hésitent pas envoyer leur enfant pour analyser la situation et « vivre une expérience ».
Au milieu, les indécis des deux camps qui naviguent entre les extrémistes, et les opportunistes, qui voient dans ce procès « l'affaire de leur vie, et accessoirement la défense d'un homme ».
Ce n'est donc pas un livre « pour » ou « contre », ou qui « dénonce « telle ou telle dérive, mais un livre témoignage de ce sud profond, de ce sud qui vote majoritairement pour les républicains, de ce sud profond qui se sent abandonné, de ce sud profond qui est méprisé, de ce sud profond qui n'arrive pas à faire vivre deux communautés l'une à côté de l'autre.
Mais la situation des « noirs américains » qui vivent dans les autres états des USA est-elle meilleure ?
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