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Critique de Derfuchs


Sur les vingt-trois publiés, l'infiltré est le treizième bouquin que je lis de Grisham, toujours avec autant de plaisir.
Cethomme a un don. Ce don c'est la simplicité. Ici pas d'esbroufe, pas
d'écriture alambiquée, on écrit clairement, l'important c'est le lecteur
et pas l'ego du romancier, on en a pour son argent.
Donc dans un style sans ambage Grisham nous raconte cette histoire de chantage,
chantage d'autant plus facile que le personnage principal, Kyle a
vingt-cinq ans, est fragile, tout frais émoulu de l'école, à peine
diplômé et que des âmes mal intentionnées ont décidé de casser, de
briser son devenir, si ce n'est son avenir.
Kyle a les défauts de sajeunesse : pas besoin d'aide et surtout pas de papa. Mon père avait
raison disait Guitry, c'était à une autre époque, aujourd'hui qu'en
est-il ? Il faudra bien, cependant, qu'il y vienne et les choses
prendront une autre direction. Auparavant, Kyle, jouera à l'apprenti
espion, l'apprenti sorcier, embarquera un ex copain de fac dans sa
mouise, et, par ricochet et malgré ses avertissements, constatera
l'assassinat d'un autre ex copain de fac.
Oh, il est intelligent le bougre, il sort de Yale, ce n'est pas rien et il trouvera des appuis, de
l'aide, mais un peu tard, d'autant, qu'en face, l'ennemi est
redoutable.
Ici pas de plaidoirie, une analyse sans fioriture et sans faux-fuyant des campus américains et des gros cabinets d'avocats.
La bétise, ce soi-disant viol, dénoncé par une marie-couche-toi-là
repentie, classé par la police de Pittsburg est vite oubliée par les
participants. C'est là que Grisham pointe son doigt, non Messieurs, vous
avez tort alors mouchez-vous ! C'est trop facile de dire : oui nous
étions jeunes et ne savions pas ce que nous faisions. Drogue, sexe,
alcool, voyons c'est excusable et bien non ! Portez votre sac et
réfléchissez!
Autre aspect de son analyse, les grands cabinets
d'avocats. A la sortie des études, ils embauchent des jeunes à tour de
bras, qu'ils pressurent comme des citrons, offrant des salaires
mirobolants (200.000 $/an !) pour s'en servir de chauffeurs ou de
manutentionnaires, qu'ils sortent de Yale ou de Harvard !
Ludlum dans son Une invitation pour Matlock
dans les années 70, avait, de façon féroce, dénoncé les campus
universitaires américains et pointé, outre ce qui précède, la
manipulation politique et la tournure désastreuse proposée à toute cette
jeunesse dorée. Grisham enfonce le clou, d'autant que l'adversaire
n'est pas forcément celui que l'on croit.
Ce livre laisse sans répit,
l'intrigue monte en puissance avec justesse et intérêt croissants. Un
seul reproche, Grisham, laisse son lecteur sur sa faim de par sa
conclusion hâtive.
Une confirmation d'un talent d'écrivain qui n'écrit pas avec un préservatif sur sa plume (Frédéric Dard dixit).
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