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Critique de Krissie78


Honnêtement, n'y a-t-il pas au moins une année où vous avez rêvé de fuir les fêtes de fin d'année ? Noël, c'est sympa quand il y a des enfants, des petits impatients d'ouvrir leurs paquets, mais quand les enfants sont partis, quand on se retrouve seul cette période est lourde psychologiquement (sans parler du poids financier). C'est le constat que fait Luther lorsque, à Thanksgiving sa fille Blair part pour un an en mission humanitaire en Amérique du sud. Il propose alors à sa femme de faire l'impasse sur Noël, pour une fois. Oui mais Noël dans cette rue huppée d'une ville américaine lambda c'est plus qu'une tradition. C'est le concours de la rue la plus décorée, c'est l'occasion de montrer son cher attachement aux traditions (6.100$ dépensé par Luther l'année précédente). Au point que l'on se demande où est passé le message initial : la naissance du Christ.

On connait surtout de John Grisham ses polars judiciaires. Avec cette nouvelle il livre une fable sur Noël. Luther devient une sorte de Scrooge. D'un seul coup il rejette tout ce qui est lié à Noël (les décorations, le sapin, les dons aux associations caritatives, les réceptions). Pas par avarice mais parce que sans leur fille Blair l'ambiance n'est pas à la fête (un seul être vous manque et tout est dépeuplé). Bien sûr Luther et son épouse Nora seront rattrapés par l'esprit de Noël et renonceront à leur rêve de croisière dans les Caraïbes. La bonne morale états-unienne est sauve.

Pendant une grosse moitié du livre on suit la confrontation des Krank à la désapprobation générale (qui cache souvent la jalousie tant nombreux sont ceux qui sont au fond en empathie avec eux et aimeraient bien eux aussi faire l'impasse sur tout ce cirque commercial). C'est un peu longuet mais fait bien le tour de ce que ces fêtes engendrent d'exagération. La seconde partie raconte la course de Luther et Nora pour finalement organiser un Noël « normal » pour le retour inopiné de leur fille. le récit s'accélère et prend le rythme d'une comédie effrénée.

Au fond aucune surprise. Les apparences sont sauves, la légendaire solidarité de Noël a joué et les traditions sont respectées. Bref une gentille nouvelle un peu trop classique, totalement centrée sur la bonne société chrétienne américaine (que se passerait-il si des juifs, des musulmans, des hindous s'installaient dans cette belle rue à la « Desperate Housewifes). On est totalement dans un entre-soi égoïste et mercantile, bien loin de ce que Noël est censé être. Après-tout, si les Krank veulent vraiment fuir la marchandisation de Noël, pourquoi ne pas être bénévole dans une association plutôt que de partir pour 10 jours de croisière de luxe dans les Caraïbes. Bref, une critique de la société qui n'en est pas une, et une nouvelle bien superficielle, à l'image de cette société dépeinte. Vous l'aurez compris, malgré un postulat de départ intéressant je n'ai pas été séduite par cette proposition.
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