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Critique de thedoc


Au large d’Hyères, les îles d’Or sont parmi les destinations les plus prisées des touristes de la côte méditerranéenne. Parmi elles, l’Ile du Levant, très appréciée par les vacanciers et connue aujourd’hui pour être le Paradis des naturistes. Mais la célébrité de l’île du Levant remonte à bien plus loin dans l’histoire.
Tout commence en 1850, lorsque Napoléon Bonaparte promulgue une loi visant à instaurer des Centres d’Education et de Patronage pour jeunes détenus. Sous un prétexte philanthropique, le gouvernement impérial cherche surtout à vider les rues de Paris des jeunes vagabonds et orphelins en tous genres. Cette décision va alors permettre à de nombreux particuliers d’installer des « colonies agricoles ». Ces établissements privés, institués officiellement avec un but éducatif, vont surtout bénéficier d’une main d’œuvre corvéable à merci avec l’arrivée de jeunes détenus que la société a rejetés.
C’est ainsi qu’en 1861 le comte Henri de Pourtalès, propriétaire de l’île du Levant depuis 1957, reçoit l’autorisation d’ouvrir une colonie agricole pénitentiaire. En février 1861, une soixantaine d'enfants, dont les plus jeunes ont cinq ans, quittent la prison de La Roquette, à Paris, pour gagner l’île du Levant. Pas de vrais durs parmi eux : il y a surtout des petits délinquants, des chapardeurs ou des vagabonds. Ils sont si nombreux ces « va-nu-pieds » qu’on est bien content que le comte Pourtalès les réclame. Après tout, il va les « rééduquer »... Une fois arrivés sur l’île, c’est un traitement tout particulier qui les attend : travail forcé, malnutrition, brimades, sévices. Une nouvelle existence commence pour eux. La pire qu’on puisse imaginer…

Grâce à l’enquête minutieuse de Claude Gritti, nous revivons sur les pas de Devillaz le Savoyard, de Gruner le petit matelot, de Roncelin l'apprenti forgeron, et de plusieurs autres, les souffrances et les révoltes de ces émouvants enfants bagnards. Le récit se lit d’une traite : richement documenté et sans tomber dans la sensiblerie, l’auteur tient avant tout à nous faire partager une réalité passée, un épisode peu glorieux de l’histoire de France.
Dix pour cent de ces jeunes enfants sont morts là-bas. Avec ce livre, Claude Gritti les sort de l’oubli.
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