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EAN : 9782749532202
80 pages
Breal (25/10/2013)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Les héros de BD les plus célèbres nous livrent ici tous leurs secrets, revisités de façon distrayante sous la plume d'Olivier Grojnowski à travers des concepts fondamentaux que même les pires "anti-psy" ne contestent plus, tels que l'inconscient, le refoulement, la sublimation... Menées à la façon de véritables enquêtes, ses analyses des personnages ou de leurs auteurs abordent différentes questions comme le traumatisme primitif du créateur de Blake et Mortimer, Jac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Olivier Grojnowski invite de nombreux héros de BD (et leurs auteurs) à faire un petit tour sur le divan du psy. Ce faisant nous en apprenons beaucoup sur nous même aussi car ces héros de papiers ne sont pas étrangers à nos sociétés : ils en sont le reflet. 
Leurs parents, l'auteur mais aussi sa famille, sont impliqués jusqu'au cou. Et de Little Nemo à Titeuf, en passant par Astro Boy, Bécassine, l'Agent 212, Astérix ou l'oncle Picsou, nous passons des rêves à l'hyper-sexualisation de la société, nous faisons oeuvre de résilience après la Bombe atomique, nous nous faisons peur avec les migrantes bretonnes, nous luttons contre la Loi, nous accueillons des juifs dans notre village fortifié et nous succombons à la fascination de l'argent roi, aussi dégoûtant que cela soit !
No soyez pas frileux, plongez à nouveau dans ces aventures de nos héros de papier, vous en découvrirez de nouvelles histoires aussi étonnantes que finalement très familières... 
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critiques presse (1)
Sceneario
22 novembre 2013
Un "livre" qui ne va pas forcément changer notre regard sur ces personnages, mais qui ouvre quelques pistes passionnantes. Ou en tout cas qui va permettre de passer un très instructif moment de lecture, voir même agrémenter des soirées entre amis bdphiles !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
p.56.
Lacan déclarait : « La psychanalyse est un remède contre l'ignorance ; elles est sans effet sur la connerie⁽⁴⁾ . » On notera le distinguo. Dans un petit essai intitulé La bêtise se soigne-t-elle ? , Jean Michel Couvreur apporte quelques éléments de réflexion⁽⁵⁾ : « La bêtise est refus, blocage dans le rapport à l'autre. Mais d'où peut bien venir ce refus ? […] La bêtise est une façon de se protéger caractérisée par le refus de penser par soi-même, ce qui peut correspondre aussi bien à une paresse de l'esprit qu'à une peur. La bêtise se cabre pour faire cesser la souffrance que peut provoque la rencontre d'une altérité. Dès lors, elle se réfugie auprès de toute forme d'autorité, de direction de conscience qui lui dit comment faire et comment penser […]. Quand quelque chose risque de déstabiliser l'édifice des préjugés, quoi de plus normal que de réagir par la raillerie, la suffisance, la vanité, l'intolérance, la méchanceté, le fanatisme, la violence et la destruction ? Au total, la bêtise est une réponse au problème de la relation à autrui. » Bien. On y voit peut-être déjà un peu plus clair.

La bêtise, c'est le stéréotype, lequel se répand par le discours des préjugés populaires et des fausses évidences. Le stéréotype est ce qui empêche de penser, qui sidère, pétrifie. Flaubert, qui s'était longuement penché sur la question, avait avancé : « La bêtise est de conclure. »

(4) J. Lacan, Lettres de l'école freudienne, n°15, 1975, p.235-244.

(5) Jean-Michel Couvreur, La bêtise se soigne-t-elle ?, Pleins Feux, 2004, p.35-36.
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p.46.
Et incarnation d'un certain courage : celui de ceux qui admettent simplement que, chez eux, « quelque chose ne tourne pas rond ». C'est-à-dire le «  refus de tourner le dos à la souffrance », comme en attestait un ami de l'auteur des Peanuts. Loin, très loin des icônes de propagande aux sourires forcés déversées à la mégatonne dans tous les médias disponibles. Charlie Brown ne gagne jamais au baseball. Pour nous, c'est risible ; pour lui, c'est un drame.
[…]
Le terme de complexe (d'infériorité) est pourtant utilisé par Umberto Eco à propos de Charlie : « ressenti également par le lecteur », il consiste à pense « que Charlie Brown n'a pas de complexe d'infériorité mais qu'il est vraiment inférieur. Pire : il est absolument normal. Il est comme tout le monde. C'est pour ça qu'il est toujours à deux doigts du suicide […] : parce qu'il cherche le salut selon les formules de commodités que lui propose la société dans laquelle il vit (l'art de des faire des amis, comment devenir un amuseur recherché, comment acquérir une culture en trois leçons, comment trouver le bonheur, comme plaire aux jeunes filles)⁽⁴⁾ ». Autant de domaines où Charlie échoue toujours. Chacun des membres de la tribu des Peanuts se satellise autour de Charlie et incarne le rejet dont il est victime (Lucy), ou les états qu'il aimerait atteindre mais qui lui restent inaccessibles : Shroeder le musicien et sa virtuosité pianistique, Pig Pen et sa crasse repoussante mais assumée, Snoopy et son inflation d'imaginaire stérile.
Les historiens de l'an 10000, qui étudieront nos sociétés de consommation, en pointeront fatalement les multiples vicissitudes mais en saisiront-ils les subtilités psychologiques avec toute la finesse requise sans la lecture des Peanuts ?

(4) Umberto Eco, préface de La vie est un rêve, Charlie Brown, éditions Payot-Rivages, 2002, p.19.
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p.45.
Quand il s'est intéressé à la question de l'argent et à sa place dans l'inconscient, Freud a immédiatement repéré la symétrie têtue entre argent et excréments : pour le bébé, l'excrément a valeur de cadeau offert à sa mère afin de gagner son amour. Une fois devenu adulte, l'équivalence entre argent et excrément demeure, et c'est l'argent qui est à son tour investi de la valeur symbolique du cadeau : « L'excrément état son premier cadeau, il transfère aisément son intérêt de cette matière à cette matière nouvelle qui, dans la vie, se présent à lui comme le cadeau le plus important […]. L'intérêt centré sur l'excrément se transporte en intérêt pour le cadeau, et puis pour l'argent ⁽¹⁾ ». Après ça, on ne verra plus jamais tout à fait de la même manière l'oncle Picsou plonger dans l'immense piscine remplie de pièces d'or de sa maison coffre-fort.

(1) Sigmund Freud, citation extraite de Névrose, psychose et perversion (1894-1924), PUF, 2002.
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p.18.
Quoi qu'il en soit, Popeye n'hésite donc pas à tabasser Olive sous divers prétextes, même les plus futiles ; par exemple, quand elle dit du mal de son pôpa à lui, un type encore bien plus violent et vulgaire que son fils. « La femme est l'avenir de l'homme », a dit le poète, mais – et c'est bien ennuyeux – les hommes n'ont pas du tout l'air au courant ! Tout comme Olive Oyl, « la femme reste, jusqu'à aujourd'hui, reléguée aux tâches domestiques (comme si c'était sa place naturelle...), dominée, exploitée, en surcharge chronique de corvées ménagères et victime de la double peine : déjà dans – au moins – 50% des cas, elle épouse un gros macho borné ; mais c'est dans 100% des cas qu'elle est plus ou moins supposée être au minimum un peu plus bonniche que son homme.
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p.28.
Dès lors, il paraît clair que la mission première de Superman est moins de défendre l'humanité dans son entier que, en tout premier lieu, les seuls États-Unis d'Amérique, ce pays incarnant, apparemment et sans aucune discussion possible, la quintessence de la société idéale. Partant de là, il n'est ni malvenu ni exagéré de remplacer le « S » de Superman, fièrement arboré sur son plastron par le $ de dollar, le symbole le plus éminent de l'american way of life. Monnaie sur laquelle est d'ailleurs inscrit « In God we trust », ce qui ne se discute pas non plus. Car Dieu, c'est Dieu, et Dieu bénit l'Amérique, au cas où vous l'ignoreriez encore. Circulez, la messe est dite. « Le mode de vie américain n'est pas négociable », disait George Bush Sr.
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