AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de latina


Les Portes de Fer, c'est le nom du long passage dans les Carpates entre la Serbie et la Roumanie.
Et pourtant, cette histoire ne se passe pas là-bas. Elle y fait référence à un moment, par l'intermédiaire d'une femme, très importante aux yeux du narrateur.
Cette histoire se passe à Copenhague, à Berlin, à Rome.

Le narrateur nous raconte sa vie, sa philosophie de la vie.
Né dans une famille danoise peu aisée, il aspire à se dépasser, c'est-à-dire à ses yeux se sentir réel.
Oui, la grande question et le seul but dans la vie, c'est atteindre la réalité. Etre réel. Authentique. Même au prix de la solitude, ce qui n'est d'ailleurs pas facile pour l'entourage, en particulier pour les femmes qu'il aime. Et elles sont nombreuses, elles qui ont rythmé les périodes de sa vie.
Même si l'amour est une chose difficile, car il y a cristallisation, comme le dit Stendhal : nous voyons l'autre avec nos propres yeux et pas tel qu'il est en lui-même.
Seuls les enfants trouvent grâce à ses yeux car « ils n'ont pas encore commencé à nier la réalité avec des périphrases et des silences ». « Il n'y a pas d'amour authentique. Sauf celui que les enfants nous témoignent, et auquel on répond avec ce sentiment étonnant que la vie peut nous surprendre comme une cadeau inattendu. Presque une grâce ».

Toute la vie de cet homme a donc été une quête vers le réel, à travers la nature, les lieux traversés (que de mentions de rues !), l'environnement immédiat.
A travers l'Art, surtout, la peinture, la littérature, la musique. Et le prof qu'il est se veut initiateur à l'Art pour permettre aux enfants, aux jeunes, de se dépasser.

« Parfois je me dis que c'est nous qui sommes réveillés. Les réalistes...Nous sommes ceux qui voient la réalité telle qu'elle est, tandis que les autres agissent sur celle-ci à partir de leurs préjugés. Ils sont tellement pressés...Nous sommes ceux qui abordent les choses de biais, contrairement à ceux qui ne connaissaient que les angles droits »

Ce roman à la fois psychologique et philosophique m'a permis de m'approcher un peu plus près de la réalité des choses, de l'humanité des choses. J'ai senti que chaque phrase entamait un long chemin en moi (j'ai d'ailleurs noté une foule d'extraits dans mon petit carnet spécial...). Oui, je peux dire que Grondahl, que je ne connaissais pas du tout, m'a conquise, dans le sens où j'adore réfléchir, analyser, même si parfois je n'étais pas toujours d'accord avec lui.

Et je termine par un ultime extrait auquel j'adhère entièrement : « Je n'ai pas peur de vieillir. Pour moi, les ans sont comme une lente arrivée vers moi-même ».
Je déteste les livres de développement personnel, celui-ci en est aux antipodes, et il m'a fait du bien.
Les Portes de Fer ? C'est un accès à l'introspection et au sens de la vie.
Commenter  J’apprécie          6715



Ont apprécié cette critique (59)voir plus




{* *}