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Citations sur Désobéir (88)

«... on se dit que tant de déraison - cette monstruosité démente des inégalités - doit avoir une explication supérieure, théologico-mathématique au moins, et elle ne serait que de surface. C'est bien là la fonction atroce de l'introduction du formalisme mathématique en économie : innocenter celui qui engrange des bénéfices. Non, il n'est pas le salaud de profiteur qui fait crever l'humanité, mais l'humble serviteur de lois dont la souveraineté, la complexité échappent au commun des mortels. J'entends la voix de ces dirigeants surpayés, de ces sportifs millionnaires. Ils se donnent une conscience facile en opposant : «Mais enfin, ces émoluments exorbitants, je ne les ai pas exigés, on me les a proposés ! C'est bien que je dois les valoir.» Allez dire aux travailleurs surexploités qu'ils méritent leur salaire et qu'ils sont sous-payés parce qu'ils sont des sous-hommes.»
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C’est la question socratique : est-ce que tu sais seulement jusqu’à quel point tu ne sais pas ce que tu sais ? L’ironie, c’est le sourire de la pensée : es-tu sûr de penser ce que tu penses ?
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Ce souci de soi [dont parle Foucault] (epimeleia heautou en grec, cura sui en latin) ne désigne pas une posture de repli narcissique, comme s’il s’agissait de faire de soi un objet de soin, esthétique et/ou hypocondriaque, constant et exclusif. Le malentendu provient de l’interprétation du « soi ». Il ne s’agit pas de se soucier de soi au sens d’une posture égoïste, individualiste, mais de demeurer vigilant à ce noyau éthique qui habite chacun.
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Là où Kant affirme : la vraie désobéissance, c’est la critique (théorique), Thoreau répond : la vraie critique, c’est la désobéissance (pratique).
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L’obéissance politique (le respect de telle ou telle loi, l’allégeance au gouvernement en place) est seconde, elle dérive d’un consentement premier, « horizontal », de faire société. L’obéissance aux dirigeants en place est circonspecte et toujours provisoire. Le citoyen est un intermittent de l’obéissance politique. Il délègue mais peut toujours reprendre la main.
Les mouvements de désobéissance civile -j’entends par là des mouvements collectifs de contestation, pas des protestations isolées- peuvent se lire comme des moments de réactivation du contrat social, des expressions de la démocratie transcendantale.
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Ce qui paralyse les capacités de désobéissance, c’est bien la confrontation d’un individu seul avec une figure de l’autorité, confirmée par un environnement institutionnel et technique, et qui, d’une voix neutre, tranquille, assurée, donne des ordres dont la monstruosité est comme effacée par la légitimité de leur source.
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La Nature apparaît, pour la première fois, vulnérable. Pendant des siècles, nous avons tenté de nous protéger de la Nature par la technique. Désormais, c'est la Nature qu'il faut protéger de la technique. Mais aujourd'hui, près d'un demi-siècle après les analyses de Jonas [Principe responsabilité 1970], ce n'est lus de l'altération de la Nature qu'il est question, mais de sa suffocation : les conditions du «renouvellement» des espèces vivantes et des ressources minérales ne sont plus rassemblées, le cycle de la renaissance s'est brisé. Ce qui menace, c'est la fin des printemps.
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Car les lois de l'économie et les décrets de Dieu se ressemblent , flottant dans cette transcendance qui les fait se confondre, propageant une inéluctabilité qui « s'impose » à tous sans exception, comme le temps qu'il fait et la mort qui viendra. »
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La première serait la "soumission déférente". Il s'agit de dire : quand le soumis multiplie les signes extérieurs de servilité, quand il exagère la pente de ses courbettes, quand il intensifie la pose d'humilité, il n'en conserve pas moins, par-devers lui, un jugement impitoyablement critique.
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Sartre […] a nourri par ses thèses ce concept de la responsabilité globale. Quand il écrit « le propre de la réalité humaine, c’est qu’elle est sans excuse » [L’être et le néant, Paris, Gallimard, 1943, p. 613], c’est aussi pour rendre illégitime toute prétention à la neutralité.
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