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Le thème de cette BD est assez intéressant : est-on simplement un spectateur de notre propre existence ? C'est ce qui semble arriver à Samuel qui serait né totalement muet d'après ce que pensent les parents.

Le mutisme peut conduire à bien des problèmes. Mais bon, il faut voit que le silence est également une forme de communication bien particulière. Evidemment, il est difficile de composer avec.

J'ai trouvé la forme assez étrange dans le déroulement de cette BD qui nous étonne vraiment. Il y a des situations qui sont assez marrantes. Comme dit, on peut également communiquer en dessinant, le fait d'être muet n'est pas vraiment un handicap.

J'aime bien également le fait qu'on ne puisse jamais voir de qui il s'agit, comme une caméra qui filmerait tout. Cela donne un point de vue tout à fait intéressant. J'adore également ce regard assez acide sur la vie et les comportements des gens que l'on rencontre qui ne sont pas toujours ne cohérence avec eux-mêmes. Je pense par exemple à la copine qui le défend et qui succombe finalement au mauvais garçon. Il y a souvent des attitudes décevantes. Ne parlons pas du père de famille car c'est consternant !

C'est le genre d'oeuvre qui peut apporter quelque chose au lecteur par son originalité et également par une certaine profondeur de l'âme humaine. Il faut juste le vouloir. Il est vrai que la fin est également assez déprimante.
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Le Spectateur, c'est Samuel : parce qu'il est muet, il n'agit pas sur sa vie, se laisse porter par les évènements, et surtout par la malchance. Comme une biographie, on part de sa naissance, jusqu'à…
Le dessin est sombre et froid, en bichromie bleue et noire en aplats, jouant sur les nuances de bleus, le style est assez raide au premier abord, les vignettes sont chargées de noir et de couleurs, de détails, d'éléments de décoration, il y a peu de place pour le blanc. le ton du récit est aussi froid que le dessin. On partage l'angle de vue avec la vision de Samuel, son visage n'apparaît que furtivement quand il se regarde dans la glace, on évolue dans une vision de spectateur, comme lui, les évènements semblent se maintenir à distance, on ne peut interagir, seulement subir. le dessin devient pour Samuel une échappatoire, alors il se confond avec le graphisme de l'auteur, de l'histoire, s'imbrique, s'emmêle, s'en mêle. du coup, le handicap semble nous concerner, sans qu'on puisse rien y faire, on se sent prisonnier de ce récit qui nous happe, nous envoûte, s'empare de nous à notre insu, comme un récit à la seconde personne du singulier. Notre sur la relative pauvreté de notre influence sur les évènements, une histoire de destin, Ce livre m'a impressionné, l'émotion est encore plus forte si on accepte de jouer le jeu, mais il en vaut vraiment la chandelle. Devenez muet vous aussi, l'impression finale est forte, mais violente et bouleversante.
Le Spectateur propose une expérience de lecture audacieuse, originale et d'une grande force, une grande réussite.
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Un roman graphique vers lequel je ne serais pas aller s'il ne faisait pas parti du Prix BD de la ville de Houilles.
En effet, la couverture ne m'inspirait pas, malgré tout, j'ai aimé ces planches couleurs bleues-vertes.
Ce roman nous plonge dans la vie de Samuel. Dès sa naissance, son père le trouve bizarre. Cet enfant ne parle pas, mais il dessine extrêmement bien et cela lui servira dans sa vie future.
Sa mère décédée, son père ne pouvant plus s'occuper de lui, Samuel est placé en foyer.
Dans tout cela, nous voyons la vie des autres à travers les yeux de Samuel et sa vie. Nous sommes spectateur de sa vie.
Le sujet de l'autisme est intéressant et traité de façon originale, ce qui fait tout l'intérêt de ce roman graphique.
J'ai eu du mal à m'attacher aux différents personnages et à l'histoire.
Un livre dont j'ai pu tout de même apprécier la lecture.
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Indéniablement une vraie curiosité que ce roman graphique. Découvert aux hasards d'un bac de BD à la bibliothèque, j'ai été happée par les premières planches où le personnage principal ouvre les yeux pour la première fois sur le monde qui le reçoit à la sortie du ventre maternel. Directement projeté dans la peau du bébé Samuel, le lecteur découvre son univers et son quotidien à travers son regard. Ce positionnement de narration immersive est à la fois troublant et véritablement original. D'autant que Samuel souffre d'autisme – son père, mal à l'aise devant le regard cru de cet enfant sans émotion, le découvre rapidement. Sa vie va être jalonnée de drames sordides mais l'enfant porte dessus tout cela un regard de spectateur détaché et sans âme. Paradoxalement, nous, lecteur, nous mettons à ressentir toute la palette des émotions qui devraient toucher Samuel : l'indifférence du père pour son fils, le désespoir du deuil, l'écoeurement, la solitude mais aussi un peu la douceur de l'amitié, du partage, de l'amour. Troublante expérimentation qui nous place en position de spectateur un peu voyeur et nous fait nous sentir mal à l'aise dans ces planches aux dessins minimalistes mais qui relatent crument la réalité des faits. Nous suivrons Samuel jusqu'au bout dans cet univers bleuté des dessins de Théo Grosjean et dans ceux que Samuel ne cesse de griffonner dans ces cahiers puis mettre en scène dans des oeuvres que le monde de l'art va bientôt s'arracher. Un album plutôt sombre qui veut semble-t-il aborder avec réalisme les difficultés rencontrées par les autistes sur le plan socio-affectif et qui nous y confronte sans ménagement. Une expérience de lecture dérangeante mais que je ne regrette pas d'avoir faite. Pour un public d'adultes curieux.
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Je ne connaissais pas l'auteur Théo Grosjean. Je suis très content de l'avoir découvert dans les nouveautés de la médiathèque Jean Moulin de Margny-lès-Compiègne.

L'auteur nous place dans la peau de Samuel, et on grandit avec lui. le livre est conçu ainsi, le lecteur est Samuel et c'est un positionnement que j'ai beaucoup aimé. Samuel ne parle pas, jamais. Muet? Peut-être... Il est un peu comme un fantôme qui traverse une vie assez difficile.

L'univers bicolore est très agréable, le dessin et la couleur de vrais réussites. L'atmosphère graphique m'a fait penser à la merveille de Nadia Nakhlé "Les oiseaux ne se retournent pas". Nous avons là une jeune génération d'auteurs extrêmement talentueux qui renouvèle le roman graphique par leurs productions.
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Quelle étrange bande dessinée réalisée avec intelligence et simplicité. C'est une manière totalement différente et perturbante de voyager dans l'esprit de Sam, ce jeune homme muet et autiste, ainsi qu'artiste. On a vraiment cette sensation d'être un spectateur ne pouvant rien faire d'autre que d'observer les scènes et vivre à travers son regard. le dessin froid avec ses tons bleu-vert ajoute encore plus d'effet à notre lecture observatrice. Une BD marquante et m'ayant vraiment perturbée avec son final.
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Un roman graphique étonnant et dérangeant.
Dès la première page, l'histoire est présentée au travers des yeux de Samuel, bébé, puis enfant, adolescent et jeune adulte. La vie n'est pas simple et les épreuves s'accumulent pour le jeune garçon, qui ne parle pas et diagnostiqué de surcroît autiste.
Du cynisme dans cette histoire, des personnages assez laids, tant physiquement que psychologiquement.
J'ai eu l'impression d'être moi même spectatrice, de ne pouvoir m'accrocher aux personnages. Les émotions sont en retrait et j'ai assisté impuissante à l'évolution de Samuel. Cela est j'imagine voulu par l'auteur. Les couleurs sombres et uniquement dans des tons verts constitue un effet supplémentaire dans ce sens.
Tout n'est pas noir, mais une bonne partie de son entourage n'est pas aidant.
Une oeuvre étonnante, qui ne laisse pas indifférent, que je suis contente d'avoir pu découvrir.
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Grandiose !!! Suivre la vie de Samuel, le héros en partageant sa vision et sans jamais entendre sa voix ni ses pensées... Apprendre à le connaître par ses interactions avec les autres : ses parents, son ami Yacine, son amoureuse Judith.
Comment le spectateur muet devient naturellement dessinateur de son quotidien et de son ressenti. Unique et puissant.
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J'ai été très intriguée par la critique de jamiK, qui soulignait l'originalité de l'oeuvre.
Et pour être originale, ça, elle l'est : une sorte d'histoire-où-vous-êtes-le-héros... mais un héros qui prend cher.
Samuel naît et grandit, vit des drames, fait des rencontres et développe son talent artistique. le tout dans un silence immense, vertigineux : car Samuel est autiste, et muet.
Cet album est une expérience extrêmement originale, et même unique. Et à sens unique, aussi.
Car on vit sa vie, on est lui : on est dans ses yeux. On voit son visage pour la première fois page 30, lorsqu'il se regarde dans le miroir.
On le découvre donc uniquement par les réactions des personnes qui s'adressent à lui, souvent mal à l'aise avec la sensation qu'il les "toise".
Le procédé fait pourtant naître une puissante empathie pour Samuel. Avec lui on pose un regard intense, on observe avec acuité les arbres, les animaux, on est fasciné par les oiseaux : ce n'est pas la parole qui exprime les émotions, mais le dessin.
L'album est entièrement en couleurs froides, bleu-vert et noir (mais pas tellement le vert de l'espérance) dans les évènements tragiques, traumatisants, comme dans les moments doux d'amitié ou d'amour.
Car, si Samuel reste spectateur de sa vie et de la vie des autres, incapable d'agir face à une agression, un malaise ou un accident, il noue pourtant des liens, peu nombreux mais intenses, et vit même des moments d'humour, avec des personnages secondaires touchants: l'ami, l'amoureuse, voire le père défaillant.
Une oeuvre marquante, sans conteste.
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C'est le moins que l'on puisse dire, Théo Grosjean ne nous avait pas habitué à ça.
Celui qui s'est fait connaître pour ses chroniques de "L'homme le plus flippé du monde" a sorti cette année un roman graphique sombre et atypique.

Ce qui en fait son originalité c'est le point de vue adopté, radicalement à la première personne. Nous suivons l'histoire à travers les yeux de Samuel, sans narrateur ni explication.
Nous sommes Samuel.
Et Samuel est un personnage particulier : depuis sa naissance il ne parle pas, ne pleure pas, et ne semble pas ressentir la moindre émotion. Il reste ainsi une sorte de spectateur de ce qui se déroule sous ses yeux, n'interagissant que peu avec son entourage qui, la plupart du temps, se contente de monologuer devant lui.
Nous sommes Samuel sans être complètement lui puisque nous ne savons pas quelles sont ses pensées. Un peu comme si on lui avait flanqué une caméra sur le front : nous lecteurs, sommes spectateurs du fait que Samuel semble n'être que spectateur de sa propre vie.
On y perd forcément en empathie…

J'ai aimé le graphisme : on retrouve ici le dessin de Théo Grosjean sur un fond souvent hachuré que je trouve très sympa (cette technique a-t-elle un nom ?). Ensuite les couleurs toutes en nuances de vert, qui associées au noir, participent à l'ambiance en rendant l'illustration plus neutre, plus léchée et en gommant les émotions que pourraient susciter inconsciemment certaines couleurs.
J'en ressors avec une impression de neutralité dérangeante.

Vous avez peut-être déjà entendu dire que cette BD était déprimante ou mettait mal à l'aise, c'est également l'effet que j'ai ressenti en la lisant. En plus du traitement monochrome, l'ambiance globale est morne et clairement ça ne respire pas la joie dans la vie de Samuel. Bon, faut dire que la couverture aiguille bien le chaland à ce sujet (la symbolique du corbeau n'est-elle pas la mort ?).

Il me reste cependant quelques bémols après lecture de ce roman graphique.
Je ne veux pas divulgâcher l'histoire, ainsi je resterai sur les questions généralistes, mais je me demande par exemple : puisque Samuel semble comprendre ce qu'on lui dit, sait écrire et passe son temps sur son cahier à dessins, pourquoi l'écriture ne viendrait-elle pas se substituer au fait qu'il ne parle pas ?
De plus, je me questionne sur l'utilité de certains évènements du récit, qui pourraient être importants mais qui sont traités sur le même plan que le reste. Même si, après réflexion, cet effet était peut-être recherché par l'auteur, j'aurais aimé que ce personnage conserve une vie « banale ».

En conclusion, je recommande la lecture de cette BD qui est une véritable expérience immersive. Pensez cependant à prévoir un petit truc joyeux à faire ensuite 😉...
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