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EAN : 9782226312600
230 pages
Albin Michel (02/01/2015)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Parler plusieurs langues

Même lorsque la nécessité de posséder plusieurs langues s'impose, le bilinguisme reste méconnu et victime d'idées reçues : on croit à tort que les bilingues ont une maîtrise équivalente de leurs langues et sont des traducteurs-nés ; que, pour être bilingue, les langues doivent être acquises dans la prime enfance ; que toute personne bilingue est aussi biculturelle ; ou que le bilinguisme précoce chez l'enfant retarde l'acquisi... >Voir plus
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François Grosjean est un linguiste français, spécialisé dans le domaine de la psycholinguistique. Maintenant à la retraite, il a été fondateur et directeur du Laboratoire du Traitement du Langage et de la Parole de l'Université de Neuchâtel en Suisse. Ce livre est le premier qu'il publie en français, l'anglais étant "la langue universelle" pour ce qui concerne les travaux de recherches.
L'auteur définit le bilinguisme comme étant l'utilisation régulière de deux ou plusieurs langues ou dialectes dans la vie de tous les jours. Il s'agit donc d'une pratique langagière.
Nous apprenons que la moitié de la population mondiale se sert régulièrement de deux ou plusieurs langues (ou dialectes), que ce soit dans les pays dits multilingues (Suisse, Inde, Canada...) ou dans les nations "monolingues", Allemagne par exemple. Par contre, le bilinguisme ne va pas de soi en France, à cause de notre attachement à la notion d'Etat-Nation à laquelle est associée une seule langue vivante. On y a très longtemps découragé, sinon interdit, les "langues minoritaires" (corse, occitan, breton, alsacien, etc). La situation tend à évoluer lentement. Parallèlement, la France possède un faible niveau de compétence en anglais.

La personne bilingue possède très rarement une maîtrise parfaite de ses différentes langues. François Grosjean nomme cela "le principe de complémentarité" : le bilingue utilise ses langues dans des situations différentes, avec des personnes variées, pour des objectifs distincts.
D'ailleurs, de nombreux bilingues ont une langue dominante. Ils possèdent souvent un accent étranger lorsqu'une langue a été acquise tardivement. Car on peut devenir bilingue à tout âge, et pas seulement dans sa petite enfance. La langue dominante influence l'autre langue par le biais d'interférences. Les bilingues peuvent utiliser le mode langagier monolingue si leurs interlocuteurs ne partagent qu'une seule langue avec eux. Ils peuvent aussi utiliser le mélange de langues (le "parler bilingue") avec ceux qui parlent les mêmes langues qu'eux et acceptent le mélange de langues à l'occasion. Je fais ici une petite parenthèse avec un exemple que je connais bien, le "langage de Barcelone", souvent très imprégné d'un mélange de catalan et de castillan.
En conséquence, la définition de la personne bilingue n'est plus basée seulement sur l'aisance que le bilingue possède dans ses langues (ou dialectes) mais sur leur utilisation régulière dans la vie quotidienne.
Le bilingue n'est pas forcément biculturel. Certains peuvent très bien maîtriser l'anglais, par exemple, comme langue internationale, sans être jamais allés dans des pays anglo-saxons. A l'inverse, un français habitant la Wallonie sera biculturel sans pour autant parler plusieurs langues.

Ces définitions étant posées, François Grosjean rétablit les idées fausses qui circulent souvent au sujet du bilinguisme chez les jeunes enfants. Il précise que le bilinguisme ne cause pas de troubles du langage, et n'en retarde pas l'acquisition. Bien plus, l'enfant bilingue acquiert une supériorité en ce qui concerne l'attention sélective et la capacité à s'adapter à de nouvelles règles. Ces avantages cognitifs perdurent tout au long de l'existence et retardent l'arrivée de la démence chez les personnes âgées.

L'auteur décrit les facteurs qui favorisent le bilinguisme chez l'enfant :
L'apprentissage d'une langue ne devrait pas être simplement une matière scolaire (trop peu d'heures lui sont alors consacrées). L'enfant doit ressentir un besoin de communiquer, de participer à des activités dans la langue à acquérir. L'utilisation d'Internet peut être utile car il est prouvé qu'il existe une forte corrélation entre la pénétration d'Internet dans un pays et la maîtrise de l'anglais. A l'école, les approches mettant l'accent sur la communication sont à promouvoir ; par exemple des programmes d'immersion où la langue seconde devient un médium d'enseignement. La famille, quant à elle, doit montrer une attitude positive envers l'apprentissage des langues, et y contribuer. Cette attitude positive doit aussi concerner la volonté de conserver la langue maternelle des enfants venus d'autres pays, ou bien la langue de certaines régions françaises, parlée encore par les grands-parents.
Bien d'autres aspects sont évoqués dans ce livre, en particulier le bilinguisme des enfants sourds. Je vous laisse les découvrir.
Personnellement, j'ai été très intéressée par cette lecture, qui correspond à mon goût pour les langues, et je sais que nous sommes beaucoup dans ce cas sur Babelio.
Conclusion de l'auteur, que je reprends à mon compte : parler plusieurs langues est un atout important, que ce soit dans la vie professionnelle ou dans celle de tous les jours. Chaque langue encore à apprendre est la promesse d'une expansion de notre existence.







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