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Citations sur Un cheval entre dans un bar (18)

Je suis convaincu qu’ils se seraient depuis longtemps levés pour partir, voire qu’ils auraient sorti le clown de scène à coups de sifflets et de huées, n’était la tentation à laquelle il est si difficile de résister : la tentation de lorgner l’enfer d’autrui.
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Vous connaissez tous cette situation : vous chopez une saloperie vraiment sérieuse, qui se développe et dégénère, et là tout le monde vous dit que c'est pas si grave, au contraire. Chacun a entendu parler de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui vit très bien avec une sclérose en plaques ou un cancer depuis vingt ans déjà, et qui s'éclate dans l'existence ! Même que ça a amélioré sa vie ! Et on cherche tellement à te convaincre que c'est bon, super, génial, que tu en viens à penser : quel idiot j'ai été de ne pas attraper cette sclérose en plaques plus tôt ! Quelle vie de dingue j'aurais pu avoir elle ! Quel duo merveilleux nous aurions formé !
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Non mais, soyons sérieux ! s’écrie-t-il en accélérant encore d’un cran son débit. Vous savez ce que ça représente aujourd’hui d’entretenir une âme, une conscience ? Attention, article de luxe ! Faites le compte et vous verrez que cela revient plus cher qu’un SUV ! Et je vous parle d’une âme, d’une conscience normale, pas de celle de Shakespeare, Tchekhov ou Kafka. À propos, c’était de la bonne qualité, du moins c’est ce qu’on m’en a dit, parce que moi, personnellement, je n’ai rien lu de ce qu’ils ont écrit.
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Non, mes chéris, écoutez, je vous parle de l’enfer-tout-compris, la production au complet, avec les flammes, les démons cornus, leurs petites houes, les fourches, le supplice de la roue et la chaux vive et tous les gadgets de Satan, qu’il soit béni… Moi, rien qu’à y penser, j’en dors plus depuis des mois, je vous jure ! La nuit, c’est pire, ces idées me rendent maboul, et vous savez quoi, je sais à quoi vous pensez maintenant : « Pauvres de nous, pourquoi on a bouffé ces crevettes non cachères pendant les vacances à Paris ? Et ces pitot à Abou-Gosh pendant Pessah ? Et pourquoi on a pas tous voté en chœur pour un parti religieux ? » Et il fait tonner sa voix : Trop tard, charognes, dans la chaux vive !
Et le public de rire…
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"Pour être parfait il suffit d'exister."
Fernando Pessoa.
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Vous connaissez l’histoire de la femme qui arrive au funérarium pour voir une dernière fois son mari avant qu’on l’enterre ? Le croque-mort lui montre le corps, et voilà qu’on l’a habillé d’un complet noir. C’est pas dans nos traditions, cette plaisanterie - il lève un doigt-, c’est un truc piqué aux chrétiens. La femme se met à chialer : « Mon James aurait tellement voulu être enterré dans son costume bleu ! » Le croque-mort répond : « Voyez, madame, nous les enterrons toujours en noir, mais revenez demain, on verra ce qu’on peut faire. » Elle revient le lendemain et l’employé des pompes funèbres lui montre James revêtu d’un splendide costume bleu. La femme, éperdue de reconnaissance, lui demande comment il a réussi à obtenir précisément ce vêtement. Réponse de l’employé, écoutez bien : « Hier, dix minutes après votre départ, on a apporté un autre macchabée, plus ou moins de la taille de votre époux, en costume bleu, et sa femme m’a confié que le rêve de son mari était d’être enterré en noir. Parfait, la veuve de James, émue jusqu’ aux larmes, remercie encore une fois le croque-mort. Elle lui glisse un pourboire généreux. « Facile, lâche l’employé, il ne restait plus qu’à intervertir les têtes. »
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Je vous livre donc une réflexion psychologique mâtinée d'un zeste de sentimentalisme. Ainsi, en tant qu'enfant, je disposais d'une jauge scientifique pour déterminer qui était populaire et qui ne l'était pas.
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Je me dis : si un quelconque scientifique israélien, juste pour donner un exemple, découvrait un remède contre le cancer, hein ? Un remède qui pourrait éradiquer une fois pour toutes la maladie, eh bien je vous garantis à mille pour cent que des voix s’élèveraient aussitôt dans le monde entier, qu’il y aurait des protestations et des manifestations et des votes à l’ONU et des articles dans la presse européenne : pourquoi s’en prend-on comme ça au cancer ? Et pourquoi aussitôt l’« éradiquer » ? Pourquoi ne pas tenter la voie du compromis ? Pourquoi le recours immédiat à la force ? Et si nous restions droits dans nos bottes d’abord, juste pour voir, et que nous acceptions le cancer dans sa différence, que nous acceptions de nous mettre à sa place pour voir comment il vit, lui, la maladie ? N’oublions pas qu’il a aussi des aspects positifs. C’est un fait, beaucoup de gens vous diront que le cancer les a rendus meilleurs ! Sans oublier que la recherche sur le cancer a eu des effets collatéraux sur le développement de médicaments pour d’autres pathologies, et maintenant tout ça va s’arrêter, et être « éradiqué » en plus ! Donc, aucune leçon n’a été tirée du passé ? Aucun souvenir des « années de tourmente » ? Justement, poursuit-il avec un air pensif, qu’y a-t-il au fond chez l’homme de supérieur au cancer qui lui donne le droit de l’« éradiquer » ? P.25
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j'ai oublié cette berceuse yiddish. Elle me la chantait quand je réussissais pas à m’endormir, ou quand j’étais malade. Elle me prenait dans ses bras et me berçait : Aï liou-liou, shlof min kind, shlof máin taïeré, máin shepsele, makh tsou di pleine oygalakh.......
P.146
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Il a l'intuition, bien entendu, que son show commence à prendre une mauvaise tournure. Il y a une branche qui pèse plus lourd sur l'arbre. Cela, les spectateurs le ressentent également. Ils se regardent, se trémoussent, angoissés.ils comprennent de moins en moins ce à quoi on les contraints de participer ici. Je suis convaincu qu'ils se seraient depuis longtemps levés pour partir, voire qu'ils auraient sorti le clown de scène à coups de sifflets et de huées, n'était la tentation à laquelle il est si difficile de résister : la tentation de lorgner l'enfer d'autrui.
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