AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 616 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Incontestablement « Une femme fuyant l'annonce » est un livre admirable.
Paradoxalement sa lecture a suscité en moi un ennui profond...

Irrésistiblement poussée par une superstitieuse tentation de conjurer le sort, Ora déserte son foyer, espérant ainsi échapper à une hypothétique visite qui annoncerait la mort de son fils au combat. Résumée dans le titre, cette fuite en avant en compagnie d'Avram, l'un des hommes de sa vie, va impitoyablement immerger Ora dans les sinueuses réminiscences de son passé.

Amours, famille, enfants… conflit israélo-arabe en toile de fond, ce récit va rapidement devenir un systématique et interminable va-et-vient dans le temps et dans la mémoire tourmentée de ce personnage complexe. Car Ora est une Amoureuse, fantasque, tendre, sensuelle, fougueuse, à laquelle j'avoue m'être attachée et sans doute identifiée ; mais Ora est aussi – et d'abord ? – une Mère, si exclusive, si excessive, si exaltée… si éloignée de mes propres repères qu'elle m'a très vite lassée. Même complexité touchante mais parfois irritante ou improbable chez les autres protagonistes de ce roman.

Mais au-delà d'une structure narrative parfois confuse, le plus désolant pour moi restera les longues, si longues pages de détails et de descriptions, superbement évoqués mais… désespérément interminables. Non, vraiment, le récit s'anime sensiblement sur les cent-cinquante dernières pages mais – j'ose à peine le confesser – quel ennui sur les cinq-cents premières !

Je n'irai pas jusqu'à conseiller de fuir… ce pavé mais pour ma part j'ai dû sacrément m'accrocher pour en venir à bout (pour un peu, j'en serais presque fière même !!)


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          796
Ofer vient de terminer ses trois ans de service militaire mais au moment de rentrer chez lui, il rempile volontairement pour une période de 28 jours pour une opération dans une ville palestinienne, opération hautement dangereuse dans ce pays où les messagers de la mort ne chôment pas. Affolée, éperdue, sa mère, Ora ne peut pas se morfondre toute seule à attendre des nouvelles de son fils, et décide, contre toute logique de fuir l'éventuelle annonce de sa mort : tant qu'on ne la trouvera pas pour lui annoncer la mauvaise nouvelle, son fils sera sauf… Ilan et Adam, son mari et leur premier fils l'ont quittée pour aller parcourir le monde. Elle est seule et décide sur une impulsion, de partir avec Avram, l'ami-amant de son adolescence, le meilleur ami d'Ilan, le père d'Ofer (oui, c'est pas simple leur histoire !), qu'elle a rencontré pendant la guerre six jours et qui a été pris en otage, torturé et détruit pendant la guerre du kippour. C'est donc sur les chemins israéliens qu'Ora, illuminée par son amour pour ses fils raconte à Avram la vie d'Ofer, ce fils qu'il ne connaît pas, sa vie depuis ses premiers pas jusqu'à son adolescence et son entrée au service militaire, son caractère, ses manies, ses habitudes, ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas, en espérant mordicus, que leur amour le maintiendra en vie.
En refermant ce livre, j'ai pensé Ouf … c'est fini : si seulement ce pavé de 665 pages avait été un peu condensé, s'il en comptait … 200 ou 250 de moins, je pense que j'aurais adoré ce roman, véritable coup de poing qui fait ressentir ce que peut être le quotidien des israéliens dans un pays en guerre permanente… seulement voilà, j'ai attendu la page 217 ( !) avant de m'intéresser vraiment à l'intrigue. Pendant les deux cent premières pages, on assiste aux errances désordonnées d'une femme déboussolée, d'une mère à l'amour maternel exacerbé, affolée et désorientée, qui s'enfouit la tête dans la terre et essaie de capter l'attention d'un Avram fragilisé. Et la suite serait passionnante, qui relate avec des flashbacks désordonnés la vie du trio Avram-Ora-Ilan au cours des trente dernières années dans un Israël en guerre quasi-permanente, s'il n'y avait les monologues d'une Ora omnubilée qui page après page, se livre à une étude psychologique minutieuse de sa famille, et s'étend avec ravissement sur les premiers pas de ses grands enfants de 20 ans, ou leur intelligence sidérante, afin qu'Avram puisse se faire une idée de qui est son fils…
Bref, un livre remarquable et puissant que j'aurais ADORE s'il avait été amputé de 250 pages au moins… (et pourtant j'adore les pavés !)
Commenter  J’apprécie          222
Cet énorme roman a reçu des critiques élogieuses et un accueil enthousiaste du public, en Israël puis à travers le monde entier.
Il le mérite sans doute. Car David Grossman parvient tout à la fois à écrire le roman d'un État, Israël de 1967 à nos jours déchiré entre la nécessité de se défendre et la douleur d'y sacrifier la vie de ses enfants, et le portrait d'une femme, Ora, admirable mère Courage, qui, telle Shéhérazade, fuit l'annonce inéluctable de la mort de son fils.

Pourtant j'ai eu bien du mal à arriver à bout des 666 pages de ce satané bouquin.
Peut-être parce que le conflit israélo-palestinien est trop loin de moi et que, tout en comprenant la terreur que suscite le seul d'y prendre le bus, je suis incapable de la ressentir.
Peut-être parce que la relation d'une mère à ses enfants m'est étrangère et que celle qu'entretiennent les deux pères avec leurs fils n'est pas la mienne.
Peut-être parce que le trio amoureux que forment Ora, Ilan et Avram m'a semblé aussi improbable que celui formé par Jules, Jim et Catherine (qui ressort ces jours-ci en salles).
Peut-être parce que la technique de l'auteur qui brise la chronologie de la narration en accumulant les flash-back finit par lasser.

"Une femme fuyant l'annonce" est peut-être un chef d'oeuvre.
Hélas, je suis passé à côté ...
Commenter  J’apprécie          200
Quel périple que celui d'Ora, un périple où le temps s'arrête, s'étire, s'entortille au grès des tergiversations de sa mémoire.
Ora et Avram. J'ai longtemps pensé qu'ils figuraient l'aube de l'humanité, le couple originel, évoluant dans une Galilée extraordinaire, posant, au passage, les questions existentielles qui taraudent tout homme.
Car Ora n'est pas le poncif de la mère juive, loin de là, ce n'est pas un stéréotype ; toute femme, toute mère acquiescera : Ora, c'est l'universalité de la Femme ; elle remet la femme à sa place, au sein de la famille, au sein de l'humanité. La femme sacrificielle, éponge de l'homme, réceptacle de la vie.

Le rapport homme/femme et, tout particulièrement, le rapport charnel est sublimé. Chaque acte d'amour rapporté par ce livre a une fonction vitale (celle de concevoir un enfant, évidemment, celle de lui donner une consistance, de l'aider à naître). Il a quelque chose de profondément animiste, il est l'expression des profondeurs de la Terre-mère, dans laquelle Ora engouffre avec avidité sa tête pour se confier. Ora, personnage aux dimensions mythique, ne représente pas seulement une génération. Plus encore, elle a quelque chose de mythique, de mythologique, d'animal, de primitif, à l'image de cette Terre redoutable, ravageuse, destructrice, mais qui sait aussi être féconde et insuffler la vie.

L'image vieille comme le monde du juif errant est ici portée à son paroxysme. Ora est rejetée par les siens : son mari qui la quitte, son fils aîné lui en veut et s'éloigne d'elle, son cadet lui préfère une autre, puis la guerre, son premier amour ne veut plus la voir. Ce juif errant, image cathartique de toute une génération d'hommes et de femmes, coupables, coupables d'exister et d'avoir contribué à alimenter la chair à canon. Ora prend tout cela sur son corps, tel ce sac à dos qu'elle emporte, qui la blesse, l'écrase, la gêne, mais dont elle ne se défera pas. Ce périple, celui du juif errant, du premier couple de l'humanité, mène l'Existence toute entière d'un point inconnu (Ora et Avram ne savent pas précisément d'où ils sont partis) et les conduisent petit à petit vers Jérusalem, symbole suprême qu'ils n'atteindront jamais, le reste du chemin appartenant, me semble-t-il, au lecteur.
Plus qu'une mère juive,donc, Ora prend une dimension universelle : ses angoisses, sa dimension sacrificielle, sa douleur physique, animale, sa culpabilité, ce sont celles de toutes les mères du monde et je me suis plu, à la lecture de cette femme qui fuyait l'annonce à entendre mon corps raisonner parfois à l'unission avec le sien.

L'arrière-plan historique faisant partie intégrante de la trame narrative, Grossman a la délicatesse de ne pas entrer dans les détails de la barbarie, il nous fait grâce de l'horreur, de l'abominable, il ne fait que les suggérer avec un tact infini, ménageant le lecteur et le priant de porter son attention sur l'essentiel : la vie, qui court et qui continue.

Néanmoins, le délice a eu, lui aussi, ses revers : Tout d'abord, le livre est long, terriblement long, la randonnée dure et s'éternise, traînant le lecteur exténué sur quelques 600 pages noircies jusqu'à plus d'encre ; Ora, puis Avram s'en mêlant, ne permettent aucun répit à ce pauvre lecteur qui n'en peut plus de les suivre. Quelques erreurs de grammaire brisent, de-ci de-là, l'illusion ; quelques invraisemblances cassent violemment le rythme narratif (par exemple, le récit, long et douloureux, d'Ilan qui court à la recherche d' Avram est totalement invraisemblable dans la bouche d'Ora).
Et puis, surtout, et puis, cette fin, qui m'irrite, qui ne répond pas à mes questions, et qui laisse en suspend ces personnages qui sont devenus mes amis et que je sais éternellement errant, elle est insupportable !

Pour plus d'échanges, rejoignez-moi sur Instagram :
Lien : http://www.instagram.com/les..
Commenter  J’apprécie          130
Ora, Ilan et Avram se rencontrent à l'adolescence dans un hôpital israélien en 1967, pendant la guerre des six jours. Une rencontre qui va sceller entre eux des relations fortes, parfois ambiguës; une date qui va marquer leur vie pour de longues années.
Beaucoup plus tard, en 2000, sur fond de conflit israélo-arabe non réglé, Ofer, le fils cadet d'Ora, s'engage comme volontaire dans l'armée de son pays. Cette décision, qui est au coeur du roman, va, dans ce contexte difficile, générer chez sa mère une angoisse bien légitime. Pour apprivoiser ce tumulte intérieur, cette femme entreprend alors une randonnée pédestre à travers la Galilée; une façon pour elle de réagir en "fuyant l'annonce" d'une nouvelle qu'elle pressent inéluctable; une réaction prise en dehors de toute logique. Ce voyage, elle n'entend pas le faire seule, elle choisit comme compagnon de route Avram, son amour de jeunesse, à qui elle va égrener sa vie familiale avec Ilan et ses deux fils, et surtout parler de celui qui vient de partir à la guerre. Une histoire qui éveille a priori l'intérêt et l'empathie pour cette mère confrontée à la peur de l'avenir. Cependant, et en dépit d'une écriture bien maîtrisée, de quelques pages remarquables sur les répercutions psychologiques d'une guerre qui n'en finit pas, et de belles descriptions des paysages traversés par les deux randonneurs, j'ai ressenti au fil de cette lecture de 650 pages un ennui grandissant . Trop, beaucoup trop de longueurs, un récit largement construit autour d'allers retours entre présent et passé, qui s'englue trop souvent, à mon avis, dans des détails superflus. Une lecture qui finit par lasser.
Je ne partage donc pas l'engouement de beaucoup de lecteurs pour ce roman.
Commenter  J’apprécie          102
Magnifique roman, certes, mais rendez-vous manqué. le style du premier chapitre est désarçonnant : dialogues artificiels, personnages étranges et contexte indéfini. Si l'intrigue se précise par la suite (mais pas le contexte, aucun des conflits mentionnés n'est clairement nommé, merci Wiki), les héros du roman restent difficiles d'accès. Leurs personnalités sont fortes, difficiles, leurs relations compliquées, sur fond de guerre larvée et d'attentats redoutés. Chacun d'entre eux est disséqué avec minutie dans toute sa complexité et ses moindres gestes. Cette femme, Ora, partage la vie de plusieurs hommes (mari, amant, fils) et semble donner beaucoup en recevant si peu... David Grossman cherche à cerner avec tant d'exactitude les sentiments de cette femme qui fuit ce qu'elle ne peut entendre, qu'il finit par tuer l'émotion. le travail sur le langage est extrêmement poussé, le vocabulaire précis, les actions décryptées comme le dépouillement d'une scène cinématographique. Les dialogues sont brusques, le ton sec. Cette analyse a un côté chirurgical et intellectuel qui enlève toute sensibilité au texte. J'ai dû m'accrocher pour terminer ce pavé de 592 pages et je ne le regrette pas, les personnages sont inoubliables et me hanteront longtemps encore, mais... cela manque de... fluidité ? élan ? simplicité ? émotion ? Tout y est pourtant. Rendez-vous manqué...
Commenter  J’apprécie          92
Le prologue nous montre trois ados, deux garçons, Ilan et Avram, et une fille, Ora, enfermés dans un hôpital israélien, qui font connaissance. Des années, plus tard, mère de deux enfants, Ora est mariée à Avram, dont elle vit séparée. Mais lorsque son fils cadet se réengage dans l'armée alors qu'il allait être démobilisé, Ora fuit l'hypothétique annonce de sa mort en partant retrouver Avram…

Roman-fleuve (plus de 650 pages !), à la construction complexe (de nombreux allers-retours entre présent et passé…), Une femme fuyant l'annonce n'a rien d'un livre facile. C'est un ouvrage qui requiert toute l'attention de son lecteur. Or je n'ai probablement pas choisi un moment où j'étais suffisamment disponible pour m'y consacrer véritablement, ce qui m'a rendu sa lecture assez ardue et ne m'a pas permis d'apprécier pleinement ce roman pourtant passionnant à plus d'un titre. Un livre à n'ouvrir que si l'on a beaucoup de temps devant soi.
Commenter  J’apprécie          80
Beau roman décrivant la randonnée en Galilée d'une femme fuyant l'annonce de la mort de son fils ; elle part avec le père naturel de celui-ci, un de ses amours d'enfance. En chemin, elle lui narre la vie de leur enfant qui termine son service militaire en Israël. Livre utile aussi pour comprendre la mentalité des habitants juifs de ce pays à la douloureuse histoire. Sans doute en grande partie autobiographique.
Commenter  J’apprécie          61
C'est un livre qui relate l'histoire d'une maman qui abandonne son fils à la guerre, souffrante, sous fond du conflit israélo-palestinien. On trouve un livre touchant et quelque peu historique. le personnage principal c'est donc cette maman qui laisse son fils soldat, et qui fuit longuement l'annonce de sa potentielle mort, un petit peu pour conjurer le sort. Cette Ora, est vraiment à mi-chemin entre la tradition et la modernité.

Au fur et à mesure que le récit ce déroule le long d'un voyage quasi thérapeutique ou initiatique, se découvre un triangle amoureux moderne sur fond de guerre et de conflit israélo-palestinien.

C'est un livre qui mérite d'être lu, même si le style est décousu, en tout cas lent, se dévoilant par touches successives… se qui fait que l'on met 150 pages avant d'être vraiment immergés dans l'histoire.
Cependant, il dresse un portrait féminin et moderne très juste et touchant à travers Ora, une femme libérée puis emprisonnée dans son identité de maman…
Et tiraillée depuis jeune enfant entre deux hommes, deux vies, deux histoires.

La relation ambivalente entre elle et Ilan mais également avec Avram, cette tension permanente est très bien décrite, avec une métaphore très belle d'une vie de bohème, et d'une vie stable… avec le paradoxe (au vu de la situation géographique du récit)qu'Ora puisse avoir le choix, ce choix impossible à faire …
Avram le sensible poète ou Ilan l'homme fort ?

C'est une leçon magistrale sur l'amour, la passion, ce qui parfois nous fait y préférer la raison… mais aussi sur l'amour maternel, sur la famille et ses évolutions au cours de la vie.
Durant la première moitié du livre, je n'étais pas convaincue, hésitant plusieurs fois à refermer le livre. La seconde partie m'a prouvé à quel point j'aurai eu tort ! Car la progression est certes lentes, mais très bien structurée, on a les réponses à toutes les questions que l'on se pose, les bribes du récit se dévoilant comme l'on réalise un puzzle, bout par bout.
Commenter  J’apprécie          50
Une oeuvre remarquable...mais un style dur parfois à suivre nécessitant de rester très concentré afin de ne pas perdre le fil voire de décrocher de ce pavé !

Pour être franc, j'ai failli abandonner environ au tiers de l'ouvrage. Si j'ai continué, c'est grâce à Babelio et aux critiques que j'y ai lues.

Ce qui me manque pour caractériser l'oeuvre de chef d'oeuvre ? Un peu plus de structure et peu moins de longueurs dans certaines parties interminables.

Oui l'histoire est magnifique, prenante, intense, riche en émotions !

Mais le style narratif totalement décousu, les chapitres sans fin, les dialogues de plusieurs pages dans lesquels il faut déduire les parties prenantes du contexte, les descriptions objectivement incroyables...mais interminables, font que par moment...je me suis ennuyé et ai dû me battre pour passer le cap et revenir à des développements plus vivants !

Le livre s'ouvre sur un prologue se jouant durant la Guerre des 6 jours : les trois principaux protagonistes, Ora, Ilan et Avram, se rencontrent dans leur jeunesse dans le contexte un peu spécial d'une quarantaine en hôpital. Ce prologue est une bonne illustration du style parfois difficile à lire de David Grossman. Si vous n'accrochez pas, n'hésitez pas à passer le prologue en retenant juste le fait que durant cette période Ora et ses deux amours de jeunesse dont l'un deviendra son époux, Ilan et Avram, nouent une amitié très forte.

Après avoir rapidement planté le décor, l'intrigue se construit autour de la mère (Ora) que son mari (Ilan) et son fils aîné (Adam) viennent de quitter (ce qui ont le verra n'est pas nécessairement définitif dans cette famille).

Elle a prévu une randonnée à travers la Galilée avec son cadet (Ofer) pour fêter sa démobilisation après trois années de service militaire.

Mais son programme va être bouleversé lorsque ce dernier décide finalement de lui faire faux-bond en se portant volontaire pour une opération militaire de 28 jours contre les terroristes palestiniens au grand dam de sa mère.

Après l'avoir accompagné jusqu'au point de départ de sa mission, une prémonition maternelle lui enjoint de fuir l'arrivée des messagers de Tsahal qui viennent annoncer aux familles le décès de leurs proches. Tant qu'elle ne sera pas joignable, Ofer restera en vie, elle en est convaincue !

Elle décide donc de faire la randonnée prévue et entraîne, bien malgré lui, Avram, son second amour de jeunesse.

S'ensuit une fuite en avant durant laquelle Ora et Avram vont reconstituer par bribes et dans le désordre les différentes étapes de leurs vies.

Leur jeunesse, leur service militaire, la guerre, la captivité d'Ilan, sa convalescence, la naissance d'Adam, le départ d'Ilan, la conception d'Ofer, le retour d'Ilan, la réconciliation d'Ora et d'Ilan, la naissance d'Ofer, l'éducation des deux garçons...jusqu'à leur service militaire pour finir avec les retrouvailles d'Ora et d'Ilan à l'occasion de leur randonnée ! La boucle est bouclée.

Toutes ces histoires de famille somme toute ordinaires se jouent sur fond de l'absurdité du conflit israélo-palestinien, de deux populations se côtoyant dans se connaître, vivant chacune dans la peur de l'autre, de l'attentat, de l'intervention militaire...

Beaucoup de moments très forts. Comme lorsque Ofer réplique à ses parents s'estimant heureux qu'un kamikaze se soit fait sauter dans un bar et non à son check-point que c'est son travail qu'il se fasse sauter au check-point pour protéger la population civile. le lecteur ressent dans ces moments l'histoire personnelle de l'auteur qui a perdu son fils à la guerre durant l'écriture.

Très drôles comme lorsque Adam et Ofer s'engagent dans une partie de "bingo" endiablée lors de laquelle ils cherchent à faire dire "carpe farcie" à leur père Ilan dans le contexte d'un cours d'histoire.

Reste à savoir si Ofer sera sauvé...

Bref, une belle découverte, si seulement David Grossman avait pu faire un peu plus court !

À vous donc de déterminer si cette oeuvre est faite pour vous !

Mais si vous vous lancez, ce que je vous recommande, prévoyez de lire à des moments où vous avez toutes vos capacités de concentration.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (1587) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3176 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}