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EAN : 9782072959127
720 pages
Gallimard (13/01/2022)
3.9/5   10 notes
Résumé :
Récoltes et semailles, sous-titré « témoignage sur un passé de mathématicien », est un texte d'Alexandre Grothendieck.

Grothendieck y passe en revue son œuvre mathématique et y analyse le milieu des mathématiques. Ce texte constitue la trace d'une longue méditation que Grothendieck mena, durant quatre ans (selon certaines sources), sur les mathématiques et sur les relations qu'il tissa avec ses collègues et ses élèves.

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Alexandre Grothendieck (célèbre mathématicien récipiendaire de la médaille Fields en 1966) est décédé l'année dernière et il est justement beaucoup question dans ce livre, écrit en 1984/85, de ce qu'il appelle son « Enterrement » (au sens figuré). Comme il se doit, il a reçu de nombreux hommages et il a été l'objet de beaucoup d'articles de presse. Tous répètent et laissent entendre la même chose, qu'il était quelqu'un d'humainement compliqué, à la vie et au parcours atypiques, et un grand génie de la mathématique.
Je crois que Récoltes et Semailles n'a jamais été publié dans les réseaux grand public, il a failli l'être par Christian Bourgois mais l'affaire ne s'est pas conclue. Je l'ai téléchargé sur un site internet et ce n'est pas l'idéal. de toute évidence, il manque un sérieux travail éditorial. Trop de fautes typographiques, de français, etc. Sans tourner autour du pot, en l'état actuel des choses, je ne recommande pas sa lecture. Toutes ces fautes sont épuisantes et même le texte, inutilement long et trop répétitif aurait gagné à être remanié. Et il est important de préciser que c'est un très long texte. Publié dans un format moyen in-octavo aux lignes bien serrées, il devrait, à vue d'oeil, avoisiner les 3000 pages ! Heureusement, à part quelques pages de mathématiques purs, dont on peut se dispenser, le reste est facile à lire, sans être non plus agréable, une manière d'écrire parfois désinvolte. J'ai lu certains passages en diagonale, d'autres plus attentivement.
Initialement, Récoltes et Semailles n'est lui-même qu'une gigantesque introduction aux nouvelles recherches mathématiques de Grothendieck au début des années 1980, après plus de dix ans de silence. Finalement, il a plutôt écrit une sorte de journal personnel des années 1984/85, où il a noté tout ce qui lui passait par la tête sur deux sujets : le monde des mathématiques et la méditation. Ce qui l'amène à une réflexion sur ses relations conflictuelles avec ce monde des mathématiques, incarné par une personne en particulier : Pierre Deligne (autre médaillé Fields), qu'il qualifie d'élève (entre guillemets) et toujours d'ami (sans guillemet). Je crois que Grothendieck était sincère, sans la moindre ombre d'hypocrisie, quand il se disait encore son ami (il insiste beaucoup sur ce qualificatif) et qu'il n'avait rien derrière la tête, aucune mauvaise intention, mais il est vrai aussi qu'avec un ami comme lui on n'a pas besoin d'ennemi !
A bien des égards, on peut interpréter ce livre comme une attaque en règle contre Pierre Deligne. En gros, il lui reproche d'être méprisant, de piller le travail des autres et de présider à son « Enterrement », c'est-à-dire l'effacement de son nom et la minimisation de son apport dans les mathématiques. C'est une chose qu'il lui reproche personnellement, à coup de preuves tatillonnes et de réflexions véhémentes. Au centre de l'affaire, il est question du Séminaire de Géométrie Algébrique du Bois Marie (SGA) donné par Grothendieck dans les années 1950/60 et particulièrement des publications SGA 4 et SGA 5, au milieu desquels Deligne a intercalé un SGA 4 ½ sans consulter Grothendieck (si j'ai bien suivi…).
C'est impossible de résumer succinctement ce gros livre qui multiplie les digressions, les thèmes, qui revient, repart, ajoute sans cesse des notes à d'autres notes en bas de page ; on s'y perd facilement. Cependant, on ne peut pas nier que la pensée de Grothendieck, ce qu'il nomme sa « méditation », parte avant tout d'expériences personnelles, d'une autoanalyse quasiment psychanalytique de ses relations à autrui. Et il a parfois la même absence de pudeur envers les autres qu'envers lui-même. Il ne s'agit pas seulement de Pierre Deligne, mais de tout son entourage. D'ailleurs, Jean-Pierre Serre (encore un médaillé Fields) doit être heureux que Grothendieck se soit enfin décidé à mettre un point final à son livre, car il commençait lui aussi à en prendre sérieusement pour son grade. le fait est que Grothendieck accorde une grande importance à la spontanéité et il donne l'impression d'avoir noté tout ce qui lui passait par la tête sans toujours se soucier des conséquences. Après tout, peu importe qu'il ait raison ou tort, qu'il se trompe ou non sur les personnes, qu'il y ait juste un fond de vérité ou plus. Je suis passé par toute une série d'impressions les plus diverses en ce qui concerne la personnalité de Grothendieck (disons qu'il m'a paru quand même très susceptible), et n'ayant ni les capacités ni les possibilités de juger ce véritable feuilleton sur Pierre Deligne, j'en resterai là, dans l'expectative.
Mais pour en venir à cette « méditation », qui se base, il est vrai, essentiellement sur sa relation avec Pierre Deligne, j'ai été frappé, moi qui viens juste de prendre connaissance des théories de René Girard, qu'il arrive à des conclusions équivalentes sur la violence et le phénomène de bouc-émissaire. Fin 1984/début 1985, toute son attention est portée sur la « violence gratuite » ou « violence sans cause » (ce sont ses mots), la « rancune par procuration, déplacée de sa cible d'origine vers une cible de remplacement », et il ajoute que « ce mécanisme-là est de nature universelle, qu'il fait partie des mécanismes de base du psychisme humain ». C'est sur ce point précis qu'il arrête sa méditation de Récoltes et Semailles, même s'il revient ensuite, longuement, sur « l'affaire Deligne » et des considérations plus concrètes.
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« Récoltes et Semailles » sous-titré « Réflexions et témoignage sur un passé de mathématicien » est une collection de textes et d'essais du mathématicien Alexandre Grothendieck (1928-2014), finalement parue en deux tomes, réunis en un coffret de format poche (2023, Gallimard, Tel, 742 et 1998 p.).
Ces écrits de juin 1983 et avril 1986 passent en revue son oeuvre mathématique et analysent le milieu des mathématiques, avec un regard parfois très critique. C'est l'époque pendant laquelle Alexandre Grothendieck est au sommet de sa recherche. Il va refuser les prestigieux Medal Fields en 1977 et Prix Crafoord en 1988, équivalent du Nobel en mathématiques.
J'ai esquissé une synthèse bibliographique sommaire, avec ses travaux mathématiques lors de la critique de « Alexandre Grothendieck - Sur Les Traces du Dernier Génie Des Mathématiques » (2016, Allary, 272 p.) de Philippe Douroux. Cet ouvrage n'est pas à la hauteur d'un journaliste d'investigation, ni d'ailleurs à celle du mathématicien. On lira en parallèle le livre de Leila Schneps « Alexandre Grothendieck : A Mathematical Portrait » (2014, International Press of Boston, 307 p.). Il s'agit de treize portraits de personnes qui l'ont connu et côtoyé, qui éclairent, chacun à leur façon, un côté différent de l'homme ou du collègue.
Ces « réflexions et témoignage » sont le résultat d'une écriture débordante, mélangeant des concepts mathématiques de topologie, avec des réflexions fort intéressantes sur la recherche, en particulier sur l'environnement de la vie des chercheurs. C'est aussi une réflexion sur la véritable psychologie de la découverte.
Pour compléter, on lira « La Clef des songes : ou dialogue avec le bon Dieu » (1987, Université Paris 6, Grothendieck Circle, 1027 p.) dans lequel il définit ce qu'est pour lui la notion même de liberté, la vérité ou la relation à Dieu. C'est le côté humain du personnage qui va ressortir.
On comprendra également qu'il est hors de question de résumer ces quelques 3800 pages, dans lesquelles il va falloir extraire les passages les plus techniques. A ce niveau de lecture, expliquer est un vain grand mot. Enfin, si transmettre les idées maitresses est une première approche, il n'est pas question, non plus, de porter des jugements sur ces témoignages. Pour plus de lisibilité, je découperai la critique en trois, une par tome respectif de « Récoltes et Semailles » (RSI et RSII), la troisième pour « La Clé des Songes » (CS). Si j'en ai le temps, le courage et la force. On ne s'attaque pas à une telle tâche sans appréhension.
La structure tout d'abord. RSI est découpé en une longue « Présentation ou Prélude en quatre mouvements » de quelques 200 pages, suivie de deux grandes parties « Fatuité et Renouvellement » de 165 pages et d'une trentaine de pages de notes. Cette présentation inclue une « Promenade à travers une oeuvre » censée parler du travail mathématique. C'est marqué en gras dans l'avant-propos. Puis une seconde partie « L'Enterrement (I) ou la Robe de l'Empereur de Chine », avec cette fois des notes insérées à la fin de chaque sous-section. Une remarque initiale. On constate que les titres des sections ou des sous-sections sont plus des artifices littéraires que des indicatifs du contenu des sections. Il n'y a pas vraiment moyen d'avancer dans l'enquête sur le travail mathématique, en omettant des chapitres plus techniques par exemple. En d'autres termes, pas moyen d'isoler le Colonel Moutarde dans la Bibliothèque, avant d'aborder l'arme du crime.
Entamons donc la « Promenade », où l'auteur est censé parler du travail mathématique, tout en restant « quasiment muet sur le contexte […] et sur les motivations ». Il part pour cela de l'analogie de « l'Enfant et sa Mère » qu'il oppose au « Patron ». Non pas que l'on reparte d'un problème de lutte des classes, bien qu'il oppose son exemple « moi, le vilain » avec les « autres ».
On constate de suite que les titres des sections ou sous-chapitres n'aident pas forcément à comprendre ce qu'ils cachent. Dans cette promenade, on aura donc, ce n'est pas exhaustif, « la magie des choses », « les héritiers et le bâtisseur », « la vision ou les arbres et la forêt », puis des parties plus mathématiques comme « la géométrie nouvelle', « les topos ou le lit à deux places », et « les chevaux du roi » ou « l'enfant et la mère ». Pas facile de s'y retrouver. Résultat, il faut tout lire ou presque.
Dans ses années de « quand j'étais gosse, j'aimais bien aller à l'école », il découvre la rime des mots, qui font que les phrases peuvent devenir des vers. le jeu des mots. « Il semblait y avoir dans la rime un mystère au-delà des mots ». C'était l'époque du « Collège Cévenol » de Chambon-sur-Lignon. Une belle page des faits de solidarité des protestants sous la férule du pasteur André Trocmé. Il aime déjà les maths. Mais « ce qui me satisfaisait le moins, dans nos livres de maths, c'était l'absence de toute définition sérieuse de la notion de longueur (d'une courbe), d'aire (d'une surface), de volume (d'un solide). Alors pourquoi calculer ? Il s'essaie à la surface du cercle ou au volume de la sphère, mais n'y arrive pas de façon exacte. Tout cela parce qu'il est forcé d'adopter une valeur de pi (3.1416), tronquée donc inexacte. Et ensuite, que faire de cette surface ou ce volume ? Quels rapports avaient-ils avec une simple mesure entre deux points.
« D'après l'expérience limitée qui était mienne alors, il pouvait bien sembler que j'étais le seul être au monde doué d'une curiosité pour les questions mathématiques ». Il apprend alors « à être seul. […] Aborder par mes propres lumières les choses que je veux connaître, plutôt que de me fier aux idées et aux consensus ». Il introduit pour cela la notion du petit enfant, lui qui n'a pas si souvent vu son père, en prison, puis interné au camp du Vernet début 1939. Il sera ensuite livré par les autorités de Vichy aux nazis, et disparaitra à Auschwitz. « le petit enfant, lui, n'a aucune difficulté à être seul. Il est solitaire par nature, même si la compagnie occasionnelle ne lui déplaît pas et qu'il sait réclamer la totosse de maman, quand c'est l'heure de boire ».
Il aborde ensuite « une réflexion sur moi-même et sur ma vie. Par là-même, c'est aussi un témoignage ». C'est « l'aventure intérieure » qui a été sa vie. Vie au cours de laquelle il va continuellement se questionner sur des « questions vraiment cruciales » hors des réponses toutes faites. C'est « l'arbre et la forêt ». D'où l'introduction de ses douze théories qui vont des « Produits tensoriels topologiques »au « Yoga de géométrie algébrique anabélienne ». Suivent alors 30 à 40 pages très techniques dans lesquelles il explicite vaguement ces 12 théories.
Globalement, « on distingue trois types de "qualités" ou d'"aspects" des choses de l'Univers, qui soient objet de la réflexion mathématique : ce sont le nombre30, la grandeur, et la forme. On peut aussi les appeler l'aspect "arithmétique", l'aspect "métrique" (ou "analytique"), et l'aspect "géométrique" des choses ». Voilà qui est clair et facile à intégrer, qu'il explicite par la suite, également de façon simple. « "Le nombre est apte à saisir la structure des agrégats "discontinus", ou "discrets" […] "La grandeur" par contre est la qualité par excellence, susceptible de "variation continue" ; par là, elle est apte à saisir les structures et phénomènes continus : les mouvements, espaces, comme la science des structures discrètes, et l'analyse, comme la science des structures continues ». Ces notions de continu et discontinu sont par la suite essentielles et définissent l'arithmétique et la géométrie.
Il propose donc de développer une « géométrie algébrique », réunification de deux mondes jadis séparés. Naturellement ce n'est pas si simple, il faut introduire de nouveaux concepts et outils. Ce seront les notions de schéma et celle de topos, auxquelles il faut ajouter les faisceaux qui révolutionne la notion d'espace, formant une infinité de théories cohomologiques, dont se dégage la notion de motif. Trèsès abstrait, et leur définition strictement mathématique n'aide pas à la compréhension. D'autant que ce vocabulaire nouveau est adopté d'un schéma ancien, ce qui embrouille encore plus le non-spécialiste. Voilà pour la « Promenade », qui était gentille balade au début, et qui très vite s'est transformée en randonnée plus que sportive. J'ai essayé de faire simple, pas évident, même si on laisse de côté certains aspects transitoires.
Je dois reconnaitre deux faits au cours de la lecture commentée de ce premier chapitre. J'ai commencé par la lecture « papier », avec crayon pour annoter les points importants. Très vite, je suis passé à la lecture du texte en pdf, qui permettait un surlignage plus rapide, sans couper le fil du texte. Gutenberg contre McLuhan ?, non, je renvoie les deux dos à dos. J'ai parfois repris la version papier plus attentivement.
L'autre fait m'est apparu, à la fin de ce chapitre, et il pourrait résumer ou illustrer le travail de Alexandre Grothendieck. Après tout, il s'agit d'une analyse topologique qui examine algèbre et géométrie, avec leurs aspects discontinus et continus, on l'a vu.
Du coup l'exemple des rimes et des vers du début de « Promenade » m'est revenu en mémoire. Il n'a certainement pas été choisi au hasard. Ce passage du mot à la phrase, je trouve, constitue une excellente illustration de ce passage du discontinu au continu. Chose simple, « jusqu'au jour où quelqu'un m'a expliqué qu'il y avait un "truc" tout simple ; que la rime, c'est tout simplement quand on fait se terminer par la même syllabe deux mouvements parlés consécutifs, qui du coup, comme par enchantement, deviennent des vers ». C'est la même variété de topologie. Voilà peut-être qui va faire bondir les mathématiciens, et les littéraires, mais pas pour les mêmes raisons. On pourrait même descendre l'analogie depuis les lettres, puis les mots et les phrases. J'en reste aux mots. Les mots définissent un certain découpage et assemblage des lettres entre elles. Ils ont également une métrique. Par contre l'assemblage des mots pour faire une phrase n'a pas la même finalité. Un roman d'action avec des phrases courtes se lit, et surtout se comprend différemment d'un roman de Krasznahorhai ou de Matias Enard. L'application globale est la lecture et son interprétation. On ne lit pas les articles d'un journal national du soir de la même façon que l'on peut le faire pour un poème de Baudelaire. Les opérateurs dans les deux cas relèvent respectivement de l'analyse factuelle et de l'émotion. Pourtant la topologie des deux supports est la même, qualité du papier et de l'encrage mis à part. il existe un homéomorphisme entre la case de l'imprimeur, ou sa police électronique, et le texte imprimé. C'est un peu Monsieur Jourdain dansant le menuet ou s'éclatant en boite sur une musique techno. Il y aura sûrement des réactions indignées des commentateurs du journal national du soir. Plus compliqué, ce morphisme existe également au niveau des langues, mais avec une certaine déformation de la plce des mots. Pensez aux versions latines, où il fallait faire l'escargot pour rechercher les sujets, verbe, compléments, avec leurs attributs respectifs. Ou plus simplement, la construction des phrases entre le français et l'allemand, dans lequel le verbe est souvent rejeté à la fin de la phrase. Il est alors important de ne pas couper son interlocuteur germanophone si on veut comprendre de quoi il est question. Les catégories ou variétés, de mots sont les mêmes, sujet, verbe, complément, mais placés dans un même ordre, soit un isomorphisme, soit dans un ordre différent, après déformation, soit un homéomorphisme. Cette terminologie est implicite à la topologie et sert par exemple en géométrie des surfaces et volumes à séparer une sphère, d'un tore ou d'une tasse à anse, ou pour rester dans l'analogie langagière, entre un verre à bébé, une flute à champagne ou un bock à bière. Après cette nouvelle classification, dira t'on encore « Un morphisme, ça va, deux homéomorphismes, bonjour les topos »
Passons à la suite, « la lettre de mille pages », qui n'en fait d'ailleurs qu'une trentaine une fois imprimée. C'est le second set de la lutte entre Gutenberg et McLuhan.
A nouveau un découpage avec des titres énigmatiques. Entre partie I (Fatuité et Renouvellement), II (L'Enterrement - ou la Robe de l'Empereur de Chine), III (la Clef du Yin et du Yang) et IV (les Quatre Opérations). Comme dirait Giordano Bruno « si non e vero e ben trovato ». Mais à sa décharge, il n'avait pas obtenu de visa pour la « Beijing Fashion Week ». Suivent une dizaine de thèmes qu'il va aborder. Thèmes qui reprennent, de façon peut-être plus personnelle, ceux développés auparavant, d'un point de vue mathématique.
C'est le contrecoup de sa démission de l'IHES et de sa retraite « méditative » à Montpellier. Une écriture un peu amère de sa retraite du monde. Période post-partum souvent conséquence de relâchement après une période de grand stress.
Puis à nouveau, une introduction, qui reprend les griefs précédents. Et il en est ainsi sur plusieurs chapitres de suite. Je dois avouer que je suis assez mal à l'aise avec ce genre d'argumentation. Pour plusieurs raisons.
Il me parait évident, après de nombreuses années à faire ce métier de recherche avec passion, que c'est un métier usant et éreintant. Je n'entrerai pas dans la politique du « Publish or Perish », cela fait partie du métier.
Ce qui me parait le plus frustrant, c'est de faire ou de produire des erreurs. Et ce quelle qu'en soit la discipline. Je m'explique.
Le chercheur est supposé résoudre un problème quelconque en y apportant le mieux possible son savoir, sa technique, son expérience. le résultat est donc son achèvement professionnel. Exemple je mesure la longueur de cet objet : total 18.00 cm, vérifié sur biglotron et validé, après des années de durs labeurs. Arrive ce que je nomme « un jeune con » qui lui utilise un instrument nouveau, un « riemannomètre », dont l'application sur « mon » échantillon fournit la valeur de 17.9895 cm. Il est évident que j'ai tout faux. Des années de durs labeurs ruinées par ce « jeune con ». Ceci dit, observé et encaissé, il convient d'en tirer des conclusions. En recherche, on produit du faux, du toc, de l'erroné. Et ce n'est pas la personne qui est en cause, mais son environnement, son matériel, ses paradigmes. C'est ainsi. Point barre. Encore faut il l'admettre dès le départ.
Pour en revenir à Grothendieck, je comprends parfaitement son amertume vis-à-vis de ses collègues ou de ses travaux. L'étaler sur 1000 pages ne solutionne pas le problème, ni n'éteint l'aigreur.
Le stade du rêve de Grothendieck est équivalent au stade de l'illumination. Il n'est pas rare, en effet, que la « Grande Idée » survienne pendant une période de calme, voire de somnolence, alors que le cerveau est en activité latente. de façon inexpliquée, c'est justement cette période de rêve qui est occultée dans notre société moderne. « Il est vrai aussi que plus personne "chez nous" ne sait allumer un feu, ni ose dans sa maison voir naître son enfant, ou mourir sa mère ou son père - il y a des cliniques et des hôpitaux qui sont là pour ça ». D'où la perte du rêve, qui traduit une chose plus grave « Il s'agirait plutôt d'une méfiance profonde, qui recouvre une peur ancestrale - la peur de connaître ». C'est cette peur de connaître qui rend la société inapte à la rêverie, donc à la créativité. Ce thème est développé, sous sa forme mathématique dans « Esquisse d'un Programme », écrit pour son admission au CNRS en 1972. Il y développe en 10 points les grands thèmes qui forment le squelette de la géométrie algébrique et l'étude de la géométrie des surfaces. C'est un rapport très technique, dans lequel il introduit par exemple un chapitre « Corps de nombres associés à un dessin d'enfant ». Traduit en langage vernaculaire, ce sont des objets combinatoires permettant d'énumérer de manière simple les classes d'isomorphisme. Par exemple, le degré d'un dessin d'enfant est le nombre d'arêtes qui le composent et leur nombre correspond à la valence d'un sommet. On constate qu'il y a tout un jargon sous-jacent à cette théorie, Jargon plus qu'ésotérique qui camoufle la portée de ces définitions. de même, on y retrouve un chapitre « A la Poursuite des Champs » qui initie les principes d'homotopie, ou déformation continue entre deux applications. Il y en a pour environ 600 pages dans la section explicative. Avec comme exemple, un lacet qui se déforme de façon continue, quoique fixé en ses deux extrémités. Comme quoi, on part à la découverte d'une idée sur la création, mais très vite, on dérive sur une explication topologique qui fait perdre le fil initial.


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Lire {{ {Récoltes et Semailles } }} peut être décourageant pour qui n'est pas mathématicien chevronné où pour celui qui s'aventure dans cette lecture en imaginant lire un ouvrage ayant un début et une fin.
En fait tout est entremêlé dans cette somme de presque 2000 pages que Gallimard a eu la bonne idée d'éditer en 2022. Il ne faut pas se laisser rebuter par les passages mathématiques, il est même possible de ne pas les lire pour se concentrer sur ce qui est le journal de la vie d'un génie. Dans chaque page, il est possible de trouver la trace de l'élan créateur qui a vécu dans Alexandre Grothendieck.
Il faut accepter de se laisser submerger par les informations que livre l'ouvrage. Il est une magnifique initiation pour qui souhaite comprendre ce monde en bouleversement constant et en gérer avec humilité les crises qu'il traverse.
Je me contente de citer quelques phrases de {Récoltes et semailles } en espérant inciter les lecteurs du blog de partir à la découverte de Grothendieck.
{Quand je suis curieux d'une chose, mathématique ou autre, je l'interroge. Je l'interroge, sans me soucier si ma question est peut-être stupide ou si elle va paraitre telle, sans qu'elle soit à tout prix murement pesée. Souvent la question prend la forme d'une affirmation – une affirmation - qui, en vérité est un coup de sonde. J'y crois plus ou moins, à mon affirmation, ça dépend bien sûr du point où j'en suis dans la compréhension des choses que je suis en train de regarder. Souvent, surtout au début d'une recherche, l'affirmation est carrément fausse – encore fallait-il la faire pour pouvoir s'en convaincre. Souvent, il suffisait de l'écrire pour que ça saute aux yeux que c'est faux, alors qu'avant de l'écrire, il y avait un flou, comme un malaise, au lieu de cette évidence. Cela permet maintenant de revenir à la charge avec cette ignorance en moins…}
{{ {Craindre l'erreur et craindre la vérité est une seule et même chose. } }} {Celui qui craint de se tromper est impuissant à découvrir. C'est quand nous craignons de nous tromper que l'erreur qui est en nous se fait immuable comme un roc…}
{Mon ambition, ma vie durant, ou plutôt ma passion et ma joie ont été constamment de trouver des choses évidentes…La chose décisive souvent, c'est déjà de voir la question qui n'avait pas été vue (quelle qu'en soit la réponse, et que celle-ci soit déjà trouvée ou non) ou de dégager un énoncé qui résume et contienne une situation qui n'avait pas été vue ou pas été comprise.}
{{ {Chaos et liberté, des soeurs terribles} }} nous dit Grothendieck dans la partie qu'il a intitulé {: « les portes de l'univers ».}.
{Derrière le chaos, il y un ordre, celui des causes et des effets, celui qui réside dans la présence de forces créatrices profondes et dans l'option ouverte au libre arbitre d'en faire usage, ou non. L'idée même du chaos suscite dans l'esprit humain une répugnance quasi insurmontable, car ressenti comme irréductiblement opposé à l'ordre, objet de notre quête incessante. Sentir la nature complémentaire de l'ordre et du chaos se heurte à des conditionnements puissants. Il y a une méfiance qui nous est intrinsèque à opposer les deux notions et pourtant …Derrière le chaos, existe bien un ordre…}

Lien : https://www.gerard-pardini.fr
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L'auteur a été un des génies mathématiques de la deuxième moitié du XX°, il y a consensus total sur ce point, je m'y rallie volontiers n'ayant que des compétences relatives dans le domaine. Venons-en à l'objet du livre, le premier tome de l'opus, à savoir les mémoires d'un mathématicien. Tout d'abord et pour évacuer le sujet, le style d'écriture. Quand exposer un point nécessite dix lignes chez quiconque, chez G, cela prend a minima dix pages. A la longue, cela devient, euphémisme pudique, usant. On voit d'ailleurs sur les vidéos de ses collègues évoquant le sujet un sourire se dessiner sur les visages ! Gardons notre courage. La description du “milieuˮ des mathématiciens, notamment Bourbaki, est de loin le plus intéressant. On y retrouve toutes les personnalités, fortes, du domaine. Étrange communauté, au moins pour l'éthologue. G en donne une description attentive et chaleureuse, au moins au début. Il revient à plusieurs reprises sur l'absence de conflits entre ces grands fauves. Puis, comme un enfant découvrant que le monde des “grandsˮ n'est pas constitué de bisounours, la peinture se fait plus acerbe, comme si soudain, un magnifique jouet avait été cassé par une méchante main, celle de la vraie vie ? Autre aspect passionnant, la description du processus de création, domaine où on ne peut lui contester son expertise. Sa réflexion déborde avantageusement son propre champ d'activités. Ensuite, G nous raconte son chemin de Damas, la nuit où il a eu la “révélationˮ. Suite à cette expérience quelque peu mystique à la quelle il donne le nom de méditation (chacun mettre sous ce vocable une définition à sa convenance ou à son ignorance perfide) il revisite sa carrière. Objectivement ? Rien n'est moins sûr. A force de se regarder dans le miroir… On ne peut que regretter qu'un esprit de cette envergure ait abandonné ses travaux dont ses congénères auraient été les bénéficiaires pour se consacrer à sa petite personne, aussi respectable soit elle (ce qui n'est pas en cause). Quel gâchis ne peut-on évier de penser. Je vais laisser un peu de temps avant d'attaquer le deuxième tome, en espérant que les semailles conduisent à une récolte moins auto-centrée.
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J'ai tenu près de 600 pages et j'ai laissé tomber...
Style plutôt lourd avec une introduction interminable, beaucoup de répétitions, pour comprendre :
- son cheminement spirituel
- sa relation de "mandarin" avec ses élèves
- son passage chez "Bourbaki"
- ses apports à peine reconnus de ses pairs (surtout de ses élèves) à la science mathématique (cohomologie, motif, schéma, etc.)
- son départ de l'univers des mathématiciens
- son constat, plutôt tardif, de l'oubli dont il a été l'objet et des pillages dont son oeuvre a aussi été l'objet.

Où l'on rencontre des personnalités (souvent ses élèves) du monde mathématique, qu'il n'épargne pas de ses critiques et de son amertume : Verdier, Deligne, etc. ; où l'on fait la connaissance d'un mathématicien algérien de haute volée, Mebkhout, que les pré-cités ont volé, d'après l'auteur. Etc, etc,

Ses Notes interminables se poursuivent ainsi tout au long de l'ENORME second tome où il est sans cesse question d'enterrement, d'oubli...
Bref ! un trop long règlement de compte de la part d'un mathématicien que notre Cédric Villani national à la vêture comique, au positionnement politique incertain, lui aussi, médaillé Field, a qualifié de génie mathématique le plus important du siècle précédent.

Visiblement Deligne, Verdier et bien d'autres (sauf peut-être Serre son égal) lui doivent beaucoup.

Pat
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critiques presse (2)
SudOuestPresse
07 février 2022
Un livre hors norme, à l’image de son génie et de sa vie [...].
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Lexpress
10 janvier 2022
Le Einstein des mathématiques, mort dans la solitude, laissa derrière lui une œuvre autobiographique inclassable, révélant les combats et les angoisses d'un génie.
Lire la critique sur le site : Lexpress
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La plupart des mathématiciens, je l’ai dit tantôt, sont portés à se cantonner dans un cadre conceptuel, dans un "Univers" fixé une bonne fois pour toutes - celui, essentiellement, qu’ils ont trouvé "tout fait" au moment où ils ont fait leurs études. Ils sont comme les héritiers d’une grande et belle maison toute installée, avec ses salles de séjour et ses cuisines et ses ateliers, et sa batterie de cuisine et un outillage à tout venant, avec lequel il y a, ma foi, de quoi cuisiner et bricoler. Comment cette maison s’est construite progressivement, au cours des générations, et comment et pourquoi ont été conçus et façonnés tels outils (et pas d’autres. . . ), pourquoi les pièces sont agencées et aménagées de telle façon ici, et de telle autre là - voilà autant de questions que ces héritiers ne songeraient pas à se demander jamais. C’est ça "l’ Univers", le "donné" dans lequel il faut vivre, un point c’est tout ! Quelque chose qui paraît grand (et on est loin, le plus souvent, d’avoir fait le tour de toutes ses pièces), mais familier en même temps, et surtout : immuable. Quand ils s’affairent, c’est pour entretenir et embellir un patrimoine : réparer un meuble bancal, crépir une façade, affûter un outil, voire même parfois, pour les plus entreprenants, fabriquer à l’atelier, de toutes pièces, un meuble nouveau. Et il arrive, quand ils s’y mettent tout entier, que le meuble soit de toute beauté, et que la maison toute entière en paraisse embellie. Plus rarement encore, l’un d’eux songera à apporter quelque modification à un des outils de la réserve, ou même, sous la pression répétée et insistante des besoins, d’en imaginer et d’en fabriquer un nouveau. Ce faisant, c’est tout juste s’il ne se confondra pas en excuses, pour ce qu’il ressent comme une sorte d’enfreinte à la piété due à la tradition familiale, qu’il a l’impression de bousculer par une innovation insolite. Dans la plupart des pièces de la maison, les fenêtres et les volets sont soigneusement clos - de peur sans doute que ne s’y engouffre un vent qui viendrait d’ailleurs. Et quand les beaux meubles nouveaux, l’un ici et l’autre là, sans compter la progéniture, commencent à encombrer des pièces devenues étroites et à envahir jusqu’aux couloirs, aucun de ces héritiers-là ne voudra se rendre compte que son Univers familier et douillet commence à se faire un peu étroit aux entournures. Plutôt que de se résoudre à un tel constat, les uns et les autres préféreront se faufiler et se coincer tant bien que mal, qui entre un buffet Louis XV et un fauteuil à bascule en rotin, qui entre un marmot morveux et un sarcophage égyptien, et tel autre enfin, en désespoir de cause, escaladera de son mieux un monceau hétéroclite et croulant de chaises et de bancs...
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Le récit d’une aventure intérieure ne peut être fait que par celui qui la vit, et par nul autre. Mais alors même que le récit ne serait destiné qu’à soi-même, il est rare qu’il ne glisse dans l’ornière de la construction d’un mythe, dont le narrateur serait le héros. Un tel mythe naît, non de l’imagination créatrice d’un peuple et d’une culture, mais de la vanité de celui qui n’ose assumer une humble réalité, et qui se plaît à lui substituer une construction, oeuvre de son esprit. Mais un récit vrai (s’il s’en trouve), d’une aventure telle qu’elle fut vécue vraiment, est chose de prix. Et ceci, non par un prestige qui (à tort ou à raison) entourerait le narrateur, mais par le seul fait d’exister, avec sa qualité de vérité. Un tel témoignage est précieux, qu’il vienne d’un homme de notoriété voire illustre, ou d’un petit employé sans avenir et chargé de famille, ou d’un criminel de droit commun.
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Je me rappelle encore la première "composition de maths", où le prof m’a collé une mauvaise note, pour la démonstration d’un des "trois cas d’égalité des triangles". Ma démonstration n’était pas celle du bouquin, qu’il suivait religieusement. Pourtant, je savais pertinemment que ma démonstration n’était ni plus ni moins convainquante que celle qui était dans le livre et dont je suivais l’esprit, à coups des sempiternels "on fait glisser telle figure de telle façon sur telle autre" traditionnels. Visiblement, cet homme qui m’enseignait ne se sentait pas capable de juger par ses propres lumières (ici, la validité d’un raisonnement). Il fallait qu’il se reporte à une autorité, celle d’un livre en l’occurrence. Ça devait m’avoir frappé, ces dispositions, pour que je me sois rappelé de ce petit incident. Par la suite et jusqu’à aujourd’hui encore, j’ai eu ample occasion pourtant de voir que de telles dispositions ne sont nullement l’exception, mais la règle quasi universelle. Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet - un sujet que j’effleure plus d’une fois sous une forme ou sous une autre, dans Récoltes et Semailles. Mais aujourd’hui encore, que je le veuille ou non, je me sens décontenancé, chaque fois que je m’y trouve à nouveau confronté...
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Pourtant, en repensant maintenant à ces trois années, je me rends compte qu’elles n’étaient nullement gaspillées. Sans même le savoir, j’ai appris alors dans la solitude ce qui fait l’essentiel du métier de mathématicien - ce qu’aucun maître ne peut véritablement enseigner. Sans avoir eu jamais à me le dire, sans avoir eu a rencontrer quelqu’un avec qui partager ma soif de comprendre, je savais pourtant, "par mes tripes" je dirais, que j’étais un mathématicien : quelqu’un qui "fait" des maths, au plein sens du terme - comme on "fait" l’amour. La mathématique était devenue pour moi une maîtresse toujours accueillante à mon désir. Ces années de solitude ont posé le fondement d’une confiance qui n’a jamais été ébranlée - ni par la découverte (débarquant à Paris à l’âge de vingt ans) de toute l’étendue de mon ignorance et de l’immensité de ce qu’il me fallait apprendre : ni (plus de vingt ans plus tard) par les épisodes mouvementés de mon départ sans retour du monde mathématique ; ni, en ces dernières années, par les épisodes souvent assez dingues d’un certain "Enterrement" (anticipé et sans bavures) de ma personne et de mon oeuvre, orchestré par mes plus proches compagnons d’antan...
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Craindre l’erreur et craindre la vérité est une seule et même chose. Celui qui craint de se tromper est impuissant à découvrir. C’est quand nous craignons de nous tromper que l’erreur qui est en nous se fait immuable comme un roc. Car dans notre peur, nous nous accrochons à ce que nous avons décrété "vrai" un jour, ou à ce qui depuis toujours nous a été présenté comme tel. Quand nous sommes mûs, non par la peur de voir s’évanouir une illusoire sécurité, mais par une soif de connaître, alors l’erreur, comme la souffrance ou la tristesse, nous traverse sans se figer jamais, et la trace de son passage est une connaissance renouvelée.
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Vidéo de Alexandre Grothendieck
Introduction par Michel Broué, mathématicien Lecture par Anouk Grinberg
Considéré comme le génie des mathématiques de la seconde moitié du XXe siècle, Alexandre Grothendieck est l'auteur de Récoltes et semailles, une sorte de « monstre » de plus de mille pages, selon ses propres termes. le tapuscrit mythique, qui s'ouvre sur une critique acerbe de l'éthique des mathématiciens, emmènera le lecteur jusque dans les territoires intimes d'une expérience spirituelle après l'avoir initié à l'écologie radicale.
Anouk Grinberg en a extrait les passages les plus universels. Elle donne à entendre une réflexion sur la création, une méditation sur l'existence, une pensée de toute splendeur. Nul besoin d'être scientifique soi-même pour accéder à cette lumière.
À lire – Alexandre Grothendieck, Récoltes et Semailles I et II. Réflexions et témoignage sur un passé de mathématicien, Gallimard, 2022.
À découvrir – France Inter / le Grand Entretien – Jean-Pierre Bourguignon – Cédric Villani : « Grothendieck a eu un impact incroyable » sur les mathématiques
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