Edition Les étaques" en 2020 éditent un livre qui ne peut qu'évoquer ( sorte de résumé de-)13 ans d'auto-édition d'un journal Lillois (63 numéros) parfois mensuel parfois annuel auquel plus de 300 personnes non-professionnelles ont participé depuis 2007.Tout y est affaire de remise en question. Liberté d'expression sur le social , le militantisme , races , genres, pollution, projets urbains, justice, passé-présent-futur, culture , spectacles ,médias, politiques ...On peut être idéaliste vouloir devenir journaliste comme moi ,enfant ,mais j'ai vite fait de remarquer, à l'époque, grâce à ma mère, qu'il faudrait peut-être accepter de passer par des reportages qui ne m' intéresseraient que très moyennement. Exemple : La guerre, pour l'enfant rêveur- n'est pas aussi attirante que ce qu'un
Christian Zuber montre : les îles des Galapagos, pardon de parler de moi ,devenu ado , j'ai découvert : "L'enragé" journal éphémère de 4 pages crée en plein mai 68' : "L'enragé" avec caricatures et de slogans signés
Cabu ,
Siné ,
R. Topor (célébrités en devenir alors)et d'autres dessinant la situation et le pouvoir en crise , les grèves . Sorte de boue fertile sur laquelle plus tard , je découvrais :
Métal Hurlant magazine haut en couleur et qui mélangeait des styles d'artistes de la BD Pop et S.F. et qui aujourd'hui essaye de renaitre de ses cendres . C'est pour ça que je n'accroche pas avec "La Brique" tel que présenté ici. Il faut préciser est-ce une question de contexte ? N'étant pas sur place pourtant à mes yeux un trafic d'infos tout à fait louable, nécessitant de ceux qui le font un courage et un engagement énorme. Mais , dans mon formatage l'illustration en couleur de la couverture de ce recueil est réussie mais
ne me semble pas rendre compte de la forme en noir et blanc à l'intérieur du livre d'oû je capte une nostalgie qui ne s'en sort pas, tandis que je me demande ce qu'il en est dans le "canard " lui-même de cette question.Il faut comprendre les intentions des volontaires qui s'y expriment. La liberté de la presse , tout est là. L'implantation à Lille,,avec un esprit subversif . Corinne Masiero plus largement depuis quelques années sur les écrans nous initie à une sorte d'esprit de même mouture: désinvolture carrément radicale traitant la bien-pensance avec la même violence que peuvent le faire les hypocrites parce-que bourgeois qui "ont réussi " dynasties installées aux mains pleines mais surtout sales à force d'être parfaitement manucurées,... ,le sujet de fond : l'anti-capitalisme local . Alors comment obtenir des pages en couleurs ,de l'illustration plus soignée ,un peu moins "amateure" pour qu'on aille trouver dans ces textes de la couleur plutôt qu'une perpétuelle grisaille plutôt noire : avec de la couleur la forme qui deviendrait-elle obscène tant elle ne collerait pas "au fond" contre-culture un peu punk ou bien ? Il n'est pourtant pas possible de déplorer qu'il soit possible de montrer une sorte de "vraie réalité" brutale , prosaïque et désespérante dénoncée par ceux-là même qui y sont englués ( compassion ) comme dans une -affaire à faire-faire bouger comme " Sans Pub et sans pitié",autre "canard" similaire appelle à résister , témoigner, communiquer. Ne pourrait-il pas pourtant au nom de ce réalisme faire surgir du positif ici et là, montrer un héroisme enviable insistant sur des réussites encourageantes ? Peut-être avec sa façon d'essayer d'alerter , d' analyser les stratégies qui maintiennent la misère deviendra culte ce journal "La Brique". Peut-être est-ce déjà le cas avec son côté sisyphe -équipe-hétéroclite changeante, peut-être là est sa force . Là on trouve un vouloir autre-chose, l'exigence de refuser tout objectif de piédestal : rester petit pour muter, libre , libéré des règles, être autre, sans exister-en-esclave ,tout en jouant le jeu des contestations de tout canard. La justice toujours en équilibre est-ce vraiment une utopie ?