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Critique de OncleDan


L'ouvrage est sous-titré "Carnets de pêche et d'amour 1977-2003". Il est en effet écrit chaque année, de fin juillet à fin août, lorsque Benoîte et son mari Paul Guimard, se rendaient dans la maison qu'ils avaient fait construire à Bunavalla, dans le Kerry au sud ouest de l'Irlande, leur quatrième maison après celles de Paris, Hyères et Doëlan au sud de la Bretagne. Était-ce bien raisonnable ? Sans doute pas, mais la passion de la pêche et les rares éclaircies laissant apercevoir furtivement de saisissants et fabuleux paysages, semblent suffisants pour compenser un temps absolument exécrable, des températures hivernales et une humidité record dans ce pays de "la brumisation permanente".
« L'Irlande bascule vite dans la déréliction dès que la beauté du paysage ne fait pas tout oublier »

Ajoutez à cela les difficultés récurrentes liées à une maison abandonnée onze mois sur douze, alimentation en eau défectueuse, chasse d'eau en panne etc. Heureusement, si les Irlandais ont "des gueules insensées", ils sont très serviables.

Une raison supplémentaire à ces déplacements est l'amour passionné de Kurt, son amant américain qu'elle retrouve dès que Paul a laissé le champs (et le lit) libre. "Elle vit et fait le plein de vit" mais là aussi, les compromissions de l'amour sont nombreuses. Les rencontres sont torrides et font oublier le climat détestable mais pas que son amant n'a "aucun sens de la poésie, de la magie des mots, aucune fantaisie, aucun humour", et aucune culture. Lorsque la vieillesse amoindrit les performances physiques, le charme de Kurt ne réside plus que dans cet amour inconditionnel et total qu'il voue à Benoîte. « cela me ravage de le savoir si vieux, en tout cas si menacé à brève échéance par l'âge. Moi aussi, me direz-vous : mais d'abord, j'ai 10 ans de moins et bander c'est sans doute plus dur que de se la faire mettre en douceur ! »
« Pour moi les caresses, le cunnilingus, doivent culminer par la pénétration, et la suite. Comme un dîner se termine par le dessert ou l'alcool. le plat de résistance, c'est tout de même la mise en commun de ses organes. »

Ce journal est également une intéressante étude sur les insidieux effets de la vieillesse, ce puits sans fond, cette "désespérante glissade vers le néant".
« La vieillesse n'est jamais belle car un naufrage n'est jamais beau ». (François Mauriac) " Il faut vraiment être deux fois plus gaie, deux fois plus drôle, deux fois plus riche et deux fois plus généreuse pour ne pas basculer dans le camp des vieillards".
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