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EAN : 9782070453313
144 pages
Gallimard (28/08/2014)
4.03/5   20 notes
Résumé :
«Je tenterai de vanter ces divines suspensions temporelles que nous allouent parfois lesdits temps morts, c'est-à-dire ces merveilleuses occasions qui nous sont parfois octroyées de nous soustraire au stress de la vie trépidante d’aujourd’hui.» Préserver le luxe d’un rythme personnel face à la cadence de plus en plus oppressante des horloges, accorder ses états d’âme aux variations de plus en plus capricieuses de la météorologie, bref s’adapter - si c’est encore pos... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
♫ Avec le temps,
va,...♫
Léo Ferré - 1971 -
---♪----♫---⛅---⏳---⛅---♫----♪---
Début temps, s'abstenir...

T'as le temps qu'il fait
♪-2016- Tal le temps qu'il faut♪
Nos yeux furent premiers à voir
Philippe, aussi nous a chanté Léo tard
-1993-♪ Je chante pour passer le temps ♪
Pas si facile de vivre avec Montand
Il est trop court le temps des cerises sur le gateau
Faux battre le fer tant qu'il est chaud
Alors - 2022 - ♪On a pris le temps♪
Et j'voudrais qu'ça dure ♪longtemps♪
Y'a longtemps que je t'aime
le temps de la rengaine
la maladie d'amour
y'a le temps qui court
le temps de la fringale
le temps des cathedrales
le temps béni
le temps des colonies
Merci papa, merci maman
Dansez maintenant
Le temps passe, on l'évite
Ne passons pas trop vite
Donne-moi le temps
D'avancer comme je le ressens
Sort de ce Grand corps Malade
Avec le temps va, reprend ta ballade 🦶
(livre que j'avais emmené avec moi sur mes chemins,
Merci à Denis Grozdanovitch, un érudit, véritable inspirateur d'un art à faire des listes ;-))


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En français, il y a un seul mot pour désigner le temps qui passe et le temps qu'il fait. Ce n'est pas comme l'allemand qui différencie « Zeit » et « Wetter » ou l'anglais qui a « time » et « weather ». En fait, je pense que c'est surtout les langues latines qui n'ont pas cette distinction.
Les réflexions de Denis Grozdanovitch entremêlent ces deux dimensions du temps autour de la vie, des loisirs, de la lecture, de l'écriture. Il pose un regard sur les différents phénomènes météorologiques comme la pluie, les nuages, le vent, la neige et la manière dont ils influencent ses loisirs ou sa découverte de villes comme Paris, Londres, New-York ou Venise.
Puis il s'intéresse au temps qui passe et à sa fuite. Est-il possible de l'arrêter, de répondre à l'appel que lance Lamartine dans « Le lac » ? Grozdanovitch pense que c'est notre « emploi du temps » qui nous permet d'acquérir une certaine liberté physique ou intérieure. Il y a également la prise de notes au quotidien qui est un moyen de ralentir le temps et de récolter des « instants de furtive éternité » comme les appelle Charles-Albert Cingria. On peut y ajouter aussi la musique, la contemplation des oeuvres d'art ou le jeu d'échecs.
Certaines digressions philosophiques de l'auteur m'ont un peu lassé. Mais il a le bon goût de convoquer au milieu de ses réflexions d'autres auteurs comme il le dit lui-même : « Puisque je ne puis désormais, en sus de mes inévitables digressions, me dérober à cette mission devenue mienne d'être un passeur littéraire... » On rencontre ainsi des auteurs variés comme Horace, Brodsky, Lewis Caroll et Marcel Proust évidemment, lui qui « recherchait le temps perdu ». Parmi les compagnons de réflexion de Grozdanovitch, on croise encore des auteurs qui me sont chers, notamment Claudio Magris - avec des citations de « Danube » et de « Microcosmes » (qu'il va falloir que je relise !) - et toute une pléiade d'écrivains suisses comme Georges Haldas, Charles-Albert Cingria, Nicolas Bouvier et Jean-François Duval (que je ne connaissais pas). Terminons cette agréable variation littéraire sur le temps avec une dernière citation d'un autre écrivain suisse qui n'a pas hésité à tenir son journal pendant 42 ans : c'est Amiel qui nous confie : « Prendre le temps comme il vient et les hommes comme ils sont, cette sagesse-là vaut mieux que la majesté hautaine. »
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Quel petit grand bonheur que ce livre d'un auteur découvert au salon du livre de Geaune en 2017. J'y ai retrouvé les plaisantes paroles qu'il avait dites en conférence. Enfin un sportif que j'apprécie ! Une philosophie de vie avec beaucoup d'aphorismes, un éloge de Venise... où l'auteur que je croise devant mon stand me parle du temps où son papa à Vézelay terminait de payer les vacances de la famille en vendant les aquarelles qu'il vendait directement sur place aux touristes. C'est un éloge de la pluie contre les adorateurs monothéistes du soleil. A lire en ces temps de canicule ..
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Lorsque l'on ouvre un nouveau livre de D,Grozdanovitch et si nous avons déjà eu le bonheur de lire quelques-uns de ses précédents petits bijoux qu'il nous offre, nous savons que, très certainement, nous allons nous laisser glisser dans ses pas, nous laisser transporter, doucement, très doucement, vers un havre de paix, de culture et de sérénité qu'il sait si bien partager.

J'ai "dévoré" ce bienfaisant éloge, lentement, lentement, au fil de ces instants qui passent tout en saisissant "le temps comme il va".
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Pour moi il y a deux sortes de bouquins préférés : ceux qui incitent à en lire d'autres , ceux qui incitent à écrire . Cette suite de courts essais offre pour un prix modique (2eu) les deux plaisirs et s'y ajoute celui d'un style raffiné , d'une pensée qui allie profondeur et humour. Un vrai petit bonheur !
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critiques presse (3)
NonFiction
23 février 2015
Dans une prose libre et rénovatrice, Denis Grozdanovitch cherche à repoétiser le monde merveilleux des heures perdues et du temps à retrouver.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LeFigaro
17 septembre 2014
Dans son style bien à lui, mélange de souvenirs extirpés du fin fond de sa mémoire et de digressions poétiques qui au fil de sa plume finissent miraculeusement par présenter une étonnante cohérence, il égrène en onze chapitres, les plaisirs rares provoqués pes temps nuageux, pluvieux, venteux [...].
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
17 septembre 2014
Denis Grozdanovitch fait son miel de petites choses futiles. Mais procure au lecteur un plaisir intense.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
En fin de compte, c'est peut-être au cours de mes parties d'échecs que j'ai le mieux éprouvé le relâchement de la vitesse du temps. La sensation était à chaque fois de m'être penché avec tant d'attention sur les figurines que j'avais fini - à l'instar d'Alice - par passer à travers le miroir pour intégrer l'étrange et merveilleux monde-échiquier imaginé par le révérend Dodgson. Un monde dans lequel non seulement le temps coutumier n'a plus cours mais où tout est inversé : pour atteindre un but il faut d'abord s'en éloigner, pour rester sur place il faut courir très vite, il est impossible de se "souvenir du futur", un simple fantassin peut devenir reine et enfin, au moment d'étancher votre soif on vous offre un gâteau sec ! Oui, aussitôt que nous nous sommes égarés, nous autres bienheureux naufragés des soixante-quatre cases, dans le labyrinthe enchanté (et sans doute infini) des combinaisons potentielles de nos chères armées de bois, dont la vitesse de déplacement - lente ou foudroyante - est fonction de nos perspectives mentales conjuguées aux fulgurances de notre imagination, il est assez évident que le temps coutumier s'interrompt. Le temps de l'échiquier qui commence alors, et cela en dépit des coups d'œil anxieux que nous pouvons glisser de temps à autre à la pendule chronométrique, est d'une texture toute carrollienne.

Bienheureuses temporisations
- p108 -
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Maintenant, Georges Haldas qui, quand il nomme l'invisible, désigne, je crois, l'une des modalités de cet enchantement presque impalpable :
« Je consigne ici que ce soir est un soir comme les autres. Il fait très froid. Bise. Plaques de verglas. Boulevard désert. Café désert lui aussi. Musiquette à la radio. Les garçons, désoeuvrés, discutent. Tout est familier. Pourtant l'invisible vous enveloppe. Et vous pénètre. Sans rien pouvoir en dire, je le sens. Au milieu de tout. Et en moi. Je suis percevant cela, comme en état d'alerte. Mais nul, du dehors, ne s'en doute. Et moins encore ne l'imagine. Je suis simplement un homme qui, penché sur sa table, écrit dans un carnet. Toute l'énigme — mortelle — de la vie est dans la conscience de ces instants. De cette présence réelle de l'invisible mêlée à la réalité de ce qui nous entoure. Mais la manière dont je consigne cela ne rend nullement compte du phénomène. De ce qu'il y a de banal en lui, et de stupéfiant. » (Georges Haldas, Le coeur de tous, L'Âge d'homme, 1988)
Il est sûr que notre prétendu progrès occidental, désormais presque entièrement dévolu aux valeurs quantitatives, paraît avoir perdu le sens du simple et naïf bonheur.
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Et puis surtout, lorsque la pluie avait commencé tôt le matin et menaçait de durer, il y avait les lectures ! Ces longues lectures des jours de pluie dans lesquelles on s'embarquait, ma soeur et moi, chacun à un bout de la pièce, nous adressant de temps à autre des commentaires sur nos émerveillements respectifs (que nous n'écoutions d'ailleurs qu'à demi, tellement nous étions "pris" par nos aventures livresques respectives), et qui demeurent pour moi l'un des cadeaux les plus somptueux que la vie m'ait offert !
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S'il est un domaine où Bergson excelle particulièrement à mes yeux, c'est bien celui qui concerne la question du temps !

Le temps de la liberté intérieure
p 82
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A vrai dire, il m'a toujours semblé que la météorologie climatique induisait en nous, selon les variations de l'atmosphère, une météorologie plus subtile : celle de nos états d'âme. La joie ou la gaieté, la tristesse ou la mélancolie, l'impatience, l'humeur vagabonde ou la paresse de certains jours paraissent bien en effet (du moins en majeure partie) être reliées au temps qu'il fait.
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Vidéo de Denis Grozdanovitch
L'académicien Erik Orsenna publie «Géopolitique du moustique», chez Fayard, dans lequel il entraîne les lecteurs dans un grand voyage pour tenter de mieux comprendre la terre et la mondialisation. À ses côtés, René de Obaldia, de l'Académie française, évoque la sortie de son ouvrage «Perles de vie», publié chez Grasset, un recueil de pensées et de citations. Cinq grands noms du théâtre - François Morel, Jean Rochefort, François Berléand, Bernard Murat et Michel Bouquet - rendent hommage à son oeuvre. La biologiste Emmanuelle Pouydebat publie «L'Intelligence animale», chez Odile Jacob, tandis que Denis Grozdanovitch fait paraître «Le Génie de la bêtise», chez Grasset. L'émission propose également un entretien, enregistré aux Etats-Unis, avec la romancière américaine Toni Morrison, prix Nobel de littérature en 1993.
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