En 1999, un nouveau type de télé-réalité a vu le jour aux USA avec Big Brother, la première émission de télé-réalité d'enfermement où tout le monde surveille tout le monde. En 2001, en France, c'était le tour de Loft Story. Dans
L'art de mourir, écrit en 2009, Anna Grue invente avec l'émission ‘Qui est l'assassin' le concept de la télé-réalité jeu de rôle - comédie policière. Huit personnes enfermées dans une grande maison sur une île. Des caméras partout. Les téléspectateurs doivent voter pour désigner qui est l'assassin, puis qui est la première victime, puis la deuxième… Une romancière présente sur place écrit, au fur et à mesure, le scénario de la comédie policière en fonction des votes. Un détective - qui fait partie des huit candidats - doit trouver qui est l'assassin. Beaucoup d'imagination donc, ce qui donne une intrigue inédite et passionnante. Surtout que tout ne va pas se passer comme la production l'avait prévu!
On va au fil des pages devenir intime avec les huit candidats enfermés. On va découvrir leur vie, leur caractère, leurs problèmes personnels et les raisons très diverses qui les ont poussé à participer à l'émission. Parmi eux, Kamille Schwerin, sculptrice, dont la mère a été tuée dans des conditions étranges un an auparavant (affaire non résolue) et Dan Sommerdhal, détective, missionné par la police pour mieux connaître cette Kamille, soupçonnée d'avoir joué un certain rôle dans le meurtre de sa mère. Pour nous aider à suivre l'intrigue, sans passer à côté de quelque chose, l'auteure nous donne, en début de récit, la liste de tous les protagonistes (23 personnages!), puis nous fournit le plan de l'île de Nyholm où se situe l'action, ainsi que le plan de la grande maison dans laquelle les candidats séjournent. L'auteure nous livre aussi, par-ci, par-là, quelques indices sans avoir l'air de rien, qui mettront le lecteur perspicace sur la piste du tueur. On se trouve par moment dans du
Agatha Christie (Les
dix petits nègres), à d'autres moments dans le jeu de Cluedo. Ça m'a aussi fait penser
Au soleil Redouté de
Michel Bussi. La fin est totalement classique avec le détective qui dévoile qui est le criminel et présente le déroulement des évènements. Et tant pis si le héros, Dan Sommerdhal,
le détective chauve, ne nous apparait pas comme totalement sympathique (car il trompe sa femme), mais l'auteure avait besoin qu'il en soit ainsi, pour notre plus grand plaisir de lecture!