Mon père. Inventaire - Une leçon de savoir-vivre

Celle ci à l'irruption de la maréchaussée eut (...)une diarrhée abondante. Les flics zélés mais conscients cependant de la dignité de leur fonction et de la noblesse de leur tâche de maintien de la paix décidèrent de ne prélever que l'aveugle et de laisser dans sa merde la chieuse au lit.

Il se trouvait que cette dame avait déjà douze enfants et, selon le vieil adage, quand il n'y a pas assez pour 12 il y en a encore moins pour 13.

"Jusqu'à quand ?" me demandait-on dans les années 70. "Jusqu'à quand vas-tu parler de ça ? C'est de la vieille histoire, oublie tout ça, change de disque." Je n'ai jamais cherché ni à oublier ni à me souvenir. C'est là, c'est tout. Et si j'éprouvais le désir de changer de disque, la lecture des journaux, les discussions dans les cafés, la situation nationale, internationale, tout me ramène à ça. C'est dans les années 80 que j'ai vu - devrais-je dire revu ? - les gendarmes munis de gilets pare-balles, armés de mitraillettes, en faction derrière des barrières métalliques afin de protéger le mausolée de la déportation, les écoles juives, les synagogues, et jusqu'aux boucheries cacher.