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EAN : 9782330005818
56 pages
Actes Sud (03/04/2012)
4.36/5   11 notes
Résumé :
- Maman c'est moi.
- C'est votre fils madame.
- Mon fils ?
- Oui votre fils.
- Lequel des deux ?
- Lui ! Lui ! C'est votre fils
- Mon fils ?
- Embrassez-la.
- Bonjour maman.







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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"Votre maman". Ces deux mots ouvrent chaque chapitre/acte de cette courte pièce. C'est ainsi que le directeur de la maison de retraite commence ses échanges avec le fils de cette dame atteinte d'Alzheimer. Il n'a que des doléances à lui formuler : la maman est difficile, parfois agressive, les moyens manquent. Mais que peut faire ce fils, entre cette vieille femme effectivement ingérable et une structure hospitalière inadaptée (manque de budget, manque de personnel).
Les contingences de ces trois personnes sont inconciliables : l'état de la vieille dame nécessite un vrai soutien (cf. 'Little Josephine'), une présence chaleureuse et une surveillance étroite de tous les instants, que son fils ne peut malheureusement pas lui fournir, faute de temps et d'équipement.
Alors entre ces trois-là, les échanges ne peuvent être que dialogues de sourds.

Comme dans la BD Rides de Paco Roca, certaines situations et paroles peuvent prêter à sourire, malgré le tragique de la situation et la gravité des thèmes évoqués : maladie, sénilité, Shoah.
Il n'empêche que cette pièce brillante est avant tout très émouvante.

--- Vu au théâtre puis lu de cet auteur la très belle pièce 'L'Atelier'.
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Trois personnages dans cette courte pièce de théâtre, trois mondes qui tentent de communiquer et qui n'y parviennent pas. Il y a la mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer, son fils qui vient régulièrement lui rendre visite et enfin le directeur de l'EHPAD. Tout en dialogues surréalistes proches de l'absurde, ce texte court et incisif nous amène à réfléchir sur les conditions d'accueil de nos ainés. A l'heure du scandale autour des établissements privés d'accueil de personnes âgées dépendantes, ce livre prend un écho particulier.
La mère tient des propos incohérents et a, du fait de sa maladie, des difficultés à suivre le fil de la discussion. le directeur cherche à éviter les problèmes et se plaint constamment du manque de personnel et du comportement de la résidente. On ne peut que s'identifier au fils qui cherche vainement à réconcilier les uns et les autres.
On ne saurait en vouloir à cette vieille dame, ni à son fils, c'est donc sur le directeur que l'on va concentrer nos sentiments de colère, d'incompréhension, de sidération car ce monsieur n'éprouve aucune empathie, ne se remet jamais en question et s'y prend exactement comme il ne faut pas s'y prendre, aussi bien avec les usagers qu'avec les familles.
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Trois personnes dans cette pièce. le fils, la mère et le directeur de la maison de retraite. La mère est un peu perdue ce qui nous vaut quelques jolis moments de dialogues un peu absurdes. Mais ne le fait-elle pas exprès de temps en temps ? le fils est très présent et attentionné, le directeur obtus, limite veule. Ce qui compte pour lui c'est le rendement de son établissement.
La mère l'ennuie. Cette fois-ci elle a décidé des rester assise dans un fauteuil roulant alors qu'elle n'en n'a pas besoin. le directeur, si ! Pour un autre pensionnaire car des fauteuils roulants il en a peu. Il manque du personnel également. Il le dit au fils. En plus sa mère frappe les pensionnaires, à coup de parapluie. Pourquoi demande le fils ? Demandez-lui, répond le directeur.
Et la mère, à ses yeux, a une bonne raison. Car les pensionnaires utilisent ses WC privés et c'est un vrai défilé dans sa chambre (certaines ne tirent même pas la chasse) « Alors moi, quand j'en chope une, je lui colle des coups de pébroc sur la bosse pour lui ôter l'envie de venir pisser chez moi ! »
Cela pourrait faire sourire…Cela fait sourire mais on sent toute la détresse de la mère. Elle a une forte personnalité mais elle a aussi une lourde histoire qui la hante…
Un jour la mère disparaît. le directeur, de plus en plus antipathique, ne s'en affole pas plus que cela, on finit toujours par retrouver les petits vieux qui fuguent. le fils est angoissé, surtout qu'il vient d'apprendre que des gendarmes recherchent sa mère avec des chiens. Et ça ce n'est pas possible car la mère elle en a très peur des gendarmes et des chiens. Et elle va se cacher. « Je ne veux pas de gendarmes, c'est clair ? »
C'est son histoire qui remonte à la surface…

C'est un texte superbe. Il y a beaucoup de détresse dans ces dialogues, on sourit malgré tout -un peu- mais on est troublé par ce texte, criant de vérité.
A découvrir absolument.
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On vient de me prêter cette pièce alors que j'avais presque lu tout Grumberg

Un succession de petites scènettes, dialogues entre le directeur de L'EPAD, le fils et sa mère. La mère a perdu la tête et enchaîne les actes et des propos qui prêtent à rire. Et les lecteurs que nous sommes n'y résistent pas. Et pourtant...
La situation n'est pas drôle et devrait appeler les larmes.
Quelques in ides savamment distribués au fil des pages : le bruit des bottes, les chiens qui aboient et la gendarmerie. Oui. La mère de cette pensionnaire a été arrêtée et déportée pour ne jamais revenir

Allez, j'en ai peut-être trop dit

Cette pièce nous bouleversé profondément après nous avoir fait sourire.
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Pièce émouvante de Grumberg.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mon fils a dit qu'il passerait s'il trouve le temps de venir voir sa maman. Je veux pas le louper, il vient si rarement. Il est très occupé, il court, il court, les affaires, le pognon, tout ça.
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Et quand la dernière survivante aura rejoint les siens dans le ciel de Pologne, nous laissant seuls avec pour héritage sa chancelante mémoire, qu'en ferons-nous, nous les orphelins?
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Et quand la dernière survivante aura rejoint les siens dans le ciel de Pologne, nous laissant seuls avec pour héritage sa chancelante mémoire, qu'en ferons-nous, nous, les orphelins.

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Videos de Jean-Claude Grumberg (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Grumberg
C'est avec un plaisir non dissimulé que je vous invite à rencontrer Jean-Claude Grumberg ce samedi 1er juillet dès 14h30.
Il assistera la veille à la dernière représentation de sa pièce La plus précieuse des marchandises, réalisée avec brio et justesse par le Théâtre le Public, et y rencontrera son public.
Jean-Claude Grumberg est le lauréat du Prix d'honneur Filigranes 2019 pour ce conte aujourd'hui joué dans le monde entier et prescrit dans les écoles. Il sévit avec succès dans le monde du théâtre depuis plus de 50 ans.
Scénariste et écrivain. J'ai eu la chance et le plaisir de le rencontrer en 2013 pour faire la promotion de son ouvrage hilarant et truculent Pour en finir avec la question juive. Depuis, nous ne nous sommes plus quittés.
De Pitchik à Pitchouk est une petite merveille, un bijou.
Voilà ce que j'écrivais en avril pour annoncer la sortie de ce conte pour vieux enfants :
« Tu es une source intarissable, tellement indispensable dans ce travail de mémoire que tu poursuis inlassablement , tellement et encore plus d'actualité aujourd'hui.
Tes écrits enjolivent notre quotidien et sont source de réflexion et de sagesse
Je sais combien te manquent Jacqueline et Maurice et tu l'écris avec beaucoup d'amour et de pudeur.
Tu es devenu un incontournable dans nos bibliothèques et je vous invite, TOUS, malgré la profusion de romans formidables parus ou à paraître, à lire et partager ce petit trésor disponible en librairie ce vendredi 7 avril. »
À samedi, Marc Filipson
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