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EAN : 9782706705359
192 pages
Salvator (22/03/2008)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Le bouddhisme propose, pour atteindre la félicité, son " noble sentier octuple ". Anselm Grün montre que la tradition chrétienne ouvre, elle aussi, un chemin pour accéder au bonheur. Les Béatitudes, qui ouvrent le Sermon sur la montagne, constituent un véritable programme pour parvenir à la liberté intérieure, pour être en accord avec soi. L'art d'être heureux consiste aussi à savoir trouver le bonheur là où nous ne le voyons pas.
Que lire après Les huit secrets du bonheur : La voie octuple des BéatitudesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
une méditation intelligente pour des lecteurs d'aujourd'hui

Anselm Grün, pour chaque Béatitude, évoque les réalités modernes, les insatisfactions des hommes, puis explique en quoi la Béatitude peut nous parler aujourd'hui
pour cela, il ne craint pas d'expliquer les termes, de les replacer dans leur contexte ... les mots grecs, hébreux, romains nous sont présentés, pour toutes les notions importantes dans les Béatitudes : miséricorde, coeur pur, paix, etc
bien souvent les concepts grec, juif et romain se répondent et se complètent

il nous rappelle aussi tous les symboles repris dans ces Béatitudes : pourquoi HUIT Béatitudes ? pourquoi le Sermon est-il fait sur LA montagne ? des rappels culturels importants, qui permettent d'approfondir chaque méditation, et de trouver finalement une cohérence à l'ensemble, "le chemin octuple"

à lire pour méditer en ce temps pascal, ou dès que l'on se sent prêt
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Pour Luc, Jésus est l'initiateur, le promeneur divin, qui descend du ciel et nous accompagne sur le chemin de la vie véritable. Luc reprend là un thème grec important : la philosophie est un chemin. Notre vie est un chemin vers Dieu.
Le "chemin" est l'essence de l'acte de philosopher. (...)

Matthieu nous montre à cinq reprises comment réussir notre vie, lorsqu'il rapporte les paroles que Jésus prononce devant le peuple. En ces occasions, Jésus se relie aux cinq livres de Moïse. Jésus est le nouveau Moïse qui affranchit le peuple (...)
Dans les Béatitudes, il présente ce chemin octuple vers le bonheur de façon poétique et c'est le chemin de la vie. Dans les cinq textes de Matthieu, nous comprenons comment Jésus répond à l'aspiration des Juifs à réussir leur vie.

Ce chemin octuple reprend les désirs essentiels des êtres humains, il rappelle le noble sentier octuple évoqué par Bouddha. (...) nous pouvons nous référer à C.G. Jung et à la structure archétypale de l'âme humaine.
L'âme réagit à des images qui la touchent particulièrement et les huit béatitudes reflètent justement les désirs les plus profonds du coeur humain, désirs présents dans toutes les cultures et toutes les religions.

Les Pères de l'Eglise méditent les huit Béatitudes en tenant compte d'autres récits dans lesquels apparaît le huit.
Huit personnes sont sauvées du déluge et trouvent refuge dans l'arche.
Les Béatitudes nous préservent donc de la noyade dans les flots de l'inconscient. Les baptistères, dans l'Eglise primitive, sont octogonaux. (...)
Le huit est le chiffre de l'infini et de la transcendance divine.
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Ses paroles (note : celles de Jésus) ont un écho dans notre monde si dur et maintiennent en nous cette aspiration à un monde de miséricorde.
Elles nous exhortent à ne jamais oublier ce désir profond, même si nous avons parfois l'impression que nous devons nous endurcir.
La parole de Jésus continue de résonner en nous et ouvre une brèche dans la cruauté du monde. La chaleur des paroles de Jésus, sa façon de s'adresser nous et à ses disciples transforment la miséricorde du Christ en réalité dans notre coeur.

Dans la cinquième béatitude, Jésus nous montre que notre comportement et notre perception de nous-mêmes dépendent l'un de l'autre et se répondent.
Lorsque nous sommes miséricordieux, nous recevons aussi la miséricorde de la part des autres.

Nous pouvons comprendre ce mot différemment selon qu'on se réfère à la racine grecque ou à la racine hébraïque.

L'hébreu fait un parallèle entre rahamim et rehem, entre miséricorde et sein maternel. Est miséricordieux celui qui est maternel avec lui-même comme avec les autres. Nous parlons aujourd'hui, en psychologie, de l'enfant intérieur. Chacun porte en soi un enfant blessé, qui a été un jour ridiculisé ou dont la singularité n'a pas été respectée.

La miséricorde signifie s'accepter avec amour et porter cet enfant comme en son sein, considérer ce pauvre enfant, orphelin, abandonné et blessé et le prendre dans ses bras. La douleur de l'enfant en moi pourra ainsi être apaisée et cela me permettra de renouer avec ma sensibilité et de me sentir en paix.
Je ne me mets pas en colère contre cet enfant blessé qui s'exprime en développant des symptômes névrotiques ou réagit avec susceptibilité quand il se sent blessé à nouveau. Je traite avec amour cet enfant qui a besoin d'aide. Et je suis sûr que cet enfant intérieur grandira en mon sein comme dans le sein de Dieu et qu'il deviendra celui qu'il doit être selon les desseins de Dieu.

Une autre traduction de la miséricorde vient d'un mot grec qui signifie viscères : esplanchnisté se rapporte à celui qui a été saisi dans ses entrailles.
Les viscères étaient pour les Grecs le lieu de la vulnérabilité. Etre dans la miséricorde pour soi-même, c'est regarder sa fragilité en face et se réconcilier avec elle. On sera ensuite capable d'être miséricordieux envers les autres et de s'ouvrir à eux. (...)

Le mot grec oiktirmon traduit aussi la miséricorde ou plutôt la compassion.
Dans la béatitude de la miséricorde, Jésus rejoint l'éthique de la compassion, telle qu'elle a été prônée dans le bouddhisme et remise en avant dans le christianisme par Schopenhauer.
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Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le royaume des cieux est à eux

(...) Pour Luc, Jésus promet le salut à ceux qui n'ont rien. Ils seront les premiers à pouvoir accéder au royaume de Dieu.
Pour Matthieu, la béatitude n'est pas en premier lieu un engagement, mais l'indication du chemin à suivre. C'est pourquoi la pauvreté de l'âme exige un travail sur soi. (...)
Elle correspond à la liberté intérieure et à l'indépendance d'esprit. (...)
Jésus s'intéresse à la liberté intérieure, celle qui permet de dire :
"Je ne m'attache pas aux choses matérielles et ne dépends pas des autres êtres humains. La richesse m'importe peu. Je peux très bien partager ce que j'ai avec les autres (...)"

Mais le pauvre en esprit sait également accueillir les présents de Dieu ou ceux des hommes. Je connais beaucoup de personnes qui ne savent pas se réjouir des cadeaux qu'elles reçoivent. (...)
Elles n'éprouvent pas de bonheur, parce qu'elles ne sont pas ouvertes à la nouveauté et aux surprises de la vie. (...)

Les sages d'Orient comme les mystiques de la tradition chrétienne ont compris à leur manière la pauvreté de l'âme. Elle ne signifie pas seulement le détachement vis-à-vis de toute possession, mais aussi vis-à-vis de l'ego.
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Le Sermon sur la montagne nous permettra d'approfondir notre réflexion sur ce thème du bonheur. En effet, Jésus y utilise huit fois le terme makarios.
Par huit fois, Jésus proclame les hommes heureux ou bienheureux.

Ce texte des Béatitudes a connu au cours de l'histoire de l'exégèse et de la spiritualité bien des interprétations. Deux orientations dominent cependant.

La première considère les Béatitudes comme des paroles de consolation : certaines personnes sont proclamées bienheureuses dans des situations bien précises. Les Béatitudes évoquent alors exactement le contraire de ce que les hommes supportent de malheur, de pauvreté, de persécution. Cette interprétation théologique prime dans la tradition évangélique : Dieu apporte le salut aux hommes et ces derniers n'ont rien à faire.

La seconde les considère d'abord comme des exhortations éthiques, et c'est en particulier l'interprétation de l'Eglise primitive. Pour elle, la série des Béatitudes représente les étapes sur le chemin de la perfection. Le mystique Grégoire de Nysse les compare au chemin qui mène au sommet de la montagne. Le Christ doit être l'exemple vivant des huit vertus prisées dans ce texte. Nous atteignons le bonheur en agissant et en nous exerçant à adopter ces huit dispositions que Jésus glorifie ici.

Le but de ce chemin intérieur vers la béatitude n'est pas seulement psychologique - connaître bonheur et satisfaction -, il est aussi et surtout spirituel. Le sommet de la montagne représente pour Grégoire de Nysse l'expérience mystique de l'union de Dieu et de l'homme.
Là-haut, sur la montagne, l'homme se libère des entraves du monde et ressent la proximité de Dieu.
L'être humain connaît le bonheur véritable lorsque Jésus le conduit sur le chemin de la montagne pour l'aider à se rapprocher de Dieu grâce à la pratique des huit vertus.
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La philosophie grecque possédait trois mots pour exprimer le bonheur.

Le premier concept est eudaimonia. Eu signifie bien et daimon caractérise l'ange de l'âme, l'intériorité de l'âme et les capacités psychiques de l'homme.
Pour Platon, le daimon correspond au divin dans l'homme, la plus élevée de ses capacités naturelles, qui réside dans la raison. (...)
L'homme heureux entretient donc une bonne relation avec son âme, c'est-à-dire avec son noyau divin. Et, justement, je peux travailler sur ce potentiel que possède mon âme. Pour les Grecs, s'exercer à la vertu apporte le bonheur et la plus haute des vertus est la sagesse. Par la méditation et la réflexion, je prends conscience de moi-même et connais le bonheur (...) Pour les stoïciens, c'est l'éthique (ars vitae) qui mène au bonheur.

Le deuxième concept désignant le bonheur est eutychè. Tychè signifie le hasard, eutychè est donc ce qui m'arrive de bien. (...)

Le troisième concept est le plus important si nous voulons nous rapprocher du sens du mot dans la Bible : makarios, heureux, bienheureux, adjectif réservé aux dieux chez les Grecs. Les dieux de l'Olympe étaient libres.
Ils n'étaient pas astreints au travail, pas soumis à la peine, ils n'avaient pas à tenir compte de l'avis des autres. Ils étaient tout à fait eux-mêmes, en accord avec eux (...) Ils étaient heureux, parce qu'immortels et éternellement jeunes.
C'est justement ce troisième mot que la Bible utilise, d'abord dans l'Ancien Testament, pour désigner l'état de l'homme qui suit les commandements de Dieu, puis dans le Nouveau Testament, pour qualifier l'homme qui écoute et suit la parole de Jésus. (...) Pour Jésus, est heureux celui qui le contemple dans son mystère divin, qui le comprend et qui suit sa parole. (...)

Le Sermon sur la montagne nous permettra d'approfondir notre réflexion sur ce thème du bonheur. En effet, Jésus y utilise huit fois le terme makarios.
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Vidéo de Anselm Grün
La librairie 7ici est passée pour la première fois sur la radio chrétienne RCF ! Dans l'émission "Un bon bouquin" du samedi 9 octobre 2021, nous avons recommandé aux auditeurs "Pouvoir : savoir gérer la tentation de l'autorité", un livre d'Anselm Grün.
Disponible en magasin et sur notre site : https://librairie-7ici.com/15365-pouvoir-savoir-gerer-les-tentations-de-l-autorite.html
Librairie chrétienne 7ici 48 rue de Lille 75007 Paris 01 42 61 57 77 Nous vous accueillons du lundi au samedi, de 11h à 19h.
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