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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai tout d'abord flashé sur cette couverture que je trouve magnifique et les dessins m'ont confirmé que l'intérieur était à la hauteur de la couverture.
Les illustrations rendent à la perfection l'ambiance des années 60 aux Etats-Unis.
L'histoire est intrigante, flirtant avec l'univers des détectives privés.
Un homme achète chaque jour son petit déjeuner dans une boulangerie et la femme qui le sert tous les matins lui dit quelque chose qui prendra tout son sens le lendemain, et ce sera comme une petite graine qui prendra racine en lui et l'incitera à devenir détective amateur afin de résoudre ce qu'il croit être une affaire policière mystérieuse.
Entre le décès étrange d'un homme, la brusque disparition d'une femme , la réapparition de cette même femme sous un autre nom dans une autre ville, notre pseudo détective qui travaille en réalité dans les assurances, aura bien du mal à démêler le vrai du faux.
Les illustrations sont vraiment à la hauteur du récit qui se révèle passionnant et haletant alors qu'au fond il ne se passe pas tant de choses que ça et que la fin est vraiment bien trouvée.
Une vraie réussite !
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Quand j'ai aperçu cette bande dessinée dans le rayon "nouveautés" de ma médiathèque, je l'ai embarquée aussitôt. J'aime bien les polars en BD et pour celle-ci je me suis laissée tenter par les avis de quelques blogueurs.

Philippe Whiting est un employé des assurances sans histoire. A l'occasion d'une visite chez son frère dans une ville voisine, il tombe par hasard sur une femme qui ressemble étrangement à la vendeuse de la boulangerie où il achetait régulièrement ses gâteaux. Celle-ci a disparu deux ans auparavant, le lendemain de la mort accidentelle du propriétaire de la boutique. La femme nie être la personne qu'il a cru reconnaître. Cela lui semble étrange et il commence à faire des recherches en y consacrant tout son temps et toute son énergie.

J'ai adoré cette enquête parsemée de coïncidences et de disparitions que notre détective en herbe découvre au fur et à mesure. Même si je ne suis pas très fan des dessins aux contours bruts dans les tons jaune gris, je trouve qu'ils connotent parfaitement le récit, très prenant et dont le dénouement m'a vraiment surprise.

Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Il s'agit d'un récit complet en 1 tome comprenant 85 pages de bandes dessinées. Il est initialement paru en 2016 et il est l'oeuvre de Jean-Claude Götting qui en écrit le scénario et a réalisé les dessins et la mise en couleurs.

L'histoire se déroule dans les années 1950, dans la petite ville de Watertown aux États-Unis. Philip Whiting est un modeste employé d'une compagnie d'assurances Barney & Putnam. Ce jour-là, comme tous les autres, il achète un muffin à la boulangerie. Maggie Laeger, l'employée qui lui sert, lui déclare que le lendemain elle ne sera plus là. le lendemain elle n'est plus là, et monsieur Clarke, le propriétaire de la boulangerie, meurt écrasé par une étagère qui s'était détachée au-dessus de son plan de travail.

2 ans plus tard, Philip Whiting est persuadé d'avoir reconnu Maggie Laeger, tenant un magasin d'antiquité à Stockbridge, et portant le nom de Marie Hotkins. Lors du vide-grenier annuel de Stockbridge, il lui achète un album de souvenirs, contenant encore les photographies de son ancien propriétaire. Elle lui déclare ne l'avoir jamais vu. Philip Whiting rentre chez lui, parcourt l'album photo, acquiert la conviction qu'il a appartenu à Maggie / Marie. Il se rend compte qu'il y a eu plusieurs disparitions soudaines autour de Marie Hotkins. Il décide de mener l'enquête.

Le lecteur découvre ce tome avec une couverture énigmatique : un homme avec un chapeau qui ne le regarde pas dans les yeux, un fond mangé de blanc qui semble être composé de nuages, des rameurs faisant de l'aviron sur une rivière, sans barreur. le lecteur note également que chaque espace délimité par les traits d'encrage est comme brouillé par une pellicule grisâtre. Effectivement, tout du long du récit, chaque page est ternie par ce voile qui n'est pas homogène, qui affecte chaque case, mais pas chaque surface et pas de manière uniforme. Il semble que la perception de la réalité soit brouillée par ce voile, et soit quelque peu assombrie par cette caractéristique graphique. Mais ces mêmes éléments gris et noirs servent également à figurer la texture des surfaces et à modeler leur volume, ce n'est donc pas un simple voile qui obscurcirait la vision du lecteur ou du personnage.

L'auteur a choisi de raconter son récit sur la trame d'une enquête de type policière. Il n'y a pas de scène d'action, de course-poursuite, d'arme à feu. Les morts se passent hors cadre des cases, et même hors temps présent du récit, elles ne sont qu'évoquées une fois survenues, sans image du cadavre ou du défunt. le personnage principal n'a rien d'un homme viril, beau et musclé, ce n'est pas un héros d'action ou un individu remarquable par sa culture ou son milieu social. Jean-Claude Götting s'est attaché à prendre un employé de bureau subalterne, en tout cas sans traumatisme particulier, sans revanche à prendre, sans ambition, sans femme ou enfant. le lecteur apprend de lui qu'il vit seul dans un appartement qui n'a rien de remarquable, qu'il rend occasionnellement visite à son frère Hank (mariée à Polly) dans la ville voisine à Stockbridge, qu'il apprécie de boire une bière de temps à autre et de pêcher sur le lac avec son frère. le lecteur ne se prend pas d'affection pour lui, mais il se prend au jeu de sa curiosité pour Maggie Laeger, et pour ce que laisse entrevoir le contenu de l'album de photographies.

L'acquisition de cet album de photographies apparaît encore plus étrange que le comportement subodoré de Maggie Laeger. Dans une interview, l'auteur a indiqué qu'il avait lui-même acquis un tel objet, dans lequel se trouvaient des photographies de famille de son précédent propriétaire, ce qui a fait germer en lui l'idée de cet album. Parcourir cet album de famille ouvre une fenêtre dans la vie intime de quelques personnes, au travers de photographies peu nombreuses, l'apogée de la curiosité étant atteint lorsque Whiting découvre une légende pour une photographie qui a été enlevée. Assez taquin, l'auteur consacre un dessin pleine page à la représentation de cette page vide, avec sa légende orpheline en-dessous, dans une forme d'ironie facétieuse, amenant le lecteur à s'arrêter sur une page vide et grise.

Le lecteur est séduit par cette forme d'enquête naturaliste, relevant surtout de la curiosité du personnage principal. Il n'y a pas de menace sous-jacente, pas de risque que Maggie Laeger récidive (quoi qu'elle est réellement fait d'ailleurs). Philip peut donc mener son enquête à son rythme, en fonction de ses intuitions, des personnes à qui il peut demander de l'aide, de son courage à aller à la rencontre d'un éventuel témoin, et même en fonction de ses jours de congés. L'auteur prend également le temps d'établir les environnements traversés ou habités par Whiting.

Le lecteur éprouve immédiatement l'impression de se trouver dans un coin tranquille (et presque sans histoire) des États-Unis. Il y a la devanture du marchand de muffins banale et classique, les maisons de banlieue simples et bien rangées, la pompe à essence tout droit sortie d'un film des années 1950, ou encore le mobilier fonctionnel et austère du cabinet d'assurances. La partite de pèche se déroule à bord d'une barque sur un étang calme et tranquille. le lecteur ressent le sentiment de se mettre au rythme de la vie du personnage principal et des individus qu'il rencontre.

Jean-Claude Götting raconte son récit en mettant Philip Whiting au centre de toutes les scènes. Il adapte sa représentation au moment donné, que ce soit sa tenue vestimentaire ou la fatigue de son visage (rasé ou non). le lecteur découvre donc cette histoire par les yeux du personnage principal. le texte qui court sous certaines cases lui permet de prendre un moment de recul par rapport à ce que lui montre les images, et par rapport aux propos tenus par Whiting. L'auteur fait en sorte que le lecteur se pose des questions sur les conclusions de Whiting. S'est-il vraiment passé quelque chose ? L'accident survenu à Dennis Palowan est-il normal ou a-t-il été provoqué ? Il n'en demeure pas moins que le comportement de Maggie Laeger et son changement de nom n'est pas banal.

Le rythme posé de la narration finit par ressembler à de la langueur. Effectivement, le lecteur apprécie de pouvoir admirer une belle voiture, la statue de Paul Bunyan, l'aménagement d'une restaurant (diner) à l'américaine, le calme du lac etc. Mais il constate également que la densité narrative n'est pas très élevée, souvent 4 cases par page, parfois seulement 3, de rares fois un peu plus, aucune péripétie. D'un autre côté, cela lui permet de ressentir l'état d'esprit de Philip Whiting. Il dispose ainsi du temps nécessaire pour réfléchir à ce qu'il lit, ou tout du moins pour que se forment des associations d'idées. Pourquoi l'auteur a-t-il mis une statue de Paul Bunyan en dessin pleine page pour illustrer le début du chapitre 3 ? Certes, il peut s'agir d'une statue décorative à l'entrée de la ville de Stockbridge, mais est-ce tout ? le lecteur peut choisir d'y voir une influence culturelle sur Philip Whiting. L'esprit de ce dernier a enregistré le souvenir de cet individu aux accomplissements exceptionnels et il se dit que lui aussi il a un rôle sortant de l'ordinaire à jouer.

Au fil des séquences, le lecteur s'interroge également sur la place donnée par l'auteur à l'élément liquide. Il y a le lac, la rivière, la bière, du thé, un plan d'eau non identifié avec des voiliers dessus. Faut-il y voir un symbole du temps qui passe (la rivière), de dissimulation (quelque chose au fond du lac ?), d'un liquide vital ou qui vient donner plus de goût ? Il n'y a pas de réponse. À nouveau l'auteur semble donner des éléments au lecteur pour qu'il se fasse sa propre idée, pour qu'il puisse éprouver les sensations de Philip Whiting, dans les différents environnements où il se trouve. Ce dispositif fonctionne bien, puisque le lecteur s'aperçoit qu'il ressent l'inconfort et le désagrément que ressent le personnage principal. Il se rend compte du dérèglement de son traintrain. Il se demande comment un individu aussi normal, effacé et presque timoré peut être une source d'inquiétude pour une vieille dame à qui il pose des questions, comment il peut en venir à oublier de se raser ou à dormir dans sa voiture. L'auteur joue avec délicatesse sur des petits riens pour produire un décalage infime avec l'ordinaire, avec la normalité, avec le quotidien.

Avec Watertown, Jean-Claude Götting raconte une histoire à la fois banale pour son personnage principal, l'importance toute relative de ce qu'il a découvert, et déstabilisante dans ses détails (un album de famille vendu avec les photographies encore à l'intérieur, une femme qui a changé de nom, des individus morts avant l'âge). Comme Philip Whiting, le lecteur s'interroge sur ce qu'il voit, sur la banalité apparente des endroits et des personnes, sur ce qu'il y a sous la surface des choses. Il cherche à interpréter les signes, à reconnaître ou établir des schémas logiques. Comme lui, il a l'impression d'exister (réflexion du personnage page 47 : j'avais enfin l'impression d'exister), de s'intéresser à quelque chose qui en vaut la peine. Les images lui renvoient des environnements paisibles, des gens normaux, légèrement ternis pas une grisaille diffuse. La fin apporte une conclusion aussi noire que définitive au récit, un aboutissement à l'enquête et au thème principal sur le dérèglement du quotidien de Philip Whiting. Plus que d'une enquête, il s'agit au final d'une étude de caractère sur le personnage principal, qui nous renvoie à nos propres attentes existentielles.
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Je l'ai reçu ce matin. Je l'ai ouvert et je ne l'ai plus lâché.
Le pitch est génial et il est planté en 2 planches. le lecteur est ferré, il est fichu.
Philip est un banal employé dans une agence d'assurances, voilà qu'il se prend pour un enquêteur, un détective privé. En même temps, les évènements sont troublants et ils s'enchaînent.. Philip n'en dort plus la nuit, il veut savoir… il va donc mener son enquête…
Le scénario de Götting est imparable… mais que dire de son travail graphique. Je vais perdre toute objectivité tellement j'aime… L'Amérique des années 60 est superbe, on se croirait chez Hopper mais on est chez Götting, le trait est gris, jaune, bleu, épais et consistant, c'est beau, doux, tranquille, un peu à l'opposé de la succession d'évènements. C'est surtout terriblement vivant et évocateur…
La fin surprenante vient achever le lecteur…. Où accentuer ses doutes. Au choix !
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De Götting ( Jean-Claude de son prénom), je connaissais que ses illustrations des célèbres couvertures des Harry Potter dans sa version française. C'est donc avec curiosité que je me suis plongé dans "Watertown", album se présentant sous un aspect assez mélancolique. le personnage au premier au premier plan, un peu mystérieux dans ce gris dominant, évoquait pour moi un personnage allemand ou autrichien alors que le second plan, avec sa course d'aviron, me dirigeait vers quelque chose de plus britannique, genre Cambridge ou Oxford. J'avais tout faux sur toute la ligne, même si l'histoire se déroule en partie à Cambridge, mais ville des Etats-Unis située dans le Massachussets !
C'est mystérieux un album de bande dessinée, mais dès la première page, j'ai été accroché malgré un dessin aux apparences figées et un texte très littéraire. de la fusion de ces deux éléments qui pourraient sembler porteurs de lourdeurs, naît instantanément une véritable atmosphère, mystérieuse et douce à la fois, renforcée par les tons gris et ocres qui accompagneront ce récit jusqu'à la fin.
J'aurai bien changé le titre "Watertown", nom de la ville où habite le personnage principal,en " Demain, je ne serai plus là !", phrase prononcée par la vendeuse de sa boulangerie et qui provoquera bien des remous dans la tête de Philip, petit employé d'assurance transparent. de cette phrase, suivie de la mort du boulanger, l'esprit un poil romanesque du solitaire Philip va s'enflammer. de hasards en raisonnements alambiqués, cette femme hantera littéralement la vie de cet homme qui n'aura de cesse de prouver une vérité peut être juste sortie de son esprit. La Maggie qui a prononcé la phrase du début, n'est-elle pas maintenant cette Marie qui tient cette brocante à l'autre bout de l'état ? Et cette femme n'aurait-elle pas tué le boulanger ?
Derrière l'aspect policier de l'intrigue, tapie en arrière-plan, l'immense solitude du héros, transcende le récit où la quête obsessionnelle de cet homme ressemble à un dernier baroud d'honneur pour essayer de ne pas sombrer trop vite dans un anonymat qui ressemble à une petite mort. On a autant envie de savoir le fin mot de l'histoire que le devenir de Philip.
Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Par hasard dans les étagères de la bibliothèque, se trouvait cette BD. J'ai d'abord été attirée par les textes courts et les images (il y en avait beaucoup, même si elles paraissaient assez simples et peu attrayantes à mon goût, au départ). Et ce fut une très bonne surprise de lecture.
Au niveau des images, les couleurs semblent un peu ternes, mais nous transportent dans une ambiance "d'antan".
J'ai beaucoup aimé aussi l'ouverture des chapitres avec un dessin en pleine page et un titre.
Le premier chapitre "demain, je ne serai plus là", nous met tout de suite dans l'action.
A Watertown, une ville apparemment sans histoires, Philip revient sur le matin où, Maggie, la vendeuse de muffins du magasin de M. Clarke, lui a dit "demain, je ne serai plus là". le lendemain, M. Clarke est retrouvé mort, et Maggie a disparu sans laisser de traces. Lorsque, deux ans plus tard, Philip croit la retrouver à Stockbridge sous un autre nom "Marie Hotkins", il décide de mener l'enquête. Les événements s'enchaînent... Parviendra-t-il à découvrir la vérité ?
Si la fin m'a parue un peu "fade", j'ai tout de même apprécié l'ensemble de l'intrigue, et au final, la réflexion qu'elle propose.
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