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C'est un road trip apocalyptique. Un homme décide, lors d'une panne d'électricité généralisée, de quitter son travail et de traverser le pays pour aller voir son vieux père qu'il n 'a pas vu depuis plusieurs années et avec lequel il n' était pas resté en très bons termes. Il prend sa vieille voiture et entreprend ce long voyage d'ouest en est, l'auteur ne nomme ni les personnages ni le pays, je pense qu'il pourrait s'agir du Canada. Au fur et à mesure qu'il avance dans son périple, on voit que la situation se dégrade, toujours pas d'électricité, presque plus d'essence, la police contrôle et bloque l 'entrée des villes, les magasins sont pillés, la violence et la délinquance augmente, l' insécurité aussi. Tout le monde se méfie des nouveaux arrivants.. L'homme, rivé à son volant continue d'avancer en conduisant sans répit, il prend une femme et un homme en stop.
L'auteur nous décrit,au fil des kilomètres, les scènes apocalyptiques et les paysages désolés que notre conducteur traverse. La route se déroule comme le fil d'Ariane pour mener l'homme vers son village d'origine, la tension augmente avec la fatigue et la chaleur écrasante.
L'auteur crée cette situation apocalyptique et étrange, sans donner beaucoup d'explications, on ne sait pas grand chose sur l'endroit , l'époque et les personnages, ce flou permet une plus grande liberté d'interprétation, cela peut se passer n'importe où, n'importe quand, l'auteur soulève des questions sans donner de réponses.
Road trip hypnotique et envoûtant on se laisse embarquer, avec le conducteur, sur ce bitume qui se déroule sans fin, à travers un pays sans nom, dans sa quête du père.
La suite de ce roman se trouve dans "le poids de la neige", le second roman de l 'auteur aussi énigmatique que le premier.
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Métaphore de la vie, de la quête du sens, une étrange histoire de labyrinthe débute l'ouvrage. Elle continuera par bribes au fil du récit.
Il fait chaud, lourd, oppressant. Nous sommes dans un univers sans repère géographique précis. Un homme (il ne sera jamais nommé) fatigué, usé par la vie, entreprend un long périple à travers le continent, pour revoir son père avant sa mort. Un voyage de plus de 4000 km sur des routes désertes, au coeur de paysages désertiques ou apocalyptiques. Une mystérieuse panne d'électricité s'est soudainement abattue sur tout le pays, alors qu'il débute son voyage. Quelle en est la cause ? Durera-t-elle ?
Impuissants et incapables d'obtenir des réponses à leurs questions, certains paniquent et fuient. D'autres profitent de la situation. Pillages, rackets, agressions se multiplient. Homo homini lupus est. Très vite, ce qu'il y a de plus vil en chacun semble exacerbé par cette panne et la chaleur environnante. Chaos et désolation défilent sous les yeux de cet homme qui n'a plus qu'un but, une obsession, revoir son père au plus vite.

Amateur de road movie et de grands espaces vous apprécierez les plaines immenses, les forêts vertes, presque noires, les bancs de brumes, lacs, marécages… Par petites touches subtilement posées sur ce paysage, la chaleur nous étreint au fil de notre lecture galvanisant la tension permanente. On devine que la panne est grave, que quelque chose d'étrange se passe mais on s'y jette, avançant droit devant avec cet homme.
L'auteur, dont c'est le premier roman, nous rappelle ici qu'il est temps d'aller à l'essentiel. Son écriture glisse, rectiligne ou sinueuse, à l'image de son propos. Démarrant lentement, elle dessine peu à peu une intrigue haletante, presqu'un thriller, tout en ne négligeant pas le décor, soigné, omniprésent, ponctuant la solitude du conducteur et intimement lié au récit de cette quête. C'est aussi l'histoire d'un pèlerinage, d'un voyage intérieur ; l'histoire d'une filiation distendue dont l'homme rembobine le fil, le fil de sa mémoire.
Un très beau roman, poétique et subtil.



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Voilà un roman hypnotique, un road-movie sur fond de pré-apocalypse. Un homme roule, roule, roule, il déroule les kilomètres dans sa vieille voiture rouge, il veut absolument retrouver son père qu'il n'a plus vu depuis des années et qui est en train de perdre la tête à l'autre bout du continent. Une mystérieuse panne d'électricité touche tout le pays, entraînant désordre, panique, cambriolages, émeutes… à moins que ce ne soit des rumeurs. Dans le rétroviseur de l'homme, des lueurs d'incendie ou des lignes grises tandis que le soleil écrase sa voiture de chaleur. Les rencontres sont dangereuses sur cette route infinie, l'essence et la nourriture se font rares, tout se monnaye à prix d'or. Malgré tout l'homme (dont vous aurez compris que nous ne saurons pas le nom) embarque une femme puis un homme. Hasard ou coïncidence ?

221 pages égrenées en chapitres courts, au fil des kilomètres, comme un fil d'Ariane, où le style imagé, poétique entre en étrange alchimie avec le récit halluciné, hypnotique de Christian Guay-Poliquin. N'attendez pas de happy end au bout de la route mais vous aurez passé un voyage où la nature, le soleil, la forêt – la solitude – prennent le dessus sur un être humain bien fragile.

Ce premier roman nous offre une voix originale. J'ai hâte de découvrir la suite (qui peut se lire indépendamment), le poids de la neige, qui a notamment obtenu le Prix France-Québec et est publié en France.
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C'est presque en huit-clos de la ferraille d'une voiture que j'ai traversé les milliers de kilomètres parcourus par le narrateur, qui sera accompagné de la femme et du type dont jamais nous n'aurons aucun prénom, aucune identité.

Si l'on en apprend mais devine surtout de la vie du narrateur, les autres protagonistes qui seront amenés à franchir les sièges de cette voiture resteront donc juste des individus sans grand passé, accolés à une personnalité touchante pour la femme, crispante pour le type (de mon point de vue).

Notre narrateur lui même pourra être émouvant, dans sa vie de besognes à l'entrée du roman puis à la poursuite de son père pour lequel il prendra la route.

Route qui nous pèsera dans sa description à travers un monde qui devient au fil des kilomètres de plus en plus apocalyptique.

Si j'ai peiné à entrer dans le roman à ses débuts j'ai été de plus en plus subjuguée et accrochée par la suite de ma lecture. Lecture qui se montrera aisée par le succinct de ses chapitres.

C'en est même devenu un petit peu une drogue au fil des pages que de chercher à comprendre ce qu'il s'est passé dans ce monde, qui souffre à la base d'une panne électrique de grande ampleur, et de savoir quelle serait l'issue du roman.

Au final la fin ne me déplaira ni ne me plaira plus que cela car j'aurai aimé poursuivre encore et encore la route tellement ce roman est prenant.

Nous aurons peut-être peu de réponses à nos questions mais l'atmosphère dégagée par le roman s'imprègne en nous tout comme les vapeurs d'alcool qui accompagneront le voyage de nos protagonistes.

J'irai volontiers lire les autres ouvrages de cet auteur que je découvre par ce roman.
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Je savais en lisant "Le poids de la neige" que le roman précédent avait un personnage en commun. Il s'agit du narrateur. Les deux livres peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre, mais c'est plus intéressant de lier les deux.

Un homme seul, mécanicien dans une usine ressent le besoin de rendre visite à son père qu'il n'a pas vu depuis des années. Il perd la tête et lui raconte des histoires qui ne tiennent pas debout. Il veut en avoir le coeur net. Par ailleurs, une mystérieuse panne d'électricité paralyse l'usine, le condamnant à l'inactivité.

Il décide de prendre la route et d'aller vers l'est, ce qui représente pas loin de 5000 kilomètres. Sa vieille voiture est bien entretenue, il espère qu'elle tiendra le coup. La panne d'électricité se prolonge, sans explication, les rumeurs commencent à circuler, l'ambiance se fait lourde.

Il part dans une sorte d'urgence, prêt à rouler jour et nuit pour arriver plus vite. C'est l'été, la chaleur est accablante. Au fur et à mesure qu'il avance, il traverse des contrées où les vivres manquent déjà, ainsi que l'essence. La tension est palpable partout, la route peu sûre.

Malgré tout, il acceptera des compagnons de voyage, une femme énigmatique, un homme au comportement trouble, mais il ne lâchera pas son but, rouler, rouler, rouler, toujours plus vers l'est.

Le principe est le même que dans "Le poids de la neige", des chapitres courts, une ambiance de délitement de la société, des évènements qui restent inexplicables et l'angoisse à l'idée de ce qui l'attend au bout du voyage.

La fin du roman se clot là où commence le suivant. J'ai préféré l'ambiance polaire du "Poids de la neige", tout en retrouvant le plaisir d'une lecture addictive, soulevant plus de questions qu'elle n'en résout.

Si vous avez envie de vous lancer, je vous conseillerais malgré tout de commencer par celui-ci.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Le fil des kilomètres est une oeuvre littéraire franchement réussie, et tout à fait digne d'intérêt. Christian Guay-Poliquin m'a fait vivre un interminable voyage, et ce, sans que l'ennui s'installe, grâce à la division en petits chapitres. La léthargie du personnage principal, liée au long trajet, reste tout de même très apparente a travers les nombreuses ellipses séparant ces chapitres.

Ce roman a la particularité de devenir plus mystérieux, plus intrigant au fil des kilomètres parcourus (hihi). En effet, plus il en est révélé sur les personnages, plus le chaos environnant prend de l'importance, alors la tension est toujours présente. D'ailleurs, les personnages rencontrés en chemin sont remarquablement vivants. Ils participent à l'accumulation de strates narratives qui poussent l'histoire plus loin qu'un simple road trip.

Je n'ai pu qu'apprécier l'écriture imagée de l'auteur, qui transforme l'asphalte en océan et les rayons du soleil en doigts modelant l'atmosphère du livre. Cette utilisation judicieuse des mots a permis à Guay-Poliquin d'observer l'intériorité du personnage principal par la description du paysage.
Bref, le fil des kilomètres m'a épaté par son intrigue et son style introspectifs.
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Une énorme panne d'électricité plonge dans le noir, et le chaos, un pays tout entier. Un homme décide de retourner auprès de son père qui se trouve à des milliers de kilomètres. La distance les sépare depuis de nombreuses années, mais un téléphone de détresse va convaincre le fils de retrouver son paternel de plus en plus confus et sans défense dans un monde cruel.
Tout au long de la route, l'homme rencontrera la désolation. Les jours passant, l'électricité ne revenant pas, de nouvelles règles sévissent. Vaut mieux ne pas s'arrêter et filer sur le bitume jusqu'à la destination finale. Un livre prenant, envoûtant qui nous hypnotise comme cette route qui ne semble jamais finir.
Lien : http://librairievaugeois.blo..
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Une formidable trilogie que les trois romans de Christian Guay-Poliquin ("Le fil des kilomètres", "Le poids de la neige" et "Les ombres filantes") ! L'auteur nous emmène sur les pas d'un homme seul, sans plus aucune attache, qui s'enfuit de l'ouest vers l'est dans cet immense pays qu'est le Canada. Une étrange panne d'électricité que rien n'avait annoncé a paralysé tout le pays et de livre en livre nous allons suivre avec un vif intérêt le devenir de cet homme, mécanicien de son état, qui a choisi de tout quitter pour traverser le continent et revoir son père dont il sait qu'il est en train de mourir.

Le premier ouvrage, "Le fil des kilomètres", nous emmène sur les routes de l'ouest du Canada jusqu'au village paternel, très à l'est. L'homme conduit sans relâche, faisant fi de sa fatigue qui confine à l'épuisement au fil des kilomètres qui s'enchaînent inexorablement. Durant le trajet, peu à peu le paysage se fait plus inquiétant du fait de l'absence d'activité humaine, les vivres emportés viennent à manquer ; il faut trouver de l'essence, les groupes humains qu'il croise au fil des villes et villages traversés se font hostiles. Il prend en stop une jeune femme, puis un drôle de stoppeur qui raconte histoire sur histoire sans qu'il soit possible de distinguer s'il dit vrai ou pas. le lecteur que nous sommes ne peut s'arrêter de décompter les kilomètres, espérant que l'homme arrivera à temps et les pensées du conducteur font écho à l'imagination du lecteur.

Christian Guay-Poliquin nous offre ici une ode à la nature, une histoire de survie dans des contrées hostiles, une approche d'une situation apocalyptique et surtout une analyse de la psychologie humaine très fine et sensible, où nécessité et entraide génèrent des sentiments complexes tels la confiance obligée, la suspicion inquiète, l'envie de loyauté, la volonté de survie, le détachement des choses du passé, le sentiment de paternité, la peur de la trahison et l'amour familial. Ces trois volumes se lisent à la file, tellement cet homme nous bouleverse, nous emporte dans ses aventures, nous ramène à notre propre humanité.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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le fil des kilomètres est le premier roman de Christian Guay Poliquin. Je suis tombée dessus en fouillant sur la bibliothèque numérique que je fréquente. Son plus récent roman, les ombres filantes, est dans ma bibliothèque personnelle depuis sa sortie. Je me suis dit que son premier roman me donnerais un indice sur le genre et le talent. Mais ce fut une erreur car je me suis ennuyé ferme.
J'aime beaucoup les huis clos en général car ils viennent majoritairement dans le cadre d'un roman policier mais cette fois l'action est inexistante. Ont y suit l'histoire d'un homme qui quitte sa ville en auto pour retrouver son père alors que tout le pays est sans électricité. Il recueillera également une jeune femme sur la route. Et pendant 4736 kilomètres il ne se passera rien!
Je n'ai clairement pas aimer ce roman mais je me suis dis que ceux qui aiment les roman lents avec des personnages intense peuvent apprécier le fil des kilomètres mais pour moi, ce ne fut qu'ennui et déprime.
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J'ai lu le début de ce livre comme si j'étais derrière une caméra. C'est tellement intense, on se sent dans la vie du personnage. C'est un livre triste, noir, dur. Le personnage principal si déterminé, nous tient car il cherche aussi nous à nous faire revoir certaines situations actuelles ou de notre passé. Le lien filial très présent ici malgré l'éloignement, le fils qui se réveille, qui ressent un besoin irrépressible de revoir son père après 10 ans. Il y a des raisons, des tableaux, des éléments tous importants pour que cet homme veuille se rendre au bout de ses limites. Pour moi un tourbillon d'émotions, un livre très imagé, comme le deuxième de l'auteur qui m'avait vraiment impressionné. (Le poids de la neige, à lire avant ou après..)Très touchants, le personnage et son histoire, m'ont beaucoup émus. Une fin qui m'a assommée, triste, dure, noire, certes, mais tout le roman est si habité, si rempli d'espoir de réussir, qu'on ne peut qu'en apprécier le déroulement.
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