AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 181 notes
5
16 avis
4
22 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis
Des jours qu'il marche dans la forêt. Seul. Un sac sur le dos avec le strict nécessaire. Aux aguets, toujours. Aussi bien des animaux qu'il peut croiser que des hommes. Des mois que la panne d'électricité a figé le monde. Les gens ont déserté les villes dorénavant pillées. Lui veut rejoindre sa famille, oncles, tantes, cousins, qui se sont réfugiés dans leur camp. En s'enfonçant dans la forêt de plus en plus dense et vorace, où les sentiers se font rares, il croise, par hasard, un jeune garçon. Une dizaine d'années, les cheveux en broussaille, la peau tannée, un petit sac en bandoulière. Visiblement seul, restant évasif sur les questions qu'il lui pose, il lui propose de le suivre en attendant de l'aider à retrouver ses parents...

La panne, dont on ignore l'origine, a fait basculer le monde. L'homme, dorénavant, doit apprendre à survivre aussi bien aux lois de la nature qu'à celle de ses congénères. Parmi eux, le narrateur qui s'étant retrouvé seul, décide de rejoindre le camp de chasse familial. Au coeur de cette forêt, personnage à part entière de ce roman, il fera route avec Olio, un gamin solitaire, débrouillard mais que la vie n'a, semble-t-il, pas épargné. Dès lors, une relation toute particulière s'installe entre eux. En chemin, il fera de nombreuses rencontres, certaines dangereuses, d'autres inquiétantes, avant de retrouver la famille du narrateur. de sa plume ciselée, magnétique et immersive, Christian Guay-Poliquin décrit parfaitement la relation entre l'homme et la nature, ici la forêt, tout à la fois sombre, lumineuse, protectrice et mystérieuse, mais aussi entre les hommes, tous soumis aux mêmes lois de la survie. Celle entre le narrateur et Olio est de toute beauté, extrêmement touchante. Un roman initiatique fort qui tisse, entre ombre et lumière, le monde de l'après...
Commenter  J’apprécie          775
Un homme marche seul dans une forêt. La "Panne" a privé le pays d'électricité et cet homme cherche à rejoindre le camp de chasse de sa famille. En chemin, il croise un jeune garçon, Olio, qui va se joindre à lui. La vie au camp, après la joie des retrouvailles et d'un confort rustique mais supérieur à la vie en forêt, va se révéler plus compliquée que prévu.

C'est mon deuxième roman de l'auteur après le poids de la neige, et même si j'ai apprécié cette lecture, elle n'a pas été un nouveau coup de coeur.
Le thème en est sans doute moins original: marche en territoire hostile après une catastrophe, survie difficile, re-apprentissage des techniques ancestrales, coexistence entre individus dans ces conditions, ce sont des thèmes que j'ai déjà lus.
J'ai aimé cependant le traitement fait par l'auteur, la forêt devenant un personnage à part entière du roman.
J'ai aimé aussi sa description de la vie en communauté avec toutes les tensions qui naissent de cette contrainte, et les questions qui viennent: de quoi sera fait demain, à quoi bon survivre dans cet environnement fermé, si ce n'est pour rien connaitre à coté. Questions d'autant plus cruciales pour ceux qui sont les plus jeunes, et l'homme en fait partie.

En revanche, je n'ai pas aimé le personnage de l'enfant: secourable, affectueux par moment, mais aussi menteur et voleur, imprudent, pas fiable.. Je n'ai jamais pu m'attacher à lui, et je n'ai pas aimé le sentiment de malaise qu'il générait en moi. Cette ambivalence a bien sûr été voulue par l'auteur, Elle renforce la tension, mais d'une façon à laquelle je n'ai pas souscrit. .

Une lecture magnifiée par l'écriture précise, descriptive, poétique, un roman où la nature occupe une grande place, où les futilités n'ont plus lieu d'être. Et la fin est à la fois inattendue et finalement magnifique.

Commenter  J’apprécie          4914
Dans "Le fil des kilomètres", un premier roman paru en 2013, Christian Guay-Poliquin orchestrait une traversée du continent dans un contexte d'effondrement économique et social. En 2016, dans "Le poids de la neige" l'auteur privilégie un huis-clos contraint, entre un vieil homme et un compagnon de fortune blessé, dont il doit s'occuper.
Pour ce 3ème opus, l'auteur achève ce cycle post-catastrophe, en mettant en scène ce même homme remis partiellement de sa blessure, traversant les forêts, évitant les villes et les regroupement, pour rejoindre sa famille qui s'est réfugiée dans leur maison de chasse pour affronter l'après "grande panne d'électricité".
Sur cette dernière, l'auteur reste assez flou: le roman n'a pas pour vocation d'être un récit d'anticipation classique, explorant les conséquences sur toute une société, voire une civilisation, d'un drame nucléaire ou autre désastre écologique anéantissant l'humanité.

Pourtant, il est vrai que le thème d'une catastrophe jetant sur la route un homme, dans l'espoir de trouver un refuge salvateur, pourrait faire penser à l'angoissant "La Route" de Cormac McCarthy, où un père et son fils survivent dans un monde dévasté. D'autant plus que dans "Les ombres filantes", notre protagoniste se fait littéralement intercepter par un gamin d'une douzaine d'années, visiblement livré à lui-même. Mais la ressemblance avec le roman apocalyptique de McCarthy s'arrête là.

Car Christian Guay-Poliquin livre ici plutôt un conte où, malgré le contexte, la marche et la traversée de la forêt procurent moments de contemplation et petites joies. Les priorités, ce qui est réellement essentiel, et tout ce qui est finalement futilité, tout cela a totalement changé. Dans ces étendues sauvages, l'homme est ramené à ce qui est véritable.
De nombreux moments de grâce et de poésie émaillent le récit, l'auteur a su habiller ce trajet sylvestre de toutes les sensations, faisant appel à tous nos sens. On colle au ressenti du protagoniste comme la terre du sous-bois à ses chaussures.

L'idée du roman, très centré sur le monde de la forêt, à travers un filtre presque onirique, s'est imposée à l'auteur, en 2014 pendant une expérience de randonnée sur le Sentier des Appalaches, en Haute-Gaspésie. La forêt, il l'a voulue lieu de crainte, car les animaux sauvages qu'on peut y croiser constituent un danger, mais aussi lieu protecteur où l'on peut se cacher et éviter les groupes malintentionnés.
Car dehors, le danger est partout: en exil et en transhumance, sorti de ses codes sociaux habituels dans un ordre bien établi, les cartes sont rebattues et l'homme peut devenir une proie. Plus d'électricité, plus d'essence, la nourriture vient à manquer, la "grande machine à produire" s'est arrêtée : il faut maintenant se débrouiller par ses propres moyens.
Entre tentation de recréer un monde bâti sur l'ancien, à travers de grands regroupements très hiérarchisés où règne la loi du plus fort, ou bien à travers une organisation familiale où prévaut l'ancienneté générationnelle, l'auteur nous pousse forcément à nous interroger sur ce que serait notre choix. Comment survivre? Isolé, l'homme n'est rien. Et peut-on se contenter de chasser, quand plusieurs communautés se partagent le même territoire, ou bien est-il plus sage de "cultiver son propre jardin" (pour faire un petit emprunt à Voltaire!) le risque de confrontation et de guerre civile n'est jamais très loin, dont l'enjeu reste le besoin premier de l'Homme: se nourrir.

Malgré cette toile de fond inquiétante, c'est bien le lien humain qui prédomine dans tout le roman. Lien effrayant quand croiser d'autres personnes peut vous coûter la vie. Lien épanouissant quand cheminer avec un jeune garçon et le protéger donne un nouveau sens à une vie qui a perdu de son éclat dans tout ce tumulte. Lien blessant mais rassurant au sein d'une famille qui vous accueille et vous entoure mais n'a pas hésité à vous laisser derrière elle quand vous étiez blessé... Habilement Christian Guay-Poliquin sonde la signification de la famille : est-elle celle dans laquelle nous sommes né, quand bien même elle ne respecte pas notre individualité, ou est-elle celle que l'on se choisit, et pour laquelle on est finalement prêt à tous les sacrifices?

Bien que j'aie été surprise par cette déambulation non sans risque, mais au final, loin de "La route" ou de "Walking Dead", j'ai pris grand plaisir à cette lecture qui a su maintenir mon intérêt constant.
Les personnages sont attachants et l'auteur nous balade dans ce "nouveau monde" où tout s'est écroulé et, sans jamais tenter de nous délivrer un quelconque message ou une leçon de morale, il nous interroge sur ce que seraient nos valeurs pour construire une nouvelle société...ou pas. Cette "civilisation de l'après" dont il fut tant question après le confinement.
Commenter  J’apprécie          4512
Si vous n'avez jamais entendu Christian Guay-Poliquin, je vous conseille de l'écouter avant de le lire.
Pourquoi ?
Parce qu'au-delà de l'intérêt de ce que vous entendrez, son accent québécois vous charmera et vous apprécierez mieux ses écrits qui résonneront dans votre tête avec cette intonation savoureuse.
(Par exemple : https://www.youtube.com/watch?v=8LDpPqhOBHU)

Si l'on me demandait de résumer l'histoire (ce que je ne ferai pas ici pour ne rien dévoiler), je pourrais le faire en deux lignes parce qu'il ne se passe pas grand-chose.
Si l'on me demandait de présenter les personnages, ce serait très vite fait tant ils sont peu nombreux.
Pour résumer : il n'y a pas grand-monde et il ne se passe pas grand-chose.
C'est mal parti, pensez-vous peut-être... et pourtant, si vous saviez...

Si vous saviez comme j'ai aimé l'atmosphère étrange qui règne tout au long du récit.
Si vous saviez comme j'ai été touchée par la relation qui se crée entre le narrateur et un enfant qui débarque tout d'un coup sur son chemin.
Si vous saviez comme cela m'a plu de ne pas tout savoir.
Si vous saviez comme j'ai adoré le mystère diffus qui plane tout le long de l'histoire.
Si vous saviez l'immense plaisir que m'a procuré cette lecture.

Si vous saviez tout cela, vous auriez envie de plonger dans ces Ombres filantes à votre tour.
De vous immerger dans ce texte au pouvoir étrange. Un texte magnétique dont on a du mal à se détacher.

J'ai connu Christian Guay-Poliquin à l'occasion de la sortie en France de son précédent roman, le poids de la neige. J'ai eu la chance de participer à une rencontre organisée par Babelio, et j'y ai découvert un homme charmant, intelligent, simple et sincère. Passionnant.
Une personnalité attachante avec un lien particulier avec la nature qui explique en partie ce qu'il écrit.
Dans cet ouvrage, la forêt tient une grande place. Alternativement protectrice ou inquiétante, elle est bien plus qu'un décor, elle fait partie de l'histoire. Séduisante et mystérieuse "forêt qui comme la vie parfois s'ouvre à nous tout en se refermant derrière".
D'un livre à l'autre, les deux récits sont différents, le dernier n'est pas une simple resucée du premier. Ils ont toutefois de nombreux points communs qui font que certains mots ou certaines phrases que j'ai écrites dans mon avis sur le poids de la neige s'appliquent encore parfaitement ici.

Dans une interview, Christian Guay-Poliquin a exprimé l'idée que "Dans la fiction, la solitude est ce qui permet de rentrer à l'intérieur des personnages." C'est ce qu'il a beaucoup exploité dans le poids de la neige et qu'il utilise aussi dans Les ombres filantes.
Dans le contexte de survie dans lequel ils sont plongés, les personnages n'ont pas d'artifice derrière lequel se cacher, pas de masque derrière lequel se dissimuler. Ils sont mis à nu et doivent assumer tout ce qu'ils sont et tout ce qu'ils font. Cela donne une grande force à chacun de leurs actes, à chacune de leur parole.
Dans Les ombres filantes, pas de grandes gesticulations, pas de rythme effréné, et le tour de force de l'écrivain est de faire en sorte que le lecteur ne s'ennuie pas une seule seconde parce que le contenu est très riche et l'intensité humaine très forte.
À une époque où tout va vite, où journalistes, présentateurs ou politiciens parlent à toute allure dans une sorte d'urgence permanente, que ce livre fait du bien !
Il nous donne l'occasion de nous poser et de prendre du temps. du temps pour réfléchir puisque les thèmes abordés s'y prêtent, mais aussi tout simplement du temps pour apprécier cette lecture envoûtante.

Les ombres filantes fait partie de ces romans qui illustrent le pouvoir des mots quand un écrivain sait bien les agencer.
Le pouvoir de la bonne littérature.

Une rencontre avec Christian Guay-Poliquin était prévue chez l'éditeur, mais elle a dû être annulée à cause des restrictions imposées au Canada en raison du Covid. C'est vraiment dommage et j'espère que ce n'est que partie remise. En tout cas, je tiens à remercier les éditions La Peuplade pour l'envoi de ce livre.

Je ne doute pas que ce roman plaira aux lecteurs qui aimeront suivre l'auteur dans la nature, ou plutôt dans les natures : celle qui nous entoure, et la nature humaine.
Personnellement, je suis séduite par cette écriture qui utilise merveilleusement la lenteur pour mieux explorer la psychologie des personnages.
Jamais deux sans trois : je viens de commander chez mon libraire le fil des kilomètres.
Commenter  J’apprécie          409
Roman post-apocalyptique, odyssée à travers la forêt québécoise.

Il y a eu la grande panne, on ne sait pas ce qui c'est passé, mais il n'y a plus d'électricité. Dans les villes, tout s'est arrêté, économie remplacée par pénurie et pillage. Certains ont fui et tentent de survivre dans la nature.

Notre héros marche dans la forêt boréale pour rejoindre le chalet de la famille de l'autre côté du parc. Pas facile de se faire un chemin dans les bois, en évitant les routes où peut régner la violence de ceux qui ont trop peu à partager. Par hasard, l'homme rencontrera un jeune garçon étrange qui deviendra son compagnon de route. Leur trajet sera ponctué d'embûches et le refuge du chalet familial ne sera peut-être pas le paradis escompté…

Une belle lecture faite de nature-writing, de quête et de drames humains.
Commenter  J’apprécie          360
Le narrateur, équipé pour une longue randonnée, progresse difficilement dans la forêt, en cette fin de printemps. Une équipée solitaire à la suite d'une panne qui a bouleversé la civilisation et provoqué une fuite de la population dans les forêts. Blessé au genou, sa marche est difficile dans une nature dangereuse. Un matin, il croise la route d'un gamin Olio, seul, intelligent, à la limite de la roublardise, qu'il prend sous son aile. Ensemble ils vont affronter les difficultés de la survie en forêt mais également des rencontres plus ou moins menaçantes avant d'arriver à bon port, dans une famille qui n'est pas forcément accueillante.

Du narrateur on ne connait que sa volonté de retrouver sa famille et fuir les villes plongées dans le chaos à la suite d'une panne générale. Un retour brutal et hostile dans une nature que l'homme et le gamin doivent affronter. Une épopée humaine et spirituelle, dans la solitude d'abord et dans la protection d'un garçon dont on découvre au fil des pages, le passé douloureux mais qui reste énigmatique tantôt fragile tantôt menaçant.
Les ombres filantes est un récit post-apocalyptique qui pose la question de la survie en milieu hostile, l'adaptation de l'homme à la nature dont il ne connaît plus les codes, les frictions, la violence entre groupes pour la survie, l'entraide qui s'émousse, le chacun pour soi qui devient le maître mot, la promiscuité.
J'avais beaucoup aimé le poids de la neige et j'ai retrouvé avec plaisir la narration tantôt poétique tantôt anxiogène que distille avec finesse Christian Guay-Poliquin. Un récit qui fait réfléchir sur la place de l'homme dans la nature, privé du confort de la civilisation et qui doit s'adapter à la dureté des hommes et de la nature.
Commenter  J’apprécie          321
Encore un roman sur la survie après une catastrophe à grande échelle ici, une panne d'électricité géante.

Le personnage principal, un homme que l'on pense encore assez jeune, part dans la forêt canadienne pour retrouver le campement familial où sont déjà arrivés ses oncles et tantes .

La première partie de l'histoire raconte sa traversée de la forêt et sa rencontre avec Olio, un jeune garçon qui chemine seul. Un gamin étonnant, débrouillard, dont les versions sur son passé sont changeantes .

Les descriptions s'attachent beaucoup à la nature, les arbres, les animaux peuplant la forêt et aux quelques rencontres humaines plus angoissantes, certains s'étant établis et vivant en relative autarcie mais sur la défensive et d'autres adonnés aux pillages . Rien de bien nouveau dans ce style de roman.
L'auteur insiste plus sur les rapports pas toujours faciles entre l'homme et l'enfant où une entraide et un attachement naissent.
La deuxième partie relate l'arrivée au camp familial avec l'organisation assez autoritaire du plus âgé et les relations tendues entre les membres même si le sentiment d'appartenance à une famille est fort.

Se posent alors au fur et à mesure des jours qui passent avec la question essentielle du ravitaillement qui s'effectue par le troc de leur produits de la chasse puis rapidement en parallèle le problème de l'arrivée d'autres hommes sur leur lieu de chasse le fondement même de ce genre de vie , en l'occurrence de survie qui si elle peut convenir à des adultes déjà d'un certain âge , reste limitée pour les plus jeunes . Un sentiment de pseudo-confort contre un avenir sans certitude mais plein d'espoirs et de rêves .
C'est ce que va devoir choisir notre homme pour Olio et c'est sans doute la question essentielle ...

L'écrivain a su m'émouvoir dans l'évolution des relations entre ces deux êtres et une fin totalement inattendue !
Commenter  J’apprécie          245
La forêt, la famille et le ciel.

Il y a cet homme, il y a Olio et il y a la forêt. Sombre, dense, noire. Il y a la nature, belle et dangereuse à la fois. La nature qui reprend ses droits. Et il y a les hommes.

"Les ombres filantes" est une dystopie, mais pas de virus ou de catastrophe climatique. L'ambiance est assez peu anxiogène et les rapports entre êtres humains peu dégradés. Il y a même, parfois, une certaine douceur dans cette fin du monde. C'est certainement ça la force du roman : malgré le sujet éculé, le traitement est différent de celui proposé dans la plupart des romans de ce genre qui présentent en général un "après" plus dangereux et violent.

Les ombres filantes est un roman à la croisée entre "survival" et "nature writing". J'aime ces 2 styles mais ici ça n'a pas vraiment pris. Peut être que j'en ai trop lu ? Peut être que j'en attend plus ? Après "la route" ou "Station Eleven", je suis certainement plus exigeant.

J'ai eu du mal à être passionné par le récit. Il n'y a pas vraiment d'enjeu, pas de fil rouge. le personnage d'Olio, plein de mystère, donne envie d'en savoir plus mais finalement ne nous révèle jamais sa vérité. Les protagonistes ne sont de toute façon pas vraiment attachants et il n'y pas pas d'émotion à la lecture du récit.
Le pire c'est cette fin, qui selon moi est digne d'un roman d'Amélie Nothomb, c'est à dire complétement loupée.

Dommage donc, je pense qu'il est temps pour moi de faire une pause dans les romans dystopie/nature pour mieux les apprécier !
Commenter  J’apprécie          210
Je l'attendais celui-là ! J'avais hâte de retourner dans l'univers de l'auteur découvert avec le poids de la neige. Et autant le dire immédiatement, je n'ai pas été déçue. Je pense même que j'ai trouvé ce roman meilleur que le précédent.

On retrouve le personnage que l'on avait laissé bloqué sous la neige dans un village depuis la grande panne d'électricité.
Il marche dans la forêt, il avance seul, il boite en raison d'un genou blessé. Il part retrouver les membres de sa famille dans leur camp de chasse.
Comme par magie, son chemin croise celui d'Olio, un gamin orphelin d'une douzaine d'années. Olio est un enfant étrange qui semble ne rien craindre de la forêt.
Ils vont continuer la route ensemble jusqu'au camp familial, où rien ne se passera comme prévu pour ces deux êtres qui se sont choisis.

Christian Guay Poliquin maitrise l'art de la tension narrative. Son roman semble partir de presque rien et pourtant il arrive à installer une atmosphère lourde, étouffante. Après l'oppression de la neige, l'auteur nous fait ressentir l'oppression d'un clan. Il transcende le simple roman de survie, le pur roman de nature writing pour développer une histoire qui met à l'épreuve la dynamique familiale.

Un roman extrêmement magnétique avec un final brutal dont on ne se remet pas facilement.
Commenter  J’apprécie          210
Petite anecdote personnelle. En novembre 2015, j'ai visité le Salon du livre de Montréal et je me suis arrêtée au kiosque des éditions La Peuplade que je venais de découvrir avec deux titres que j'avais adorés. L'éditeur m'a alors présenté Christian Guay-Poliquin, que je ne connaissais absolument pas. Seul à sa table, il attendait patiemment de potentiels lecteurs. Par politesse plus qu'autre chose, j'ai acheté son roman le fil des kilomètres, paru deux ans plus tôt sans faire de bruit, et il me l'a dédicacé. Cherchant quelque chose à lui dire, j'ai mentionné que ça ne devait pas être facile d'écrire quelque chose d'original et de personnel dans l'exemplaire d'une inconnue parmi d'autres. Il m'a répondu de façon amusante : « Vous savez, ça n'arrive pas si souvent que ça ». On connait la suite. Son deuxième roman, le poids de la neige, publié l'année suivante a remporté un grand succès critique et populaire. Il a été traduit en plus de quinze langues et il est récipiendaire de nombreux prix, au Québec comme à l'étranger. En 2016, j'ai lu ces deux premiers romans. J'ai bien aimé le premier et j'ai beaucoup aimé le deuxième, dans lequel l'auteur acquérait à mon sens une certaine maturité dans son style.

Ce long préambule pour dire que l'auteur m'est très sympathique et que je ne remets pas en cause son succès. J'avais très envie d'aimer son troisième opus, mais mon avis est hélas beaucoup plus tiède que ceux des autres lecteurs, en grande majorité enthousiastes. J'ai trouvé la lecture de ce roman agréable, mais elle ne m'a ni transportée ni touchée. Je ne me suis pas attachée aux personnages et je n'ai pas ressenti de tension dramatique, à part peut-être dans le comportement parfois inquiétant du personnage d'Olio. Objectivement, je ne pense pas que Les ombres filantes soit moins bon que le poids de la neige. Je crois plutôt que mes attentes et mes envies littéraires ont changé depuis cinq ans et que les thèmes de la survie en forêt et des relations filiales ne font pas partie de mes préférés. J'ai aussi eu du mal avec la narration au présent (qui ne m'avait pourtant pas gênée dans le poids de la neige) qui tombe trop souvent à plat avec des descriptions factuelles des actions posées (une impression de « je fais ceci, je fais cela… »). Les clins d'oeil à d'autres oeuvres littéraires, notamment Dans la forêt de Jean Hegland et Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier, sont nombreux et joliment amenés, mais une de mes lectures récentes, le chant de monde de Giono qui raconte également un périple en forêt aux accents mythologiques, a fait beaucoup d'ombre aux ombres filantes de Guay-Poliquin (désolée pour le jeu de mots). Finalement, j'en ressors avec le sentiment d'un roman trop sage.
Commenter  J’apprécie          180




Lecteurs (409) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4636 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}