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EAN : 9782232145186
192 pages
Editions Seghers (19/08/2021)
3.87/5   39 notes
Résumé :
1866, dans une colonie pénitentiaire pour mineurs, sur l’île du Levant, en face de Hyères, une révolte se termine par la mort de 13 enfants lors d’un incendie. 130 ans plus tard, à l'époque de Kurt Cobain et des Pixies, à quelques encablures de là, une bande d’adolescents qui peinent à trouver leur place dans le monde se préparent à un destin tragique. Comment, à l’adolescence, se rebeller contre son sort sans s’autodétruire ?

« Je me présente, je su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Le 28 septembre 2021-
Gros coup de coeur (accompagné d'une avalanche de colère, au vu du sujet indigne d'une société…quelle qu'elle soit !)

Une flânerie inopinée à la librairie Mémoire 7, à Clamart, m'a fait dénicher ce roman , lu dans la nuit, avec moult émotion, le coeur battant …Lecture marquante qui s'ajoute à celles de Marie Rouanet « Les Enfants du bagne » et d'Ariane Bois « L'Ile aux enfants"...

La phrase introduisant ce roman formule la quintessence de ce double récit : « Pour écrire ce roman, j'ai enquêté sur le drame qui s'est produit en 1866 dans un pénitentier pour mineurs de l'île du Levant ; la troupe d'adolescents que j'y ai rencontrée était le miroir d'une autre bande dont je faisais partie dans les années 90. Deux époques , deux rebellions, deux histoires vraies. «

L'auteure que je lis pour la première fois a capté d'emblée mon intérêt et par un style des plus vifs, et par les sujets traités : la Jeunesse à travers deux bandes de copains à 100 ans de décalage… Ce groupe de gamins abandonnés, relégués dans ce pénitentier de l'île du Levant, et cette bande d'adolescents dans les années 90, (dans le Sud, à proximité de ce bagne) à laquelle la narratrice appartenait… Même si ce n'est guère comparable, restent les drames, les tragédies de jeunes, d'adolescents , qui dans leur quête universelle ne veulent surtout pas ressembler à leurs parents, et aux adultes en général…

La narratrice, l'auteure , entre les deux confinements, se souvient de sa bande de copains et surtout lui revient en mémoire, un incident paraissant anodin, qui va réveiller un déclic pour des recherches et ce livre à venir…imprévu : un de leurs copains, à qui ils avaient fait une plaisanterie (ils lui avaient fait croire qu'ils se retrouvaient tous au cours d'histoire, dont pourtant ils redoutaient la prof, profondément ennuyeuse) ; il les retrouvent furieux à leur point de ralliement habituel, s'étant retrouvé tout seul, cependant ébranlé et inexplicablement intéressé par le cours d'histoire où justement il était question de ce Bagne d'enfants …

Ce souvenir va impulser la curiosité de l'écrivaine pour faire des recherches sur ce lieu et l'horrible drame s'étant déroulé, tout en rendant une nouvelle vie à cette bande de copains, qui lui a été si chère et essentielle. Elle fait revivre leur jeunesse, leurs colères, leurs rebellions, leurs farces, leurs provocs… leurs joies et chagrins partagés !

Le récit alterne entre les deux périodes et narre les désespoirs, les joies aussi de ces très jeunes… en construction ! Ce récit exprime avec la plus grande énergie le scandale de ces bagnes d'enfants… et je ne peux pas oublier une découverte bouleversante à Belle-Ile en-mer où j'allais avec mon mari, en hiver, chaque année…pour un éloignement dans des paysages marins désertés , magnifiques… et lors d'une marche sur les chemins côtiers, nous « tombons « sur des ruines qui m'intriguent , j'interroge les îliens, et me frotte à une gêne certaine… Je finis par découvrir que ce fut un bagne d'enfants et le dernier à être supprimé, en 1977 !!!

« Ce langage de la justice mêlé à celui de l'enfance et un bien triste linceul et jamais il n'aurait dû se rencontrer.
Mais, si le monde enfantin et le monde carcéral se font face dans son tribunal, c'est le champ lexical tout entier qui est remis en question, et, dans ces cas-là, la faute viendrait de plus loin, sans doute du système.
Récréation et cachot ne peuvent pas tenir dans une même poésie, tout comme l'eau et le feu, et pourtant c'est le cas. Quand deux langages s'entrechoquent, c'est une mort annoncée. En attendant que les mots puissent s'accorder entre eux, ou alors que chacun reprenne sa place, c'est égal. (p. 151) »

Un texte qu'on ne peut pas lâcher… on s'attache à tous ces jeunes, ceux du Bagne comme ceux appartenant à l'adolescence de l'auteure, jusqu'au juge, personnage bienveillant , compréhensif, mais dépassé par une justice , lui paraissant brutalement « inhumaine » et hypocrite !!

Il doit assurer le procès des gamins-assassins ; il se sent enragé et impuissant face à un système inique, fabriquant de la barbarie et de la violence, par ses dérapages , dont celles sévissant dans les institutions dites « de redressement ou de correction » qui ont sévi si longtemps, et ont été honteusement utilisés comme des réservoirs de main-d'oeuvre gratuite !!

« Ce qu'ils savent faire, c'est fermer des portes, administrer des punitions, et être parfaitement idiots. Ils appliquent sans réfléchir une discipline militaire. le juge reste persuadé qu'ils ont d'autres fonctions, celles qui se greffent toujours quand la bêtise et le pouvoir sont dans la même main. »

Un ouvrage fort… qui parle d'un sujet universel : La jeunesse et les drames, désespoirs, mal-être parfois tragiques selon les contextes politiques, sociaux, économiques…sans oublier le dernier choc : la Pandémie et l'isolement contraint, les jeunes et leurs difficultés ressenties dans leur scolarité comme parfois dans leur milieu familial… que la Jeunesse soit « malmenée » et pire « massacrée » comme dans ces bagnes d'enfants, indignes, et c'est toute une société qui se trouve malade pour LONGTEMPS !

Un texte dense, percutant qui nous interpelle tous…fait mal !

Je termine ce billet par une phrase d'espoir de Jean Cocteau qu'Héloïse Guay de Bellissen a mise parmi d'autres , en exergue :
« Si le feu brûlait ma maison, qu'emporterais-je ? La flamme »
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J'avais déjà lu et apprécié « Dans le ventre du loup ». J'avais même eu la chance et l'opportunité de la rencontrer dans la librairie de ma ville Les Fringales littéraires. Je garde un bon souvenir de cette rencontre. C'était avec plaisir que j'avais envie de découvrir son prochain roman
Lors du confinement, elle repense à la période de son adolescence avec sa bande de copains. Un fait lui remonte en tête et décide de se replonger dans cette période et sur le fait raconté par son copain. Lui n'avait pas séché l'école et indiquait même avoir apprécié ce cours d'Histoire. Ca ne lui ressemblait pas et c'est pour ça que cette anecdote l'a marqué. Ce cours parlait de l'île de Levant où se trouvait un bagne pour enfant au XIXème. L'idée été présentée de manière belle de l'extérieur, c'était l'opportunité de donner une éducation, d'apprendre un métier à ses enfants orphelins, délaissés. La réalité, des enfants livrés à eux-mêmes, emprisonnés. On voulait s'en débarrasser des villes et avoir de la main d'oeuvre bon marché. Ses enfants emprisonnés, ne se sont pas laissés faire, ils ont mis le feu à leur pénitencier. Plusieurs morts donc un enfant Léon Cazale surnommé « Boule-de-neige » qu'elle fait parler et le rend vivant avec ses passages en alternance avec ceux de son enfance intitulé « Ceux de la table ».
Pour ceux qui ont été adolescents à la même période que l'auteure vous allez totalement replonger dans cette période avec les nombreuses références. On retrouve bien aussi le coté ado qui rejette la société et ses contraintes. le coté rébellion des deux périodes. Un roman avec encore un coté personnel et où l'on retrouve toute sa personnalité. Personnellement je ne connaissais pas l'existence de ses bagnes où j'ai oublié quand on m'en a parlé en cours d'Histoire.
Encore un peu de patience, ce roman sort le 19 aout en librairie
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Je remercie les Editions Seghers et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique. Lu d'une traite, en une soirée.

Le dernier bagne pour enfants en France a fermé un an avant ma naissance en 1977. C'était à Belle-Île. J'ai visité celui de Tatihou, au large des côtes normandes. Celui dont parle ce roman est situé sur l'Île du Levant, dans la commune d'Hyères. Ces colonies correctionnelles étaient de véritables pénitenciers, souvent à vocation agricole. Elles se voulaient des purgatoires éducatifs, elles n'étaient que des enfers pour mineurs en marge de la société. C'était d'ailleurs bien pour ça que ces colonies étaient souvent établies sur des îles, en marge du continent et de la vie normale, pour tenir ces petits délinquants ou enfants trop oisifs loin du regard, et les oublier.

La structure du roman alterne entre l'histoire de la révolte de 1866 sur l'Île du Levant et l'adolescence de l'autrice dans les années 90. Une adolescence désoeuvrée, rebelle, elle aussi en marge d'une société dont elle refuse les velléités de formatage. Je suis né à la charnière des générations X et Y, alors toutes ces références que l'autrice égrène me sont familières, déclenchent le souvenir et le sourire. La narratrice et ses potes, qui forment le clan de « Ceux de la Table », écoutent Nirvana, Daft Punk, Radiohead et Les Cranberries. Ils sèchent les cours, se révoltent face aux profs soporifiques, portent des couleurs fluo et fument de la beuh. Ils seraient nés un siècle plus tôt, leur place aurait peut-être été au bagne pour enfants. C'est à partir de ce constat que l'autrice construit sa trame narrative, comme deux histoires parallèles. L'une ponctuée de couplets en VO de tubes des années 90, l'autre agrémentée d'extraits d'archives documentaires.

La mise en abyme de ces deux récits est intéressante, et même si je n'émarge pas complètement au propos de l'autrice sur l'échouage programmé de la génération Y, il fait naître la réflexion sur les échecs éducatifs et le sacrifice des inadaptés. Préface et postface ont le feu pour narrateur, celui par lequel la mort arrive pour certains enfants rendus momentanément à la vie au fil de ces pages. J'aurais aimé passer plus de temps en leur compagnie, en savoir davantage sur eux et leur vie au bagne. Tout se précipite. Quant au récit sur « Ceux de la Table », », il m'a semblé trop superficiel et un peu inabouti… à l'image peut-être des vies immolées. L'ensemble se lit vite, laissant intelligemment davantage d'interrogations que de réponses.
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Héloïse Guay de Bellissen est une de mes auteures préférées. Sa plume m'envoûte à chaque lecture. Je me laisse porter par la beauté et la poésie de son écriture. Dans ses livres, rien n'est de trop. Chaque mot est à sa place, chaque virgule a son sens, chaque phrase a son souffle. Son livre sur la grotte de Lascaux, sorti l'année dernière, "Le dernier inventeur" fut un énorme coup de coeur, un des meilleurs livres que j'ai lu en 2020.
Tout naturellement, quand j'ai vu qu'elle posait son nom sur une nouvelle histoire, je n'ai pas hésité. Je savais qu'elle allait me charmer une fois de plus. Et c'est chose faite.
"Crions, c'est le jour du fracas ", c'est un déchirement du coeur. Elle nous raconte la révolte des enfants prisonniers au pénitencier de l'Île du Levant au XIXème siècle, qui semble intimement lié à celle d'un groupe d'adolescents dans le sud de la France à la fin du XXème siècle, un groupe dont Héloïse fait partie.
Si vous avez loupé un cours d'histoire, sachez qu'en 1861, conformément à une loi instaurée par Napoléon III, fut ouvert sur l'île du Levant un bagne pour mineurs, dont le but était d'enfermer des jeunes délinquants et vagabonds qui erraient dans les villes, afin de réessayer de les éduquer. Les conditions d'existence étaient drastiques. Les jeunes enfants, âgés de treize à vingt ans, se plaignaient notamment du manque de nourriture, entre autres. le bagne, qui connut une brève et tragique existence, c'est comme une blessure grande ouverte dans ce livre. Un événement particulièrement grave, une véritable catastrophe, surviendra au cours de l'année 1866.
En parallèle, l'autrice nous raconte un chapitre de sa vie et de celle de ses amis. Une poignée d'âmes, dont certaines se sont fracassées sur le chemin de la vie. le sac était trop lourd à porter, les épaules trop fragiles... D'autres ont eu plus de chance.
J'aime beaucoup dont l'auteure nous décrit la période de son adolescence. A travers ses mots, j'ai senti chaque rébellion, chaque bouffée d'énergie, chaque envie, chaque seconde de leur vies d'adolescents .
S'il y a quelque chose que m'a manqué dans ce récit, ce sont peut-être quelques pages de plus. Je voulais savoir plus, je n'ai pas eu assez. J'aurais aimé m'imprégner encore et encore des leurs vies, de leurs chagrins, de leur bonheur, de leurs fracas. Trembler pour eux encore un peu...pour ceux de l'île et ceux de la table...
Malgré ce petit manque, j'attends avec impatience son prochain roman, je sais d'ores et déjà que j'y serais en première ligne pour le rendez-vous!

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Il y a quelque temps, je reçois un courriel de Babelio me demandant si je suis intéressée par un roman qui sortira en septembre prochain. Ma curiosité de lectrice avide me fait accepter bien entendu. Et me voilà aujourd'hui à chroniquer ce roman choral.

Trois narrateurs : pour la préface et la postface, le feu qui tient un rôle non négligeable dans le roman. Puis en alternance, Hélo , ado dans les années 1990 qui fait partie d'une bande de jeunes dénommée "Ceux de la table" et Boule-de-neige, de son vrai nom Léon Cazale, ado lui aussi mais vers 1866, bagnard sur l'île du Levant au large d'Hyères.

Chaque chapitre est précédé d'un extrait des archives (réelles) que l'auteure a pu consulter à Draguignan à propos de ce bagne pour enfants ou d'un extrait d'une chanson à la mode en 1990.

Au cours du confinement de 2020 dû à la pandémie du covid, Helo se souvient de "Ceux de la table", ces collégiens dont elle fait partie dans les années 90. Ils sont en quête de liberté, séchant les cours, écoutant les groupes à la mode tout en fumant dans des lieux cachés. Elle nous fait revivre des moments de leur quotidien d'ados rebelles, qui devront se séparer à la fin de l'année scolaire, chacun poursuivant un autre chemin dans d'autres écoles.

En écho, Boule-de-neige nous raconte le quotidien d'enfants et d'ados bagnards sur l'Ile du Levant. Nous sommes plus ou moins en 1866. Certains ont bien commis quelque petit délit, mais d'autres sont là parce qu'ils sont orphelins, ou nés dans des familles qui vivent dans la précarité. Ces colonies pénitentiaires sont instaurées par une loi de Louis Napoléon Bonaparte afin de rééduquer les enfants par le travail et de nettoyer les villes des délinquants. La discipline y est très (trop) sévère . le silence et le travail sont sacrés. C'est sans compter sur Condurcer , un "ancien" auto-proclamé chef des ados et qui a su aussi se faire une place auprès des gardiens : il travaille dans les cuisines de la colonie. Mais Condurcer est un révolté qui ne pense qu'à s'évader.

Je n'irai pas plus loin dans le résumé afin de ne rien dévoiler de l'intrigue.

Mon avis :
Grâce à ce livre, j'ai appris l'existence de ces "bagnes" pour enfants, bien souvent très pauvres. Dans les extraits d'archives repris par l'auteure, il y a des faits ignobles que j'ai eu du mal à lire tant c'est cruel, inhumain. Heureusement, cela n'a concerné que quelques paragraphes.
Cette partie est très bien écrite par l'auteure. On ressent toute la tragédie, l'horreur même de l'histoire . On voit qu'elle s'est bien documentée et qu'elle a pris ce pan de l'histoire à coeur .

Par contre, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire des jeunes des années 90. Cela m'a paru plus superficiel. Les ados font des bêtises, certes, ne se sentent pas concernés par l'école et puis …. Sera-ce comme dans la chanson de Bruel, "on s'verra dans 10 ans…" ? Avec les dialogues écrits dans le langage propre aux ados de 1990, et l'écriture au vocabulaire contemporain, on pourrait s'y identifier. Mais non, il m'a manqué quelque chose qui m'accroche.

Et puis je trouve que le parallèle entre les deux époques est mince. C'est en lisant une interview de l'auteure que j'ai mieux compris sa démarche.

La norme , les standards , les lois édictées par nos sociétés seraient liberticides quelle que soit l'époque. Ce qui provoque la révolte, en l'occurrence des ados. le livre fait également écho à 2020 - 2021 (pandémie du covid) et la liberté réduite jusqu'au confinement strict dans le but d'éradiquer le virus.

Je remercie Babelio et les Editions Seghers de m'avoir permis de découvrir ce roman en "avant-première".
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Nous, on essayait juste d'exister et c'est encore ce qu'on faisait de mieux. On snobait l'avenir, on lui mettait une droite dès qu'il frappait à notre porte et c'était un sentiment grandiose. On détestait le monde entier et en même temps on voulait l'être, l'incarner et lui mettre le feu. C'est pour ça qu'on foutait rien à l'école et qu'on y allait pas souvent, juste pour ça. Renoncer à grandir et mourir de peur que ce monde, qui voulait nous embaumer avant même que l'on vive, nous oblige à lui céder. (p. 21)
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On n'entendait que le bruit de nos pas et quelques rires audacieux, mais vite réprimés, car le règlement de la colonie imposait le silence partout et toujours. On aurait voulu parler, créer du lien avec des mots, hurler, ou se cracher des insultes, s'adresser des compliments aussi, moi, par exemple, j'aurais aimé dire plus de choses à mon ami, le Troué (...) (p. 81)
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Ce langage de la justice mêlé à celui de l'enfance et un bien triste linceul et jamais il n'aurait dû se rencontrer.
Mais, si le monde enfantin et le monde carcéral se font face dans son tribunal, c'est le champ lexical tout entier qui est remis en question, et, dans ces cas-là, la faute viendrait de plus loin, sans doute du système.
Récréation et cachot ne peuvent pas tenir dans une même poésie, tout comme l'eau et le feu, et pourtant c'est le cas. Quand deux langages s'entrechoquent, c'est une mort annoncée. En attendant que les mots puissent s'accorder entre eux, ou alors que chacun reprenne sa place, c'est égal. (p. 151)
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Draguignan, le 31 décembre 1866

Le Juge

Juge, c'est pourtant ce qu'il souhaite faire depuis qu'il est gosse et il a réussi. Mais là, avec ces enfants criminels, il a le sentiment d'être arrivé au bout de quelque chose qui le dépasse. Et se demande si tout ce qu'il fait, tout ce vers quoi il tend, il tendait, a aujourd'hui un véritable sens.
(p. 150)
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Boule-de-Neige

Repas à midi, puis travail encore. Ensuite nous soupions et c'était la nuit. Mais c'était toujours la nuit, ici, même le jour. Toujours cette misérable nuit qu'on voyait partout, simplement parce qu'on était seuls, et remplis d'elle. (...)
Très vite, une pensée collective s'était propagée sans que nous osions en parler entre nous. Elle nous tenait chaud, nous donnait de l'espoir.
S'évader. (p. 63)
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