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Critique de Verdorie


Ça fait cinquante ans maintenant que Jeanne demeure dans cette vieille grange délabrée sans espoir de pouvoir la quitter... à moins que quelqu'un passe à proximité afin de la libérer.
Et c'est bien ce qui arrive le jour où "ces" parisiens décident de retaper l'étable et de s'y installer avec leur petite fille et sa Barbie.
Après avoir ressassé les pensées les plus sombres pendant presqu'un demi siècle, après avoir entretenu sa haine et sa rancune contre celui qui a fait d'elle une petite victime de 12 ans...,

"Dire que jamais je ne connaîtrais ça, le beau prince et tout le tralala. Même pas de modestes fiançailles et le mariage en robe blanche, dans l'église du village, avec les dragées jetées aux gosses, le banquet, et la jarretière vendue aux enchères pour payer les frais du bedeau. Comme souvenir de nuit de noces, je n'aurais jamais rien d'autre que les beignes d'un porc dans la gadoue. Un porc qui s'est vidé le ventre avant de péter les plombs..."

... Jeanne va enfin pouvoir mettre en oeuvre sa redoutable vengeance !

Dans ce très court roman fantastique pour lequel Anne Duguel (alias Gudule) avait obtenu le prix Ozone en 1997, elle décrit (une fois de plus) une enfance piétinée. Alternant habilement et sans temps morts les souvenirs de Jeanne avec le présent, l'auteur trace avec le talent d'une conteuse et pas-à-pas le portrait d'une gentille gamine, qui de victime, va se transformer en bourreau...
Et comme presque toujours, le lecteur ne peut s'empêcher de ressentir de l'empathie pour cette jeune proie aussi tourmentée que tourmenteuse dans cette novella bouleversante et... cruelle.


(Ce recit a été réédité dans le recueil "Le Club des petites filles mortes", Bragelonne, 2008)
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