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EAN : 9782081277953
240 pages
Ombres Noires (24/10/2012)
2.85/5   10 notes
Résumé :
À l'intérieur d'un coffre d'une voiture, le cadavre de Ramiro Hernández Montes, tué par balle. Situation pour le moins embarrassante pour le frère de la victime qui espère son élection au poste de gouverneur de l'État de Colima. Quatre flics sont chargés de l'enquête avec pour consigne de l'étouffer : le servile commandant Obispo, le Tigre Guerrero, violent mais efficace, Román et Sabino, deux policiers machos confrontés au monde gay. Car l'enquête révèle une série ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un corps est retrouvé dans le coffre d'une voiture, mutilé et abattu au calibre .41 et quatre flics sont chargés de l'enquête. Ou plutôt de l'étouffer car la victime n'est autre que le frère d'un candidat aux élections et fréquentait les milieux homosexuels voire pédophiles.
En parallèle, un adolescent surnommé le Japonais, issu d'un milieu particulièrement défavorisé et criminogène, se lie d'amitié à Métallo, un adulte qui va l'introduire auprès d'un couple pédophile et dépravé, prêt à payer en échange de ses "services".

Si la quatrième de couverture m'a motivée à découvrir cet auteur, mon enthousiasme a diminué au fil des pages.
Sur la forme, le style est assez particulier, on a plus l'impression de lire une ébauche de scénario de film qu'un roman. C'est un style brut de décoffrage, on est directement plongé dans un Mexique violent, loin des images de carte postale des agences de tourisme. Si au départ on s'y habitue vite, cela finit par devenir dérangeant. Certains passages sont très crus et surtout, ça manque de détails. Les personnages ne sont pas beaucoup développés, on ne sait pas grand chose d'eux, c'est comme si on attrapait un moment de leur vie, des instants pris sur le vif, sans chercher à les connaître plus avant. de plus, ils ont tendance à passer du coq à l'âne, on perd parfois de vue où ils sont et ce qu'ils font, de quoi ou de qui ils parlent, ce qui est parfois agaçant. Cela concerne particulièrement Román et Sabino, les deux flics chargés de l'enquête sur le terrain.
D'ailleurs, cette enquête progresse surtout grâce à l'insertion de rapports de police (auditions des témoins et de l'entourage de la victime) mais ils sont rédigés dans un style laborieux car il s'agit de la retranscription d'un langage parlé.

Ce qui est surtout dérangeant dans ce roman, c'est le manque d'une chronologie claire. Il n'y a aucun indice temporel qui nous permette de nous repérer dans le récit. Il y a souvent de courts flashbacks ou plutôt des inversions de chronologie pour un même moment, c'est-à-dire qu'on commence par la fin puis par le début et le milieu pour ensuite revenir à la fin du moment par laquelle on a commencé. C'est très déconcertant. Il est impossible de déterminer le temps qui passe. Si le Japonais est un adolescent au début du roman, à la fin du roman et de l'enquête, il est âgé de la quarantaine !

Je ressors donc de ma lecture très mitigée. La quatrième de couverture laissait supposer plus. Elle semble à elle seule contenir plus de détails que l'ensemble du roman. J'aurais aimé plus de précisions sur les circonstances de temps et de lieu, sur les différents personnages et sur l'avancement de l'enquête. La déception vient surtout du fait qu'il n'y a pas d'interactions entre les différents protagonistes, pas de confrontation avec des politiciens véreux, pas d'action à chaud. C'est construit très différemment d'un policier classique. L'impression de devoir prendre le peu d'informations disponibles pour argent comptant m'a vraiment frustrée.

Petite remarque pour finir, le titre "41" ne fait pas que référence au calibre utilisé pour abattre les victimes mais aussi au "bal des 41 maricones" de la culture populaire mexicaine. Il s'agissait d'une descente de police dans une maison où des hommes, dont certains appartenant à la haute société, s'étaient travestis. le gouvernement de l'époque a tenté d'étouffer l'affaire. Selon la rumeur, il y aurait eu un 42e, le beau-fils du président qui aurait pu fuir. Depuis, les nombres 41 et 42 désignent les homosexuels, 42 désignant les homosexuels passifs. L'auteur semble s'être inspiré de ces faits pour ce roman.
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Le corps de Ramiro Hernández Montes, frère d'un candidat au poste de gouverneur de l'État de Colima soutenu entre autre par les chefs de la police, est retrouvé dans le coffre d'une voiture, tué d'une balle de calibre .41 tirée dans l'oreille. Un modus operandi qui correspond à plusieurs meurtres commis dans la région et dont les victimes sont toutes des homosexuels. Les quatre policiers chargés de cette enquête sensible ne se font pas d'illusions : il convient d'étouffer l'affaire. Parallèlement à cette enquête, on suit les tribulations du Japonais, gamin livré à lui-même et initié par un adulte, le Métallo, au sexe et à la drogue en participant à des parties fines organisées dans la haute société de Colima.

En s'attaquant à ce genre de sujet glauque, Rogelio Guedea n'a choisi ni l'originalité ni la facilité. C'est que le thème de la corruption et des dérives sexuelles est rebattu et qu'il convient dès lors de vraiment l'aborder avec finesse pour offrir au lecteur une oeuvre qui se démarque.
Plus que le fond, c'est la forme qui vient ici contribuer à la singularité du roman de Guedea. Celui-ci choisit d'alterner récits (qu'il fait aussi varier, passant des enquêteurs chargés de l'affaire Montes au Japonais) et procès-verbaux d'auditions livrés bruts. Cela confère au roman un rythme saccadé, parfois pesant (près de la moitié du roman est constituée par ces procès-verbaux) et dans lequel le lecteur doit accepter de se laisser entraîner sans savoir là où l'auteur cherche à l'amener. Car il est clair que la fausse anarchie du texte, qui mêle des situations que l'on peine à relier, est destinée à aboutir à un final que l'on espère surprenant et qui, dans une certaine mesure, l'est.
Rogelio Guedea maîtrise donc bien la construction de son roman et, par ailleurs, lorsqu'il s'extrait de ses rapports de police, se révèle avoir une plume agréable et un regard impitoyable sur une société corrompue s'engraissant sur le dos d'une population en grande partie abandonnée à la misère. « Derrière lui, les murs des habitations en ruines, où vivent des gens sans peau, semblent s'écailler. Ces pièces où grandissent des enfants aux pieds crevassés et aux ventres gonflés qui regardent toujours à travers les barreaux d'une cellule parce que tout ce qui vaut la peine dans ce monde ne leur appartient pas ».
Malheureusement, au total, et malgré les qualités que l'on a signalées, cette forme assez pesante ne sert pas forcément un fond assez peu original et la lecture s'avère souvent lassante. Et si, avant de se faire une idée définitive sur Guedea on attendra d'en lire un autre roman, on ne peut que conseiller pour le moment, sur une thématique proche, un livre autrement plus réussi : Les minutes noires, de Martín Solares.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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(merci à masse critique qui me permet de sortir des sentiers battus et d'expérimenter de nouvelles littératures - High Five for the organisation !!)

Bof.
Peut-on condamner à la réclusion à perpétuité les auteurs de 4ème de couverture ? Leur mettre un bonnet d'âne à porter en public pour les vingt prochaines années ? A l'heure ou une infraction au copyright peut entrainer la ruine d'un vie, cela devrait être possible, non ?

Le lecteur ne retrouve pas l'argumentaire de la 4ème dans le livre. Des attentes erronées conduisent à un jugement négatif.

41 est un roman noir, c'est un roman de moeurs. Ce n'est pas une critique de la corruption ou de l'influence malsaine des puissants.
La tourbe, la fange d'une partie de la société fait partie des éléments attendus du genre. Cela entraine des "scènes à faire".

On peut d'ailleurs s'interroger sur le bien fondé d'avoir choisi le roman noir comme moyen de dénoncer une situation dramatique au Mexique. A mon sens, cela la banalise.

L'alternance de la trajectoire du "japonais" et des rapports de police est assez lourd. Il y a de très beaux moments d'écriture mais il ne suffisent pas à cimenter le récit qui reste décousu.

Pourtant, le lecteur aurait tort à "zapper" ces rapports. C'est dans ceux-ci que réside la plus grande part d'humanité du roman.

Pour le reste, il ne suffit pas d'accumuler des éléments écoeurants pour avoir un roman écoeurant. Il faut les exploiter. Nous vivons dans un monde où la moindre série TV assassine, viole, corrompt. Ce n'est donc pas dans l'escalade que le roman peut trouver son ressort.

Au final déçu. Dommage.



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Je remercie tout d'abord les éditions "Ombres Noires" de m'avoir offert cet exemplaire.
Que dire de ma lecture de "41" reçu dans le cadre du dernier Masse Critique ?
Je ressors de ma lecture avec un sentiment mitigé.
L'auteur nous décrit un Mexique, loin des paradis touristiques que l'on s'imagine.
Tout y passe : corruption, violence, drogue, inceste, pédophilie, infanticide, j'ai eu l'impression de progresser dans ma lecture péniblement, les jambes coincées dans la fange ralentissant chacun de mes pas.
Pas un personnage n'attire la sympathie, les policiers sont corrompus et tout aussi pourris que les criminels qu'ils sont censés arrêter.
C'est vrai que le Mexique est loin d'être un pays idyllique avec son record mondial d'enlèvements crapuleux (15 par jour).
Mais j'ai saturé de toute cette misère sociale, intellectuelle, affective, j'ai vraiment eu tout au long de ma lecture un fort sentiment d'oppression.

L'idée de l'auteur de séparer le livre en 2 types de récits est intéressante : d'une part, nous suivons la vie du Japonais (enfant maltraité, violenté, qui prend le chemin de la délinquance) et de l'autre les compte-rendus des auditions policières qui vont nous mener à la vérité.
2 choses m'ont gênée durant ma lecture : le style de l'auteur qui se lance dans des phrases alambiquées longues de plusieurs lignes (pour bien nous faire ressentir le sentiment confus du petit héros prenant son 1er rail de cocaïne par exemple), quitte à en devenir incompréhensible.
Et surtout les descriptions des scènes de sexe, de viol devrais-je dire, avec des enfants. Là, j'ai eu l'impression malgré moi d'assister aux scènes sans pouvoir fermer les yeux, et cela m'a été insupportable.
Doit-on vraiment mettre toutes les pires horreurs sous le nez du lecteur afin de lui faire prendre conscience de l'insoutenable de la situation ? Je n'en suis pas certaine. Ce livre n'est vraiment pas à mettre entre toutes les mains.
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Colima, Mexique. Un gamin est intrigué par une chevrolet rouge, garée depuis un certain temps dans la rue. Il s'aperçoit que du sang sort du coffre. Effectivement, la police découvre un cadavre dans le coffre. Il s'agit du corps de Ramiro Hernandez Montes, un homme connu pour être le frère du gouverneur de l'état de Colima. Donc, dans cette affaire, il est hors de question de remettre en cause les futures élections de son frère. Les choses se corsent quand la police découvre que Ramiro est connu pour être homosexuel. En outre, il a des penchants pédophiles notoires. le commandant Obispo va prendre en charge cette affaire, aidé en cela des agents Sabino et Roman.

En parallèle de cette affaire criminelle, Alfonso Castro Bautista, un jeune homme qui se fait appeler le Japonais ne fait rien de ses journées. Alors que ses parents, comme tant d'autres, vivent du trafic de drogue, lui arpente les salles de jeux et les bars. Il rencontre le Métallo, qui va l'initier au monde du sexe homosexuel.

On ne peut pas dire que ce roman soit facile à appréhender, tant le parti pris de l'auteur est particulier. Et la forme a tendance à prendre le pas sur le fond ce qui est bien dommage. Car la construction du roman est originale : En alternance, on va suivre le parcours du Japonais, jeune homme désoeuvré, qui occupe son temps comme il peut. L'enquête, elle, va progresser au travers des procès verbaux de la police. Si cela donne de la véracité au récit, la forme s'avère, du moins en ce qui me concerne, amusante au début puis rapidement un peu longue.

Et il faut patienter jusqu'à la page 170 pour comprendre combien ce roman est véritablement subversif. Car, effectivement, c'est là que l'on se rend compte de ce que Rogelio Guedea veut dénoncer. Et la leçon est éloquente, et redoutablement frappante, car l'enquête s'avère bien secondaire, on n'en a rien à faire du nom de l'assassin, du fait qu'il ait tué cinq personnes homosexuelles à tendance pédophile. En réalité, tout est savamment orchestré par le pouvoir en place pour éviter que le gouverneur perde les élections.

De même, la vie du Japonais donne lieu à des scènes très dures, très difficile à lire, d'une violence sexuelle très explicite et choquante. D'une façon très naturelle, Rogelio nous montre la vie des Mexicains, pris entre politique et drogue, entre sexe et violence. C'est une peinture bien noire, bien désespérante aussi, et nul espoir ne transparait dans la conclusion de son roman.

Si l'on parle des policiers, on s'aperçoit vite qu'ils n'ont d'autres choix que de suivre les desiderata du procureur, et soit on suit les ordres soit on meurt. Sex, drugs and violence, c'est le menu de ce roman, et pour peu que l'on adhère à la forme, ce roman apparaitra comme un excellent roman noir mat. En tous cas, c'est un premier roman impressionnant qui donne une vision sans concession de la société mexicaine. Et ce qui finit de vous démolir le moral, c'est quand on lit au début du roman, que cette histoire est inspirée de faits réels.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce procès verbal atteste du fait que la photographie en couleur qui apparaît sur la carte d'électeur du comparant ne coïncide pas avec les traits de sa physionomie du fait que le comparant a décidé de changer son apparence d'homme en celle d'une femme et son nom MARIO ACEVEDO MENDEZ en celui de LA MORENA, quoique ce changement, comme le précise ce procès-verbal, n'ait porté que sur son nom et pas sur son sexe. En raison de ce qui précède l'Agent soussigné demande au comparant de se démaquiller les yeux, les joues et les lèvres, d'enlever ses boucles d'oreilles et sa perruque de longs cheveux châtains afin de prouver que les traits de sa physionomie correspondent à ceux de sa carte d'électeur, ce que le comparant fait sur-le-champ [...]
(le texte original est également au kilomètre)
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L'enfant qui va à l'école s'arrête un instant devant le coffre d'une Chevrolet rouge. Il l'ausculte. Puis il fait demi-tour et traverse la rue pavée. Il frappe trois fois au portail des Baltazar avec une pièce de monnaie. Une vieille femme sort de la maison, des bigoudis dans les cheveux. Elle a un couteau de cuisine à la main. Un couteau enduit d'oignon et de tomate, comme si elle venait de préparer des oeufs à la mexicaine à son mari. La veille demande :
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Il y a des taches de sang sur le coffre de cette voiture, dit l'enfant en montrant le véhicule du doigt.
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“Le mec à la jambe de bois, là, il m’a dit que ce Van Gor coupait les oreilles à ses victimes comme le salopard qu’on recherche. Il est devenu célèbre à cause de ça. Un jour qu’il allait trancher l’oreille à une de ses victimes, il a mal calculé son coup, et va savoir comment, sa main a dévié, et ce con-là il s’est tranché sa propre oreille… Il dit que l’autre cinglé, c’était un tueur en série, mais que la police le foutait pas en taule parce que c’était un peintre célèbre. Il avait genre un permis de tuer.”
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