Je l'ai lu en moins de 24h tellement je l'ai trouvé passionnant. Il est complet et au-delà de la prise de conscience vis-à-vis des géants du net, il m'a beaucoup apprit sur l'histoire d'internet. Cependant j'ai été assez dessus du manuel d'autodéfense numérique.
Premièrement, je trouve dommage que peut de start-up françaises soient citées alors que nous nous trouvons dans un contexte de débat sur la souveraineté numérique. Pour vous donné un exemple, Mailo est une alternative idéale à Gmail qui respecte la vie privée de ses utilisateurs.
Ensuite, Qwant. C'est pour moi le moteur de recherche concurrent de Duckduckgo que vous avez seulement mentionné. Duckduckgo est rattaché à de nombreux géants opposés aux valeurs de votre livre tels que google ou encore amazon pour survivre. Tandis que Qwant se contente de se séparer peu a peu de microsoft en indéxant des pages web, il utilise 64% des recherches de bing. À vous de voir, il est préférable d'utiliser Qwant ou duckduckgo ?
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Très bon livre explicatif mais le plus dedans c'est la partie ou l'on propose des alternatives. Ce qui le rend vraiment intéressant pour les personnes qui ne se renseignent pas sur le sujet comparé aux autres livres de ce type. A prêter sans modération ! :)
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Le schéma d'extraction est donc le suivant : nous sommes conquis par un service, souvent gratuit, qui nous rend dépendants et à qui nous livrons toujours plus de données personnelles. Ces informations permettent d'anticiper nos besoins futurs, en développant de nouvelles fonctionnalités qui ne manqueront pas de nous séduire, puis de nous rendre accros, même lorsque le service devient payant - tout en continuant à récolter nos données pour anticiper nos besoins futurs, ainsi de suite... La boucle est bouclée.
Mais les individus ne sont pas les seuls à être pris au piège. Tout le secteur du numérique est embrigadé.
De son côté, Google poursuit son développement avec un objectif principal : collecter le plus de données possible. Chaque produit, chaque initiative lancée, chaque start-up rachetée par Google sert cet objectif. En 2004, le public découvre la messagerie Gmail qui commence à analyser le contenu de nos e-mails pour apprendre à nous connaître très finement. Viennent ensuite Google Maps, qui permet d'analyser nos déplacements, Google Agenda, nos rendez-vous et nos relations, puis Google Docs, nos projets. Le tout constitue la suite Google Apps. En 2006, Google rachète YouTube : à présent, elle a accès à nos centres d'intérêt.
Google ne s'arrête pas là : en 2005, elle rachète la start-up Android et son système d'exloitation pour téléphone mobile. [...] Un signe de générosité de la part de Google ? Pas vraiment. Google impose aux fabricants l'installation de ses applications par défaut, dont Google Chrome, navigateur lancé fin 2008, et peut ainsi collecter un maximum de données sur un large public. Large est un euphémisme : en Europe, Android capte 80% du marché.
Peut-on pour autant compter sur Facebook pour préserver notre vie privée? sur Amazon pour nous vendre moins de produits? sur Google pour ne plus exploiter nos données? sur Apple pour cesser de programmer artificiellement l'obsolescence de ses produits, enchaînant toujours plus ses consommateurs? Le parallèle avec d'autres industries liées à notre consommation est éloquent. De la même façon que nous faisons pas confiance à Marlboro pour notre santé, à McDonald's pour notre alimentation, à Total pour notre environnement, nous ne pouvons pas faire confiance aux grands gagnants du capitalisme de surveillance pour respecter nos libertés.
Le logiciel libre était une fin en soi. Maintenant il devient un moyen pour construire une société libre et émancipatrice. La fin, c'est l'émancipation, estime Pierre-Yves Gosset. Toutes ces solutions sont à portée de mains et offrent la possibilité de passer d'une société de consommation à une société de contribution.
Certes, nous ne sommes pas tous des développeurs apprentis ou confirmés - loin de là -mais nous pouvons contribuer de plusieurs manières : alimenter un article sur Wikipédia, proposer un trajet sur Mobicoop, ajouter un élément de cartographie sur OpenStreetMap, prendre part au budget de nos villes. Nous pouvons également faire des dons pour contribuer à ces outils différents ou prendre des parts de coopératives.
Toujours ces yeux qui vous observaient, cette voix qui vous enveloppait. Dans le sommeil ou la veille, au travail ou à table, au-dedans ou au-dehors, au bain ou au lit, pas d'évasion. Vous ne possédiez rien, en dehors des quelques centimètres cubes de votre crâne.
Une fois saisis les contours du piège économique, technologique, psychologique et social du monde numérique actuel, il est tentant d'y trouver des ressemblances avec l'univers totalitaire de Big Brother décrit dans 1984.