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EAN : 9782072865602
224 pages
Gallimard (05/12/2019)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Huysmans (1848-1907), plutôt féru de Frans Hals et Rembrandt jusque-là, a avoué combien fut déterminante la découverte de Degas lors de l'exposition impressionniste de 1876, la deuxième du genre. L'artiste de la "commotion" jouira d'un statut particulier dans la critique d'art de l'écrivain, qui admet d'emblée la possibilité d'une double modernité : celle des peintres de la vie moderne, et celle des explorateurs du rêve. Son désir d'échapper aux logiques de chapelle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mon admiration pour Joris-Karl Huysmans n'est pas un secret. J'ai précommandé l'édition de ses oeuvres en Pléiade. Et je ne pouvais pas passer à côté de l'exposition organisée par le musée d'Orsay. Pouvais-je me priver du catalogue de cette exposition ? Absolument pas. Ai-je dépensé une somme indécente à la librairie du musée ? Mon banquier peut le prouver.

De naturaliste à décadent et même après sa conversion, Joris-Karl Huysmans a toujours fait état dans ses oeuvres romanesques de son amour de l'art, notamment pictural et architectural. « Il cherche dans la peinture ce qu'il cherche dans la littérature : le vivant, le vrai, un art qui ne ment pas, qui s'éloigne des clichés académiques, un art où il retrouve la vie, sa vie. » (p. 93) Il était également critique d'art, portant un regard aiguisé, voire acéré, sur les oeuvres de ses contemporains.

S'il admirait Edgar Degas, Odilon Redon, Gustave Redon, les impressionnistes et les primitifs flamands, il ne pouvait souffrir les productions des artistes classiques et selon lui vendus au patriotisme et à la quête de médailles. Il abhorre les institutions et la bien-pensance bourgeoise. « Aux yeux de Huysmans, l'État comme l'Académie exercent un pouvoir abusif au détriment de la liberté individuelle de l'artiste et de l'autonomie du champ artistique. Ses conceptions libertaires réclament non seulement l'abolition des institutions, mais aussi que soit retirée à l'administration la prérogative de s'occuper des beaux-arts. » (p. 69)

En toutes choses, Joris-Karl Huysmans cherche l'absolu, l'élévation de l'esprit par le beau. Esthète hypersensible et intransigeant, l'écrivain critique d'art me ravit avec tous ses avis. « Huysmans est un grand pèlerin de l'oeuvre d'art auprès de laquelle il se rend et d'où il revient transformé. » (p. 175) Ce catalogue d'exposition est désormais une pièce maîtresse de ma bibliothèque. Je le feuillèterai souvent pour revoir les oeuvres et retrouver les critiques de Huysmans.
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"De concert avec M. Cabanel, il [M. Bouguereau] a inventé la peinture gazeuse, la pièce soufflée. Ce n'est même plus de la porcelaine, c'est du léché flasque ; c'est je ne sais quoi, quelque chose comme de la chair molle de poulpe."
(« le Salon de 1879. III », le Voltaire, 30 mai 1879)

Le musée d'Orsay et les musées de la Ville de Strasbourg ont profité de la parution dans la prestigieuse bibliothèque de la Pléiade d'un volume d'oeuvres de Joris-Karl Huysmans – hélas, ce ne sont pas les oeuvres complètes, que mériterait pourtant cet auteur – pour proposer au public une exposition (deux en réalité, celle de Paris et celle de Strasbourg, qui lui succède, étant assez différentes) sur Huysmans critique d'art. Critique, il le fut en effet, activement et durablement, pourfendant les arts académiques et soutenus par l'État, défendant à l'inverse certains modernes, comme les impressionnistes ou Degas, et des électrons libres, tels Redon, qu'il contribua à faire connaître, Rops ou Moreau. le catalogue très soigné paru à cette occasion (belle couverture reliée, papier soyeux, mise en page moderne) permet d'en apprendre plus sur les rapports que l'écrivain entretenait avec les artistes de son temps, ainsi que sur sa trajectoire, plus cohérente qu'on ne pourrait le croire de prime abord, qui le mena du réalisme aux Primitifs, à rebours de la chronologie mais en accord avec ses principes et sa propre évolution spirituelle et esthétique.
Les nombreuses reproductions des oeuvres évoquées par Huysmans, en bien ou en mal (je confesse que ses critiques les plus virulentes ont ma faveur, car elles sont souvent très drôles), sont d'excellente qualité. Bravo en particulier pour celle du retable d'Issenheim de Matthias Grünewald, qui fascina tant l'écrivain lorsqu'il le vit, en 1903. Présentée sur une double page qui s'ouvre en deux volets, cette reproduction forme un polyptyque de papier, seul capable de rendre (un peu) justice à ce chef-d'oeuvre absolu toujours en cours de restauration dans la chapelle du musée Unterlinden de Colmar.

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À l'occasion de l'exposition qui se tient en ce moment, jusqu'au 1er mars, au Musée d'Orsay et intitulée Huysmans critique d'art – de Degas à Grünewald, les éditions Gallimard publient de nombreux livres autour de cet homme particulier et controversé.

Un catalogue d'exposition éponyme tout d'abord ; un livre d'art, là encore coédité avec le Musée d'Orsay et composé du texte du « roman mental » À Rebours et de 50 reproductions de tableaux ; le Drageoir aux épices suivi de Croquis parisiens et enfin Romans et Nouvelles dans la Bibliothèque de la Pléiade.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Huysmans est un grand pèlerin de l’œuvre d’art auprès de laquelle il se rend et d’où il revient transformé. » (p. 175)
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« Aux yeux de Huysmans, l’État comme l’Académie exercent un pouvoir abusif au détriment de la liberté individuelle de l’artiste et de l’autonomie du champ artistique. Ses conceptions libertaires réclament non seulement l’abolition des institutions, mais aussi que soit retirée à l’administration la prérogative de s’occuper des beaux-arts. » (p. 69)
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« Il cherche dans la peinture ce qu’il cherche dans la littérature : le vivant, le vrai, un art qui ne ment pas, qui s’éloigne des clichés académiques, un art où il retrouve la vie, sa vie. » (p. 93)
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