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Critique de ninamarijo


« La soif ». Ici, nous ne sommes pas dans le désert et ce n'est pas d'eau dont il s'agit. Ici, c'est la vodka qui coule à flots, mais, ils ont une excuse, ils reviennent de Tchétchénie amochés dans l'âme et meurtris dans le corps : « Il regarde le tank qui est tombé en embuscade dans une ruelle étroite, et qui sera pulvérisé une minute plus tard. Et comment on extirpe d'un blindé un soldat qui a la poitrine fracassée. Plus loin, on recoud le ventre d'un soldat à même le sol. Il regarde un corps projeté en l'air dans l'explosion d'une mine. Et nos gars, courbés, qui courent vers un abri : l'un d'eux agite les bras et ploie, comme un oiseau, au moment où une balle l'atteint, mais il n'a pas encore compris ce qui lui arrive ».
Kostia raconte sa vie après la Tchétchénie, il revient, blessé, son visage est ravagé, méconnaissable, terrifiant pour les enfants et intrigant pour les adultes. Pour tenter d'oublier, Kostia trouve refuge dans la vodka et auprès de ses trois amis de combat. Ces trois là sont soudés par leurs souvenirs, et, partent à la recherche de Sérioja celui qui les a sauvés, extirpés du tank en feu.
Kostia dessine, aussi, et rudement bien, de façon mécanique il raconte son enfer dans ses dessins : « Comment dessiner l'attente ? La ligne droite se brise, fait des zigzags et forme un réseau de pluie. Puis elle fait émerger des arbres, une route, des nuages bas et nous trois enfin. Nous planons au-dessus de la route comme trois ombres noires. Il n'y a personne devant. Seul un corbeau s'envole d'un arbre en croassant. Nous nous dissolvons dans la brume. La feuille de papier devient grise ».
Dans ce récit, un peu déroutant au début, Guélassimov mêle passé et présent, il nous perd volontairement entre la guerre et la vie d'après… normal car l'après, est aussi un enfer.
L'écriture est rude, c'est une histoire d'hommes comme la guerre, mais il y a cette belle amitié qui unit ces quatre compagnons de guerre, elle est leur port, leur roc qui les ancre dans la réalité. Il y a aussi les dessins sublimes de Kostia qui ouvre un espoir, une reconstruction et finalement ils peuvent vivre à nouveau.



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