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Critique de nadejda


La Soif, ce pourrait n'être que la soif de vodka pour noyer dans l'alcool les souvenirs de son service militaire en Tchétchénie qui empoisonne Constantin, Kostia, mais c'est aussi la lente, douloureuse mais belle remontée vers la vie, la soif de vivre qui va lui être progressivement redonnée grâce à son envie de dessiner. 

Ce goût du dessin qui vient de l'enfance, développé à l'école, grâce au directeur qui s'est rendu compte de son don et le favorise, va renaître au contact des enfants de son père qu'ils retrouvent à Moscou lorsqu'il se lance avec ses amis Pacha et Guena à la recherche de Sérioja celui qui les a tirés de leur blindé en flammes. 

Par étape, après s'être amusé avec ses demi-frère et soeurs, émerveillés qu'ils donnent naissance sur le papier à tous leurs désirs, il va continuer à extraire de lui-même et faire surgir sur le papier les souvenirs obsédants et cauchemardesques de Tchétchénie. le Directeur de l'école, lui avait d'ailleurs fait don d'un livre « les Caprichos de Goya » composé de gravures satiriques sur la société espagnole et aussi de gravures fantastiques où s'agitent des êtres étranges. Les visages, les corps y apparaissent déformés. Dans « La Soif » il y a aussi la vision du visage de la Russie actuelle mais tout est de l'ordre du constat, Kostia ne prononce aucun réquisitoire, ne se plaint pas, il montre, raconte par bribes, se souvient et le lecteur le suit sans l'interrompre car ce livre on le lit d'une traite et la fin soulage et redonne espoir.
Le récit de Kostia débutait sur l'appel au secours de sa voisine Olga lui demandant de venir faire peur à son petit garçon Nikita : « Excuse-moi de toujours t'embêter, me dit-elle alors. C'est que… il n'a peur que de toi… Moi, il ne m'obéit plus du tout. » et il se termine par le retour vers ce même petit garçon qui lui dit malicieusement après qu'il l'ait mis au lit :
— Moi je sais.
— Qu'est-ce que tu sais ?
— Je sais bien.
— Mais qu'est-ce que tu sais ?
— Que tu n'es pas méchant. C'est juste ta figure qui est comme ça.
Kostia, grâce à ces enfants placés sur sa route rejoint sa propre enfance et va retrouver son visage en retrouvant la capacité de le dessiner après que Nikita se soit endormi.
un livre parfois éprouvant mais au final émouvant et beau
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