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Critique de jd


jd
10 octobre 2008
La littérature est une discipline géniale, et on prend un plaisir fou quand on déniche ce genre de petites merveilles qui ne paie pas de mine, ce style de petit roman qui ne vaudra pas à son auteur une collection à la Pléiade, ni l'honneur d'un Goncourt , certes.
Certes, mais le nouveau roman de Faïza Guène se lit avec allégresse. Oui, n'ayons pas peur des mots : allégresse. Pas de verbiage, de page qu'il faut relire pour comprendre. Ici, on écrit comme on parle, comme on parle dans les endroits comme à joigny les Deux Bouts. L'intrigue, elle est simplissime : un meurtre a eu lieu à Joigny les deux Bouts, petite ville de banlieue, dernier arrêt de la ligne de RER. L'assassiné, c'est Joel Morvier, le patron du Balto, que personne ne va regretter car il cumule tous les défauts : raciste, acariâtre, avare, voleur et même un peu pervers. Tout Joigny les deux Bouts le déteste, mais tout Joigny s'y retrouve car c'est le seul endroit pour se retrouver.


Pour les gendarmes, le meurtrier se trouve parmi les habitués. Tour à tour, Faïza Guène se glisse dans la peau de chacun de ses personnages, et même dans celui de Morvier. et l'on va démèler peu à peu avec eux les fils de l'intrigue.
Il y a Jacquot, le passionné des jeux télévisés, accro aux jeux a gratter, licencié de l'Usine qui était toute sa déprime et toute sa vie. Yéva, sa femme, son autre déprime, la grande gueule que Morvier reluque. Yeznig, leurs fils ainé "dit Bébé ou l'handicapé" qui confond tous les temps, et Tanièl, "dit Tani, Quetur ou bon à rien", le jeune frimeur qui sèche les cours et a le coup de poing facile. Sa meuf, c'est Magalie, qui dit « lol » a la fin de ses phrases et qui fait croire à son keum qu'elle est enceinte, comme ça, juste pour rigoler.. un peu « pétasse » dirait Bégaudeau ;-) Il y a aussi les jumeaux Nadia et Ali qui débarquent tout droit de leur Planète Marseille qui ne s'intègrent pas de la même manière dans cette nouvelle cité…
Tous ces gens du Balto, c'est une certaine France dans laquelle arrive un malheureux faits divers. Au final, cela donne un polar étonnant, souvent très drôle, qui met en lumière les maux d'une frange de la population : chomage, racisme, haine ordinaire.. Un roman plein de vérité, de poésie, de tendresse aussi parfois ; Et si l'on tend un peu l'oreille, on y entendrait presque comme un couplet de Grand Corps Malade

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