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3,56

sur 149 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une critique épatante de Ptitgateau et me voici empruntant ce court texte.
Un petit roman qui se passe en Bulgarie dans cette période charnière où les Républiques démocratiques populaires de l'Est deviennent des démocraties tout court. le tout à hauteur d'enfant. le tout avec une pointe de loufoquerie que j'ai adorée !
Un texte également tendre qui nous rappelle le bouleversement voire le tremblement de terre que ça a pu être pour nos voisins d'Europe de l'Est.
Un texte qui sonne d'autant plus vrai que l'auteure est Bulgare et a vécu tout cela quand elle était enfant.
Un texte que j'ai été ravie de découvrir ! et que je viens de mettre entre les mains de mon mari....
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Un livre épatant ! Je remercie beaucoup Bobby The Rasta Lama pour cette découverte.
L'héroïne est une petite fille bulgare. Elle a sept ans. Elle rentre à la grande école. Et là dans la cour de l'établissement sa mère lui annonce solennellement qu'elle l'a personnellement vu planter des sapins, ici, dans l'allée, quand elle avait son âge, il y a quelques siècles. Qui donc ? le premier homme dans l'espace, voyons, Iouri Gagarine !
C'est décidé la petite sera plus tard cosmonaute. C'est vrai sa famille n'a pas vraiment besoin d'elle sur Terre et cela rendra son grand-père communiste émérite enfin heureux. Bon ce ne sera pas facile. Il faut d'abord apprendre à sauter en parachute et donc s'en procurer un en passant commande au Père Gel pour le nouvel an. le Père Gel doit tout savoir dit la mère. Elle s'en ouvre aussi à Constanza, camarade et rivale. Et que reçoit-elle comme cadeau ? Je ne vous le dirai pas. En tout cas pas une tenue de cosmonaute. C'est une déception. A la fête de l'école, tout le monde lui dit qu'une fille ne peut pas être Cosmonaute et puis Constanza lui révèle un secret. Et puis ses parents vont fêter quelque chose, la chute du mur de Berlin. C'est qui ce type d'abord, ce Berlin ?
J'ai trouvé toute cette première partie formidable joyeuse, savoureuse. Mais déjà le mensonge pointe, les révélations s'enchaînent, les petites trahisons. Mais la petite s'accroche à son rêve et au rêve de son grand père. Et puis tout va s'effondrer. le mur, les illusions de la petite, les illusions des parents, le rêve du grand-père communiste émérite. L'enfance. La petite va devenir une ado rebelle, fan de Kurt Cobain. Les cosmonautes ne font que passer.
L'écriture n'est pas plate du tout. L'auteure joue avec les formules toutes faites de l'époque communiste, utilise des répétitions volontaires pour qualifier les personnages avec de subtiles modifications au fil du texte. Elle utilise aussi des récapitulatifs amusants qui résument la pensée de l'héroïne.
Bref à moins que tu ne sois :
1) inconditionnel de Neil Armstrong
2) fan de disco
3) amateur de faux yaourts au gôut soit- disant bulgare
Tu aimeras ce livre.

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Le personnage principal a 7 ans au début du roman et c'est pour moi un alter ego du petit Nicolas de Sempé et Goscinny.

Ses réflexions et son regard portés sur la Bulgarie de la fin des années 80 sont réjouissantes de drôlerie et de justesse. Je suis tombée totalement sous le charme de cette petite narratrice.

Avec ce premier roman, Elitza Gueorguieva montre une grande dextérité à se fondre dans la peau d'une enfant et c'est avec beaucoup d'intelligence et de finesse qu'elle nous plonge dans la Bulgarie post communiste.

J'ai ri, j'ai été touché et j'ai découvert un peu mieux une facette de ce pays que je connais peu.
Que demander de plus …

Hâte de lire le prochain roman !
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D'abord le titre m'a fait sourire « Les cosmonautes ne font que passer » avec une jolie jeune femme souriante et son casque CCCP.

Le début est intriguant puisque l'auteur s'adresse à la petite fille bulgare qu'elle était quand elle avait sept ans, en lui parlant à la deuxième personne du singulier. Sous ses dehors un peu enfantins – puisque c'est une petite fille qui parle – le fond est intéressant, résolument féministe. La petite fille confond spatial – elle a sept ans – et spécial. le titre du premier chapitre est donc « la conquête spéciale » et pendant tout le livre la petite fille va essayer de devenir cosmonaute (en passant par parachutiste, scaphandrière…). Les autres titres de chapitres sont aussi très drôles : Youri Gagarine n'est pas une cantatrice d'opéra, Youri Gagarine a été kidnappé par des extraterrestres, le Père Noël t'envoie le bonjour…

La petite fille observe son entourage : sa mère qui n'arrête pas de fumer, son père qui se retrouve au chômage, son grand-père un « vrai » communiste. J'ai ri du décalage entre les mots d'enfants et la réalité : par exemple elle dit que le camarade Todor Jivkov, chef de l'Etat, est « vilain » et la mère panique, file dans la salle de bain et revient catastrophée en disant « Nous voici dissidents ». La tension des adultes est palpable à travers les yeux d'une enfant qui ne comprend pas la situation. L'absurde de la situation fait à la fois rire et trembler.

On assiste aux essais infructueux de la petite fille et de son amie Constantza qui veulent chacune devenir la future Valentina Tereshkova, première femme cosmonaute soviétique.
La petite fille grandit, vit la chute du mur de Berlin – à 10 ans – elle croit que Berlin est un homme. Lentement la Bulgarie sort de l'étreinte soviétique et plonge vers la misère. Il faut des heures pour acheter de quoi se nourrir, le cousin de la petite fille se découvre une vocation de « mafioso « (mutra dans le livre)
La petite fille devient ado, se passionne pour Kurt Cobain qui remplace dans son coeur Youri Gagagine ….obligé de descendre de son piédestal car communiste…
De 7 à 14 ans, vu par les yeux d'une enfant, un monde se délite : il ne reste que la misère ou l'exil …et Kurt Cobain…

Au delà de l'histoire le ton m'a beaucoup plus : le « tu « de l'auteur interpelle et je me suis sentie proche de cette petite fille qui fait les 400 coups et ne veut pas grandir trop vite ….

Hasard de lecture : c'est la deuxième livre en moins d'un mois que je lis un roman où l'action est "racontée" par un enfant de 7 ans : j'ai aussi beaucoup aimé le ton de « Lignes de faille » de Nancy Huston : la naïveté et la candeur de l'enfance font passer bien des messages…
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LA narratrice entre à l'école primaire au début d ce court roman et sèche autant qu'elle le peut les cours du lycée lorsque le récit s'achève. 

Entre les deux, elle nous raconte la vie d'une petite fille en Bulgarie dans les années 80, quand on a un grand père véritable communiste, des parents qui travaillent - sa mère notamment, à la radio, et où tous les élèves sont équipés des pieds à la tête et dans le cartable avec les mêmes baskets, les mêmes fournitures. 

Sauf que la mère de sa copine Constantza est partie en Grèce d'où elle envoie des vraies Barbie, et des vraies Nike (il n'y a donc pas que les grands pères qui sont vrais ?) 

En fin d'année, c'est le Grand père Gel qui dépose des cadeaux aux enfants sages ... 

Et une école qui porte le nom d'un grand héros : Iouri Gagarine dont le portrait en mosaïque y a été apposé. 

Cosmonaute ... ce serait bien comme métier, et malgré tous les arguments qu'on lui oppose, la petite fille s'entraîne ... 

Jusqu'au jour où le Mur tombe (oui mais quel mur, et pourquoi cela réjouit -il tant les grands ?) et où l'espoir grandit ... la musique occidentale déferle sur les ondes, le grand-père devient gaga, le père est au chômage, et rien n'est plus vraiment come avant ... Même le Grand père gel n'est plus, supplanté par le Père Noël ... 

Bref tout change, et dans le coeur de la narratrice, Iouri Gagarine n'est plus un héros à suivre, c'est Kurt Cobain et la musique qui deviennent ses nouvelles passions ! 

Une narratrice attachante, une enfance ordinaire où les repères sont chamboulées sans trop savoir comment, mais quand on enjolive le quotidien, il devient tout de suite magique et féérique. 

Bref, un roman qui m'a enchantée ! 

JE ne sais pas encore si l'auteur a produit d'autres livres mais la fraîcheur de son écriture m'a conquise et je vais chercher ses autres productions. 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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J'ai beaucoup aimé ce court roman autobiographique au style original. L'auteure nous partage un peu de son intimité et de sa jeunesse dans une Bulgarie communiste qui atteint ensuite une "transition démocratique" à la chute du bloc soviétique.
Le style est original puisque le récit est écrit à la deuxième personne du singulier, nous donnant l'impression qu'Elitza Gueorguieva se tourne vers cette petite fille qu'elle a été ou se parle comme face à un miroir. Elle a beaucoup d'humour et nous livre les pensées d'une petite fille de sept ans, pleine de joie de vivre et d'imagination. Nous voyons le communisme par le prisme de ses yeux d'enfant, candides, qui voient des choses que la petite ne sait pas forcément analyser. La passion qu'elle ressent pour Iouri Gagarine, son entrain et son profond désir de devenir cosmonaute m'ont beaucoup plu.
Nous la suivons ensuite à treize ans, dans une Bulgarie tatonnante, avec les difficultés financières, les voyous et les mafieux, et une grande émigration de sa population. La jeune adolescente quant à elle fait face à des déconvenues : perte de certains repères, de ses idéaux, de ses amis. Mais découverte également de certaines modes occidentales, et de ce que cela signifie de grandir.
Cette Elitza qui nous est décrite est très touchante et ne manque pas d'humour. Je suis ravie de l'avoir accompagnée pendant cette lecture !
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Une petite fille bulgare qui rêve de devenir cosmonaute comme Iouri Gargarine nous raconte sa sortie de l'enfance. Ce moment coïncide avec la chute du mur de Berlin et la fin de l'URSS. La "Transition démocratique" ne sera pourtant pas si facile et si prometteuse qu'espérée.
Ce récit (autobiographique ?) est très touchant et écrit avec humour. Une belle découverte.
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Le nom de l'auteure résonne à l'unisson avec ceux, austères et mystérieux, des grandes patineuses de mon enfance : athlètes prolifiques aux corps dont la métamorphose a été tuée dans l'oeuf et dont la note finale, quasi parfaite, cache un traitement de choc infligé par des années d'entraînements intensifs. Ces médaillées, héroïnes de l'Union Soviétique aux corps d'enfants meurtris qui ne laissaient jamais apparaître la moindre trace émotionnelle, je les ai parfois soupçonnées d'être des robots de la performance tant elles ressemblaient à des machines de guerre entraînées à rafler chaque titre honorifique qu'elles briguaient.

C'est dans l'univers terriblement fermé de ces petites filles modèles qu'Elitza Gueorguieva nous invite à entrer, avec toute la pudeur dont nous devons être capable, tant cette identité intrinsèque peut être fragile et menacer de s'effriter au moindre souffle.

Le choix narratif, original, agace un peu, au début, par sa mièvrerie affichée, mais il finit par séduire lorsqu'il livre les pensées les plus intimes de l'héroïne. Nous entrons alors au coeur d'une enfance perdue et désoeuvrée, dont les repères s'arrachent peu à peu, laissant choir une génération entière de jeunes gens désabusés.

Trouver le point commun entre Youri Gagarine et Kurt Cobain, là est la question, la réponse étant peut-être, qui sait (?) le pendant soviétique du fameux rêve américain.

Merci, madame Elitza au nom imprononçable, merci pour ces Svetlana, ces Nadia, ces Tatyana à l'enfance sacrifiée sur l'autel d'une patrie marâtre, perdues au fin fond de l'histoire soviétique et dont tout le monde, aujourd'hui, se fout un peu…

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J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce premier roman, qui nous entraîne sur les pas d'une enfant en Bulgarie. Elle a sept ans dans les années 80 et découvre le monde qui l'entoure. Nous sommes encore derrière le mur de Berlin et dans l'Union Soviétique. Elle est inscrite dans l'Ecole Iouri Gargarine. Dans la première partie de ce roman, elle va avoir qu'une seule envie et mission, devenir cosmonaute, même si son entourage n'y croit pas trop. Son entourage, c'est son grand père, un « vrai communiste émérite », qui lui raconte l'aventure « spéciale», sa mère, qui travaille dans une radio et qui après plusieurs et plusieurs cigarettes, s'enferme avec son père dans la salle d'eau, mais mystère de leurs conversations et des sons qu'elle entend. Il y a aussi sa grand –mère, qui va devenir croyante et l'emmène voir le pope. Mais il y a surtout l'école, avec une directrice qui leur parle des idéaux communistes et aussi, Contanza, sa meilleure amie. Celle-ci a la chance ou malchance que sa mère soit souvent en Grèce et lui ramené des produits, des vrais.. Son cousin, Andréi, qui va devenir un Mutra ! Car dans la deuxième partie du roman, le mur de Berlin est tombé et la démocratie va arriver. Notre petite narratrice va alors changer d'idole et de Gargarine, elle va s'enticher de Kurt Cobain, et devenir une vraie ou fausse punk !! J'ai beaucoup aimé la légèreté, l'humour, l'ironie que l'auteure emploie pour nous raconter les changements de la société bulgare. L'évolution de la société vue par une petite fille, qui essaie au niveau de son jeune âge à comprendre ses proches. Ai songé au film « Good Bye Lenin ». Ai eu aussi une pensée pour Thomas Pesquet, qui est actuellement dans l'espace et qui a réalisé son rêve, devenir un Gargarine français. «Si un jour tu te perds dans la forêt, il faut continuer à avancer, il faut marcher tout droit et tu finiras par trouver ta route, hurle ton grand-père communiste, qui, pris d'une ardeur démesurée à la suite du film soviétique, se met à te raconter sa jeunesse – période intense où il affrontait dans les bois le fascisme et d'autres problèmes. Une fois la guerre terminée, il a pu poursuivre sa formation et s'élever au poste de machiniste pour apprendre à conduire : a) Un train, b) Puis un avion, c) Enfin un Vostok, Rêve ultime, te dit-il d'une voix tremblotante sous le coup de l'émotion. Mais il s'en est tenu aux trains car la suite lui a paru trop vertigineuse, et il a préféré rester sur Terre avec sa famille, qui lui réclamait déjà beaucoup d'héroïsme au quotidien. Maintenant c'est officiel : le rêve de ton grand-père communiste émérite officiel a échoué.»
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Livre très sympa et drôle: la chute du communisme vue par une petite bulgare, attachante et criante de vérité.
Facile à lire par sa candeur et sa fraîcheur mais tellement réaliste aussi dans l'après communisme en Bulgarie et ailleurs....
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