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Critique de sarahauger


L'homme à l'amer est un livre de développement personnel. Pas de réelles surprises dans les thématiques abordées. Ce n'est pas forcément ma tasse de thé, mais la façon dont le sujet est traité m'a intrigué.
Un homme seul part voguer sur l'océan à la poursuite de lui-même et de ce qui manque à sa vie pour qu'elle soit complète.
Cet homme est pourtant quelqu'un à qui tout réussit. Une belle carrière, des amis, une belle maison, un bateau, il fait la fierté de sa mère qui l'a toujours encouragé.
Très tôt, il a compris le pouvoir que donne l'argent, en a usé et abusé à souhait, mais aujourd'hui quand il se retourne, il ne voit rien qui l'emplisse de satisfaction dans sa vie faite d'hypocrisie ou le paraître revêt une importance capitale. Il ressent un vide que ni l'argent ni le succès ne réussissent à combler.
Peut-être est-ce ce qu'on nomme la crise de la quarantaine ? Une soudaine remise en question de tout ce qui jusque-là suffisait à faire notre bonheur accompagné d'un questionnement sur ce qui manque à notre quotidien pour vraiment vivre dans la plénitude ?
Vaste sujet que de définir ce qu'est le bonheur. Ce qui fonctionne pour l'un ne fonctionnera pas pour l'autre. Il n'y a rien de plus personnel. Sommes-nous tous capables de dire ce qui nous rend heureux ?
Parce que, finalement, il possède tout, mais il comprend qu'il n'a rien.
Quand on dit que l'argent ne fait pas le bonheur, Sebastien tout à coup semble ouvrir les yeux et s'en rendre compte. le « m'as-tu-vu » ne lui convient plus. Il part en quête d'authenticité, mais saura-t-il la trouver ?
Il commence par tordre le cou à beaucoup d'idées reçues, de stéréotypes et de clichés.
Son inconscient s'ouvre et lui montrer à quel point son quotidien est vide malgré son aisance matérielle indéniable. Mais alors, que lui manque-t-il ?

D'où l'envie de partir, quitter ce monde futile, mais pour aller vers quoi ? Où commencer les recherches ? Et surtout après quoi vogue-t-il ?
Le désir est là, la peur avec. Pas toujours facile de tout plaquer sur un coup de tête, même quand on comprend que ce qu'on a ne nous apporte aucun bonheur. Car dans ce qu'on a, au minimum il y a la sécurité. Partir, c'est aller vers l'inconnu et qui sait ce qu'on peut y trouver ? C'est un risque qu'il faut accepter de prendre, une décision difficile d'autant qu'on ignore si on trouvera mieux après ou pire.

Quand on a tout, qu'on se sent un peu au-dessus des autres, quoi de mieux pour devenir humble que se confronter à l'immensité de l'océan ? Si petit dans un espace si vaste, si intimidé face à la possible fureur des éléments. Cette immersion en pleine nature hostile pourra-t-elle le rendre plus humain ? Moins hautain ou imbu de sa personne ?
La nature est authentique, elle ne triche pas avec nous, on ne peut pas tricher avec elle sans se mettre en danger. Je ne pense pas qu'il y ait meilleur endroit pour réfléchir, seul, au milieu de rien, aucune distraction pour le dévier de son but.

Je ne dirais pas que Sébastien a su me toucher ni que sa soudaine prise de conscience m'a émue.
Pas à pas, il se rend compte qu'il a besoin d'autre chose et va jusqu'à rejeter sa vie et ce qui lui a permis d'en arriver là aujourd'hui.
Il se pose des questions sur des points qui me paraissent basiques et dont les réponses me semblent évidentes. C'est comme s'il avait vécu jusque-là dans un univers aux antipodes du mien et que soudain il atterrisse enfin, ou pour le coup qu'il amerrisse pour découvrir la « vraie » vie. Celle faite de joie et de « petits » bonheurs, de ceux qui ne s'achètent pas, mais qui n'ont pas de prix.

Sébastien nous emmène dans une quête d'un idéal, à la recherche d'une nouvelle philosophie de vie. Mais ce n'est pas tout de vouloir mieux, encore faut-il pouvoir le trouver et être capable d'appliquer ce que le chemin nous aura montré. Accepter ce vers quoi le destin va nous guider. Et il peut parfois nous guider de bien curieuse façon. C'est ce dont Sébastien va faire l'expérience. Son guide va lui faire ouvrir les yeux sur tout un tas de choses qu'il connaissait sans le moindre doute, mais qu'il avait mis de côté par commodité.
Le voyage initiatique de Sébastien va l'amener à changer.
Même si dans son aventure il y a plein d'évidences énoncées, il peut arriver qu'un jour on les perde de vue et qu'on ait besoin de se retrouver.
Pris dans nos vies à cent à l'heure, on peut tous se reconnaître en Sébastien, on peut tous être lui un jour, à un moment de nos vies. Si un jour on tire sur le frein et qu'on regarde en arrière, que va-t-on découvrir ? Serons-nous satisfaits de ce qui se dévoilera sous nos yeux ?
Que pourrait-il y avoir de pire que de perdre de vue, ou de n'avoir jamais su, ce qui fait l'essentiel et l'important de nos vies ?
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