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4,05

sur 315 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un village divisé en deux clans rivaux, deux jeunes, Arnaud et Frédo, s'en prennent sauvagement au simple d'esprit de l'endroit, un « pleu-pleu », Térence ; Martial, le frère d'Arnaud, qui déteste tous les habitants du village y compris sa famille (on le comprend), et paraît être le seul à n'être pas un « bourrin », le venge. ● Ce court roman, ou cette nouvelle, est aussi implacable qu'une tragédie classique. Grâce à un style sobre d'une grande efficacité, le lecteur est entraîné dans la spirale de violence que raconte le livre, et qui se nourrit d'une grande misère sociale. le village est en effet sous la coupe réglée d'un châtelain propriétaire de vignes et du propriétaire d'une scierie – les habitants se rangeant dans l'un ou l'autre clan selon leur travail ; le maire est le pharmacien. Alors que les habitants auraient pu s'en prendre aux responsables de leur aliénation, la violence sociale mute en violence physique à l'encontre du bouc émissaire, ce qui déclenche une violence encore plus grande. On ressort sonné de cette lecture et admiratif du talent de l'auteur.
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Un roman sombre à ne pas mettre entre toutes les mains… c'est l'histoire de Martial, un adolescent dans le village de Mortagne. Il semble coincé entre sa famille, ses souhaits, la lutte entre les camps de la vigne et de la scierie.
Sa colère monte sûrement et le drame éclate… Je mourrai pas gibier, c'est l'histoire d'une rébellion contre un monde un peu ancré dans une certaine vision des choses. Guillaume Guéraud livre ici une critique sociale très dure et difficile. Je relirai cet auteur, je me demande si ses autres livres ferront le même effet que celui-ci…
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J'ai eu une joyeuse conversation, pas plus tard qu'hier, avec mon conjoint, conversation qui tournait d'abord autour des films de fantômes, puis des films d'horreur, puis des films gore, trash... Bref, une conversation qui tournait mal ! C'est parce qu'il m'a parlé d'une particularité des scénarii de Massacre à la tronçonneuse et de Hostel (je vous avais prévenus que c'était une conversation dégueulasse), à savoir la conversion de la proie en prédateur, que j'ai pensé à ce très court roman de Guillaume Guéraud et que je me suis mise à lui en parler. Rien à voir avec le genre du gore, c'est juste un bouquin extrêmement sordide qui m'a traumatisée.
 
En 2007, ce livre a remporté le prix Sorcières - prix du livre jeunesse (oui, oui) attribué par les libraires et les bibliothécaires - dans la catégorie "roman ado". Je ne dirai pas que ce prix n'était pas mérité, au sens où il est excellent d'un point de vue littéraire. C'est juste que le faire concourir pour un prix destiné à la jeunesse, c'est un peu... malsain. Ainsi, et surtout, bien entendu, que de l'avoir publié dans une collection destinée aux adolescents (si vous voulez provoquer des suicides collectifs ou des shootings, y'a pas mieux à proposer). A cette époque, je travaillais à la section jeunesse de la bibliothèque municipale de Dijon et tout le monde en parlait... avec un air bizarre. Une de mes collègues m'a même dit : "J'adore les films d'horreur, les films gore, j'en regarde plein, j'adore ça, mais en lisant ça, j'étais traumatisée". Bref, je l'ai lu. Et il était bien à la hauteur de sa réputation sulfureuse.
 
Je choisis donc de vous raconter l'histoire, parce que si je ne le faisais pas, ça n'aurait aucun sens (rassurez-vous, lire le résumé est supportable ; enfin, plus ou moins). le narrateur, Martial, est un adolescent coincé dans le village de Mortagne, où les gens (tous les gens) se divisent en deux clans : ceux de la scierie et ceux des vignes. Ils se détestent, mais ont tous un point commun (du moins les hommes) : la chasse. Et de répéter inlassablement : "Je suis né chasseur ! Je mourrai pas gibier ! ". Martial les déteste tous, y compris sa propre famille (il faut dire qu'il y a de quoi). Pour échapper à cette fatalité de la vie à Mortagne, il part en internat pour étudier la mécanique. Et se lie d'amitié, pendant les week-ends où il revient dans sa famille, avec la seule personne agréable et gentille du village, Terence, handicapé mental, considéré par tous comme l'idiot du village (quand on voit le niveau intellectuel des autres, on se demande pourquoi...). Et comme du gibier. C'est là, vous vous en doutez, que ça tourne au sordide. Pour sceller une pseudo-alliance entre "ceux de la scierie" et "ceux de la vigne", le frère et le beau-frère de Martial décident donc de se bourrer la gueule, puis d'aller se défouler sur Terence. Arrivée de Martial après les dégâts, qui soigne son ami, mais... ne réagit pas. Quelques temps plus tard, re-alliance et re-séance de défoulement sur Terence. Que Martial trouve à nouveau, dans un état... bref, dans un état qui le rend complètement fou, au sens propre. A un point qu'il en oublie toute compassion pour Terence, à un point que son unique but, son obsession soudaine, c'est la vengeance. le roman se termine par un carnage (tout le monde y passe, et surtout la famille de Martial, à coups de hache, puis de fusil).
 
Voilà : c'est l'histoire d'un adolescent qui cherche à tout prix à échapper à un destin minable, mais qui est rattrapé par l'horreur, qui franchit la ligne et se retrouve à la fois dans le rôle de prédateur et de vengeur (on a un  sentiment presque jouissif à le voir tuer tout le village). C'est l'histoire de la cruauté des gens "ordinaires", de la barbarie au quotidien. C'est une analyse très juste des pires aspects de l'être humain. Et c'est sordide et déprimant parce que terriblement réaliste, très bien écrit, avec une grande économie de moyens. Pas de complaisance non plus : les scènes de torture ne sont pas décrites, mais avec le moment (très court, d'ailleurs) où Martial retrouve Terence qui s'est fait massacrer pour la seconde fois, on atteint le paroxysme du roman. On a envie de pleurer, de vomir...
 
A lire donc, parce qu'excellent, mais à ne pas mettre entre toutes les mains  (et prévoir un truc gai à faire juste après la lecture) !
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Mortagne, petit village où tout le monde se connait et diviser en deux clans (ceux qui travaillent le bois et les autres qui travaillent la vigne) qui ne peuvent pas se voir.
Martial lui décide d'apprendre la mécanique pour aller dans un lycée professionnel qui le tient éloigné la semaine de son village et de sa famille. Il rendre chaque weekend, même s'il s'en passerait bien.
Bientôt le simplet du village, Terence, fait le chemin avec lui, de son arrêt de bus situé en dehors de la commune.
L'histoire commence par un massacre, Martial aurait tué plusieurs personnes. Mais pourquoi ? C'est ce que nous allons apprendre au fil des pages.

Un court roman coup de poing qui nous dépeint un petit village où les rancunes sont tenaces et où ceux qui font les caïds se croient tout permis et où les autres accepte et ferme les yeux sur ce qui se passe. Même si on excuse pas le geste de Martial on arrive à comprendre le pourquoi de ce qu'il à fait.
Comme à l'habitude, l'auteur emploie des phrases courtes qui rythme et qui donne le ton à son récit.
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C'est un peu par hasard que je suis tombée sur ce titre.
Il y a, dans ma bibliothèque, une petite boite à livre dans laquelle, nos lecteurs et lectrices mais aussi les bibliothécaires peuvent laisser des bouquins qu'ils veulent donner. D'ailleurs ça m'arrive régulièrement d'en déposer. Dans cette boite joliment décorée, on met et on prend au gré de ses envies. Et c'est là que j'ai aperçu, il me faisait de l'oeil je me suis rapprochée, j'ai pris ce petit polar dans mes mains et me suis de suite plongée dedans.
Oh le livre est court, un peu plus de 70 pages dans un format mi-poche.
Mais ce n'est pas l'épaisseur du roman qui en fait sa qualité, non ! Car ce texte court est d'une puissance dingue.
J'en est pris plein la tronche dès les premières lignes
L'histoire commence par la fin. Je ne spolie rien si je vous dis que l'on est sur une scène de crime sanglante et que le meurtrier, Martial vient d'être arrêté. Ensuite on va remonter l'histoire pour tenter de comprendre pourquoi et comment Martial, cet ado, en est arrivé là !
Nous sommes à Mortagne, une commune de près de mille deux cents habitants, un bourg comme il y en a tant en France. Dans cette petite bourgade, il y a deux pôles d'emploi, la propriété viticole dirigé par un chatelain qui a oublié la fin des privilèges et la scierie mené par un patron intransigeant. Deux employeurs. Deux clans aussi, ceux du bois et ceux de la vigne. le château Clément versus la scierie Listrac
Et les antagonismes sont tenaces, ils se répètent générations après générations.
Notre héros, si je puis dire, n'accepte pas cet état des choses, il cherche à s'extraire de cette ambiance délétère. Pour ce faire il va tenter de devenir mécano et de foutre le camp, une fois ces études finies. Il est aussi très solitaire, le seul ami qu'il est, est celui que l'on nomme le pleu-pleu, l'idiot du village en sommes. Terence est un garçon paisible qui malheureusement est le bouc émissaire tout trouvé pour conjurer le sort le temps d'une alliance entre frère ennemis. Et Terence se fait tenser, admonester, fustiger voire torturer par ses ainés imbéciles. Et ça Martial ne le supporte pas. C'est d'ailleurs après un passage à tabacs de son ami que Martial va péter les plombs.
Et là on va essayer de comprendre comment un adolescent est pris de folie meurtrière pour défendre le bouc émissaire du village. Et on va aussi tenter de percer à jour cette mécanique infernale qui a poussé Martial à commettre cet assassinat familial et même au-delà …
On est dans un roman ado, certes mais un roman ado sans concession et c'est ça aussi qui fait la beauté de ce livre.
Notre auteur a choisi de dire les choses comme elles sont. C'est Martial le narrateur, Martial qui est resté lucide même après sa terrible vengeance.
Le style est concis, direct, aucune fioriture. On est dans le vif et on y reste. L'écriture est somptueuse tellement elle va à l'essentiel. Pas de mot superflu, pas de phrase à rallonge, juste l'émotion qui transparait.
Et des émotions, ça il y en a à la pelle. Elles nous submergent tout au long de notre lecture.
Depuis, j'ai reposé ce polar dans la boite à livre et je n'ai cessé d'y repenser. J'ai reposé ce polar noir et il n'est plus là où je l'ai remis…
Je regrette juste de ne pas avoir vu la personne qui l'a pris. J'aurai pu, après sa lecture, en parler avec lui ou elle… Et je suis certaine que ce nouveau ou nouvelle lectrice sera autant bouleversée et secouée que moi en refermant ce court polar que je vous conseille vivement.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Remuant. Cette lecture ne m'a pas laissée indifférente. Bon en même temps, c'est précisé collection DoAdo « noir », alors c'est sûr, je ne devais pas m'attendre à me retrouver au pays des bisounours. Mais quand même.

Le récit s'ouvre sur la tuerie perpétrée par Martial, le jeune narrateur, au mariage de son frère. Forcément, on le prend en grippe au début du roman, on se dit qu'il est fou, complètement dérangé du ciboulot. Et puis, il nous explique pourquoi il en est venu à cet acte inconsidéré…une enfance marquée par des querelles de villageois, de la haine entre eux, des rancoeurs séculaires, de la violence, et même un manque de compassion entre membres de sa propre famille. Un père gravement malade. Une famille qui ne comprend pas son choix d'orientation professionnelle. Et puis la goutte d'eau qui fait déborder le vase, les plus faibles qui trinquent, l'idiot du village sur qui on se défoule, la loi du plus fort qui domine en maître…C'est trop de choses à encaisser pour son âge, un jour ça sort…Alors évidemment, je n'excuse pas son geste, c'est de la folie. Mais on se révolte avec lui de l'injustice. Dans ce village, soit tu nais chasseur, sois tu meurs gibier. le narrateur a fait son choix.

Le roman questionne sur les relations avec l'autre, la haine, la vengeance, l'idée de se faire justice soi-même. Mais aussi sur la possession d'armes à feu. le jeune homme ne s'est pas servi que du fusil de chasse de son père pour sa boucherie, cependant ce fusil était au-dessus de la cheminée, bien en évidence… Est-ce bien raisonnable quand il y a des enfants dans la maison ?

C'est un roman très court, qui se lit très vite. Mais est-ce un argument pour le mettre entre les mains de n'importe quel adolescent qui dit ne pas aimer lire ? Je ne crois pas, non. Je l'ai dans le CDI de mon lycée, je ne le mettrai pas dans un CDI de collège. Il est plutôt pour grand ados.
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Comme il y a dix ans, lors de ma première lecture à la sortie de ce roman, la force de l'écriture de Guillaume Guéraud m'a encore happée.
Je mourrai pas gibier a obtenu en 2007 le prix Sorcières . Guillaume Guéraud adopte la perspective juvénile, il s'efface derrière Martial, le JE-narrateur. Martial s'adresse au lecteur sur le ton de la confidence, dans un langage proche de l'oral. le roman commence peu après les assassinats alors que Martial a été arrêté, et s'achève juste avant l'arrestation du garçon-meurtrier. Entre cette introduction et cette conclusion, Martial explique, ici et maintenant, pendant son transport, ce qui s'est passé, la violence et l'indifférence qui caractérisent les habitants de son village, le trop plein d'incompréhension que suscite en lui la brutalité qui se déverse sur Térence, et se remémore, comme s'il était son propre témoin, les assassinats successifs qu'il vient de perpétrer. le procédé de retour en arrière, en pensées, pour présenter le déroulement des faits, même s'il s'agit de faits chronologiquement très proches, constitue probablement une sorte de protection du lecteur, comme un lever et fermé de rideau.
Martial ne cherche pas à se justifier . Il ne cache pas non plus ses erreurs d'appréciation et peut-être Guéraud offre-il là au lecteur, la possibilité de la distanciation. Lorsque Martial précise, même en donnant des raisons, qu'il n'a pas appelé les secours, qu'il n'a pas dénoncé Fredo, lorsqu'il retrouve Térence tabassé la première fois, n'est-ce pas une indication donnée indirectement par Guéraud au lecteur ado qu'une autre voie était envisageable ? Il est possible aussi de supposer, que la description minutieuse et factuelle des tueries, l'absence totale de sentiments de l'ado devenu chasseur pour ne pas mourir gibier, ne provoque pas la fascination, mais plutôt la consternation, confronte le jeune lecteur à l'irréversibilité des faits, et produise une forme de catharsis.
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le narrateur, encore adolescent, vient de commettre un carnage dans son village natal de Mortagne. Il faut dire qu'il a de quoi être en colère, ce gamin. Il nous raconte ce qui l'a mené à ces gestes irréparables. Dans ce village, la cohésion sociale s'effectue principalement autour de l'affrontement entre deux mondes (ceux qui vivent de la vigne contre ceux qui vivent de la forêt). Seuls le maire et l'idiot du village y font presque l'unanimité : le premier accepté, et le second moqué.

Ce livre m'a fait penser à l'excellent roman 'Darling' de Jean Teulé - presque aussi sombre mais moins trash. On y retrouve le portrait sans concession de personnages que leur bêtise rapproche. A tel point que j'ai compati avec la narrateur, et ai même partagé sa jubilation lorsqu'il a pété les plombs !

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C'est un texte court (75 pages) qui se situe dans un village, Mortagne, divisé en deux clans : ceux qui travaillent à la vigne et ceux qui travaillent à la scierie. Mais le héros, Martial, a préféré aller apprendre la mécanique dans un lycée plus éloigné avec internat pour échapper à cette vie qui le dégoûte. Ce ne sont pas tant les métiers que les comportements des villageois et leurs histoires sans fin qu'il cherche à fuir de la sorte. Il n'y a que Térence, le simplet, qui trouve grâce à ses yeux et c'est pourquoi lorsque Martial découvre que son frère et un autre gars se sont défoulés sur cet homme sans défense, il va prendre une résolution qui va s'achever dans un bain de sang.




C'est une histoire assez sordide dans laquelle la violence gratuite est prolongée par le massacre final prémédité. C'est un roman qui remue mais honnêtement je ne sais pas ce que des ados vont en retirer et il faudrait que ce soit une lecture « accompagnée » qui débouche sur un débat.
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Mortagne, petite ville tranquille qui va être le lieu d'une tuerie se passant lors d'un mariage comme le suppose le lecteur. Au fil de l'histoire, le lecteur va apprendre à connaître les divers protagonistes dont le personnage principal qui est un lycéen professionnel, l'univers social dans lequel ils évoluent dont la scierie fournit du travail à la majeure partie des habitants ainsi que les circonstances poussant le personnage principal à faire feu sur certaines personnes présentes au mariage. L'histoire est racontée et observée du point de vue du personnage principal, ce dernier s'exprimant à la première personne.
L'histoire est très épurée, l'auteur s'exprime dans un français très simple et utilise un style d'écriture lapidaire grâce à des phrases courtes ce qui contribue à renforcer une impression de rapidité et d'escalade de la violence, il n'y a pas de fioritures. L'enchaînement des situations fait comprendre au lecteur assez rapidement qu'il va se passer un évènement dramatique mais le lecteur est surpris de savoir que c'est le personnage principal qui en est l'auteur. Les repères spatio-temporels sont quasiment inexistants à part l'évènement meurtrier. L'auteur n'utilise pas de langage cru, les scènes de la tuerie ne sont pas sanglantes mais le style adopté peut paraître très froid, direct.
C'est un titre que j'ai découvert un peu par hasard dont je ne connaissais pas du tout l'auteur. Je dirai que c'est un livre « coup de poing ».
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