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Critique de Moovanse


Et nous voici perchés au plus près du ciel, plongés (je devrais dire « hissés » !) dans un microcosme végétal singulier, à la cime des arbres « colonisés » par l'humain. Etrange huis clos abritant une petite communauté vivant dans la promiscuité, foulant obstinément ses « corridors » de bois, petit clan « suspendu » temporel, perclus de rituels, de croyances et de peurs. On ne sait ni le lieu, ni l'époque, cela fait partie du charme : l'imaginaire s'active, les questions fusent, les pages s'avalent.

Les personnages fluctuent dans ce décor feuillu, au rythme lent des jours et des nuits, résignés, confinés inéluctablement sur leur perchoir précaire d'où seuls s'échappent courageusement quelques chasseurs garants de la survie du clan. Univers étroit où l'En-Bas est interdit, où la vie semble figée dans ses rouages minutieux, huilés d'étranges coutumes, feutrés de lourds secrets … Equilibre apeuré, fragile et silencieux qui ne tardera pas à basculer dans l'oppressant, l'angoissant et le violent. Car ici, comme ailleurs, dès que les hommes s'approchent, finissent toujours par percer, avec leurs aléas et leurs dérives, ces maux éternels que sont la jalousie, l'envie et l'attraction du pouvoir … comme une fatalité !

Au-delà de l''intrigue, bien ficelée, au-delà de cette jeune héroïne curieuse, attachante et réfléchie qui peu à peu nous emmène par sa rébellion aux origines du drame, au-delà, encore, de la richesse picturale des descriptions environnementales et comportementales faites par l'auteur, il est quelques réflexions à glaner au fil de cette histoire simple mais haletante jusqu'au bout.
S'y écroule ici l'utopie d'un monde « parfait » voulue par quelques fuyards du « monde dit civilisé », s'y embourbe une tentative basée sur le mensonge et la peur et donc faussée dès le départ, s'y posent divers problèmes inhérents au confinement et au restreint (surpopulation, consanguinité, éducation, règles communautaires …) !
N'empêche, n'empêche qu'on peut rêver, on peut et je ne m'en prive pas, n'empêche qu'un « pourquoi pas ? » possible affleure, un « obligé » où la Nature reprendra ses droits et l'homme humblement sa place. On se prend ainsi à objectiver, au terme sans doute d'encore bien des déboires, qu'un jour enfin, seulement le règne du paisible, du simple et de l'essentiel ….

Tout cela reste donc en suspens, comme dans cette histoire.

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