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EAN : 9782702433249
346 pages
Le Masque (20/06/2007)
3.6/5   48 notes
Résumé :

Dans la banlieue sud de Paris, deux et bientôt trois crimes atroces sont commis selon un scénario énigmatique. Chaque fois, on retrouve la victime énucléée et vidée de son sang au cour d'une étrange mise en scène. Très vite, le commandant Lanester, profileur d'exception chargé de l'affaire, se heurte à la logique du criminel que tout le monde a surnommé Caïn : que signifie cet oeil noir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Alors qu'il se trouvait sur le lieu d'un crime odieux, le commandant Lanester est devenu aveugle. Littéralement. Sans explication aucune. Même les médecins n'en voient pas. Conseillé par le chef du service d'ophtalmologie de la Salpêtrière, il se rend au cabinet du psychologue, Jacinthe Bergeret, qui, il l'espère, l'aidera à comprendre ce qui lui arrive. Il ne sait pas encore que cette thérapie le plongera dans son passé...
En attendant, même aveugle, le commandant, profiler de son état, ne compte pas laisser tomber ses collègues. L'enquête n'avance pas malgré les trois meurtres déjà perpétrés par celui qu'ils surnomment Caïn. En effet, ce dernier, comme signature, trace un oeil à la bombe juste au-dessus du corps. Il va même juqu'à énucléer ses victimes avant de les achever. Flanqué de son procédurier, Bazin, d'un chauffeur de taxi un brin collant et de toute son équipe, Lanester va tenter de résoudre cette enquête au plus vite...

Françoise Guérin entremêle habilement, dans ce roman noir, psychologie et policier. En effet, l'auteur s'attarde autant sur l'enquête que doit mener l'équipe du 36 que sur le travail qu'effectue Lanester auprès de sa psychologue. Ainsi, le rythme ne s'essouffle jamais, l'auteur explorant ces deux thèmes avec rigueur et vivacité. Ce roman, original et bien ficelé, nous plonge dans une ambiance particulière, inquiétante.
L'auteur dresse une galerie de personnages très attachants, que ce soit Lanester, commandant un brin écorché et déboussolé; son frère interné; Bazin, son fidèle procédurier; ce chauffeur de taxi maman-poule ou encore le capitaine Carla Fiorenti, seule touche féminine parmi ces hommes.
Un roman policier équilibré et passionnant de bout en bout.

À noter que ce premier roman, d'une série de trois à ce jour, mettant en scène, le commandant Lanester, a été adapté pour la télévision avec Richard Berry.

Merci Cécile...
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Depuis plusieurs décennies les histoires de serial killer et de profiler font le ravissement d'un public friand de délires morbides et la bonne fortune des auteurs du genre. Pour son premier roman dans l'antre de la série noire, Françoise Guérin s'est donc attelée à brosser un récit où il est question de meurtres ritualisés, de mise en scène de l'effroi et de l'organisation de la chasse au désaxé. La police étant sur le pied de guerre, on se doute bien que malgré les folles certitudes des uns et les fabuleux égarements des autres, il se trouvera bien des circonstances singulières et un petit malin pour établir les corrélations qui feront qu'au bout du compte le nuisible sera ferré. Bref, on l'aura compris, l'intérêt de l'exercice ne peut venir que d'un ailleurs, d'un espace où tout ne coule pas de source, d'une sorte de zone obscure où les indices ne sont pas aisément identifiables et les dépositions forcément entendables. Contrairement aux apparences, Françoise Guérin, qui a repéré un certain nombre de choses à propos de l'esprit humain, ne navigue pas à vue. Elle sait bien qu'il ne suffit pas de faire " l'âne et se taire " pour que les choses s'arrangent. Son héros circule à l'aveuglette, soit ! Mais à n'y voir qu'un effet de style en trompe-l'oeil on risquerait d'oublier que ce qui intéresse avant tout l'auteure, c'est la face cachée du profiler, toutes ces choses invisibles à l'oeil nu qui l'ont conduit à s'intéresser à la psychologie du déviant, ce qui " déjà-vu " dans l'ombre lui fait courir un péril autrement plus inquiétant que les visions de l'épouvante soutenues au cours de ses enquêtes. Et sur ces évocations-là le lecteur ne peut être qu'interpellé, à défaut d'être confondu, par l'intervention dans le récit de l'expérience psychanalytique et de ce qu'elle suppose comme mise à jour de ce qui se cache, de cette somme inassimilable à l'état brut d'images infiltrées de sadisme et de paroles diffuses. Disons-le, on tient à ses secrets comme à la prunelle de ses yeux et se défaire du voile qui les protège c'est d'une certaine manière commencer à entamer la carapace et risquer d'être confronté à un retour dévastateur du refoulé.
Que Caïn, se dresse en caïd du surmoi et qu'il suscite la peur serait somme toute dans l'ordre des choses s'il était seulement question d'être pris sous le regard réprobateur et d'avoir à faire avec la culpabilité et le châtiment mais à partir du moment où il n'apparaît que comme un oeil énuclée, produit d'une puissance invisible, il devient un oeil maléfique, un mauvais oeil surgissant du royaume des morts. Dès lors, en venant seulement figurer l'effroi il prive le vivant de sa capacité à penser, à opérer un retour sur lui-même et à repérer par-delà le mal, quelque chose de ses fantasmes.
Céder à la tentation de réfléchir comme le propose avec circonspection Françoise Guérin, c'est opérer un fléchissement, une révision, un acte qui autorise à voir ce qui a été enfoui dans sa mémoire, à approcher le côté ténébreux de ses affaires et à interroger les monstres qui somnolent en soi, ça et là.
En accompagnant son inspecteur sur une voie dégagée des oeillères comportementalistes, elle lui fait entendre la dimension de l'inconscient et éprouver autant la malignité du mal que la force du désir.
On ne fait pas de la bonne littérature avec de bons sentiments, disait André Gide. Dans son roman noir, Françoise Guérin nous donne à ressentir le monde des choses qui se voient et celui de la folie et du chaos. En nous invitant à prendre appui sur la parole, elle nous fait voir autre chose que ce qui saute aux yeux et nous rappelle simplement que le monde doit s'entendre bien au-delà de sa seule visibilité.
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Éric Lanester est commandant au 36 quai des orfèvres et analyste en criminologie. Mais pour l'instant il est surtout un patient de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière qui passionne un ponte d'ophtalmologie, étant atteint de ce que le professeur appelle une cécité psychogène, ou fonctionnelle, sans cause somatique, ce qui veut dire en clair que personne ne sait pourquoi le policier s'est retrouvé dans le noir au sens propre du terme sur la troisième scène de crime d'un tueur en série surnommé Caïn en raison d'une façon symbolique de signer ses crimes.

La solution de son problème étant certainement d'ordre purement psychique, il consulte une psychanalyste qui va le faire remonter dans ses souvenirs d'enfance à une époque douloureuse, où son frère Xavier et lui ont été confrontés à un événement tragique.
Dans le même temps il fait appel à un chauffeur de taxi polonais, ancien syndicaliste dont le chat s'appelle naturellement Walesa. Ce brave Jacek prenant son rôle très à coeur se montre rapidement très envahissant, servant aussi bien de nounou que de garde du corps, avec une véritable obsession pour la canne blanche que devrait selon lui utiliser son protégé.

Dans la première moitié du roman, l'intrigue policière reste en retrait, le ton étant résolument humoristique, les situations cocasses s'enchaînant sur un rythme élevé avec des dialogues savoureux, la palme revenant à ceux entre Lanester et Guillaumet, cador de la BRI, les deux policiers ayant développé au fil des années une incompatibilité d'humeur à toute épreuve.

Officiellement dessaisi de l'enquête pour raison de santé sans l'être réellement dans les faits par un commissaire soucieux de préserver ses arrières dans une affaire relativement médiatisée, le commandant se trouve confronté à un tueur particulièrement redoutable qui arrive à fortement gripper la mécanique pourtant bien rodée de son équipe, et même à créer des tensions entres ses collaborateurs. L'atmosphère s'assombrit sérieusement dans la deuxième partie du récit, la traque du psychopathe prenant le pas sur la situation inhabituelle dans laquelle se trouve Lanester, qui se débat en plus avec des problèmes existentiels apparaissant au cours de ses séances d'analyse.

Le cheminement de l'histoire est quelque peu déroutant. Éric Lanester qui, en bon profileur, a pour fonction d'établir le profil psychologique du psychopathe, se retrouve le plus souvent à faire le sien, aidé par Jacinthe, sa psychanalyste. Mais peut-être doit-il en passer par là pour aboutir à l'arrestation de Caïn.

L'originalité de ce roman réside dans la facilité pour l'auteure de mélanger les style, utilisant avec aisance un ton léger dans un premier temps, avant de nous embarquer dans un polar plus psychologique et nettement plus sombre, jusqu'au tréfonds de la folie humaine.
Une belle découverte adaptée sans surprise pour la télévision.
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Je pense que si j'avais vu ce livre dans une librairie, je ne me serais même pas arrêtée dessus, je ne connaissais ni l'auteure, ni le titre et je dois dire que le jaune de la couverture est bien loin de ma couleur préférée. Je sais tout cela est bien superficiel, mais que voulez-vous, je suis toujours attirée par les belles choses. Si j'ai lu ce polar et si tout d'abord j'ai été intéressée par ce dernier, c'est après avoir lu la chronique de C'éra una volta qui ensuite a eu la gentillesse de faire voyager son livre jusqu'à Ingrid du blog Histoire du soir, puis jusqu'à moi.

L'élément qui m'a le plus intriguée dans cette histoire c'est la cécité mystérieuse qui a frappé l'enquêteur principal et accessoirement le narrateur de l'histoire : le commandant Lanester. Il était sur la piste d'un tueur en série qui avait déjà commis deux meurtres horribles, quand soudain sur le lieu de second meurtre, après avoir observé la scène du meurtre, il s'est retrouvé brusquement dans le noir complet, complètement paniqué.

Il n'a pas le choix, son côté professionnel le pousse à continuer l'enquête, mais avec son handicap visuel, il va alors devoir s'appuyer sur ses coéquipiers, et surtout comprendre pourquoi il est devenu aveugle. Il va alors commencer une psychothérapie et un très gros travail sur lui-même. On découvre alors une autre facette de ce personnage, une dimension plus humaine qui était enfoui en lui et qu'il va lui falloir déterrer, pour guérir.

Les personnages secondaires sont également très intéressants, ils ont tous une personnalité différentes, et c'est tout d'abord à travers l'ouïe (et non pas le regard) du commandant Lanester que nous allons les découvrir.

Parallèlement à l'intrigue concernant la cécité « psychosomatique » du Commandant Lanester, l'enquête concernant le meurtrier en série continue, d'autant plus qu'une nouvelle victime est découverte.

J'ai trouvé l'écriture de Françoise Guérin très agréable et l'intrigue très bien menée, surtout en ce qui concerne le côté psychologique de l'affaire. L'auteure a réussi à me perdre et à me faire croire à des hypothèses qui n'étaient pas les bonnes, et je n'ai jamais trouvé le coupable avant que l'auteure nous mette elle-même sur la piste de ce dernier et qu'il ne soit annoncé vers la fin du roman.

C'est un livre qui une fois commencé, nous reste toujours en tête. de mon côté, je montais des scénarios, pourquoi ? Qui ? Comment ? du coup, pendant les trois jours ou j'ai lu ce thriller, j'étais vraiment dans l'histoire, et j'avais vraiment envie de savoir, et d'avoir plus de temps pour lire. J'ai fini par emmener ce livre avec moi, pour m'y replonger dès que j'avais du temps, même s'il s'agissait de quelques minutes.

Ce polar est le premier tome d'une série mettant en scène les mêmes enquêteurs, et je sais que j'aurai plaisir à lire les autres tomes.

Je remercie ma copine C'éra Una Volta du Blog Quel Bookan d'avoir fait voyager ce livre jusqu'à moi.

Ce roman est disponible depuis 2007 aux Editions le Masque.
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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4 heures du matin, je suis réveillée et plus du tout envie de dormir, impossible de fermer l'oeil. Entre ce livre et moi, ce sera à la vie vue, à la mort jusqu'à la fin de ma lecture.

Lanester, profileur (ça existe en France ?) tombe brutalement et soudainement aveugle sur une scène de crime où un oeil dessiné au plafond le regarde. L'oeil de Caïn ? le tueur en série aurait-il encore frappé ? Pourquoi cette cécité soudaine et brutale ? Voilà tout ce que Lanester doit découvrir aidé de son équipe.

Pourquoi cette cécité brutale alors qu'il n'y aucune raison physique ? Pour mieux comprendre, Lanester suit une psychanalyse auprès de Jacinthe Bergeret au parfum sucré et à la voix si douce. Ces séances lui permettront de mettre de l'ordre, d'essayer de voir plus clair (oui, je sais, c'est facile) dans le cheminement de sa pensée et de l'enquête. J'ai suivi page après page Lanester et son équipe, me suis heurtée aux mêmes meubles, aux mêmes questions. Françoise Guérin a su tisser une ambiance particulière à ce roman, les séances d'introspection auprès de Jacinthe n'y sont pas étrangères. L'essentiel est invisible pour les yeux
Lanester, dans cette enquête, Marche à l'aveuglette. le policier-héros est bousculé, même si il gagne à la fin. La vérité lui a sauté aux yeux, aux nôtres aussi d'ailleurs.

Je l'ai lu avec beaucoup d'agrément d'autant mieux que je n'ai jamais eu peur (et oui, je n'aime pas les thrillers, ni vampires alors que je peux lire un livre violent tel Anima de Mawouad. Peut-être devrais-je consulter Jacinthe !!). J'espère que Lanester deviendra un héros récurent. J'aimerais beaucoup le voir évoluer, tout comme l'écriture de Françoise Guérin, à l'instar d'une Fred Vargas.

Je ne suis pas du tout experte en polar, mais j'ai apprécié celui-ci et je comprends qu'il ait obtenu le prix du premier roman du Festival de Cognac. Par ailleurs, un téléfilm en a été tiré avec Richard Berry dans le rôle de Lanester, un acteur que j'apprécie. Pour en savoir plus, allez sur le site de l'auteure : http://motcomptedouble.blog.lemonde.fr/2013/01/27/quand-le-verbe-se-fait-chair-lanester-du-polar-a-lecran/

Ce livre est un livre-voyageur que Françoise Guéri m'a gentiment adressé. Si vous voulez recevoir ce livre, adressez-moi un mail que je transmettrai à l'auteure.

Françoise Guérin, au plaisir de vous lire bientôt dans de nouvelles enquêtes de Lanester.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J'ai vécu, je vis à distance des autres. À distance de moi-même, d'ailleurs. J'ai construit mon existence avec méthode, en occupant l'espace. Mais tout cela n'est que remplissage. Au fond, je suis profondément seul.
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Est-ce qu'on peut dire qu'on a vraiment exister si, le jour de sa mort, on n'a personne pour vous pleurer?
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Les coups laissent moins de trace que la honte.
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Au fond, je sais que je fonctionne encore avec l'illusion que "ça va revenir". Parce qu'en fait, ce n'est pas possible que je reste aveugle... Pas moi. Pas maintenant. Il doit y avoir une erreur. Si j'étais croyant, j'engueulerais Dieu et la bande d'incompétents qui a renversé la boîte à destins. Au lieu de quoi, je fais semblant d'accepter, de m'adapter. Mais que faire d'autre ? Me laisser mourir d'inanition en attendant que ça passe ? Bouder ? Me rouler par terre en hurlant ? Si j'osais...
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Pourquoi est-ce que je m'empêche constamment de vivre? J'ai passé ma vie à bien me comporter, à traverser sur les passages pour piétons et à tenir la porte aux dames.
Qu'arriverait-il si,à mon tour ,je lâchais prise.?
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