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EAN : 9782416003813
398 pages
Eyrolles (06/01/2022)
4.11/5   342 notes
Résumé :
Quand elle reprend conscience à la maternité, Betty ne se souvient pas des circonstances dramatiques de son accouchement. Elle ne comprend pas pourquoi son mari reste injoignable. Elle découvre avec effroi que son bébé a été baptisé Noé et qu'un inconnu rôde autour de lui. Elle se débat, impuissante à le confondre. Mais peut-elle se faire entendre alors qu'on la prétend folle ?

Accueillie au sein de l'unité mère-bébé par un psychiatre peu conventionne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (117) Voir plus Ajouter une critique
4,11

sur 342 notes
« On noie bien les petits chats » invite à suivre le calvaire de Betty Tavernier, qui, malgré de nombreuses contractions, se voit refoulée par une sage-femme acariâtre dès son arrivée à la maternité. de retour à son domicile, elle accouche sur le palier de son appartement, aidée par le chauffeur de taxi iranien qui l'avait ramenée chez elle. le fait que son journaliste de mari soit parti en reportage en Somalie et ne réponde pas à ses appels téléphoniques n'arrange évidemment pas les choses. Surtout qu'un homme qui prétend être le père du bébé vient de le baptiser Noé, un prénom qui réveille chez elle d'horribles souvenirs. Pas étonnant qu'elle se retrouve donc en pleine dépression postnatale et transférée dans l'unité de soins mère-bébé, qui permet aux mères de récupérer tout en apprenant à nouer une relation avec leur enfant…

Psychologue spécialisée dans les troubles de la parentalité, Françoise Guérin se sent à l'aise dans ce centre spécialisé qui permet non seulement à Betty de se remettre de ses émotions entourée d'une équipe de psychologues et d'infirmières bienveillantes, mais qui va également faire resurgir des souvenirs d'enfance particulièrement bien enfouis, réveillés par cette naissance traumatisante. Si les personnages que l'on y croise sont très attachants, j'ai trouvé la remontée des souvenirs un peu trop lente, un peu comme si l'autrice ne voulait pas quitter cet endroit qu'elle connaît si bien.

Au niveau de l'intrigue, Françoise Guérin parvient certes à entretenir le suspense et à livrer un bon thriller psychologique, mais en accumulant des événements pas toujours vraisemblables, qui m'ont quelques fois fait froncer les sourcils… mais sans jamais m'enlever l'envie de tourner les pages.
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Malgré les contractions qu'elle lui dit ressentir depuis le matin, Betty se voit renvoyer chez elle par la sage-femme, brusque et peu compréhensive, qui l'a examinée. Elle rentre chez elle en taxi, un chauffeur qui semble finalement plus inquiet de son état que la sage-femme. Une fois chez elle, elle peine à bouger, appelle en vain son mari, Camille, parti faire un reportage à Djibouti. Sentant que le bébé veut réellement sortir, elle appelle à la rescousse Rakhshan, le chauffeur de taxi. Et c'est chez elle qu'elle accouche, seule, dans des conditions pénibles. le bébé, immobile et silencieux, est sauvé par Rakhshan. Placée en soins intensifs, Betty est choquée et terriblement fragilisée. Au troisième jour de son hospitalisation, elle n'a toujours aucun nouvelle de son mari et, pourtant, une infirmière lui apprend que ce dernier passe régulièrement et qu'il a baptisé leur fils, Noé. Un prénom qu'elle rejette aussitôt. Pour ne rien arranger à sa situation, elle reçoit la visite de deux policiers qui l'informent que son mari vient d'être pris en otage en Somalie...

Autour du thème de la maternité, chère à l'auteure, ce roman dérive lentement vers une enquête policière. Betty, traumatisée par son accouchement, va intégrer, du fait de l'absence de lien qu'elle aurait pu/dû créer avec son bébé, une unité mère-bébé, afin de devenir mère. Une hospitalisation qui va, peu à peu, mettre en lumière des événements passés traumatisants. Psychologue clinicienne, spécialisée dans les liens parent-bébé, Françoise Guérin maîtrise, évidemment, son sujet et le dépeint de manière fort intéressante d'autant que la galerie de personnages, notamment Madeline, une patiente, ou encore le personnel médical (à qui, d'ailleurs, l'auteure dédie ce roman), se révèle fouillée et dense. Suite aux événements dramatiques qui entourent Betty, l'on bascule lentement au coeur d'un thriller psychologique. Cet aspect-là s'avère finalement moins captivant, moins crédible.
Un thriller surprenant...
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Un dieu vengeur tout-puissant nous l'a promis : 'Femme, tu enfanteras dans la douleur !'
Rapport au coup de la pomme d'Adam. Ça lui serait resté coincé là, d'après les experts.
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Pour se rassurer face à la perspective effrayante d'accoucher, on échafaude des scénarios de douceur et d'attentions, notamment de la part du futur papa. Il est rarement à la hauteur, le gars. Pas par mauvaise volonté, mais parce qu'il n'en mène pas large. Alors au lieu de vous brumiser, il sort manger, s'asseoir, s'allonger... et d'façon, il a oublié le flacon d'Ev!an dans le coffre de la voiture, garée très loin.
A cela peut s'ajouter la 'maltraitance obstétricale' - elle existe, je l'ai rencontrée, dans un hôpital-usine du 75019 (19e arrdt de Paris), fin 1996-début 1997... J'ai aussi trouvé la bienveillance et les bras grands ouverts, fermes et rassurants d'une sage-femme, ailleurs, quatre ans plus tard, dans une 'Maison de la Naissance'.
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Mais revenons au livre : lorsque Betty sent ses contractions se rapprocher, elle va à la maternité (logique !), mais se fait renvoyer chez elle par une mégère. C'est un chauffeur de taxi qui l'aide à accoucher, à l'arrache, dans un couloir. le papa, en mission en Afrique, ne répond pas à ses appels. Ça fait beaucoup de chamboulements pour cette maman seule et fragile, dont le bébé est en outre placé dans un service de néonatalité. Betty va avoir besoin d'écoute, de patience, et de compréhension de la part du psy et des infirmières de l'unité de soins mère-bébé pour aller mieux et (re)nouer avec son tout-petit.
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Françoise Guérin connaît son métier de psy et en parle très bien. Elle est douée aussi pour nous plonger dans cette ambiance périnatale anxiogène - doutes, paranoïa, façon 'Rosemary's Baby' (elle s'y réfère, d'ailleurs). Elle manque hélas de mesure dans cette intrigue terrifiante surchargée, bien peu crédible.
Je préfère prendre du recul, et voir dans toutes ces mésaventures complètement dingues une métaphore des angoisses maternelles qui se révèlent 'lorsque l'enfant paraît', mais aussi des traumatismes qui ressurgissent - saurai-je l'aimer, le nourrir, le soigner ? comment élever un fils ? ne vais-je pas en faire un monstre ? le papa ne va-t-il pas fuir ? et moi, dans tout ça, vais-je réussir à ne pas me laisser dévorer ? etc.
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De cette auteur, j'ai préféré 'Cherche JF à croquer' (sur les TCA et autres troubles psychiatriques adolescents).
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Comment transformer le miracle et la beauté de la naissance en un véritable cauchemar.
Tel est le propos de ce roman qui met notre héroïne Betty dans de terribles situations.
Tout commence dès l'accouchement , où, sans l'aide inespérée d'un chauffeur de taxi iranien, tout aurait pu se terminer de manière dramatique pour Betty, seule chez elle. Heureusement la présence d'esprit et le sang froid de notre taximan, également père de famille nombreuse, a permis de sauver la mère et son fils .
La suite c'est à l'hôpital que ça va se passer , la plupart du temps dans le coaltar pour notre jeune mère complètement déboussolée et qui a beaucoup de mal à assimiler son nouveau rôle de mère d'autant plus qu'elle découvre que quelqu'un a donné à son fils un prénom sans lui demander son avis . Noé est donc pour l'instant séparé de sa mère en pleine dépression postnatale , alors que son père est à priori détenu comme otage de terroristes en Somalie. le petit bout de chou ne commence donc pas son parcours de vie dans les meilleures conditions, mais, heureusement, les infirmières toutes dévouées à ces nouveaux nés et à leurs mamans sont heureusement d'un grand soutien psychologique. La situation ne s'améliorant pas pour Betty qui n'a toujours pas le courage d'assumer pleinement sa maternité , elle est ensuite transférée dans un service spécialisé dirigé par un psychiatre aux méthodes qui sortent complètement du cadre purement thérapeutique pour le plus grand bonheur des mamans et de leurs bébés . Alors que les choses semblent s'améliorer pour Betty, de dramatiques événements vont venir soudain ternir son semblant de sérénité retrouvée et celle du groupe qui la côtoie . Les raisons sont peut-être à trouver dans les souvenirs de Betty qui, peu à peu , refont surface. Mais le temps presse…

La qualité de ce roman vaut tout d'abord pour la qualité de ses personnages qui composent ce petit microcosme hospitalier. Un cocon où la bienveillance et l'ouverture d'esprit sont de mise afin que des mères reprennent peu à peu leurs repères et qu'elles puissent apprendre à vivre avec leur bébé . On ne peut que s'attacher à ces infirmières ainsi qu'à ce psychiatre d'une extraordinaire humanité . Parmi les mères qui côtoient Betty , Madeline sort clairement du lot . D'une force et d'une joie de vivre la plupart du temps inaltérable malgré ses malheurs.
L'auteur n'a pas un background de psychologue pour rien. Cela transparaît à travers ses personnages et dans les relations complexes entre parents et nouveaux-nés qu'elle décrit à la perfection avec délicatesse et sensibilité alors même qu'un effroyable drame se joue.

Le deuxième attrait de ce roman est dans le scénario parfaitement huilé qui, progressivement, met en place un suspens oppressant digne des meilleurs thrillers . La vérité se découvre par bribes comme les souvenirs d'enfance de Betty.
Une mémoire qui se ravive grâce à la confiance gagnée pas à pas par les infirmières et le docteur Lorrain et qui nous réserve de sacrées ( mauvaises) surprises . Mais je ne vous en dit pas plus...


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Refoulée par une sage-femme acariâtre à son arrivée à la maternité, Betty accouche seule chez elle, aidée par le chauffeur de taxi qui l'a raccompagnée. Admise en urgence à l'hôpital, elle est séparée de son bébé qui nécessite également des soins. Au moment où elle espère le retour de son mari Camille, parti en reportage en Afrique, elle apprend par la police que ce dernier a été enlevé en Somalie. Pourtant le personnel lui confirme la présence quotidienne d'un homme prétendant être le père, auprès du petit garçon qu'il a appelé Noé. Admise dans l'unité mère-bébé, suivie par un psychiatre, Betty ne fait plus la distinction entre réalité et cauchemars. Comment dans de telles conditions, va-t-elle pouvoir établir ce fameux lien qui va faire d'elle une maman ?

Ce roman est construit entièrement sur le thème de la maternité. Grâce à son premier métier, Françoise Guérin connaît bien le milieu hospitalier. On peut facilement y voir ici un hommage à tous ces soignants qui se démènent contre vents et marées pour apporter du réconfort et des soins aux patients et cela malgré les restrictions budgétaires imposées d'en haut par les bureaucrates. Elle connaît également les difficultés rencontrées par certaines mères pour établir ce fameux lien avec leur nourrisson et combien la naissance d'un enfant est un évènement important chez la femme, capable de révéler des traumatismes anciens. En jouant sur les mécanismes tortueux que le cerveau humain peut mettre en place en occultant par exemple la mémoire, l'auteure fait basculer son intrigue dans un thriller psychologique et policier.
Au cours de ma lecture, j'ai eu souvent le souffle court. Dans mon esprit, l'auteure a semé le doute et j'ai jeté un soupçon de culpabilité tour à tour sur chaque personnage masculin. J'ai aimé la construction du roman et cette écriture à la deuxième personne du singulier, comme si l'héroïne persuadée de sa folie, n'osait que parler à elle-même. Dois-je avouer que l'explication de ce titre fort bien choisi, est absolument horrible ? L'auteure utilise d'ailleurs l'eau et ses dangers comme un fil rouge macabre de l'histoire.
Tout aurait pu être parfait si certains faits difficilement acceptables n'avaient pas titiller ma logique. .

Il s'en est fallu de peu pour que ce roman, auquel accorde un 14/20, original par son mélange de genres, ne soit un coup de coeur. Je remercie Françoise Guérin, l'auteure, pour sa gentille dédicace et le charmant marque-page, ainsi que les Éditions Eyrolles et Babelio pour cette opération Masse Critique.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Ton intimité. Encore un mot de ta mère. Chez tes parents, la pudeur façonnait un monde de circonvolutions langagières dont toute référence directe au corps était bannie. On avait des désordres, des embarras, des imprévus. Mais ni colique, ni nausée, ni règles. D'une tante âgée atteinte d'un cancer, on disait qu'elle voyait le médecin ou qu'elle se rendait à l'hôpital. Et quand la maladie avait eu le dessus, qu'elle s'en était allée. Seule et dans le silence pudibond d'une famille occupée à ne pas voir. Car regarder chez l'autre faisait courir le risque d'être regardé à son tour avec son corps, ses sentiments et l'urgence pulsionnelle.
La langue tenait lieu de paravent. Été comme hiver, les mots étaient boutonnés jusqu'au cou. Dire, ou même mi-dire, c'était déjà médire.
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Elle palpe ton abdomen tendu puis, sans prévenir, fourre ses doigts dans ta vulve, jusqu'à la garde. Tu sursautes, électrisée, et ton vagin, aussitôt, se contracte pour chasser l'intruse.
- Si vous ne me laissez pas vous examiner, on ne va pas y arriver ! gronde la sage-femme.
- Je suis désolée...
Pour un peu, tu t'excuserais de ce que ton corps se rebelle. Malgré la contracture spasmodique qui s'y oppose, elle s'acharne, bien décidée à examiner ton col. Tu te tortilles, tentes de refermer tes cuisses.
- Arrêtez ! Vous me faites mal.
Elle grimace.
- Cessez donc de vous conduire comme une gamine.
Les larmes coulent sur ton visage. La sage-femme n'y prête pas attention et tente de passer en force. Tu cries. Elle soupire.
(p. 13)
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On ne croit pas les victimes.
On n'a pas envie de les entendre.
Elles exagèrent, vraiment !
On voudrait minimiser leur plainte.
Majorer leur responsabilité.
Peut-être qu'elles y sont pour quelque chose ?
Peut-être même qu'elles l'ont bien cherché... Allez savoir !
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C'est, toutes proportions gardées, ce qui arrive à chaque mère, à chaque parent : la naissance s'accompagne toujours d'une perte. On perd l'enfant rêvé pour l'enfant réel. On perd sa vie d'avant, sa taille de guêpe, sa liberté... C'est pourquoi ce n'est jamais un bonheur sans ombre.
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- (...) Pourquoi est-ce que c'est si difficile de croire les victimes d'inceste ?
Il met quelques secondes à répondre et tu apprécies ce bref silence qui te permet d'entendre la profondeur de la nuit.
- Je ne sais pas. Parce ce que ça se passe dans la famille, précisément ? Le danger, c'est l'autre. L'étranger au cercle, le barbare, la personne différente à laquelle on ne peut pas s'identifier. On met en garde les enfants contre les inconnus patibulaires qui rôdent dans les ruelles sombres alors que le risque vient d'abord des proches, des semblables : un parent, un ami de la famille, un entraîneur ou un copain de promo.
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Vidéo de Françoise Guérin
LA CHRONIQUE DE ARNO WILL - ON NOIE BIEN LES PETITS CHATS
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