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sur 39 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Première impression très favorable pour cette histoire cubaine de Cleo, "dissidente malgré elle" dont les poèmes ont été primés en Espagne, mais isolée dans son île et rejetée par la diaspora des exilés.
Une lecture fluide et agréable pour un sujet qui ne l'est pas. Les incontournables de la dictature socialiste (je repense à quelques scènes de la vie des autres) avec la dimension cubaine sont remarquablement imagés: "ton âme pour un téléviseur chinois ou une lada 5 vitesses", "la transparence de l'été, là où on ne peut rien cacher, ni de soi ni des autres", "tu rentres (de la plage) en pensant que tu aurais pu naître au Paradis", "il n'y a...que moi pour me sentir seule à La Havane, cette ville...où l'intimité et la discrétion, le silence et le secret, tiennent du miracle, ce lieu où la lumière te trouvera dans ta cachette", "il est si difficile de rester seule sur une plage cubaine", "quel gâchis de ciel, de maison, de femme". Des personnages secondaires pourraient donner de l'épaisseur à l'oppression: l'ami de ses parents, informateur de la police (en fait un informateur qui, à force de présence et de délation consentie, a fini par devenir un ami de la famille) ou la femme de ménage, elle aussi informatrice n'oubliant pas d'être discrètement bienveillante. Et puis à mi-roman, tout dérape avec l'arrivée de Geronimo – célèbre acteur hollywoodien (j'imagine un physique à la Antonio Banderas) qui prétend que son père, qu'elle a vu mourir deux ans plus tôt dans un accident de la circulation, aurait été fusillé peu après sa naissance – et cette phrase terrible "dans le socialisme personne ne connaît le passé qui l'attend"...
Qui était Mauricio le vrai père, pourquoi a t'il été fusillé ? Pourquoi la mère et le père de substitution n'ont-ils rien dit ? Pourquoi les autorités ont-elles toléré ou organisé la substitution d'état-civil ? Pourquoi Geronimo vient-il réaliser un film (il est acteur et à présent réalisateur) sur ce personnage ? Après une demande de visa pour le Mexique fort bien décrite dans ce qu'elle a d'humiliant, les voici à Mexico sur les traces de Gabriel Garcia Marquez qui aurait peut-être les documents permettant d'élucider le mystère. Mais leur arrivée coïncide avec celle de l'ambulance qui emmène le corps du grand homme décédé. le mystère accompagnera l'écrivain sur la civière et, en dépit, de quelques coups de feu, de quelques bribes d'interview de vieux révolutionnaires nous en resterons là. Point de Robert Littell ou de John le Carré pour nous révéler en deux volumes les tenants et les aboutissants de ces mystères, Wendy Guerra ne s'intéresse que très peu aux réponses qu'elle ne nous fournira pas.
Selon moi, autant la description d'un Cuba non libre est réussie (couleurs, promiscuité, perquisitions, caméras pas cachées, indicateurs, censure, demande de visa, contrôle à la frontière), autant les histoires d'amour me semblent d'une grande platitude (avec Enzo l'amour de jeunesse exilé à Mexico ou avec Geronimo qui est venu chercher un sujet de film plus qu'une femme dont il ne manque pas par ailleurs); les personnages secondaires sont à peine esquissés et l'héroïne (qui doit ressembler à l'auteure) semble ensorcelée par la célébrité nouvelle qui est la sienne. Nous découvrons que Sting, tombé en admiration devant ses poèmes publiés dans la revue de la compagnie d'aviation Virgin lui rend visite sans prévenir au petit matin; il s'endort sur son canapé avant de repartir non sans l'avoir embrassée sur le front. On apprend encore qu'on boit du Moët&Chandon rosé dans les réceptions de la Havane, que le St Regis est un hôtel de luxe à Mexico et que pour la montée des marches à Cannes Cleo a des chaussures trop petites. "Sans Cuba, je n'existe pas" dit l'héroïne à la fin du roman et on ne peut que le regretter avec elle...le décor ne fait pas tout !
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C'est dans le cadre d'une opération Masse critique de Babelio que les Editions Buchet-Castel m'ont envoyé Un dimanche de révolution de Wendy Guerra. Encore merci à eux !
Je sors un peu mitigée de cette lecture qui me laissera un gout d'inachevé...
J'ai apprécié cette plongée à Cuba , mais j'ai eu plusieurs fois l'impression que l'auteur s'éparpillait et qu'il manquait des éléments qui permettraient peut être au lecteur de mieux appréhender la lecture de ce livre.
On suit la narratrice Cleo, vivant à La Havane. Cette jeune femme qui se relève d'une dépression ( si j'ai bien compris ), pour un motif que je n'ai pas très bien compris ( peut être la mort de ses parents ), est reconnue comme poète de talent dans d'autres pays mais pas à Cuba. Elle est persécutée par les autorités en place . Est ce seulement à cause de ses écrits ou faut-il chercher la raison dans son passé et ses parents ?
J'ai eu l'impression tout au long de ma lecture que l'auteur, qui semble avoir une plume de qualité assez inégale, ne savait pas exactement où elle allait...
Un peu dommage, car je pense que le postulat de base est vraiment intéressant....

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Etoiles Notabénistes : **

Domingo de Revolución
Traduction : Marianne Millon

ISBN : 9782283030660

Merci à Babélio et aux Editions Buchet-Chastel qui, dans le cadre d'une opération "Masse Critique", m'ont expédié à titre gracieux un exemplaire du nouveau roman de Wendy Guerra. ;o)

Le livre terminé, on en tire cette conclusion navrante : "Tout est triste à Cuba" et l'on en vient presque à regretter la république bananière qui y précéda la "révolution" de Fidel Castro. Il faut dire que l'héroïne, Cleo (diminutif de Cleopatra), en principe porte-parole de l'auteur, est fortement dépressive et qu'elle ne croit plus que la révolution, quelle qu'elle soit, soit possible à Cuba. Morte et enterrée, la Révolution contre l'oligarchie, castriste ou autre. le gouvernement est trop bien noyauté et, ce qui est pire, les Cubains ont trop bien appris à marcher ... au pas de l'oie, à se trahir l'un l'autre, à espionner, à fabriquer de fausses preuves, à ...

Mais, comme ceux qui y sont restés alors qu'ils avaient les moyens de partir (ou comme ceux qui ont quitté l'île sans grand chose avec eux), Cleo a Cuba dans le sang. Poétesse, elle se veut tantôt île, tantôt île de Cuba. Ses parents sont morts dans un accident d'auto sans doute voulu par les autorités. Après ça, elle est demeurée recluse chez elle, ne se souciant plus de rien, pendant près d'une année entière. Sans compter que ses livres, qui ont du succès à l'étranger, sont interdits de parution à Cuba.

Par nature (et parce que je connais bien la dépression), j'ai une horreur quasi physique des déprimés qui goûtent un plaisir malsain à ressasser leurs malheurs. Or, Cleo, que l'auteur l'ait voulu ou non, m'a semblé appartenir à cette déplorable catégorie. Oh ! Je ne nie pas l'existence de ces malheurs mais pourquoi, toujours, se plaindre ? Certes, on peut craquer à certains moments - il le faut d'ailleurs - mais enfin, sortir des Kleenex à tout bout de champ en insistant bien sur le fait qu'on les utilise, ce n'a jamais été mon genre. Se cacher pour pleurer et ressortir ensuite, tout (e) pimpant (e) d'humour noir, ça, par contre, ça me plaît. C'est vous dire que la pauvre Cleo était plutôt mal partie avec moi ... Je ne lui trouvais aucun ressort (je ne lui en trouve toujours aucun, je me permets de le préciser ;o) ) et je me demandais simplement si, comme elle n'était capable de gaieté qu'après avoir fumé de l'herbe, elle ne ferait pas mieux de se suicider ou alors, je ne sais pas moi, de filer au Mexique ou ailleurs pour se faire religieuse ! Un truc utile, vous voyez.

J'en étais là de mes cogitations quand se pointe un certain Géronimo, star hollywoodienne et internationale, désireux de réaliser son premier film sur le père de Cleo. Attention ! Pas le père parti en fumée dans l'explosion de la voiture mais le vrai père, un certain Mauricio, qui aurait été un espion de Castro, voire un agent double ou triple.

Ah ! ça se corsait ! Super !

Bien entendu, Cleo n'a jamais entendu parler de tout cela. Elle ne sait pas non plus qu'elle est née en réalité aux USA. Sa défunte mère qui, comme son deuxième "père", était une scientifique qui travaillait sur des expériences biologiques dans l'intérêt de la Cuba communiste, l'a soigneusement gardée dans l'ignorance. Sur ordre ? Par peur ? Ma foi, ça, l'auteur ne nous en pipe pas mot . Toutes les pistes sont ouvertes, d'autant plus largement que, dans une dictature, le flou est de rigueur, les archives disparaissent ou sont retouchées, les preuves finissent aux oubliettes et les juges exercent la volonté du dictateur suprême.

Dans une dictature, pointe émergée de cet iceberg qu'est la Politique mondiale, tout le monde manipule et tout le monde est manipulé, mes petits amis. (Et là, je suis tout à fait d'accord avec l'auteur.)

Si l'amour porté par Wendy Guerra à son pays natal m'a touchée, j'ai le regret de dire que, pour le reste, je n'ai vu dans ce livre - mais ce n'est que mon avis - que clichés et intrigue très mal ficelée. Quant à tous ces ressassements dépressifs ... Par le Ciel et le Diable confondus, ce n'est pas comme ça qu'on s'en sort, dans la vie ! Et c'est avec un soulagement indéniable que, à la toute fin du livre, j'ai vu les autorités cubaines interdire à Cleo, retour de Cannes, de reposer le pied sur un sol dont je ne sais toujours pas, manipulation oblige, s'il s'agit de son sol natal ou pas.

Ca et là, insertions de poèmes, pas tous d'ailleurs de Cleo. Et le livre est dédié à Gabriel Garcia-Marquez, visiblement un saint pour tant de Latino-américains et de Cubains en particulier, lesquels ne semblent ne s'être jamais étonnés que ce défenseur des Droits de l'Homme se soit complu à fréquenter Fidel et ses séides.

Moi, vous m'excuserez, ça me choque et ça me choquera toujours.

Mais enfin, lisez vous-mêmes, faites-vous votre opinion. Vous m'en voyez désolée mais je ne donnerai aucun extrait, fait assez rare chez moi pour que je le souligne. Vous comprenez, j'ai envie d'aller ressasser mes propres malheurs dans mon coin ... Curieux, non ? ... ;o)
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Au travers d'une histoire un peu alambiquée d'écrivaine cubaine qui découvre après la mort de ses parents que son père n'était pas celui qu'elle croyait au travers d'un acteur préparant un film sur Cuba, Wendy Guerra parle de sa relation avec son île, son pays et la Havanne.

Une relation trouble, schizophrène, faite d'amour pour son pays et sa culture mais de haine pour le régime, de fierté révolutionnaire et de honte face à cette dictature fonctionnaire et paranoïaque. Une relation viscérale désincarnée.

Un livre qui peine pourtant à prendre, faute à une histoire peut-être un peu bancale, comme son héroïne, Cléo
Lien : https://www.noid.ch/un-diman..
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Merci aux éditions Buchet-Chastel et Babelio pour la découverte de ce livre de la rentrée littéraire.

J'ai découvert les éditions Buchet-Chastel il y a un an tout juste, pour la rentrée littéraire 2016. J'avais pu lire Celui-là est mon frère, une lecture dont je me souviens encore tant la plume de l'auteure et la construction du récit était particulière. Cette année encore, j'ai eu l'occasion de lire un de leur titre. Ayant eu une bonne surprise l'an dernier, je m'en réjouissais. Mais comme les dragées surprises de Bertie Crochue, on ne tombe pas toujours sur le parfum fraise…

Quand on est un peu trop curieux, comme moi, on tombe parfois sur de très bonnes surprises… et parfois on se brûle les ailes. C'est un peu ce qui est arrivé avec ce roman dont le résumé était prometteur.

Pour être tout à fait honnête avec vous, le roman n'est pas mauvais. Mais, je ne sais pas pourquoi, ça n'a pas prit avec moi. Je m'attendais à une narration spéciale, mais je ne m'attendais pas à une narratrice aussi étrange. Je m'explique, on se retrouve avec une jeune femme, écrivaine-poêtesse, qui écrit à la première personne du sujet. Jusque-là tout va bien. Là où ça devient étrange, c'est lorsque « je » est si froid, si distant, si impersonnel qu'il en rend le personnage principal peu attachant. C'est bien ce qui se produit ici. Et malheureusement, même si je comprends le symbolisme par rapport à l'état totalitaire dans lequel elle vit qui la dépouille, finalement, de sa propre personnalité (voire de sa vie), le résultat ne m'a pas convaincue du tout.

Il y a de ces oeuvres d'art que l'on regarde avec intensité et bonne volonté, on perçoit qu'il y a quelque chose, qu'elle veut nous dire un truc, mais ça ne prend pas. Et c'est terriblement frustrant à la fois pour le lecteur, mais également pour l'auteur j'imagine.

C'est bien dommage, car à côté de ça, Wendy Guerra montre un état totalitaire, les dérives et les conséquences sur la population. Pire que tout, elle nous montre la censure terrible mise en place et pourtant, cette soif, cet amour pour un pays qui n'est plus ce qu'il a été. J'ai trouvé cette lecture intéressante mais à mon grand malheur, j'ai fini par compter le nombre de pages qui me séparaient de la fin.

Je ne peux que vous conseiller de vous faire votre propre opinion si vous êtes curieux. Je serai d'ailleurs ravie d'en discuter avec vous si vous l'avez lu/le lisez/comptez le lire. Malheureusement pour moi c'est une déception. Des propos qui se voulaient révolutionnaires qui passent pour de la paranoïa à l'état pur. Des scènes de sexes inutiles, même si c'est son moyen de fuir la réalité, une fois ça suffit pour comprendre. D'ailleurs, cette manie de mettre des scènes de sexe de partout même en littérature contemporaine, ça commence à me fatiguer un peu. Je dis pas pour la romance érotique et tout ça, mais le lecteur le sait déjà quand il l'achète. Il l'achète pour ça. Aujourd'hui, on en trouve de partout, et pas forcément utile, intéressant ou bien écrit en plus de ça… Bref, vous l'avez compris, Un dimanche de révolution n'est pas si révolutionnaire que ça....https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2017/08/18/rentree-litteraire-2017-un-dimanche-de-revolution-wendy-guerra/
Lien : https://pauseearlgreyblog.wo..
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Cleo est une île… isolée, esseulée. Elle est comme son île, Cuba… délaissée, désolée. Depuis le décès brutal de ses parents lors d'un accident de voiture un an auparavant, elle s'est enfermée dans son chagrin et dans la maison familiale. Poétesse et auteure de renom dans de nombreux pays hormis le sien, Cleo s'accroche à son île, désespérément. Ici, elle est victime d'une censure qui la dépasse. Son quotidien morose est rythmé par des perquisitions et autres interrogatoires. On l'imagine dissidente, elle qui aime tant cette terre qui l'a vu naître. Qu'on ne puisse lire ses pensées et ses mots sur son île la peine et la tourmente. Et quand elle est ailleurs, les cubains en exil sont aux aguets, et la méprisent. Une existence suffocante à l'image de Cuba qui porte les stigmates de la révolution. Malgré la dépression qui l'assaille, Cleo écrit. L'écriture étant sa seule issue, une once de liberté. Un jour, un homme vient la trouver, chez elle. Geronimo Martines, grand acteur hollywoodien, en pleine préparation d'un film sur Cuba souhaite recueillir son témoignage. Son arrivée va bouleverser la vie de Cleo, en éclairant des zones d'ombre concernant le passé de ses parents. Une vérité fracassante qui remet en cause la propre identité de la jeune femme.

Un roman, comme un long poème, où l'ellipse est usuel et le poids de l'Histoire, le tourment d'un secret, le spectre psychologique de la narratrice – Cleo – s'entrelacent, déstabilisant souvent le lecteur.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Suite à la mort de ses parents, Cleo reste de longues heures chez elle, à écrire, à rêver d'ailleurs. Cleo est une poétesse et écrivain connue, dont les oeuvres sont éditées dans de nombreux pays, Espagne, Etats-Unis, mais pas chez elle.
A Cuba, Cleo est surveillée à longueur de temps, jusque dans son propre appartement. Un de ses fidèle amis est un segurosos, ces agents de sécurité de l'État qui se mêlent à votre vie pour en rapporter tous les détails. Toute sa vie est contrôlée par un gouvernement omniprésent.
Un jour Gerónimo, un acteur célèbre, entre dans sa vie. Il veut réaliser un film sur le père de Cleo. Elle découvre alors des vérités sur sa famille qu'elle n'avait jamais imaginées. de révélations en surprises, elle nous fait vivre les péripéties d'une cubaine éprise de liberté mais qui est en permanence suivie, épiée, analysée…
J'ai trouvé intéressant de comprendre et même ressentir l'oppression permanente, le doute, les interrogatoires, les fouilles, d'une police à qui tout est permis, d'amis qui ne sont que des indics du gouvernement. J'ai aimé l'écriture et les descriptions, l'ambiance, la vie, et surtout l'analyse de la situation et l'impression malsaine qui s'en dégage. J'ai eu un peu de mal à accrocher jusqu'au bout, me demandant parfois ce qui retient Cleo sur cette ile où elle n'est jamais ni sereine ni libre.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Je réfléchis au mot qui résumerait ma lecture. C'est à la « frustration »que je pense. En effet, ce roman n'a pas su répondre aux questions qu'il pose, au suspense qu'il impose. J'ai eu envie de savoir: pourquoi les autorités cubaines s'acharnent tant sur Cléo? Que craignent-elles? Que sont devenus les parents de la jeune femme? Qui sont-ils réellement? Quelle est le secret que tente de dévoiler Géronimo? Tant de questions et aucune réponse. L'auteure ne nous dévoile rien, sinon pas grand chose. On se perd, comme Cléo. On veut savoir comme elle mais on finit par ne rien comprendre. On sent l'absurde, la folie d'un régime politique qui a perdu tout sens de raisonnement, le désespoir, le désarroi, l'incompréhension, la suspicion permanente qui frôle la paranoïa. Et l'on finit par se demander s'il y a vraiment un secret à dévoiler, s'il existe réellement des informations de haute importance. On finit par se dire qu'il n'y a peut-être rien; rien d'autre que la peur d'une autorité qui voit partout et en chacun de ses citoyens un potentiel ennemi prêt à tisser des relations avec l'ennemi. Frustrant oui mais un roman intelligent qui sait dire l'absurdité des régimes politiques autoritaires voire totalitaires apeurés.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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On ne peut pas aimer tout ce qu'on lit et avec ce roman c'est le cas.

Le résumé m'attirait beaucoup, j'aime en savoir plus sur les pays vivant sous dictature, sur un peuple qui « revit » après un régime totalitaire, sur l'histoire et les moeurs et coutumes de pays différents.
Je voulais en apprendre plus sur ce Cuba contemporain.
Je reste malheureusement sur ma faim, je n'ai rien eu de tout cela.

Ce fut une lecture laborieuse, non pas pour l'écriture de Wendy Guerra qui sans être magnifique est fluide, mais pour la narratrice et la trame qui part un peu dans tous les sens.
Pour les multiples interrogations qu'il me reste après avoir refermé le roman, j'ai l'impression de m'être totalement perdue au court de ma lecture.

Si le postulat de départ est intéressant à savoir Cleo, une poétesse reconnue à l'étranger, mais censurée dans son pays, Cuba, la difficulté qu'elle a à s'adapter ailleurs que cela soit au Mexique, à New York ou à Barcelone, où les Cubains immigrés la soupçonnent d'être une infiltrée à la solde du régime en place, ou encore une enquête sur le passé de ses parents et une histoire d'amour, je n'ai pas apprécié ma lecture.

Si presque tout ce que l'on nous promet en quatrième de couverture se trouve dans le roman, soit ce n'est pas expliqué soit c'est survolé ce qui fait que l'on reste indécis, dans le doute.
Dans certains romans laisser planer le doute fonctionne et apporte du suspens, ici pas du tout, car ce n'est pas un ou plusieurs mystères qui sont maintenus, mais des questionnements sur les rebondissements qui restent sans réponses ou pire des incohérences.

L'auteure essaie de nous faire comprendre pourquoi Cleo ne se sent plus à sa place dans son pays ni ailleurs, mais encore une fois la narration et l'état d'esprit de l'héroïne fait qu'on reste en dehors même si vraiment jusqu'au bout j'ai tenté de la comprendre.

Wendy Guerra aurait peut-être pu me faire aimer son récit si j'avais été dépaysée, entraînée dans les rues de la Havane, mais là encore je ne l'ai pas été, les descriptions de l'état dépressif prennent le pas sur le récit sur l'ensemble en fait et c'est bien ce point qui m'a le plus gêné. (PS : Je n'ai rien du tout contre les personnes souffrant de dépression, je ne prend pas du tout cette maladie et ce mal-être à la légère)

D'autres aimeront sûrement ce roman, mais moi je le termine en étant frustrée, pleine de questions et j'en suis peinée.
Lien : http://luciebook.blogspot.be..
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Livre reçu grâce à l'opération Masse Critique.

Être isolée sur une île : sous le pléonasme se cache une réalité : celle vécue par Cléo, une poétesse cubaine, déclarée dissidente par son gouvernement après que l'un de ses recueils ait été primé en Espagne. Cleo vit donc quatre isolements : un isolement géographique, (celui de l'île), un isolement politique (celui incarné par le régime castriste), un isolement social (personne ne veut être vu en compagnie d'une dissidente et même lors d'un voyage au Mexique, où elle retrouve des exilés cubains, ces derniers la suspectent d'être une espionne à la solde du gouvernement) et un isolement volontaire, personnel et salutaire : car cette capacité qu'a Cleo de se renfermer sur elle-même est une manière de se protéger.

Il faut préciser que Cleo a perdu ses parents quelques temps plus tôt, dans un accident de voiture qui ressemble fort à une manoeuvre du gouvernement pour faire taire à jamais deux scientifiques qui avaient travaillé pour l'Etat. Dans ces conditions, la mélancolie de Cleo s'explique aisément. La poétesse subit aussi la censure puisqu'aucun de ses écrits n'est publié à Cuba. La situation est a priori incompréhensible, puisque les poèmes de Cleo ne revendiquent rien politiquement mais la poésie, par son caractère trouble et mystérieux, presque chamanique, recèle probablement, en sa nature même, un danger pour le régime.

Le Cuba que décrit Cleo - et donc Wendy Guerra - est pourtant le Cuba contemporain : un Cuba que les Etats-Unis d'Obama font revenir dans la communauté internationale, un Cuba dont les artistes s'exportent, un Cuba qui fascine donc par son histoire et son caractère désuet. Mais derrière la carte postale d'une La Havane éternelle surgissent les dérives d'un régime toujours autoritaire : les perquisitions qui ne laissent rien derrière elles, les caméras cachées qui espionnent la vie privée, la figure très cubaine du seguroso, cet ami de la famille qui sert d'intermédiaire entre le citoyen et le gouvernement, sorte d'espion autorisé par les familles, rapporteur dont on supporte la présence pour éviter celle des agents gouvernementaux.

Au milieu du livre apparaît Geronimo, un acteur hollywoodien d'origine cubaine, qui annonce une nouvelle bouleversante pour Cleo : elle serait la fille d'un certain Mauricio Rodriguez, sote d'homme insaisissable, travaillant pour le gouvernement cubain et, peut-être, pour le gouvernement américain. Geronimo souhaite faire un film sur cet homme. Entre Geronimo et Cleo s'établit une relation amoureuse et sexuelle. Partagée entre cette relation, la quête d'un nouveau père, l'écriture de ses poèmes, la conservation de ses poèmes et ses voyages à New York et Paris, Cleo se perd et, il faut bien le dire, Wendy Guerra nous perd un peu. Peut-être le roman reste-t-il trop en surface des choses et des multiples sujets qu'il aborde.

Quoique l'on dise du style (sans crier au génie, le roman est écrit dans un style simple, se perdant certes parfois en conjectures qui paraissent très personnelles, mais tout est parfaitement intelligible), Un dimanche de révolution a le mérite de dessiner le portrait d'une Cubaine tiraillée entre les soubresauts d'un régime encore assez puissant pour contrôler ses citoyens et ses désirs d'artiste et de citoyenne du monde. le livre jette un regard critique, voire pessimiste, sur Cuba : au moins l'avertissement est salutaire, d'autant plus que l'ouverture récente de Cuba pourrait faire penser que l'île a définitivement tourné le dos à la dictature. Une erreur qu'Un dimanche de révolution nous permet d'éviter.
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